NabatiCOVER_full_init_Je ne cacherais pas être un peu déçue par ce roman, le premier de son auteur. La raison en est simple : trop de références littéraires. le roman s'en ressent, ne parvenant pas à se défaire des
oeuvres qui l'ont inspiré. Certes, faire référence aux chefs-d'oeuvre préexistants peut être un apport pour un livre, permettant des jeux de mots, des mises en abyme et autres effets d'écho, mais lorsque cette innutrition s'étale complaisamment, elle n'apporte malheureusement pas grand chose, hormis un effet catalogue. Aussi le héros du roman s'appelle-t-il Aldo, comme le héros du Rivage des Syrtes de Gracq, et dès la deuxième page lit-on : "Aldo a beaucoup réfléchi au prénom qu'elle pourrait porter [...] Vanessa ? Non, trop provocant." Référence à l'héroïne de Gracq qui souligne lourdement le trait au lieu de l'estomper.
de fait, la soixantaine de pages du roman, ou court récit, s'égrène en citations diverses empruntées à tel ou tel auteur, l'ensemble étant parsemé de blancs, et manquant cruellement d'inspiration - mais non d'innutrition.
Nietzsche devient Quetzche,
Sartre, Partre (comme dans l'Ecume des jours), et l'ensemble est un peu trop brouillon, sent trop le premier roman, pour être pleinement convaincant.
Après le roman, Comment errez-vous ? regroupe six courts textes sur une trentaine de pages. J'ai apprécié le premier, L'un l'autre farce eschatologique, pour son originalité, notamment au niveau de la typographie. En revanche, le début de le temps de la pensée, "Longtemps je t'ai cherchée / Errant dans Césarée", ou le titre de "Ma vie textuelle (comment je me suis discuté)" avec sa référence trop évidente au titre du film d'
Arnaud Desplechin, confirment la critique générale que j'adresse au livre : trop de références à d'autres auteurs tue l'écrit dans l'oeuf, comme s'il n'arrivait pas à voler de ses propres ailes.
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