Marion Nail a choisit un angle très ingénieux et poétique pour aborder un sujet personnel, tabou et sensible. Même si l'on entend un peu plus de la dépression post-partum, cela reste encore rare. Pourtant, de nombreuses femmes sont concernées et dans le monde. Il ne faut pas prendre cela pour une chose mineure et sans intérêt. Pour parler du sujet avec plus de distance et d'émotions à la fois, la bédéaste se focalise sur un personnage bleu, comme la couleur. C'est pour cela, que cette teinte est omniprésente. C'est un personnage, faussement naïf, qui est l'alter-égo de la créatrice. Elle se dévoile devant une thérapeute, représentée par la couleur rose. C'est difficile de faire face à cette souffrance qui affecte de manière si profonde. Parfois face à son enfant, elle va réagir de façon inadaptée. "Une fois, Jaune pleurait. J'étais désemparée. Je n'en pouvais plus. Je l'ai mordu. Jaune a pleuré de plus belle. Et moi, j'ai ri". Bien entendu, elle ne veut pas lui faire des bleus. Grâce à des techniques, elle maîtrise mieux la colère qui bouillonne. Cela fonctionne et heureusement au vue du nombre de caprices, de colères et d'exigences du môme. Par chance, les rares moments de tendresse apportent son lot de réconfort.
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