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EAN : 9782413027782
180 pages
Delcourt (11/10/2023)
3.94/5   136 notes
Résumé :
Sur sa petite île coincée entre le marteau de la mafia et l'enclume de la misère, Mimmo, 15 ans, rêve d'échapper à la fatalité d'une vie au rabais. Il le sent, il le sait, c'est avec sa guitare qu'il s'en sortira. Quand il apprend que le casting d'une célèbre émission musicale arrive, ne pas laisser passer cette chance devient son idée fixe, son horizon...
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Alfred vient de terminer sa trilogie italienne composée de « Come Prima » (paru en 2013) et « Senso » (2019). Ce sont des titres aux récits complètement indépendants mais dont le point commun est une sorte de définition de la dolce vita à la méditerranéenne.

On va suivre Mimmo qui a 15 ans; c'est la période de vie où l'on est encore dans l'insouciance de l'adolescence et pas encore adulte. Il roule avec sa vespa d'un bout à l'autre, les cheveux dans le vent.

Evidemment, la mise en image est magnifique avec ces paysages d'une petite ville côtière de la vieille Italie du Sud où la nature garde encore son authenticité mais ce calme précaire est menacé par les constructions d'hôtels pour touristes. Alfred est réellement dans la maîtrise de son art avec des progrès tout à fait considérables depuis que je le suis en tant qu'auteur avec le fameux « Pourquoi j'ai tué Pierre » paru en 2006. On peut dire que les couleurs chaudes égayent notre lecture. L'alchimie est quasiment parfaite.

Le scénario suit une bande de gamins qui forment un groupe car le leader souhaite gagner un concours pouvant le faire passer dans une célèbre émission de variété avec de la notoriété à la clé. C'est presque un miracle que le casting s‘étendent aussi loin de la capitale Rome pour toucher cette bourgade perdue. Mimmo rêve d'être une star du rock afin d'échapper à son destin où il vit seul dans le désoeuvrement avec un père complètement anéanti.

Il y a certes un petit fond de mafia qui règle ses comptes avec le gouvernement afin d'isoler cette terre des touristes. Il sera également évoqué la résurgence du fascisme italien sous forme de tract ou de statuette à l'effigie du Duce. Cependant, cela ne sera absolument pas la thématique principale qui est beaucoup plus légère comme le dépassement de soi. J'avoue avoir beaucoup aimé cette douceur de vivre, ce récit qui nous emporte sous le soleil de l'Italie où tout demeure possible pour autant qu'on veuille bien s'accrocher.

Au final, c'est un bel album qui nous propose une sympathique tranche de vie. Tiens, on a presque envie de boire un apérol en écoutant Bella Ciao ou Ti amor.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt...

Dans ce petit village îlien, adossé à la colline, les jeunes s'ennuient ferme. Mimmo, lui, a encore des rêves pleins la tête et compte bien donner un coup de pied à son avenir. Juché sur son scooter, la guitare dans le dos, il part à la cherche de son pote, Gennaro, surnommé Mortadelle. C'est coincé dans l'arrière-boutique de l'épicerie de ses parents qu'il le trouve. Il a une super nouvelle à lui annoncer : le casting de la plus célèbre émission musicale passe dans le village. Comme Mortadelle est prêt à tout pour voir Valeria Guzzoli, il est, évidemment, d'accord pour remonter le groupe. Pour cela, il faut reprendre les répèts mais surtout convaincre Guido, le bassiste, un gars qui joue au gris dur et qui veut bien se libérer entre deux rencards amoureux, mais aussi Cesare, le chanteur aux yeux bleu acier, un doux rêveur qui se désole de voir les arbres centenaires remplacés par des hôtels à touristes...

Mimmo a la fougue de son âge et la volonté farouche et inébranlable de concrétiser son rêve. Guitariste dans un groupe qu'il a formé avec ses potes, le casting de cette émission musicale est, à ses yeux, le meilleur moyen de pouvoir quitter son île. Hélas, son rêve sera ponctué de quelques fausses notes. Alfred clôt sa trilogie italienne (avec Come Prima et Senso) avec maestria. Tout d'abord, avec ses personnages qu'il peaufine avec soin. Mimmo, un adolescent timide et sensible, Cesare, un amoureux de son île, Guido qui, de prime abord, nous apparaît antipathique mais qui se révèle, au final, particulièrement touchant, ou encore le fou du village. Ensuite de par son ambiance parfaitement rendue et délectable. Un vrai plaisir de se balader dans ces petites ruelles désertées, d'admirer ces paysages côtiers. Même si, en arrière-plan, l'on découvre une Italie en proie aux doutes, où les tracts pour l'extrême droite fleurissent, où la violence gratuite surgit à tous les coins de rue, où les chantiers sont sabotés, où subsistent le chômage et la misère, où la petite mafia semble être la seule solution de s'en sortir pour certains. Enfin, de par son intrigue prenante et son récit intimiste. Graphiquement, Alfred joue à merveille différentes partitions, du gaufrier aux pleines pages contemplatives, d'un bleu nuit profond à un jaune ensoleillé, d'un trait délicat à gribouillé lorsque les ados jouent de la musique.
Un album doux-amer...
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MaltempoMaltempo, ma come possiamo crederci?!
Maltempo, c'est le « mauvais temps ».
Comment diable peut-on l'envisager dans une région aussi belle que les Pouilles ?
Mais ce pourrait-être tout aussi bien les Abruzzes, la Basilicate ou la Campanie, ces régions magnifiques coincées quelque part entre la mer Adriatique à l'est, et la mer Ionienne au sud.
Comment pourrait-on croire que le mauvais temps puisse s'installer dans ce petit coin d'Italie accablé de tant de beautés ; les collines ondulantes, les côtes fracassantes…
Et de couleurs ; oh, toutes ces teintes surgies de nulle part, des teintes inimaginables portant en elles tout le mystère du monde…
Et de senteurs ; ce sont les parfums de la cuisine italienne, celui des champs fleuris chauffés à blanc par un soleil trop direct, et celui de la peau des filles, bien sûr…
Comment pourrait-on croire que le mauvais temps puisse s'installer dans ce coin d'Italie accablé de soleil et… de misère aussi.

Merci aux éditions DELCOURT / MIRAGES qui m'ont fait parvenir ce très bel album dans le cadre d'une opération Masse Critique ; Maltempo est une très, très belle surprise et je suis ravi d'avoir été sélectionné.

Deux autres belles surprises accompagnaient cette BD : une carte postale de l'auteur représentant un village perché sur une côté rocheuse, une route sinueuse, un garçon sur son scooter, une guitare dans son dos… et un médiator ! Un vrai, pour gratter les cordes de sa guitare !

J'ai limite pensé que l'éditeur cherchait à m'acheter… avant de me rendre à l'évidence ; certaines journées de votre vie peuvent être vécues comme de vrais cauchemars, mais d'autres sont comme la douceur de l'aube ; un instant de grâce. Il faut juste savoir le mesurer et l'accepter avec reconnaissance.

Je n'attends donc pas davantage pour vous dire que cet album est mon coup de coeur BD de la rentrée littéraire 2023.
Il y a ici tout ce que j'aime ; Une histoire crue, belle, dure et très engagée. Un peu comme la vie. Et comme le rock'n'roll ; qui s'y frotte s'y pique !
Comment pourrait-on résister au charme de cette belle tragédie italienne ?
Il y a Mimmo, un garçon gentil, gentil mais revanchard. Mimmo le héros, avec sa guitare et son scooter, Mimmo qui aide volontiers les grand-mères à porter leur cabas et qui a un peu peur des filles… auquel il plaît bien, mais sans trop le remarquer, ce qui fait tout son charme. Il y a Gennaro - dit Mortadelle - le fils de l'épicier. Il y a aussi Cesare, l'idéaliste, aux yeux couleur d'azur, celui qui parle peu mais agit beaucoup. Et il y a Guido aux cheveux longs, un peu spécial mais pas méchant. Un peu con disent certains, mais son tempérament extraverti cache de lourds secrets. Lui, est tout le contraire de Cesare ; il parle beaucoup (trop certainement) mais il fait ce qu'il peut.
Il y a les filles, sans qui aucune histoire ne verrait jamais le jour.
Et puis il y a Alba. Alba la belle.
Et un trio d'affreux colleurs d'affiches, dont ce gros con de Ciro. Pas si gros que ça par ailleurs…

Bientôt, dans le village voisin aura lieu un casting pour une célèbre émission musicale…
Mimmo se dit que c'est une occasion comme il ne s'en reproduira pas de sitôt.
La suite, vous la saurez en parcourant cet album qui retiendra certainement toute votre attention.

Laurence Croix a ici réalisé un travail de mise en couleur remarquable.
Et si vous aimez à votre tour, allez donc jeter un coup d'oeil sur « Come Prima » (2013), et « Senso » (2019), deux autres pépites.
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Club N°55 : BD sélectionnée
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on est emporté sur la Vespa de ce dernier tome sympa de trilogie.

Mais je n'ai pas retrouvé cette petite musique magique qui m'avait soulevé pendant la lecture du premier tome de cette trilogie italienne " Come prima ".

Benoit
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Dans un trou perdu d'Italie, focus sur la vie quotidienne de garçons désoeuvrés, rêvant de participer à un concours de musique et devenir des rock-stars.
Motocyclette, guitare, désir des filles, castagnes de garçons, ennui des journées sans but. le jeune Mimmo tente de mobiliser les copains. Il va lui falloir beaucoup de persévérance…

Éclairant sur un contexte social de familles précaires et d'époque de violence et corruption, la narration illustre avec un brin de tristesse et de mélancolie un espoir un peu vain de réussite et la difficulté à se projeter dans un meilleur avenir.

J'ai été conquise par quelques techniques picturales pour évoquer les émotions, le fracas des bagarres de bandes rivales, le déchaînement de la guitare. Des encarts de dessins où se fige le temps qui passe sur un village, une campagne, un bord de mer. Alfred m'avait déjà intriguée dans Come Prima avec ses planches muettes qui parlent d'elles même. Les palettes de bleu sont magnifiques et le dessin faussement simple exprime beaucoup de sensibilité.

Beaucoup aimé !
Remerciements à Delcourt/Mirages/Babelio pour ce beau livre graphique.
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critiques presse (8)
Bedeo
18 mars 2024
C'est l'histoire d'une bande de jeunes qui décide de se présenter à un radio-crochet. Et à travers leur histoire se dessine aussi l'histoire de la sociabilité d'une jeunesse provinciale.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
13 décembre 2023
Ce portrait réaliste de la jeunesse italienne se drape d’une indéniable poésie. Les traits des personnages, les paysages, la lumière changeante, allant du soleil écrasant du matin à l’orangé du soleil couchant, des roses du crépuscule au bleu profond de la nuit…
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
27 novembre 2023
[Alfred] clôt sa trilogie italienne avec “Maltempo”, chronique sensible des rêves musicaux d’un adolescent. [...] [Un] album délicat et lumineux.
Lire la critique sur le site : Telerama
SudOuestPresse
10 novembre 2023
L’auteur bordelais Alfred réalise, après « Come Prima » et « Senso », une nouvelle incursion dans l’imaginaire italien. « Maltempo » est le récit sensible d’une jeunesse en mal d’avenir. Un album solaire.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Culturebox
06 novembre 2023
"Maltempo" veut dire mauvais temps, perturbations. Deux ou trois choses vont venir perturber le village et le coin de campagne sec que Mimmo parcourt avec sa vespa, sa guitare en bandoulière sur son dos d’adolescent timide et volontaire.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaTribuneDeGeneve
24 octobre 2023
Servi par une narration tout en finesse, «Maltempo» oscille entre souvenirs, vécu et fiction.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
BDZoom
17 octobre 2023
Alfred [...] termine avec tendresse, émotion et humour, ce qu’il appelle son « Italie affective » : sensible œuvre personnelle aux accents nostalgiques, composée de trois one shot.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BDGest
16 octobre 2023
Tranches de vie, moments révélateurs et exacerbés, le tout parsemé de touches d’humour, "Maltempo" inviterait presque au voyage dans le Sud. Un excellent album par un artiste en totale maîtrise de son talent.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
X : C'est toi qu'as volé l'argent, j'suis sûr !
Lupo : C'est pas vrai, c'est pas moi que j'ai volé !
X: Si, c'est toi ! T'es un sale pauvre !
Lupo : C'est toi, le pauvre ! T'as vu comment t'es moche ?
X : Toi, t'es moche ! Même que ta mère, elle a dû te pondre par le cul, tellement t'es moche !
Lupo : Tu traites pas le cul de ma mère !
X : Alors, tu me rends l'argent, sinon j'te casse la gueule...
Lupo : T'as pas le droit ! Si tu me touches, j'le dis à la police !
X : Oh ? La police... Tu crois que j'ai la trouille ?
Lupo : J'vais l'faire !
X : Vraiment ?
Lupo : Ouais !
X : Ah ouais ?
Lupo : Ouais !
X : ET ÇA ? C'EST PAS MOI QUE J'TE CASSE LA GUEULE, ÇA ?
Lupo : AA... AAA SALAUD !
Mimmo : OH ! ÇA VA PAS OU QUOI ! Qu'est-ce que vous foutez ?
X : Ben, on joue, pourquoi ?
Lupo : Hé, salut Mimmo ! On joue au patron et à l'ouvrier, tu veux venir ?
Mimmo : ...
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- Ce que j'admire la plus chez toi, Mortadelle, c'est ta constance dans la connerie !
- C'est marrant, parce que tu dis pas ça quand je t'apporte de la bouffe, en cachette de mon père. Comme par hasard, tu me trouves moins con, là !
- Ah, mais ça n'a rien à voir ! Ça, c'est ta participation à l'équilibre du grand tout... pour que le monde demeure un minimum vivable, il faut bien que ceux que appelles les improductifs comme moi s'appliquent à ralentir l'appétit hystérique et immature des petits boutiquiers qui comme toi, pullulent sur cette planète ! Alors réjouis-toi ! Me nourrir gratis c'est œuvrer à bien plus grand que ta misérable existence...
- Connard !
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Ce que j'admire le plus chez toi, Mortadelle, c'est ta constance dans la connerie !
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Bah... tu crois pas qu'ils commencent vraiment à nous emmerder, avec leurs hôtels, leurs parkings et leurs supermarchés partout? Qui en a vraiment besoin de ces trucs-là? Alors que nous, tout ce qu'on veut, c'est grimper dans les arbres, pas vrai?
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Mimmo, il est comme tout le monde, il a besoin de rêver... même si c'est à des trucs impossibles...
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