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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
***

Alors qu'ils sont fiancés depuis peu, prêts à se marier, Robert et Danielle sont séparés par la guerre d'Algérie. Âge d'à peine vingt ans, malgré l'optimisme et la naïveté de la jeunesse, Robert a peu d'espoir de revenir... Les deux amoureux s'échangent des lettres passionnées, des missives remplies de tendresse et de douceur... Et elles dont l'oxygène De Robert, au milieu de la violence des montagnes de Kabylie. Plusieurs années après, Danielle souffre toujours de la mort De Robert et son fils Jean Baptiste vit dans l'ombre de cet amour perdu... Pour leur plus grande folie !

C'est dans le cadre de la sélection des 68 premières fois que j'ai lu ce premier roman. Jean Baptiste Naudet nous livre ici une autobiographie crue et violente sur ce qu'il a vécu au sein de sa famille.
Ce n'est pas une mais trois vies qui ont été brisées ce 9 juin 1960 en Algérie. Avec le sergent Robert Sipière, c'est sa fiancée qui est atteinte en plein coeur... Puis Jean Baptiste Naudet lui-même... Prisonnier de ce passé, il va revivre les folies des guerres... Et se perdre dans la violence des combats, ceux des pays dans lesquels il couvre les batailles en tant que grand reporter mais aussi dans celui qui lui demande le plus de courage : la folie de sa mère...

Un roman qui mêle des lettres, des récits de combats, dès questionnements personnels... Un roman qui évoque les atrocités de la guerre d'Algérie et de la culpabilité de certains face à leur place au sein du conflit... Un roman fort et nécessaire..
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Ma dernière lecture pour cette session « Rentrée littéraire 2018 des 68 premières Fois : La Blessure de Jean-Baptiste Naudet, un premier roman d'inspiration biographique et autobiographique sur la guerre, la filiation et l'amour…

L'auteur est grand reporter ; c'est peut-être pour cela que son récit prend des allures de témoignage et de documentaire sur le parcours d'un jeune soldat envoyé faire son service militaire en Algérie en 1960 et sur ses propres ressentis de journaliste envoyé dans les pays en guerre.
Jean-Baptiste Naudet a choisi d'emblée de ne pas respecter la chronologie des évènements dans le récit concernant Robert et Danielle avec l'effet d'annonce de la mort et de la folie dès le début. de même, il y aura aussi des allers-retours temporels dans l'histoire de Jean-Baptiste. C'est le personnage de Danielle qui devient le lien féminin de ce livre d'hommes ; elle est à la fois la fiancée amoureuse De Robert et la mère folle de Jean-Baptiste dont les deux prénoms rythment le récit comme titres de chapitre.

Le découpage des récits entrecroisés de la guerre d'Algérie, de la correspondance entre Robert et Danielle, des souvenirs d'enfance et de jeunesse du narrateur et de ses reportages dans les pays en guerre ou sur les champs de bataille m'a un peu déstabilisée ; je perdais la notion de fil conducteur et je prenais trop de distance.
L'émotion m'est venue seulement grâce à l'intertextualité : les chansons de Barbara et de Jean Ferrat pour illustrer la dépression de la mère, les poètes pour dénoncer l'universalité de la guerre : « le Dormeur du val » de Rimbaud ou encore des citations de Prévert (« Quelle connerie la guerre !») ou d'Apollinaire (« Ah Dieu ! que la guerre est jolie, avec ses chants ses longs loisirs »). Baudelaire est également convoqué quand il s'agit d'«aimer et mourir » ou de parler à sa douleur ainsi que Victor Hugo pour le deuil. Enfin, j'ai retrouvé la célèbre citation d'Albert Camus sur les tortures et représailles durant la guerre d'Algérie…

Je n'ai été sensible à la fascination de Jean-Baptiste Naudet pour la guerre, depuis ses lectures jusqu'à son métier futur de reporter de guerre, tel « un junkie accro à la plus forte des sensations : celle du jeu avec la mort ». Il m'a juste manqué quelque chose pour que mon intérêt soit plus que littéraire.
Je pense avoir saisi le propos et la posture de Jean-Baptiste Naudet. La blessure du titre symbolise la transmission de la destinée sous forme de « piège mental » : le père de l'auteur a épousé la fiancée de son ami mort en Algérie, son fils est approché par l'épouse d'un ami suicidé. La cicatrisation de cette blessure passe par un travail de recherche et de mémoire. Ce livre est « une offrande, comme une supplique, comme un chant à la mort, à l'amour. Comme une étoile dans la nuit, une étoile qui n'a pas de nom mais qui est la nôtre, une étoile qui ne parle que d'amour et qui ne doit jamais mourir. Pour que l'on nous comprenne, pour que l'on nous excuse, pour que l'on nous pardonne ».
Mais ce projet de pardon final tel qu'il apparaît dans le dénouement m'a laissé une drôle d'impression ; j'aurais eu besoin de plus d'analyse psychologique, peut-être de mise en fiction des personnages réels pour leur donner plus de moyens d'expression. Ou alors c'est le format romanesque qui ne m'a pas convenu ; je voyais davantage ce livre comme un essai, une étude.

Je salue cependant l'authenticité de la démarche de Jean-Baptiste Naudet. Il nous donne à lire, avec l'autorisation de son père, de véritables extraits de la correspondance entre sa mère et son fiancé. Il met l'intimité familiale au service de l'Histoire pour qu'on ne ferme plus les yeux, pour que les générations à venir puissent « à temps protester et, si besoin est, résister ».
C'est aussi une démarche individuelle sur l'acceptation de devoir vivre avec la souffrance de ses ancêtres qui peut parler à beaucoup au-delà des symptômes précisément décrits ici.
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Pas facile d'aborder un tel sujet pour un premier roman, de plus, l'auteur nous parle de membres de sa famille. Les événements en Algérie, car on ne parlait pas de guerre à l'époque, font partie de l'histoire de certaines familles. de jeunes appelés allaient dans ce pays pour défendre la France et souvent, pendant et au retour, ces hommes ne parlaient de cette drôle de guerre. Depuis, certains textes abordent ce sujet douloureux. le narrateur est le fils d'une femme qui a perdu son fiancé lors de cette période. Vieillissante, elle commence à perdre la tête et a divagué, et tente de raconter sa jeunesse et surtout cette histoire d'amour qui a été stoppée par la mort de son fiancé, appelé en Algérie ; le narrateur, devenu correspondant de guerre, a aussi des histoires de guerre à raconter. Peut-on aimer ces moments, quand on est correspondant ou même militaire ? Est-ce que la guerre et les combats peuvent être une belle chose ?? A plusieurs voix, le narrateur et ses questionnements face à la guerre et à ses parents, à travers les lettres de sa mère et de son fiancé, appelé pendant les événements. Ce texte est aussi un texte sur la mémoire, sur le souvenir. Malgré ce sujet si difficile, ce premier roman est beau et on s'attache aux destins de ces personnes et cela nous interpelé aussi de façon personnelle. Mon père a été l'un de ces appelés mais le sujet était tabou à la maison. Des pages terribles de guerre mais aussi des champs d'amour et d'amitié entre les êtres. Un texte fort, bouleversant.
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j'avoue avoir eu du mal à terminer. Trop de répétitions sanglantes dans les scène de guerre et trop de courrier presque identiques entre les deux fiancés. de plus on sait dès le début que Robert va mourir pendant son service durant la guerre d'Algérie et on attend, on attend et on attend encore le moment fatidique qui n'en finit pas d'arriver. L'histoire de Danièle, qui se marie ensuite avec un ami De Robert est brouillonne. Il n'e semble pas y avoir de moments heureux, elle a pourtant eu un fils. Puis, après une dépression et une hospitalisation l'auteur qui est le fils en question n'en parle plus. Sauf pour signaler plus tard qu'elle est décédée depuis plusieurs années. Il est vrai qu'il est parti comme reporter de guerre, et nous offre la description d'autres horreurs dans plusieurs pays. J'espère qu'écrire a été pour lui une bonne thérapie. Pour moi ces récits qui s'entremêlent sont trop confus. Il y avait sans doute les sujets pour 2 romans.
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