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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ignare que je suis, je ne connaissais pas Brancusi. Il a fallu que je le découvre avec cette BD. Pour rappel, il s'agit d'un sculpteur roumain naturalisé français qui a été l'un des plus influent au début du XXème siècle. Il a notamment poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste. Bref, un Picasso dans la sculpture.

Il a notamment travaillé durant sa jeunesse dans l'atelier d'Auguste Rodin (que je connais un peu mieux). Il le quitte assez rapidement jugeant qu'il ne pousse tien à côté des grands arbres. C'est bien dit car parfois, il faut s'envoler de ses propres ailes et non rester dans l'ombre d'un maître.

Un épisode marquant de sa vie a été une affaire judiciaire l'opposant aux Etats-Unis. En effet, les américains ne comprenant rien à l'art ont saisi une oeuvre en métal à la douane en pensant que c'était du matériel industriel soumis à de fortes taxations.

L'oeuvre en question est intitulée « oiseau dans l'espace » mais cela ressemble à une hélice de bateau. Oui, c'est du surréalisme et de l'abstraction ! Il faut imaginer que c'est un oiseau en train de s'envoler.

Ce procès est intéressant car il pose les questions suivantes : qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Quels sont les critères pour juger ? Et surtout qui est juge en la matière ? Alors, objet manufacturé dont on ignore l'utilité ou oeuvre d'art à exposer dans les plus grands musées du monde ?

On aura droit à une succession de visions antagonistes d'expert en art moderne, collectionneurs et marchands qui rendent la situation assez cocasse et d'une stupidité absolue à mon humble avis. de nos jours, cela ne pourrait plus se reproduire. Il faut préciser que cela se situe en 1927 à une époque où l'ouverture d'esprit sur les choses d'art n'était sans doute pas aussi élaborée.

Ce procès s'est quand même terminé favorablement pour l'artiste. On assiste à la reconnaissance d'une nouvelle conception de l'art et son intégration dans le domaine juridique. le droit se heurte à la définition de l'art et à son évolution. En l'occurrence, on voit bien que les frontières de l'art sont élargies pour intégrer une nouvelle conception de l'art qui cherche à représenter des idées abstraites plutôt qu'imiter la nature. Il est question de liberté dans la création. Il ne faut pas punir l'audace !

J'ai apprécié cette lecture non pas par ma connaissance de l'art mais en ma qualité de juriste. Cela apporte toujours quelque chose.
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It's a bird!
L'oiseau de Brancusi aura enfin pu prendre son envol après cette célèbre affaire!

Quel plaisir j'ai eu de découvrir le roman graphique d'Arnaud Nebbache qui a su, de par la pointe de son crayon, retracer une époque et les difficultés rencontrées par le sculpteur Constantin Brancusi, artiste précurseur en son temps.

Je tiens à remercier les Éditions Dargaud pour avoir proposé sur Netgalley cet ouvrage qui m'a beaucoup parlé. En effet, lorsque l'on fait des études spécialisées en droit culturel et que l'on recherche une définition de la notion d'oeuvre d'art, l'un des arrêts les plus connus s'y référant est celui de Brancusi contre les États-Unis avec son fameux "oiseau" dans l'espace.

J'ai trouvé qu'Arnaud Nebbache avait réussi le pari assez compliqué de rendre très accessible ce procès tout en nous offrant une véritable plongée dans l'art de l'après-guerre. J'ai beaucoup aimé les coups de crayon de cet illustrateur et rencontrer dans les vignettes Rodin ainsi que les artistes dadaïstes ou surréalisme que côtoyait le sculpteur.

Finalement Arnaud Nebbache nous propose ici une manière très sympathique et originale pour présenter un moment important de l'histoire de l'art, du statut des artistes et des oeuvres d'art!
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Club N°51 : BD sélectionnée
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C'est un album absolument passionnant sur la vie de Brancusi et plus précisément le procès en 1927 aux États-Unis autour d'une de ses oeuvres, dont le statut artistique fut remis en cause par la douane Américaine.

On suit la vie de Brancusi, tiraillé par le traitement de son art au milieu d'un Paris rempli de Man Ray, Fernand Leger, Calder et autres contemporains alors que Duchamp suit le procès et relate son déroulement à son ami.

Le procès de l'art moderne et la valeur de la représentation dans l'art.

Passionnant, avec un style visuel en aplats colorés, c'est prenant, captivant !

Un vrai coup de coeur !

Greg
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Brancusi contre États-Unis.
1927, un procès ubuesque se tient à New York.
Avocats, témoins, experts et artistes débattent pour savoir si le travail de Constantin Brancusi doit être considéré comme de l'art.

En écho, à Paris, le sculpteur et ses contemporains doutent. le travail de Brancusi est-il à la hauteur face au génie de l'artisanat et de l'industrie ?
Le nouveau continent a-t-il les épaules pour jouer le rôle central dans l'art moderne que l'histoire lui impose désormais ?
Brancusi contre États-Unis est une bande dessinée qui m'a réellement fait découvrir cet artiste. Je le connaissais de nom mais j'ignorais par exemple qu'un tel procès avait existé. J'ai pris plaisir à lire cette bande dessinée d'une traite. C'est fascinant de suivre le travail de cet artiste, le fait que son travail soit si contreversé.
Brancusi était un sculpteur roumain, naturalitsé français. Ses oeuvres fûrent très contreversés aux Etats-Unirs car elles étaient surréalistes. Ses oiseaux ne ressemblaient pas forcément à des oiseaux. Notamment son « oiseau dans l'espace » qui a été confisqué par les douanes, pensant que c'était du matériel industriel qui lui est fortement taxé. Ce qui a donné lieu à ce procès.
L'auteur nous présente la vie de Brancusi, ce qui le préoccupe et le procès. On sent qu'il s'est énormément documenté, et que cette bande dessinée lui tient à coeur.
Je n'ai pas totalement adhéré avec le graphisme, mais chacun ses goûts et sur ce point là mon ressenti est vraiment personnel.
Brancusi contre États-Unis est une bande dessinée intéressante, que j'ai apprécié et note quatre étoiles.
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Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Quels en sont les caractères distinctifs par rapport à un objet manufacturé ? Qui peut en juger ? Autant de questions soulevées lors d'un procès ubuesque qui a opposé le sculpteur Brâncuși aux douanes américaines.

En 1926, Constantin Brâncuși est un artiste moderne reconnu qui fréquente le groupe des surréalistes. Son ami Marcel Duchamp l'encourage à présenter une vingtaine de ses oeuvres aux Etats-Unis. L'exposition se tiendra à la Brummer Gallery de New York, mais malheureusement, due à l'ignorance des douaniers américains, une polémique va éclater. Une sculpture, vraisemblablement trop avant-gardiste, est considérée comme un objet utilitaire, un produit industriel susceptible d'être taxé. Il s'agit de L'Oiseau dans l'espace.

Condamnation de l'art abstrait, de la création artistique jugée dérangeante, nouvelle querelle des anciens et des modernes. Ce roman graphique, le premier d'Arnaud Nebbache, fait revivre le procès intenté à Brancusi afin qu'il prouve que son "oiseau" est bien une oeuvre d'art, même s'il ne possède ni tête, ni bec, ni plumes, ni pattes...

Un procès où se succèdent à la barre des artistes renommés, des avocats hargneux, des critiques parfois incompétents, des historiens, des collectionneurs et des marchands d'art. L'ambiance est dramatique, presque tragi-comique. Préjugés et méconnaissance se mêlent aux considérations artistiques. Finalement Brancusi aura gain de cause.

Pour ma part, j'apprécie depuis longtemps les oeuvres de Brancusi, si pures, si aériennes et j'aime de temps en temps revisiter son atelier tout proche du Centre Pompidou à Paris. Par contre, j'ignorais tout du procès qui lui avait été intenté aux Etats-Unis. Cette BD est en ce sens très instructive. Elle est bien conçue et l'auteur alterne astucieusement les couleurs pour mieux différencier les époques et les lieux, celui du procès à New York et ceux du quotidien de Brancusi. Un petit bémol toutefois, autant la retranscription de ce procès m'a intéressée et séduite, autant les graphismes ne m'ont pas enthousiasmée. Je n'ai pas réussi à adhérer à ces aplats de couleurs, aux contrastes assez ternes et aux visages très stylisés. Ce n'est que mon ressenti personnel.

#Challenge Riquiqui 2024
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Cette BD raconte l'histoire d'un procès, un procès autour du monde de l'art.
Un procès étonnant mais également parfaitement fascinant et présente aussi pour moi un bel exemple du réalisme offert par le dessin de procès plus que la photographie.
Tout commence en 1927 lorsque l'artiste franco-roumain Brancusi est soumis de payer à la douane américaine une forte taxe pour sa sculpture Oiseau dans l'espace. Il s'agit en effet pour la douane, d'un objet utilitaire. Pour l'artiste, il s'agit évidemment d'une oeuvre d'art et il ne devrait donc payer aucune taxe, puisque l'art est exonéré des droits de douanes.

Se pencher sur cette question promet de soulever de nombreux débats enflammés aussi bien sur le travail de Brancusi que sur la place de l'art - voire sur la qualification même d'une oeuvre artistique. Les interrogations soulevés parlent autant du marché de l'art, du rapport à l'oeuvre, la sculpture et l'oeuvre de création et aussi des différences culturelles et intellectuelles.

Le graphisme est sublime, il transmet un rapport à art unique grâce à sa qualité et donne à voir également en contrepoids le côté très réaliste et réflectif des débats d'idées du dessin de procès.
#netgalleyfrance #brancusietatsunis
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En 1927, Constantin Brancusi se retrouve au coeur d'un procès aux Etats-Unis pour déterminer si sa sculpture est de l'art ou non.
Cet album retrace une histoire absurde de l'art. J'avoue que je n'avais jamais entendu parler de ce procès fondateur dans l'appréciation de l'art. J'ai donc un peu vécu ma lecture avec un certaine appréhension. Comment tout cela va-t-il finir ? Parce qu'au-delà de la querelle financière de savoir si l'objet doit être taxé ou non, c'est tout la définition même de l'art qui est ici remise en question. Arnaud Nebbache retrace les rebondissements de ce procès hors normes, tant du côté américain, avec les témoignages des différentes parties, que du côté de Brancusi qui est en France et suit de loin ce qui se passe.
Côté dessin, j'ai vraiment aimé le coup de crayon d'Arnaud Nebbache et le rendu, à la fois peu défini et pourtant très expressif de ses dessins.
Un album passionnant qui retrace un pend méconnu mais essentiel de l'histoire de l'art.
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Arnaud Nebbache revient avec brio sur cet épisode ubuesque qui opposa le sculpteur Constantin Brancusi à la ville de New-York en 1927 forçant la justice américaine à repréciser ce qu'est une oeuvre d'art.

À l'occasion de la préparation de l'exposition Brummer, Brancusi fait voyager, par bateau, une vingtaine de sculptures dont L'oiseau en bronze aux alentours d'octobre 1926. Les douanes américaines considèrent que c'est un objet utilitaire et lui réclament des droits d'entrée sur le pays. Déjà exposées à l'Armory Show en 1913, les sculptures de Brancusi ont déjà beaucoup de succès. Seulement, depuis plus de dix ans, ses oeuvres deviennent de plus en plus abstraites.

Seulement, le sculpteur, âgé d'à peu près cinquante ans, ne va pas s'en laisser conter. Refusant de payer, il passe à l'attaque, aidé de son ami Marcel Duchamp, et intente un procès à la ville de New-York.

Originaire de Roumanie, et voulant compléter sa formation, Constantin Brancusi est arrivé en France à pied vers 1905. Après avoir suivi les cours à l'Ecole des Beaux-Arts et être entré à l'atelier de Rodin, il s'affranchit des différentes influences en composant son Baiser, sculpture funéraire qui le fera connaître du monde entier.

L'Oiseau en Bronze mesure 1, 35m de haut, de forme fuselée et polie comme un miroir. le procès permettra de redéfinir ce qu'est une oeuvre d'art.

Arnaud Nebbache, avec des retours en arrières, un dessin épuré, des angles particuliers mis en avant sur cette affaire, rend parfaitement l'esprit obtus de la partie adverse, les affres vécues par le sculpteur, les liens étroits entre Marcel Duchamp et Brancusi, etc.

À la conception du scénario, des dessins et des couleurs, Arnad Nebbache a développé ici un style très personnel. J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette bande dessinée. Puis, j'ai apprécié le style particulier qui sied parfaitement à l'oeuvre de Brancusi. Les couleurs, les formats différents et le peu de textes renforcent les émotions recherchées.

En bref, cette bande dessinée rappelant un épisode si particulier de l'Art moderne renforce à la fois la connaissance sur l'artiste Brancusi mais aussi permet d'en poursuivre la réflexion encore aujourd'hui.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Constantin Brancusi, sculpteur roumain naturalisé français, du 19e siècle n'est pas très connu de monsieur Tout-le-Monde. Elève de Rodin, il fut pourtant l'un des plus influents du début du 20e siècle. Sa sculpture funéraire « le Baiser », objet de controverse juridique, est au centre du roman éponyme de Sophie Brocas, chroniqué en 2019.

Cette fois, l'oeuvre de l'artiste donne lieu à un album graphique aux éditions Dargaud. Il s'agit de raconter le procès intenté par Brancusi en 1927 aux douanes américaines pour faire reconnaitre le statut d'oeuvre d'art à une de ses oeuvres. « Oiseau dans l'espace » venait en effet d'être lourdement taxée à l'importation en tant qu'objet utilitaire. Les oeuvres d'art étant, elles, exonérées.

Les questions qui sous-tendent le récit sont pertinentes et toujours d'actualité : Quels sont les critères pour juger de la notion d'oeuvre d'art ? A quoi reconnait-on un artiste ? Qui est juge en la matière ?... Il est aussi question de la libre circulation des oeuvres à l'époque.

J'ai vraiment apprécié cette plongée au coeur de ces préoccupations artistiques. La réflexion sur la place de l'art, sur les critères de jugement et le débat des artistes sur le sujet (Duchamp, Léger, Calder…). Arnaud Nebbache fait habillement ressortir les arguments des pour et des contre et montre les difficultés d'un jugement sans subjectivité quand il s'agit de définir le beau ou l'art.

Ce livre est un bel objet : couverture cartonnée épaisse d'un beau bleu et 128 pages de papier de qualité. Chaque unité de lieu est définie par une gamme de couleurs : ocre, bordeaux, bleu-vert pour les rues de Paris ; bleu cobalt, brique, beige et noir pour la salle du tribunal aux Etats-Unis… J'ai apprécié. de même que le récit impeccablement rythmé. J'ai, en revanche, été moins séduite par les dessins de l'artiste. Si le dynamisme de Brancusi est bien rendu par la multiplication des attitudes et postures de celui-ci, j'ai peu gouté les décors faits d'ébauches et de tâches de couleurs sans réel contour. Ceci n'est qu'un avis personnel et totalement subjectif ; d'autres y prendront certainement plaisir. Et cela n'a, en rien, gâché le plaisir de lecture.

Un sincère remerciement aux éditions Dargaud et à l'opération Masse critique pour cet envoi. L'album sort en libraire le 6 janvier. Plus que quelques jours à patienter.
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Après un apprentissage auprès d'Auguste Rodin, Brancusi prend son envol, et quelques décennies plus tard il est un artiste connu et reconnu de la sculpture moderne, en tout cas dans le milieu artistique parisien. En 1913 Brancusi prépare une grande exposition qui aura lieu à la Brummer Gallery à New-York.

Ce qui aurait dû être une consécration fini en eau de boudin, arrivés aux Etats-Unis les caisses sont ouvertes et les sculptures de l'artiste sont prises pour des produits manufacturés taxés à 40% de leur valeur, notamment l'oiseau devant lequel les douaniers et la justice restent perplexes. Un procès s'ouvre.

Cet album pose l'affaire Brancusi qui a finalement fait connaître le sculpteur bien plus rapidement que par son art. La biographie d'une partie de sa vie avec un graphisme qui m'a d'abord rebuté mais qui finalement sied bien au sujet, le décor y est suggéré, chaque objet se fondant en quelque sorte dans un autre.

Le procès lui-même paraît être une farce tant les dialogues sont absurdes. L'homme par contre y est montré désemparé, ce procès contre l'art moderne semble lui retirer toute cette reconnaissance durement gagnée.

Je suis ravie d'avoir pu découvrir cet album, après avoir atterri par hasard dans l'ancien atelier du sculpteur au sein du 14ème arrondissement de Paris. Mythique.

Lien : https://stemilou.over-blog.c..
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