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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Séduisante immersion au coeur de l'élite artistique des années 20 et des différents courants émergents (dadaïstes, samedistes, groupe des six ), ayant pour figure centrale Raymond Radiguet, diable au corps, esprit aux aguets, âme tourmentée, qui a su très tôt se faire remarquer.
A quatorze ans, il fait ses premières armes (de séduction fatale) auprès d'une jeune femme mariée à un poilu mobilisé , histoire qui sera à la base de son premier roman et qui lui vaudra scandale et renommée.
Max Jacob se prendra d"amitié ( particulière) pour ce jeune provincial doué. Cocteau prendra la relève et introduira son jeune protégé dans la sphère des gens haut placés ( dont Grasset).
Raymond se noie dans l'alcool, s"époumone dans l'opium, s'enivre de senteurs féminines....vie d'excès qui finira sérieusement par l'éreinter, puis une fièvre typhoïde, trop tard diagnostiquée, qui l'emportera.
Un livre frémissant sur un auteur fauché en pleine jeunesse et en pleine gloire, (comme Alain-Fournier), mais qui a su accomplir son rêve entêtant de reconnaissance et de postérité.
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Raymond Radiguet remplit tous les stéréotypes artistiques du siècle dernier : alcoolique et drogué, coureur de jupons et séducteur invétéré, génie littéraire et victime précoce d'une maladie fatale. Que demander de mieux pour un personnage de roman ? Jessica L. Nelson l'a bien compris, ce type de personnages, aussi réels qu'ils paraissent impossibles, fascinent, et Raymond Radiguet est sans conteste de ceux-là. Sa vie commence vraiment lors de sa rencontre avec Alice, jeune femme séduisante promise à un soldat parti au front. Nous sommes en 1917, Raymond a 14 ans, et il s'en fout pas mal de la guerre – un sentiment qu'il ne se privera pas de retraduire dans le Diable au corps, son scandaleux roman resté dans les annales.

Jessica L. Nelson nous relate les six années de vie qui ont fait de Raymond Radiguet une figure de la littérature française – alors même qu'il est mort à seulement 20 ans de la fièvre typhoïde. En six ans, Radiguet découvre l'amour, l'adultère, les obligations familiales, le succès, l'amitié, la paternité, la débauche – il faut dire que l'après-guerre a poussé plus d'un homme hors de son berceau. L'auteure parvient, avec un style littéraire mais jamais trop ampoulé, à décrire magnifiquement les personnages complexes qui peuplent ces années folles, ces artistes engagés dans une quête sans fin de plaisirs faciles et de postérité. On y croise Cocteau, Brancusi, Auric, Modigliani, Aragon, Breton mais aussi Bernard Grasset, fondateur des éditions du même nom ! C'est un délice de découvrir Raymond Radiguet, ce personnage tout en controverses, solitaire à la recherche de l'enivrement des sens, jeune déjà vieux qui collectionne les maîtresses et le coeur des hommes.

Brillant comme une larme est une plongée délicieuse dans le Paris littéraire de l'entre-deux-guerres, vu par les yeux d'un génie hors du commun.
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Je vous conseille cette biographie romancée de Raymond Radiguet. Cet écrivain talentueux fut une météorite dans le paysage littéraire français de l'après-guerre.
L'auteur nous plonge dans ce bouillonnant milieu intellectuel et artistique post première guerre mondiale.
Raymond Radiguet, mort à 20 ans, fut un écrivain plein de vie et bourré de talent. Acharné à réussir il sut séduire ses protecteurs tels que Max Jacob et Jean Cocteau.
Un ouvrage très agréable à lire où vous ferez de nombreuses rencontres.
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Jessica Louise Nelson est une romancière et éditrice française. Elle a été conseillère littéraire pour différentes émissions télévisuelles. Elle est également cofondatrice du Prix de la Closerie des Lilas et des éditions des Saints Pères. Brillant comme une larme est son quatrième roman, publié chez Albin Michel.

Paris, 1917. Un tout jeune garçon se presse pour rejoindre sa maîtresse, de dix ans son aînée. Il veut aller vite, trop vite. Il ne sait pas encore qu'il porte en lui le génie de la littérature et que son parcours de comète se mêlera aux destinées de Coco Chanel, Max Jacob, Picasso, Breton et Aragon, et surtout à celle de Jean Cocteau… Mais il est persuadé qu'il a de grandes choses à accomplir et peu de temps pour y parvenir. Raymond Radiguet, futur auteur du Diable au corps, va tutoyer les étoiles et s'y brûler.

Avec Brillant comme une larme Jessica Louise Nelson fait revivre une époque culturelle et intellectuelle, celle de l'immédiat après-guerre de 1914-1918. Elle dresse le portrait tout en finesse de Raymond Radiguet, ce jeune auteur originaire de Saint-Maur qui a le diable au corps.

Précoce, Radiguet sort tout juste de l'enfance lorsqu'il séduit Alice son institutrice de dix ans son aînée et mariée. Sentant le vent du scandale souffler, ce séducteur prépubère fuira sa banlieue pour errer dans la capitale à la recherche du journal qui publiera ses dessins ou articles. Assoiffé de reconnaissance, ce jeune prodige n'a plus qu'une obsession, marquer à jamais son époque, être connu. Audacieux, éminemment intelligent, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins. Dès lors, il va muer en oiseau de nuit, fréquenter tous les lieux à la mode, côtoyer les artistes les plus influents tels que Coco Chanel, Modigliani, Max Jacob, Picasso, Breton, Aragon et surtout Jean Cocteau. Impressionné par le jeune impétueux et épris de lui, ce dernier le prendra sous son aile. Il permettra à Raymond Radiguet à la santé délicate et de plus en plus dégradée du fait de ses excès à répétition d'achever l'écriture de son roman qui lui ouvrira les portes de la postérité. le nom de Raymond Radiguet est à jamais associé à ceux des grands auteurs français, grâce à son célèbre roman le diable au corps. Il a été emporté par une fièvre typhoïde alors qu'il n'avait pas vingt ans.

Brillant comme une larme restitue l'ambiance de ces années folles et Jessica Louise Nelson rend hommage à la détermination d'un auteur qui voulait tutoyer les étoiles.
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Je termine avec délectation cette biographie romancée à la plume élégante et évocatrice après avoir relu le Diable au corps, que j'ai trouvé d'une puissance troublante, alors même que le narrateur m'était antipathique et le style dépouillé. Qu'il s'exprime avec autant de recul à même pas 20 ans est impressionnant : "Ces escarmouches peinaient Marthe ; assez intelligente et assez amoureuse pour se rendre compte que le bonheur ne réside pas dans la considération des voisins, elle était comme ses poètes qui savent que la vraie poésie est chose "maudite", mais qui, malgré leur certitude, souffrent parfois de ne pas obtenir les suffrages qu'ils méprisent."
Pendant la 1re partie de Brillant comme une larme, j'avais l'impression de relire une 2e fois le chef-d'oeuvre de Radiguet, puisqu'il s'est inspiré de sa liaison aussi brève qu'intense avec Alice pour dépeindre celle que le narrateur du roman entretient avec une certaine Marthe, institutrice et peintre amateur. Beau parleur et manipulateur, "Ray" n'aime rien tant que ce qui lui résiste ; sûr de son talent et très audacieux pour son jeune âge, il ne craint pas de se réclamer d'Apollinaire, quitte à passer pour pédant...Il sait s'entourer de personnes influentes et frapper aux bonnes portes, jouer de son orientation sexuelle. S'il agace les surréalistes Breton et Aragon, il subjugue Picasso et Cocteau, secrètement amoureux, qui le prendra sous son aile, l'emmenant dans le Sud pour l'éloigner des plaisirs nocifs de la capitale et le forcer à travailler.
A travers la restitution de ce Paris des Années folles où les artistes décadents se tirent la bourre entre Montparnasse et Montmartre, l'on assiste à la trajectoire d'un génie fauché en pleine gloire, qui court de jupon en pige, de bal parisien en guinguette sur la Marne, faisant tourner les coeurs et les têtes à un rythme dont il sera le premier à souffrir, puisqu'il se tuera à la correction de son 2e roman, le Bal du conte d'Orgel, alors que sa santé décline déjà.
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Un livre que j'ai lu grâce à son titre. Brillant comme une larme. Cocteau avait le sens de la formule. On le retrouve tout au long de cette biographie romancée ou roman biographique de la comète Radiguet. J'avais lu celui-ci à peu près à l'âge où il avait écrit ses romans et c'est peu dire que je les avais aimés. Avec une préférence plus nette pour le Bal du comte d'Orgel car j'estimais alors que Radiguet avait choisi la facilité avec sa fin du Diable.
Pour en revenir à ce livre, j'ai beaucoup aimé les dialogues, empreints de citations. L'auteure nous plonge dans l'intelligentsia du début de l'Entre-Deux-Guerres à laquelle le très jeune Raymond essaie de s'intégrer. Elle ne cache rien de ses ambitions et de sa détermination, ni de ses failles sur lesquelles elle ne s'attarde pas (l'opium, l'alcool). Elle évoque ses cauchemars qui semblent tourner autour de Marguerite, sa bonne, qui l'a visiblement traumatisé enfin alors qu'il venait de perdre sa soeur. Elle aurait peut-être pu développer cet aspect-là dans ce roman, mais sans doute a-t-elle voulu laisser une part de mystère à son personnage. Elle aborde aussi longuement sa liaison fondatrice avec Alice et sa famille : une mère trop occupée avec sa ribambelle d'enfants et ses grossesses et un père caricaturiste et amateur de femmes, très fier de la précocité de son aîné. Des parents dépassés en quelque sorte.
Le rôle fondamental de Jean Cocteau est aussi décrit: amoureux en vain de ce garçon à femmes, il est le seul à avoir suffisamment d'influence pour repousser de temps à autre ses démons.
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Brillant comme une larme est le premier livre que je lis de Jessica L. Nelson.

Cette biographie romancée de Raymond Radiguet restitue parfaitement l'atmosphère de l'entre-deux guerres, les folles soirées parisiennes au Boeuf sur le toit, les spectacles du cirque Medrano ou encore les bals qui lui inspireront le Bal du Comte D'Orgel.
On ressent l'urgence de vivre de ce jeune "prodige" de la littérature qui pressentait que sa vie serait courte et qu'il aurait peu de temps pour laisser sa trace dans le monde culturel et intellectuel Parisien.
Monde dans lequel il croise bon nombre de personnalités comme Picasso, Modigliani, Coco Chanel ou Georges Auric et bien d'autres encore.

Mais la rencontre qui, sans conteste, marquera le plus la vie du jeune auteur est celle de Jean Cocteau qui, fortement épris de Raymond, le prendra sous son aile et l'éloignera du tumulte de la capitale pour qu'il puisse se consacrer à l'écriture et notamment à celle du Diable au corps. Roman largement inspiré par l'histoire d'Amour qu'a vécu Raymond, alors âgé de 14 ans, avec Alice de 10 ans son ainée et mariée à un poilu ... Histoire au combien sulfureuse !

Si Radiguet est décrit comme un jeune homme qui ne laisse pas indifférent, soit on le déteste soit on est conquis, je l'ai pour ma part trouvé assez désagréable, opportuniste et très imbu de sa personne, "un sale gosse qui se prend pour un génie".
Mais j'ai trouvé l'écriture élégante et plaisante. La lecture est fluide et très rythmée grâce à des phrases courtes, à l'image de l'étoile filante que fut Raymond Radiguet.
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Ma foi, je crois que j'ai choisi la bonne formule et qu'à défaut d'avoir de l'auteur du Diable au corps une image absolument détestable, j'ai, grâce à la lecture de sa biographie romancée par Jessica L. Nelson, mieux compris le poète maudit qu'était Raymond Radiguet.

Commençons, comme moi dans cette expérience, par le texte classique. Y figure une romance entre François, âgé de 16 ans et Marthe plus âgée que lui et fiancée à un soldat alors sur le front (nous sommes en 1917). François est un ado insupportable, ce qui m'a rendu cette lecture difficile. Il trompe ses parents, manipule son amante, il est arriviste et pourrait illustrer de son portrait la définition de la misogynie. En résumé, il n'a de respect pour personne si ce n'est lui-même.
Un texte certes bien écrit mais aux propos vieillis et indigestes.

J'étais pourtant décidée à lire l'oeuvre de Jessica L. Nelson m'indignant déjà : « comment une femme pouvait elle consacrer tant de temps à l'étude d'un type pareil ? »

Le premier tiers du roman me confortait puisqu'il s'agit de l'historie de Raymond et d'Alice dont on voit tout de suite qu'elle a très très largement servi les portraits de François et de Marthe. Puis le texte s'étend sur la psychologie de Radiguet, ses traumatismes et ses angoisses et surtout son besoin de réussir, vite. Car, déjà adulte dans un corps d'enfant, il devine qu'il ne vieillira pas. Il le sait et aussi incroyable que cela puisse paraître, son court avenir lui donnera raison. C'est donc avec une rage de vivre certaine et urgente que Radiguet a voulu grandir puis vieillir, faisant fi de certaines conventions, ne s'encombrant pas de bons sentiments et tirant le maximum de toutes ses relations. Il deviendra ainsi le protégé de Max Jacob et surtout de Jean Cocteau grâce à qui il sera édité pour son Diable chez Grasset à 18 ans seulement.

Alors bien sûr, sa conduite reste moralement discutable. Même au beau milieu des années folles. La précocité et la lucidité n'excusent rien d'autant qu'on perçoit bien que Radiguet oeuvrait en pleine conscience … son texte s'est d'ailleurs longtemps intitulé « L'Âge ingrat ». Ange déchu ou génie condamné aux enfers, il faut sans doute plaindre Radiguet d'avoir menée une si courte et si mauvaise vie.
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La biographie romancée est un exercice difficile, mais ici l'auteur saute l'obstacle brillamment. On se laisse emporter par son jeune impétueux qui brule la vie de tous ses feux. Certes, il y a quelques pages "classiques" mais l'ensemble mérite le détour même si vous ne connaissez pas ou mal Radiguet !
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Un roman biographique qui nous parle d'un jeune homme pressé. Il commence à écrire très jeune, a une liaison avec une femme mariée à 14 ans, rencontre l'élite culturelle et intellectuelle de l'après-guerre de 14-18, Coco Chanel, Max Jacob, Picasso, André Breton, jean Cocteau etc. Persuadé qu'il ne dispose que de très peu de temps, il avance, fonce, se compromettre, brûle de mille feuxet y laissera la vie.
Un bon livre, soit romancé, sur un personnage étonnant, pas vraiment sympathique et dont le but ultime est de passer à la postérité. C'est également le portrait d'une époque, celle où les intellectuels ont de l'importance, où la vie renaît après des années de guerre. Radiguet, poète, va s'inspirer de sa vie pour écrire son premier roman le diable au corps et de ses relations pour le deuxième le Bal du comte d'Orgel. A découvrir, d'autant que l'écriture est très plaisante. J'en ai profité pour relire ses livres.
Le film de Claude Autant-Lara le diable au corps est également très bon.
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