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3,69

sur 118 notes

Un(e) auteur(e) qui fouille le coeur humain, quelle que soit son époque, est toujours moderne.
Premier roman d'Irène Némirovsky, écrit à l'âge de 23 ans, fascinant. Comment peut-on être si jeune & avoir autant de recul sur les choses de la vie ?!

Elle est mariée, deux enfants, Il est seul & esseulé, hanté par les vestiges de la grande guerre qu'il vient d'essuyer, sans le sous, pourtant élevé dans le luxe, Monsieur n'arrive pas à renoncer au superflu pour vivre avec l'utile.
Ils se croisent, vivent une idylle, un amour presque innocent né malgré eux, ils sont heureux, beaux, il y a la mer, le soleil, les retrouvailles enflammés, puis vient la fin de l'été.
Retour à Paris, retour à la vie & surtout à la réalité, frappée de plein fouet par son retrait, Madame souffre, ne comprend pas, se pose des questions, et n'a pas de réponses !

Il y a un malentendu, quelque part !
Dissimulé derrière son silence, noyé dans un regard sans vie, l'indifférence est là. Monsieur reste vague.
Visiblement, à peine quelques traces d'été sont restées accrochées dans les rues de Paris, mais ça n'a pas suffit.
C'est ainsi, on cherche l'amour, on croit le trouver puis on tombe de haut. A croire qu'il est des amours qui grandissent juste assez haut pour s'apercevoir au-delà du mur qui les sépare.

J'ai vécu cet amour par procuration, un amour qui se meurt, étouffé par l'incompréhension & le manque, et puis une fin sans bavure. That's all.

Qu'il est tragique de se rendre compte qu'à chaque instant, des milliers de possibles se précipitent, s'effondrent & s'etiolent, c'est ainsi que chute ce qui aurait pu être, souvent sans conséquence, parfois à jamais.

Il me plaît à penser qu'il n'y a pas d'amour interdit, il n'y a que des amours qui attendent d'être vécus, cependant, Il est très ardu, et peut-être même impossible, d'aimer celui ou celle qui n'y croit pas. Il faut alors aimer pour deux, et c'est encore largement insuffisant.
C'est un amour qui épuise au lieu de ressourcer.

Bref, Il avait des raisons, et elle avait du coeur.
Et entre les mots de Némirovsky, l'âme !
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Le malentendu / Irène Némirovsky

Grâce à une très belle photographie de couverture qui engendre du rêve et à une écriture poétique, une plume délicate, le lecteur, ébloui par l'éclatante lumière du Pays basque plonge volontiers dans une très belle histoire d'amour, pourtant, adultérine. Elle baigne dans un superbe décor paradisiaque à deux pas d'une plage de sable chaud, sous un soleil brulant, à Hendaye. Un véritable décor de carte postale. On imagine des hommes, des femmes qui se déplacent, agiles ou d'autres encore offrant leurs corps aux rayons ardents du soleil. Nul orage ne menace le flirt de Denise, épouse choyée d'un mari qui gagne beaucoup d'argent et Yves, un jeune homme déclassé de la grande bourgeoisie, un célibataire, nostalgique des matins radieux de son enfance.
Cependant, ce roman dresse le portrait social d'une population qui doit faire face à la guerre. C'est une étude de moeurs. L'idylle est totalement livrée au réalisme le plus cru. Il ne doit pas être considéré comme un simple conte de fée ni comme un roman d'été qui se lit dans un train, pour tuer le temps.

Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Le Malentendu aurait plus s'appeler l'Incompréhension tant c'est un long dialogue de sourds qui unit ces deux êtres, un homme dans l'impasse, un déclassé qui souffre de ne pouvoir être ce qu'il fut avant la guerre, et une femme mariée, jeune, qui aime son enfant, son existence facile, et, bien sûr, très ennuyeuse.
Deux films qui ne se répondent pas, deux projections fictives: une Anna Karénine d'un côté, qui veut se perdre dans l'émotion partagée, pour qui l'amour est une fin, un culte à mystère qui affranchit de tout, et un personnage fitzgéraldien de l'autre, usé, incertain, pris en étau, pour qui l'amour est moyen, une affection reçue comme autrefois sa rente, un repos du guerrier qui n'attend pas de mots, de preuves, d'échange, qui se vit et s'éprouve dans l'habitude, la régularité et la douceur.
Un court livre - dont l'écriture est encore jeune, faite d'intuitions et de bienveillance - qui annonce les futurs contes cruels et beaucoup plus complexes et cyniques d'Irène Némirovsky, et nous rappelle que l'amour ne peut s'épanouir que dans la relation, la véritable rencontre entre deux êtres, et ne saurait être l'imposition d'une volonté, d'une attente fixe et crispée à l'autre, à tous les autres.
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En vacances à Hendy, sur les traces de son enfance heureuse de la côte Basque, Yves Harteloup, ancien combattant meurtri par la dernière guerre et rejeté par la grande bourgeoisie, s'éprend de Denise, une belle aristocrate mariée. Devenus amants, leurs situations financières étant diamétralement opposées, ils n'auront de cesse de se torturer mutuellement, Denise par ses caprices de femme du monde, choyée, habituée à vivre dans le luxe et Yves très économe par son statut d'employé de bureau. Il faut reconnaître que Denise, habituée à toutes sortes de fantaisies, ne comprend pas le fonctionnement de son amant auquel elle s'accroche éperdument. Entre rendez-vous manqués, attentes stériles, ce jeu du chat et de la souris ne peut perdurer. Fatigués, usés par les reproches de Denise, loin de se rapprocher à leur retour dans la capitale, ils vont se perdre dans des situations complexes pour l'un comme pour l'autre.
J'ai adoré cette lecture dans laquelle les personnages principaux sont décrits et analysés avec finesse
Ecrit à l'âge de 23 ans, le style de Irène Némirovsky n'est pas sans rappeler par certains côtés, celui de Françoise Sagan pour notre plus grand plaisir.
Un roman additif qui se lit d'une traite.
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Premier roman d'Irène Némirovsky à seulement 23 ans, un style étonnamment mature pour son âge, surement dû à une adolescence très courte sous la première guerre mondiale, à fuir la révolution bolchevique.
Elle commence par un roman d'amour, une histoire d'une femme adultère, un peu de deux enfants gâtés qui ne savent se satisfaire de leur bonheur.
Rencontre à Hendaye pendant l'été, tout est beau, l'amour est au rendez vous alors que le mari est au loin, même si tardivement, peut être par peur de perdre la pureté des premiers instants, des premières connivences.
Denise est une jeune femme insouciante, consciente de son charme mais fidèle jusqu'à présent à son mari. Elle n'a d'autres soucis que de s'habiller, passer un peu de temps avec sa fille. Douce indolence des riches, non touchés par la guerre, par la perte de leur ancienne vie.
Au contraire d'Yves ayant perdu toute sa fortune après la guerre, un dandy pauvre qui a du mal à accepter son nouveau statut et dépense tout dans le superficiel au lieu de l'essentiel.
Après la parenthèse idyllique de l'été, le retour sur Paris, vers les responsabilités, le travail, la grisaille,... va creuser petit à petit le fossé entre ces deux amants tout en aiguisant la passion de Denise.
Les tourments des deux protagonistes sont bien analysés par une âme pourtant si jeune, beaucoup de justesse dans cette histoire de deux égoïstes qui ne savent se comprendre.
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Premier (court) roman d'IN, écrit alors qu'elle n'avait que 23 ans, qui enchante déjà par sa sensibilité, sa subtile peinture des sentiments humains, tout spécialement le sentiment amoureux, qui évolue insensiblement, comme les paysages avec le passage des saisons ; cette langue raffinée, malgré certaines maladresses d'auteur débutant qu'on lui pardonne volontiers, plus que cet incompréhensible antisémitisme qui affleure ici à l'occasion de certaines descriptions de personnages secondaires, s'épanouira au fil de son oeuvre ignominieusement interrompue à Auschwitz, et ne m'a jusqu'ici jamais déçu.
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Une petite presque-bluette bien tournée, où l'atmosphère des années d'après-guerre est très présente, même si ça n'est pas le sujet principal. Une histoire qui (au moins aujourd'hui) pourrait sembler banale, une amourette de vacances qui tourne autrement lors du retour à la vie quotidienne et parisienne, mais ce roman est plus que ça, d'abord de par son ambiance générale, ensuite parce que les ressorts psychologiques sont froidement analysés et mis en pratique. Et tout cela est crédible ! du coup, au passage, sont évoquées les différences de classe sociale (et le terrible déclassement, courant alors), des ressorts particuliers liés au genre et à une certaine convenance sociale, les traumatismes de la guerre, les progrès comme l'automobile qui creuse encore les fossés, et puis l'oisiveté, qui entraîne frivolité, caprice, exagération... et au final, incompréhension mutuelle. Parce que le mur de tous les couples, légitimes ou pas (d'ailleurs la question morale ou sociale liée à cette illégitimité est purement et simplement absente, le mari n'est qu'un élément matériel parmi d'autres) est bien souvent le même : le manque de communication claire, qui entraîne incompréhensions mutuelles, fausses interprétations, et comme le dit le titre, malentendus, etc.

Si certains passages m'ont agacée par leur misogynie et leur racisme (d'aucuns diront que "c'est l'époque", elle a bon dos !), j'ai, dans l'ensemble, apprécié ce roman qui se lit vite, dans al plume toujours très fluide et vive, au recul agréable, d'Irène Némirovsky. Celui-ci est son premier roman, quel talent !
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Cette histoire vient s'ajouter à une liste de livres bien particulière : ceux que nous considérons comme de bons, voire de très bons livres, mais que nous préférerions ne pas avoir lus, tant l'histoire et le message qui leur sont associés nous ont déplu.

L'auteur nous raconte avec justesse, et sans détails inutiles, une histoire d'amour, tantôt passionnelle, tantôt ennuyeuse, parfois haineuse et souvent désespérée. Nous suivons le chemin de ce couple, sans jamais apercevoir d'autre itinéraire possible. Là réside la cause de mon sentiment ambigu envers ce livre que je conseille vivement.
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LE MALENTENDU d' IRÈNE NEMIROVSKI
Yves est issu d'une famille riche mais la guerre a tout changé. Orphelin assez jeune il a sauvegardé un bel appartement à Paris mais il doit travailler. Pour ses vacances il retourne à Hendaye qui lui rappelle les jours heureux de son enfance. Il va y rencontrer Denise , mariée à une de ses connaissances, elle a une fille. le mari étant souvent en voyage un lien amoureux va se tisser entre eux, Denise est très amoureuse, Yves différemment. de retour à Paris Yves est triste, son travail le fatigue, un ami lui fait une proposition à l'étranger…
Un livre assez incroyable quand on pense que NEMIROVSKI a écrit ce récit toute jeune( 23ans),une incroyable maturité dans l'analyse des sentiments. Yves, prototype de l'homme veule, lâche, qui déclenche l'amour et n'assume rien. Un grand roman miniature
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Yves Harteloup est un nouveau pauvre de la grande bourgeoisie sur Paris, meurtri par la guerre et en vacances sur la côte basque. Un matin sur la plage il s'éprend de Denise, une femme mariée qui appartient à son milieu d'autrefois…

Est-ce un trouble de pudeur d'un chagrin solitaire ou un véritable amour ?

Réflexions amoureuses, relations inconfortables, sentiments disgracieux viennent marquer le sable d'Hendaye dans les pages de ce livre.

Exprimer inexprimable, saisir l'insaisissable est le premier livre écrit par Irène Nemirosky en 1926 lorsqu'elle avait à peine 23 ans. Un coup de coeur !
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