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4,18

sur 1485 notes
Nemirovsky Irène
Suite française
Pratiquement tout le livre décrit l'exode sur les routes de France à la guerre.
Des familles riches, pauvres, apeurées, attaquées par les stukas.
Malgré cette situation désastreuse, les riches restent les riches et les pauvres les pauvres
Elle décrit bien la mentalité de chacun ainsi les idées préconçues de chacun
C'est bien triste de voir cette humanité qui manque de sens commun, de modifier leur petite vie de bourgeois ainsi que les habitudes de tous les jours.
Un livre intéressant mais qui met en lumière le monde qui même dans une situation semblable de malheur réagit suivant ses idées, son idéologie religieuse et politiques
Soit ils ne comprennent pas, soit, l'homme est tristement égoïste

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Même si je suis en général lassée par tous ces livres sur la Seconde Guerre mondiale et l'Occupation, ce roman est tout de même à part, et je n'ai absolument pas regretté de m'être lancée !

A part, tout d'abord, par son contexte d'écriture et son histoire. Ce roman relatant la débâcle de 1940 et trois mois dans un village français en 1941 a été écrit… entre 1941 et 1942, avec une incroyable lucidité : on croirait qu'il s'agit d'un roman historique et que l'auteur connaît l'issue de la guerre !
L'auteur, justement, n'est pas n'importe qui : Irène Némirovsky, romancière célèbre à l'époque, Russe ayant fui les bolcheviks, juive enfin, arrêtée en juillet 1942, déportée et assassinée à Auschwitz un mois plus tard. Suite française, qui devait se composer de cinq parties sur l'ensemble de la guerre, n'en comportait alors que deux, et c'est une de ses deux filles, Denise Epstein, qui a recopié le manuscrit et l'a fait publier plus de 60 ans plus tard.

A part, ensuite, par le style inimitable de l'autrice. Un style parfait quand on sait qu'elle n'était pas française, un style délicieusement ironique (qui m'a rappelé Pierre Lemaître…), cynique et lucide sur ses contemporains, et sur l'ensemble de ses contemporains. Dans la 1e partie, Tempête en juin, on alterne ainsi entre différents protagonistes représentatifs de plusieurs couches de la société. Quant à la 2e partie, Dolce, si la trame principale est une histoire d'amour, elle décrit surtout avec vérité le quotidien de la cohabitation entre Français et soldats allemands.

A part, enfin, par la vérité qui est contenue dans ce livre. On retrouve l'être humain dans sa réalité, dans ses qualités et ses défauts, ses lâchetés du quotidien, son indifférence. Les personnages sont incroyablement réalistes et travaillés, on a l'impression de vivre avec eux, de les connaître vraiment ; on s'attend presque à les croiser un jour dans la rue !
On lit surtout la « vraie » Seconde Guerre mondiale, celle des gens qui essayaient simplement de survivre, qui ont ignoré le plus possible la situation pour conserver au maximum une vie normale, qui n'aimaient ni ne détestaient les Allemands. On est loin des récits qui cherchent absolument à nous montrer des résistants et des héros, ou au contraire des collaborateurs et des traîtres…

Et dire que ce roman génial n'est « que » la transcription d'un manuscrit inachevé ! A quoi aurait-il ressemblé s'il avait pu être retravaillé et terminé par Irène Némirovsky ?
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Je venais de commencer ce roman lorsque le confinement a été imposé, ce fut donc ma première lecture en cette période particulière qui a eu pour conséquence positive de me permettre de passer d'innombrables heures en compagnie de livres divers et variés.
Roman qui n'a été publié qu'en 2004 par l'une des filles d'Irène Nemirovsky. le manuscrit avait été caché dans une petite valise laissée à ses filles lors de son arrestation en 1942.
Suite française est la somme de deux romans : "tempête en juin" et "Dolce" qui devaient être suivis de 3 autres parties qu'Irène Némirovsky ne pourra jamais écrire puisqu'elle ne reviendra pas d'Auschwitz.
Roman que l'on pourrait qualifier de chronique, il est écrit "à chaud" alors qu'elle vit l'exode puis l'occupation allemande. Irène Némirovsky nous donne un tableau saisissant des français, de la lâcheté, de l'égoïsme profond de certains sur les routes de l'exode où beaucoup ne cherchent qu'à sauver leur peau, quitte à passer sur le corps des autres, comment ne pas faire un parallèle en lisant ces passages avec ce qui se passe en ce début de confinement, ces supermarchés dévalisés pour accumuler farine ou papier toilette sans se soucier de ce qui restera pour les autres ......
Une analyse très fine et très juste des sentiments qui animaient les français pendant l'occupation.
Une très grande humanité dans ses personnages français ou allemands, il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre mais des hommes des deux côtés.
Une oeuvre puissante, touchante, un chef d'oeuvre.
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Je ne connaissais rien de Suite Française avant d'ouvrir le roman d'Irène Nemirosvki. J'avais simplement constaté il y a quelques années que l'oeuvre avait été portée à l'écran mais sans aller voir le film non plus. C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai donc découvert qu'il y avait ici très peu de place pour la fiction. En effet, les faits relatés sont bien réels et avérés puisqu'il s'agit de décrire la seconde guerre mondiale et plus particulièrement l'épisode de l'exode de Paris à l'été 1940. Ce qui surprend pourtant plus encore c'est de constater que l'auteur a pratiquement écrit son roman au moment où elle était touchée elle-même par les tragiques évènements. Quelle force de narration, quelle capacité de recul dans ce récit où Irène Nemirovski était elle-même le tragique protagoniste de cette crise ! Comment peut-on avoir suffisamment de force d'esprit et à la fois de sens de la fatalité pour produire ce récit ?
Une lecture essentielle et marquante.
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Très déçue par ce livre. Je m'attendais à être captivée par le roman après avoir lu le quatrième de couverture et les avis très favorables, mais cela n'a pas du tout était ça pour moi.
Je n'ai pas du tout était réceptive à l'écriture, pas d'émotions ressenties, survol des pages rapides pour aller jusqu'au bout et passer à un autre livre.
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"Suite française" d'Irène Némirovsky.
Dernier roman d'Irène Némirovsky avant sa déportation à Auschwitz.
Ecrite en 1942, cette oeuvre reste d'une modernité étonnante.
Moderne par son écriture mais aussi par les thèmes abordés. L'exode, les petites lâchetés ordinaires, les basses compromissions qui mènent à la défaite.
Tous ceux qui s'opposent avec force à l'arrivée de migrants en France devraient plonger dans leur proche passé et se demander si leurs aïeux ont, eux aussi, pris la route de l'exil devant l'arrivée des forces allemandes.
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Dès la mi-juin 1940, c'est l'exode des Parisiens vers les campagnes : familles bourgeoises et ouvrières, riches banquiers, écrivains, domestiques, chauffeurs, tous quittent leur foyer fuyant l'avancée inexorable de l'armée allemande. Cette première partie intitulée Tempête de juin déploie le contexte dans lequel la seconde partie, Dolce, évoluera. Après la débâcle initiale, ces Parisiens rentreront au bercail dès l'armistice conclu entre l'Allemagne et la France le 22 juin 1940. S'ensuivront alors les jours de l'occupation ennemie dont s'accommoderont les habitants d'un petit bourg non loin de Paris.
Irène Némirovsky, assassinée dans les camps d'Auschwitz, n'a pu terminer son roman ni en voir la parution. Contemporaine des événements qu'elle décrit avec acuité, elle use d'une écriture poétique par moments mais sait aussi employer des termes plus durs pour évoquer la bassesse humaine. L'absence d'antisémitisme dans son récit, explique peut-être le fait qu'elle écrivait au plus près de la réalité et de l'instant vécu. Rétrospectivement, ce roman contient toute une charge émotionnelle.
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J'ai beaucoup aimé les deux parties de ce livre, les histoires sont intéressantes et représentent beaucoup des "cas" différents de personnes prises dans la tourmente de la guerre cependant j'ai été très déçu que les deux parties ne se rejoignent pas on revoit seulement un personnage de la première partie dans la deuxième et quelques lignes sur les autres. J'ai bien aimé mais ce petit "bémol" m'a beaucoup déçu.
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Ok, je savais que j'étais nulle en histoire, mais là c'est grave ! Pour tous les nazes, comme moi, en histoire française : accrochez-vous à vos slips parce que vous risquez de vous paumer plus d'une fois, dans la première partie surtout : La Tempête. La chronologie est claire, la storyline de chaque personnage aussi, mais très souvent je me suis demandé ''quand'' on en était... je sais, ça ne veut rien dire ! Sachant que je ne connais que très vaguement le déroulement de la 2GM, j'ai été plus d'une fois perdue, me demandant ce que les soldats foutaient là ou ce que les civils foutaient là (et ce que je foutais là à un moment). Heureusement, l'écriture d'Irène Némirovsky est appliquée et (c'est évident) personnelle, marquée par l'histoire qu'elle nous raconte.
J'ai beaucoup plus apprécié la deuxième partie : Dolce. En particulier l'histoire de Lucile et de l'Allemand, soldat ennemi qui m'a inspiré énormément de sympathie et de tendresse. J'ai aimé la façon d'évoquer l'histoire : il n'y a pas de gentils et pauvres petits français tout tristes face aux machiavéliques et démoniaques nazis (muahaha, rire de méchant), il n'y a que des soldats, des familles, de la peur et du chagrin attisant la haine pour l'ennemi. Les allemands ne sont pas des gros bâtard d'opportunistes (pas en majorité), ce ne sont que des hommes au service de leur pays. Comme le dit Bruno von Falk (l'Allemand) à Lucile : « Madame, je suis soldat. Les soldats ne pensent pas. On me dit d'aller là, j'y vais. de me battre, je me bats. de me faire tuer, je meurs. L'exercice de la pensée rendrait la bataille plus difficile, et la mort plus terrible. »
Lien : http://christaldarck.over-bl..
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Un ouvrage en deux parties.
La première partie (Tempête en juin) raconte l'exode de mai-juin 1940.
La seconde partie (Dolce) raconte la vie d'un village de Bourgogne, de l'armistice à juin 1941, date de la rupture du pacte germano-soviétique.
Dans la première partie, on suit plusieurs personnages au cours de l'exode et on prend la mesure de l'état de désorganisation de la France : « la moitié de la France cherchait alors l'autre moitié » (page 173).
Dans la seconde partie, on observe la vie d'un village bourguignon à l'heure allemande, en y retrouvant quelques personnages de la première partie. le contexte a changé : la débâcle du printemps 1940 a conduit à l'armistice. Ce n'est plus la guerre, c'est l'Occupation : « la guerre... oui, on sait bien ce que c'est. Mais l'occupation en un sens, c'est plus terrible, parce qu'on s'habitue aux gens; on se dit : ils sont comme nous autres après tout, et pas du tout, ce n'est pas vrai » (page 358). Alors que les hommes sont prisonniers en Allemagne, les Allemands sont les seuls hommes présents au village. Ainsi, le regard des femmes sur l'occupant évolue et des sentiments se nouent entre eux, malgré eux. Dans le même temps, un allemand est tué par un français, « tué par ce paysan que les uns traiteront de criminel et les autres de héros » (page 363). Quelle est la bonne réaction ?
Irène Némirovsky a écrit ce livre en 1941, peu de temps avant d'être déportée à Auschwitz, où elle mourra en 1942. Elle ne connaîtra pas l'issue de la guerre.
L'ouvrage est donc une photographie, un instantané de l'état de la France en 1940-1941. Même s'il s'agit d'un roman, Suite française présente un vrai intérêt historique. On y retrouve l'ambiance qu'Henri Amouroux avait relatée dans sa Grande histoire des Français sous l'Occupation. On pense à Paul Reynaud, Président du Conseil jusqu'à mi-juin 1940, dont la maîtresse sera tuée lors d'un accident de la circulation à la fin de ce même mois. le roman présente aussi un intérêt sociologique. Il décrit en effet l'attitude des Français face à l'exode, face à leur exode. Quel que soit leur milieu social, tous les Français sont égaux devant l'épreuve; mais l'épreuve révèlera leur vraie nature : les courageux, les lâches, les mesquins et les autres...
Une lecture agréable et instructive.
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