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3,63

sur 264 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Curieuse de tout et n'ayant jamais rien lu de Gérard de Nerval jusqu'à présent, j'ai décide de combler un peu mes lacunes en matière de littérature française avec ce petit ouvrage. le narrateur est un jeune homme qui a passé toute son enfance en Province avant de s'exiler pour Paris. Au cours de son enfance et adolescence, il aura pour amoureuse une jeune fille de village prénommée Sylvie jusqu'à ce qu'il découvre la elle Adrienne, une chanteuse d'opéra et qui représentait alors pou lui son idéal féminin. Ce n'est que bien des années plus tard, après son retour de Paris et des autres villes dans lesquelles il a voyagé et croyant à nouveau avoir trouvé l'amour auprès de la jeune et belle actrice de théâtre, Aurélie, que le narrateur se rendra compte qu'en réalité il n'a connu que deux fois le véritable amour dans sa vie, Adrienne qui représentait la Perfection et la Gloire et Sylvie qui aurait pu devenir pour lui la réalité et une épouse aimante et attentionnée.

Un court ouvrage sur les amours d'un jeune citadin, qui, bien qu'ayant beaucoup voyagé, en reviendra toujours à son village, celui de son oncle et celui qui l'a vu grandir. La morale de ce dernier est de savoir reconnaître un trésor lorsqu'on l'a auprès de soi et non pas bien plus tard, car celui-ci, finira tôt ou tard par s'envoler vers d'autres réalités plus concrètes !
Un ouvrage très bien écrit, avec un langage un peu vieillot et dépassé de nos jours, il faut bien l'avouer mais qui se laisse lire en un rien de temps. A découvrir !
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En plongeant dans ce récit, court et poétique, il ne m'a pas été possible, au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, de ne pas repenser au quatrième de couverture du livre (édition folio classique). On y relate que le narrateur fuit la belle Aurélie; une actrice pour laquelle il s'était épris. Il décide de quitter Paris pour Loisy - terre de son enfance -, où il retrouve Sylvie. Un amour de jeunesse, qu'il avait abandonné, en rencontrant Adrienne : une chanteuse d'opéra qui, « à peine entrevue était consacrée par sa famille à la vie religieuse ».

Il figure aussi, dans le synopsis, que " le rêve fait place au désenchantement: le retour à la nature, celle de l'enfance dans le Valois, n'est qu'un mythe, et le grand amour de jeunesse se révèle être une décevante paysanne. Et si ces deux femmes n'en formaient qu'une, 'deux moitiés d'un seul amour'?"

L'éditeur nous interroge et, par la même occasion, sous-entend ses conclusions. Mais à cette question, je tiens à donner la réplique.

Le retour à l'enfance engendre bien une désillusion chez le narrateur. Et en effet, les deux femmes sont des brisements d'un seul amour, qui peinent à se recoller. Cependant, je suis d'avis à ce que l'oeuvre soit placée dabs le contexte de l'époque, et aux déchirements intellectuels de l'auteur au moment de l'écriture. 'Sylvie' a été publiée en 1853. A cette époque Gérard de Nerval, au même titre que ses contemporains, abdiquait au basculement du romantisme vers le réalisme. Une mobilité qu'il avait accepté, trois ans plus tôt, lorsqu'il s'était proclamé comme un réaliste à l'anglaise (cf. Nuits d'Octobre).

Voilà maintenant comme il décrit son déchirement amoureux : « Tour à tour bleu et rose comme l'astre trompeur d'Aldébaran, c'était Adrienne ou Sylvie, – c'étaient les deux moitiés d'un seul amour. L'une était l'idéal sublime, l'autre la douce réalité ». Adrienne – cet idéal féminin – ne serait-elle pas, en réalité, l'idéal de l'art et de la littérature ?

Au dernier paragraphe du récit, Sylvie apprend au narrateur qu'Adrienne est morte depuis plusieurs années. le désenchantement du narrateur ne serait-il pas l'ébranlement De Nerval face au déclin du romantisme ?

Il est écrit aussi :« J'étais pressée de sortir de cette chambre où je ne trouvais rien du passé. – Vous ne travaillerez point à votre dentelle aujourd'hui… Sylvie. – Oh ! je ne fais plus de dentelle, on n'en demande plus dans le pays ». Sylvie ne serait-elle pas cette « douce réalité » où le réalisme est vainqueur ? Et ces deux femmes n'embrasaient-elles pas qu'un amour unique chez Nerval ? Celui de l'art et de la littérature.

Dans ‘Sylvie', le réel se confond avec les songes du narrateur. Son retour à Loisy ne serait-il que le fruit d'une somnolence ? Un rêve dans lequel se trouve un « Temple de la philosophie », où y sont étalés « des noms de la pensée qui commencent par Montaigne et Descartes et qui s'arrêtent à Rousseau. Cet édifice inachevé n'est déjà plus qu'une ruine ». Et ce même rêve, ne miroiterait-il pas les élucubrations de Gérard de Nerval ?





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Ce roman, léger et poétique, est tout à fait charmant à lire ! Ce premier contact avec la plume de Gérard de Nerval ne m'aura pas déçue.
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Dans ce petit roman, Nerval fait revivre l'amour du narrateur avec une figure magnifiée, celle de Sylvie, une jeune fille gentille, belle mais tellement glorifiée qu'elle n'en est plus accessible. le texte peut paraître complexe ou hermétique, mais quand on accepte son univers, Nerval nous emmène dans un monde merveilleux, sensible et qui vous permet vraiment de vous évader.
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Gérard de Nerval a été un peu en marge du Romantisme, auquel il se rattache indubitablement. Sa vie a été compliquée, il a beaucoup voyagé, il a eu des revers de fortune et surtout sa personnalité était très particulière. Sujet à des crises psychiatriques graves, il s'est finalement suicidé à l'âge de 46 ans.
"Les filles du feu" regroupent plusieurs écrits, dont le format se situe entre la longue nouvelle et le (très) court roman. C'est "Sylvie" que je viens de lire - bien tardivement ! Le narrateur est un Parisien, originaire du Valois, qui s'est entiché d'une actrice sans oser lui déclarer sa flamme. Sur un coup de tête, il revient à son terroir natal pour retrouver une jeune fille nommée Sylvie, qu'il a aimée, puis négligée, puis presque oubliée. Il va parcourir tout le pays de Valois, d'un village à l'autre, dans une longue pérégrination presque sans fin, parfois rêveuse, parfois doucement joyeuse, parfois mystérieuse. La frontière entre la réalité et le fantasme est très floue. Le "Parisien", sincère et même tendre, se perd dans ses chimères. Il ne parviendra sans doute jamais à établir une relation profonde et solide avec une femme. Aucun jugement de valeur ne laisse supposer que ce comportement est pathologique. Au contraire, tout le récit suggère douceur et poésie. Ce qui est fascinant, c'est qu'on sent bien que le héros est un alter ego de Gérard de Nerval… qui s'est finalement pendu en raison de sa psychose
Quoique ces lignes aient été écrites il y a plus de 150 ans, "Sylvie" est un texte fluide, au style simple et agréable, qui se lit très bien, mieux que d'autres oeuvres datant exactement de la même époque. C'est un petit bijou.
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