Rouge-Gorge

Malgré un avis un peu mitigé concernant le précédent tome (« Les cafards »), je me suis prise d'affection pour Harry Hole : ancien alcoolique, flic bourru et intrépide que la vie n'a pas gâtée et qui guette toujours le prochain coup dur. J'étais, en conséquence, impatiente de découvrir ce qui allait lui arriver dans ce nouvel opus, d'autant plus que le sujet semblait intéressant, à savoir l'infiltration des milieux néo nazi norvégiens et suédois afin de déjouer un attentat terroriste. Ceci dit, j'ai encore une fois été un peu déçue. J'ai, en effet, trouvé l'intrigue principale occultée par de trop nombreux flashback racontant l'histoire d'un groupe de jeunes soldats norvégiens ayant ralliés la Wehrmacht et se battant à Leningrad. Ces flashbacks sont, certes, importants à la compréhension de l'histoire, mais je ne les ai pas trouvé passionnants en plus de reléguer Harry Hole à la seconde place.
Ce dernier semble d'ailleurs plus effacé et moins engagé que dans les premiers tomes, ce que j'ai trouvé vraiment dommage. Son infiltration des milieux néo nazi telle que décrite par la quatrième de couverture n'a, en réalité, jamais vraiment lieu et on ne fait qu'effleurer la surface de ces eaux noires et troubles. J'ai donc trouvé le thème sous-exploité. Les parties du roman se déroulant à l'époque contemporaine restent tout de même intéressantes et j'ai eu un véritable regain d'intérêt dans le dernier tiers du roman. de plus, ce tome laisse certains événements en suspens, ce qui présage encore quelques aventures dans les prochains tomes. J'aime la façon d'écrire de Jo Nesbø ainsi que ses intrigues complexes. Aussi, je pense persister encore un peu. J'espère néanmoins retrouver ce Harry Hole qui m'avait tant conquise dans le prochain tome « Rue sans souci ».
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Un bon polar nordique, voilà un moment que je n'en ai pas lu. le dernier en date, a été lu il y a quelques semaines, et c'était "l'enfant allemand" de Camilla LÄckberg. D'ailleurs c'est davantage un policier qu'un polar, mais bon on est pas là pour discuter de ce détail, qui a néanmoins son importance. Voici donc ma rencontre avec le célèbre Harry Hole, policier norvégien alcoolique notoire à ses heures perdues, solitaire, désabusé voire désespéré, qui se montre quand même parfois civilisé. Il rappelle un peu, de part sa personnalité solitaire et un peu lunaire, un certain Adamsberg, héros de Fred Vargas. J'dis ça, j'dis rien.

Le début du roman est un peu délicat à appréhender pour plusieurs raisons, d'une part les noms norvégiens des personnages qui mettent un moment a être reconnaissable, et qui embrouillent l'esprit avant ça. C'est vrai que s'ils s'appellaient Marcel et Gustave on y arriverait mieux. le second facteur perturbant est le flash back, employé à tour de bras par l'auteur sans régularité particulière - c'est-à-dire un chapitre sur deux par exemple. Détail supplémentaire, le retour sur le passé se fait aussi bien par dates que par lieux.

C'est néanmoins un choix délibéré de l'auteur - je ne sais pas si il a construit ses autres romans de cette façon - qui rend la lecture un peu laborieuse, même si au gré des pages, moins d'explications sont à donner au lecteur, et qu'il en vient même à comprendre les choses par lui-même. C'est une option d'écriture déterminante qui va faire apprécier le roman, ou pas. le style de l'auteur est efficace, et détaillé, il prend son temps pour dresser une situation, sans être trop lourd non plus. Agréable donc.

L'enquête a de nombreuses ramifications, et plusieurs meurtres plus ou moins liés. Chaque élément est rapporté consciencieusement au lecteur, ce qui donne un roman très détaillé de 600 pages. En plus des relations entre les individus - du passé et du présent - des tenants et des aboutissants des indices, des influences politico-historique, le lecteur en prend plein la tête et il aime ça. Par moments, il en sait même plus que l'enquêteur lui-même, et a envie de lui souffler ce qu'il sait à l'oreille pour l'aider. C'est un polar extrêmement détaillé, qui fait réfléchir.
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Rouge-gorge est le N°3 avec Harry Hole et cette fois nous sommes en Norvège. Cela a été pour moi une lecture plus que laborieuse car je me suis ennuyée par moments. Disons que j'ai dû lire une centaine de pages avant de comprendre clairement les tenants et aboutissants, puis 300 pages pour ressentir que la lecture devenait palpitante.

Et pourtant le sujet est intéressant: la Deuxième Guerre Mondiale et les soldats norvégiens engagés dans les troupes allemandes, partis faire la guerre avec les allemands. Beaucoup en sont morts et les rescapés ont, soit déserté à Leningrad, soit regagné la Norvège où ils furent considérés comme traitres à la Patrie et emprisonnés. Dans ce contexte de nazisme s'insère la trame de Rouge-Gorge qui navigue entre 1944 et l'année 2000 autour de l'existence de groupes néonazis en Norvège et en Suède.

La pauvre Harry Hole, trois ans après l'affaire thaïlandaise et qui n'est pas tout à fait guéri de son alcoolisme intrinsèque, tout en étant un policier hors pair, va être embarqué dans ces milieux interlopes de néonazis après une bavure (encore une!) avec les services secrets américains à l'occasion d'une visite du président des USA en Norvège et aussi après la terrible mésaventure de sa coéquipière Ellen. La hiérarchie va l'assigner au SSP (Service de Surveillance de la Police) comme une façon de le mettre à l'abri. Au sein de cette branche de la police, il fera la connaissance de Rakel Fauke, une belle femme qui travaille dans le même service et avec qui il se trouvera très vite des atomes crochus. Mais c'est sans compter que Berndt Brandhaug, un conseiller aux Affaires Étrangères (qui ressemble comme une goutte d'eau à DSK…), a jeté aussi son dévolu sur la belle et dans ce cas, la hiérarchie ne trouve rien de plus normal que de délocaliser Hole et de l'envoyer au fin fond de la Suède « surveiller » des groupes néonazis…

Mais le pauvre Harry reviendra très vite à Oslo car l'affaire se complique et on a tellement besoin de lui…

J'ai trouvé toute cette affaire tellement compliquée, tarabiscotée, avec beaucoup trop de personnages qui surgissaient à l'improviste, porteurs de noms difficiles à mémoriser et à différencier. Bref, par moments je pédalais dans la choucroute et cela m'a été désagréable. le côté sympa du roman tient aux chapitres ultra courts, mais tout de même il faut tenir 600 pages en édition de poche !

Et Rouge-Gorge dans tout cela ? C'est le surnom de Gudbrand Johansen quelqu'un que l'on recherchera longtemps dans le roman et qui pensait que la façon « la plus humaine » de tuer, c'était à la baïonnette en coupant la carotide. le seul moment jouissif du roman, c'est quand il dégomme Berndt Brandhaug, le magnifique salopard.

Attendons le N°4 et la rédemption avec ce cher Harry Hole.