Viens, Diane, disait-il, viens, ma fille ! toi, dont la destinée marquera dans les annales cynégétiques ! toi que les païens eussent donnée pour compagne au dieu Anubis, et les chrétiens pour amie à saint Roch ! toi, digne d’être forgée en airain par le roi des enfers, comme ce toutou que Jupiter céda à la belle Europe au prix d’un baiser ! toi, dont la célébrité effacera celle des héros de Montargis et du mont Saint-Bernard ! toi, qui, t’élançant vers les espaces interplanétaires, seras peut-être l’Ève des chiens sélénites ! toi qui justifieras là-haut cette parole de Toussenel : « Au commencement, Dieu créa l’homme, et le voyant si faible, il lui donna le chien ! » Viens, Diane ! viens ici ! »
(Autour de la lune)
Le projectile, ainsi éclairé, apparut comme une chambre confortable, capitonnée à ses parois, meublée de divans circulaires, et dont la voûte s’arrondissait en forme de dôme.
Les objets qu’elle renfermait, armes, instruments, ustensiles, solidement saisis et maintenus contre les rondeurs du capiton, devaient supporter impunément le choc du départ.
Toutes les précautions humainement possibles avaient été prises pour mener à bonne fin une si téméraire tentative.
Michel Ardan examina tout et se déclara fort satisfait de son installation.
« C’est une prison, dit-il, mais une prison qui voyage, et avec le droit de mettre le nez à la fenêtre, je ferais bien un bail de cent ans ! Tu souris Barbicane ? As-tu donc une arrière pensée ? Te dis-tu que cette prison pourrait être notre tombeau ? Tombeau, soit, mais je ne le changerais pas pour celui de Mahomet qui flotte dans l’espace et ne marche pas ! »
(Autour de la Lune)
La proposition fut acceptée. On modifia la forme du boulet. Il devint cylindro-conique. On garnit cette espèce de wagon aérien de ressorts puissants et de cloisons brisantes qui devaient amortir le contrecoup du départ. On le pourvut de vivres pour un an, d’eau pour quelques mois, de gaz pour quelques jours. Un appareil automatique fabriquait et fournissait l’air nécessaire à la respiration des trois voyageurs.
En même temps, le Gun-Club faisait construire sur l’un des plus hauts sommets des montagnes Rocheuses un gigantesque télescope qui permettrait de suivre le projectile pendant son trajet à travers l’espace. Tout était prêt.
(Autour de la Lune)
Le ballon s'éleva lentement, mais j'éprouvai une commotion qui me renversa au fond de la nacelle.
Quand je me relevai, je me trouvai face à face avec un voyageur imprévu, le jeune homme pâle.
« Monsieur, je vous salue bien ! me dit-il avec le plus grand flegme.
— De quel droit… ?
— Suis-je ici ?… Du droit que me donne l'impossibilité où vous êtes de me renvoyer ! »
J'étais abasourdi ! Cet aplomb me décontenançait, et je n'avais rien à répondre.
Je regardais cet intrus, mais il ne prenait aucune garde à mon étonnement.
« Mon poids dérange votre équilibre, monsieur ? dit-il. Vous permettez… »
Et, sans attendre mon assentiment, il délesta le ballon de deux sacs qu'il jeta dans l'espace.
(Un Drame dans les airs)
Midi sonna. C'était l'instant. Mes compagnons de voyage ne paraissaient pas.
J'envoyai au domicile de chacun d'eux, et j'appris que l'un était parti pour Hambourg, l'autre pour Vienne et le troisième pour Londres. Le cœur leur avait failli au moment d'entreprendre une de ces excursions qui, grâce à l'habileté des aéronautes actuels, sont dépourvues de tout danger. Comme ils faisaient, en quelque sorte, partie du programme de la fête, la crainte les avait pris qu'on ne les obligeât à l'exécuter fidèlement, et ils avaient fui loin du théâtre à l'instant où la toile se levait.
Leur courage était évidemment en raison inverse du carré de leur vitesse … à déguerpir.
(Un drame dans les airs)
"Dallas", "Dynastie", "Les Feux de l'amour"... Associé aux classes populaires ou à la ménagère, le soap opera a souvent fait l'objet de mépris. Diffuser des séries américaines, et spécialement en prime time, c'était proposer un programme abêtissant. Pourtant ce sont des succès mondiaux.En 1982, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Francis Huster, déclaraient tous regarder "Dallas", la série texane, fraîchement arrivée sur les écrans français. Alors comment l'économie du feuilleton télé s'est-elle mise en place ? Et comment les soaps représentent-ils la prospérité américaine et le regeanisme triomphant ?
Pour en parler, Tiphaine de Rocquigny reçoit deux invitées :
Marjolaine Boutet, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Picardie Jules Verne
Delphine Chedaleux, maîtresse de conférence en Sciences de l'information et de la communication à l'Université de Technologie de Compiègne
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Découvrez les précédentes émissions ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqogc4cP5KsCHIFIryY2f1h
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