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3,82

sur 829 notes
Un roman bouleversant sur une famille sino-américaine dans les années 1970. L'atmosphère de ce roman rappelle les romans d'une auteure que j'adore Laura Kasischke.
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Roman qui essaie de décortiquer tous les non-dits qui peuvent exister au sein d'une famille mais également dans les relations humaines. Tout n'est pas bon à dire sauf que si rien n'est dit, tout peut être sujet à interprétation et la libre interprétation peut mener à se planter complètement sur ce que finalement l'autre voulait. Parfois aussi, les situations peuvent devenir inextricables et chacun s'en va de son côté sans jamais savoir.

Autrement dit, mieux vaut dire mais savoir choisir ses mots, c'est encore autre chose :-)

Comme quoi, rien n'est simple dans les relations humaines.
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Lydia est morte, on a retrouvé son corps au fond du lac. Que s'est-il passé ? Qui l'a tuée ? Sa mère en est persuadée, jamais Lydia ne se serait aventurée seule dehors, la nuit. Jamais.
L'origine de cette tragédie s'enracine au coeur même de l'histoire familiale de Lydia, au sein de la rencontre même de ses deux parents. James, son père d'origine chinoise, qui voulait plus que tout s'intégrer, se fondre dans la masse. Maryline, sa mère qui n'a pas pu être médecin. Voilà les trois enfants de ce couple alourdis, lestés des désirs de leurs parents. Et surtout Lydia, si belle, si brillante, qui ne les déçoit pas.
Non Lydia n'était pas seule quand elle est sortie de la maison ce soir-là. Elle est sortie chargée des désirs, des regrets, des renoncements et des attentes de son père, de sa mère. Chargée de l'espoir porté par son frère Nathan, prêt à prendre son envol, et de l'ouverture d'esprit de sa petite soeur Hannah. Elle voulait s'élancer à son tour dans la vie, se libérer des liens qui l'entravaient.
Mais certains liens sont indéfectibles. Une double image symbolise pour moi ces liens familiaux qui à la fois construisent et détruisent: Nathan et Lydia, attachés l'un à l'autre par la cheville au cours d'un jeu d'enfant, et qui chutent à tour de rôle sans parvenir à terminer la course. Nathan qui tend la main à Lydia tombée dans le lac, enfant, et qui la tire vers la rive.
Dans ce roman les liens lient et ligotent. La narration sert totalement l'intrigue, avec une rare subtilité. Subjective, elle passe d'un personnage à l'autre avec fluidité et douceur, sans jugement. Je regrette simplement que les parents de Lydia soient si extrêmes dans leurs attentes, qu'ils ne se remettent pas, ou si tard !, en question. Cela reste cependant un roman inventif, intense et d'une grande qualité.

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Les romans de chez Sonatine ne sont pas des polars classiques, on le sait maintenant. Celui-ci est un polar parce qu'il traite d'une disparition mais les thèmes principaux sont le poids des ambitions parentales sur les enfants et la difficulté d'assimilation pour les asiatiques et leurs descendants. le père a souhaité de tout son coeur se fondre dans la masse et n'y est pas parvenu. Comme tout parent, il a donc voulu que ses enfants réussissent là où il n'avait pas totalement réussi et son but sera plus que tout de faire de ses enfants des personnes qui savent se faire apprécier des autres. Pour la mère qui a dû tirer un trait sur ses ambitions scientifiques, c'est de pousser sa fille vers le haut qui va compter plus que tout, quitte à laisser sur la touche les autres enfants. Car ce qui compte et ce qui m'a touchée dans ce roman, ce n'est pas tant le sort de Lydia que celui des deux autres membres de la fratrie, le frère qui rêve d'aller dans l'espace, qui met les moyens à la hauteur de ses ambitions mais qu'on ne félicite jamais et la petite dernière qui quémande l'attention et les gestes comme un petit chien. J'ai pris plaisir à lire ce roman, mais j'ai été un peu déçue parce que j'en attendais beaucoup. C'est le jeu avec ces romans que nous ne sommes pas les premiers à découvrir et dont la ferveur de la première vague de lecteurs ne nous atteint pas totalement et je l'accepte volontiers. C'est surtout la fin dont je ne révélerait rien bien sûr qui n'est pour moi, pas à la hauteur du reste. Mais pour un premier roman, c'est une réussite.

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J'ai lu ce roman après l'avoir vu partout, et parce que "Sonatine" c'est un peu une valeur sure à mes yeux.
Je ne dirai pas que je n'ai pas aimé cette histoire, je pense qu'elle m'a conquise par la fluidité de l'écriture, par le drame que vivent les personnages, et par la dure réalité de la situation. Malheureusement pour moi ce roman est tombé à un moment ou je n'ai vraiment eu que très peu de temps à lui accorder, je l'ai tiré en longueur alors que ç'aurait pu me prendre quelques heures.
C'est avec une jolie plume que Celeste Ng nous livre un drame familial ou tout est lier. Je vous invite vraiment à le lire avec un peu plus d'attention que moi en tout cas.
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En une impression : Waouh !
Tout ce qu'on ne s'est jamais dit, c'est l'histoire d'une famille. L'harmonie qui semble la régir éclate le jour où Lydia est retrouvée morte au fond d'un lac. Lydia, c'était le noyau de la famille, c'était la préférée, c'était l'espoir. Sa mort déclenche une tornade, un effondrement de ce qui maintenait les fondations de ce cercle privé. Les non-dits s'accumulent et s'échangent contre des révélations fracassantes. Qu'est-il arrivé à Lydia ? Que s'est-il passé dans cette famille ?
Je suis tout simplement impressionnée par ce livre. Il est envoûtant, il est exceptionnel, il est puissant. En plongeant dans ce récit, je pensais lire un énième thriller comme je les aime. Je pensais découvrir un cadavre et remonter le fil du temps pour connaître un hypothétique meurtrier. Sauf que Tout ce qu'on ne s'est jamais dit n'a en fait absolument rien à voir avec ça. Et quelle surprise !
Tout le récit se focalise sur un personnage : Lydia. Lydia la jeune fille disparue, puis décédée, mais aussi l'enfant chérie, la soeur enviée, l'esprit solitaire, l'âme généreuse. Lydia est une entité qui regroupe un nombre incalculable de caractères, de facettes que l'histoire nous révèle au gré des pages. C'est une jeune femme charismatique dont il émane un mystère opaque que le lecteur cherche à percer, au même titre que ses parents d'ailleurs. En effet, personne ne semble vraiment la connaître.
Toute la configuration du livre est fascinante. Les relations se nouent et se dénouent pour éclater sans qu'aucun retour en arrière ne semble possible. Ce que l'auteur réussit à faire est magistral. Elle joue avec les relations en les détruisant, les reconstruisant pour les fracasser ou les renouer. C'est impressionnant ! Céleste Ng maîtrise à merveille les rouages des unions de ses personnages et les manipule à la perfection.
Que dire de la psychologie de ceux qui constituent l'intrigue ? Marylin la mère, James le père, Nathan le frère et Hannah la soeur ont tous un rôle déterminant dans l'histoire. Chacun est doté d'un caractère complexe néanmoins défini dès le départ. Ils sont tous rongés par des non-dits, par des sentiments qui érodent la moindre parcelle de bonheur. La désillusion et le ressentiment semblent émaner de chacun et je l'ai ressenti de manière palpable. Les émotions transcendent l'histoire, elles se répercutent dans notre esprit de lecteur avec force. C'est impressionnant !
Outre l'intrigue familiale, Tout ce qu'on ne s'est jamais dit traite d'un sujet plus global, ancré dans la société de l'époque : la « différence ». Effectivement, James est d'origine chinoise, Marylin américaine et dans les années 70, cela peut s'avérer problématique. James souffre terriblement du regard des autres et du rejet, ce qu'il projette sur ses enfants métisses. Tous portent quelque part les stigmates de l'intolérance et souffrent de leur famille mixte qui attire les regards curieux, souvent médisants. Une véritable réflexion sociale s'ouvre alors au lecteur.
En définitive, Tout ce qu'on ne s'est jamais dit est un livre extrêmement marquant et poignant. Un véritable coup de force que je recommande à tous !

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Un roman captivant. On le pose, le reprend avec le même plaisir, la même intensité. Comme dans un bon policier, l'auteur, de chapitres en chapitres, nous fait découvrir la vérité de cette famille. En apparence elle va bien jusqu'au jour ou tout bascule quand la mère disparait pendant deux mois pour reprendre ses études. Une mère au foyer par obligation qui a toujours rêvé d'un avenir professionnel passionnant. Une dernière grossesse brise ses rêves et à son retour rien ne sera plus comme avant.
Lydia, l'ainée, cristallise toutes les attentes de ses parents tandis que Nath parvient à fuir l'univers parental étouffant. le père souhaite que Lydia ait les amis qu'il n'a pas eut. La mère veut qu'elle fasse médecine comme elle-même aurait voulu. On termine ce livre avec la peur de ne pas comprendre nos adolescents qui ne parlent pas, ne se livrent pas, tout en voulant sincèrement leur bonheur. Un bon roman certes un peu caricatural car les parents ont une seule idée fixe obsessionnelle mais il a le mérite de montrer combien les frustrations parentales sont dangereuses. L'éducation n'est pas un métier facile.
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Quel premier roman que celui-là, tellement abouti ! Ce livre aborde de façon très subtile le thème de la famille et surtout de l'équilibre de la famille qui bascule quand un événement terrible arrive comme la disparition d'un enfant, ici celle de Lydia, qui vient de fêter ses 16 ans. A partir de là, c'est toute la dynamique de cette famille mixte (le père d'origine chinoise et la mère américaine) dans les années 70 qui est passée au crible, analysée, avec des chapitres alternant le présent et le passé venant éclairer le présent et la mort de Lydia. Accident, meurtre ou .. . suicide ? Et au lieu d'une enquête policière, c'est au coeur du passé, des secrets, de la genèse de la famille et de ses fondements que nous plongeons. Et ça fait mal !
Car ce sont tous les non-dits, tous les silences et surtout leurs causes profondes qui sont mis à jour. le père, James Lee, s'est toujours vu comme un imposteur, qui n'a jamais été à sa place, jamais comme les autres « américains » blancs. Marilyn, la mère, a rêvé toute sa vie d'être différente, de ne pas être comme les autres femmes au foyer, de devenir médecin (un milieu majoritairement masculin) tandis que James a toujours rêvé de ne pas être différent.
Et qu'il est difficile pour leurs trois enfants, à commencer par Lydia, surinvestie du désir contrarié de sa mère, d'hériter des rêves de leurs parents comme de leurs hontes, de leurs frustrations, de leurs failles, à commencer par la honte que tous deux ressentent vis-à-vis de leurs parents respectifs.
Ce livre est brillant, magnifiquement écrit et construit, et donne à chaque membre de cette famille une très grande profondeur. Avant même le personnage de Lydia, cette adolescente solitaire, asservie par les rêves et désirs de sa mère, dont le portrait est très fouillé, il y a la petite dernière, Hannah, tellement émouvante. Elle est dotée d'une intuition incroyable, elle est celle que tout le monde ignore, qui ne dit rien, mais qui entend tout et surtout qui comprend tout, et qui s'avérera la pièce maîtresse de la reconstruction familiale après le drame, si tant est que cela est possible.
Ce livre nous amène à nous poser des questions sur ce que nous transmettons à nos enfants. Un très beau livre sur la famille, la fratrie, la différence, plein de délicates images comme le livre de recettes de cuisine, transmis de génération en génération, avec toute la symbolique qu'il y a derrière…
C'est aussi un portrait sans complaisance de la société américaine des années 60 et 70, de la place de la femme dans cette société, du racisme et de l'intégration.
Un immense coup de coeur.
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Une merveille, une pépite, je manque sérieusement de superlatif pour ce superbe roman, à lire et à relire...
Lien : http://merlin-brocoli.blogsp..
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Celeste Ng (prononcer Ing) déclare avoir ressenti le besoin d'écrire à propos de ce qui la terrifie le plus, perdre un être aimé. Cet effroi est compréhensible, surtout lorsqu'il s'agit comme dans ce roman d'une toute jeune fille de seize ans, qui disparaît subrepticement de la maison familiale un soir, pour être retrouvée noyée au terme de plusieurs jours d'immense angoisse pour ses parents.
Avant et après la macabre découverte, ses parents, son frère et sa soeur ont tout le temps de retourner en tout sens les derniers temps passés avec elle, pour essayer encore et toujours de comprendre… quant au lecteur, qu'il ne s'attende pas à un roman policier, surtout ! Même si la compréhension n'arrive qu'à la fin du roman, l'essentiel est ailleurs, dans l'histoire familiale, dans les malaises non exprimés, dans les échecs, les moments mal vécus, et les trop grands espoirs que ses parents ont projetés dans Lydia. Son père la rêve entourée de nombreux amis, populaire et bien insérée, contrairement à lui que sa couleur de peau a toujours mis de côté. Sa mère projette en Lydia ses rêves avortés de devenir une scientifique respectée dans un milieu essentiellement masculin. Tout cela a-t-il été trop lourd à porter pour la jeune fille, ou bien, sous son apparence de jeune fille studieuse, avait-elle des secrets bien gardés ?
Ce premier roman est remarquable, terriblement ensorcelant, et analyse avec une acuité singulière tout ce qui compose les rapports familiaux, les transmissions ratées ou réussies, les petits mensonges qui se mettent à prendre une place énorme, les petites jalousies qui rongent, les personnalités qu'on se compose pour contenter ses parents… L'auteure a fait le choix de situer son roman en 1976, et cela contribue à sa réussite, de faire évoluer ses personnages dans un monde sans téléphones portables, ni réseaux sociaux, pour se concentrer sur des rapports humains qui n'en sont pas forcément plus directs pour autant. A noter que la fin, qui aurait pu être le point faible pour un premier roman, est de mon point de vue, très réussie, ce qui ne gâche rien.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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