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sur 353 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fraichement débarqué de la métropole, le capitaine André Anato, de la Section de Recherche, retrouve ses terres natales, en Guyane, qu'il a quitté enfant. D'origine Ndjuka, une des trois communautés de Noirs-Marrons, il espère renouer avec les siens. Mais, pour l'heure, c'est la découverte de trois cadavres, une maman et ses deux enfants, qui occupe ses pensées. Comment une famille entière, qui vivait à l'écart du village, a-t-elle pu s'effacer en une nuit ? Les circonstances de la mort sont floues, pas de sang, pas de violence. Et c'est avec le lieutenant Vacaresse qui restera sur place, à Wetisoula, qu'Anato, qui lui retournera à Cayenne, va mener son enquête. Une autre affaire en cours, le meurtre d'une jeune fille assassinée d'un coup de couteau dans les rues de Kourou, serait-elle liée ?

Colin Niel, qui a vécu quelques années en Guyane, nous emmène sur ces terres, le long du fleuve Maroni. Une mère et ses deux enfants décédés dans d'étranges circonstances, une jeune fille assassinée, une femme que l'on retrouvera bientôt au fond d'un ravin. Autant d'enquêtes dont devront s'occuper le capitaine Anato et les lieutenants Vacaresse et Girbal. Outre ces affaires policières, c'est tout un territoire méconnu et peu exploité dans ce genre de littérature, avec ses croyances, ses rites et son histoire, que l'auteur nous dépeint. Nous sommes plongés au coeur du quotidien des Noirs-Marrons, notamment la communauté des Ndjukas. À travers cette enquête, l'on découvre leurs histoires d'identité et de territoire, leurs problèmes économiques et la difficile cohabitation entre communautés. Ce roman, à la fois policier et social, se révèle original et nous plonge dans une ambiance dépaysante et un brin envoûtante.
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Le commissaire Anato arrive de la métropole pour prendre un poste en Guyane. Originaire de la région, son retour n'est pas étranger à sa quête identitaire. Mais à peine débarqué, l'heure n'est pas à l'introspection, il a cinq morts dont celles deux enfants à élucider. Enquêtant sur les rives du Maroni, où sont encore bien vivantes les coutumes des Noirs-Marrons — sorcellerie, rituels funéraires, culte des ancêtres — et loin du fleuve, parmi les autres communautés guyanaises et les immigrés brésiliens, surinamiens, Haïtiens, dominicains, il va devoir dépatouiller le vrai du faux.

Roman policier, roman social aussi, Les hamacs de carton nous plonge dans un monde complexe. Les problèmes économiques, la cohabitation des différentes ethnies et nationalités, l'administration de la métropole qui applique les lois de la République sans nuances, sont parmi les nombreuses difficultés rencontrées par les Guyanais. Dans une ambiance envoûtante (même si l'écriture est parfois naïve), un contexte parfaitement restitué par Colin Niel qui sait de quoi il parle puisqu'il a vécu en Guyane. Une belle découverte.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Nous voici en Guyane française et je crois bien que c'est la première fois que je mets les pieds sur ce territoire par le truchement d'un livre. Une amie Babelio, Caroline, habite en Guyane française et m'évoque de temps en temps sa région, j'espère qu'elle lira ma chronique et que je lui donnerai envie de lire ce roman, Les hamacs de carton, un récit policier écrit par Colin Niel, auteur que j'ai eu le plaisir de découvrir grâce à une précédente lecture totalement envoûtante, Seules les bêtes.
Nous voici sur la rive française du fleuve Maroni, au village de Wetisola. C'est à l'écart de ce village qu'un drame horrible est découvert.
Le capitaine Anato, un gendarme originaire de Guyane est dépêché sur les lieux, avec ses collègues, pour enquêter.
Le capitaine Anato a quelques signes particuliers qui vont marquer de leurs empreintes les pages de ce récit : il adore les femmes mais ces rencontres ne survivent pas au lendemain, ces yeux sont différents l'un marron clair et l'autre orange, il vient de la métropole mais il est originaire de Guyane, il est Ndjuka, une des communautés amérindiennes, il est coupé de ses racines depuis longtemps, il revient à la fois pour rebondir dans sa carrière professionnelle mais aussi pour remonter vers ses origines.
Il est Ndjuka, cela veut dire qu'il maîtrise la langue du fleuve. Chacun a sa manière maîtrise la langue du fleuve. D'autres communautés que la sienne aussi. Ils n'ont pas la même langue mais se comprennent et revendiquent leur différence.
Au prétexte d'une intrigue policière qui n'est sans doute pas l'intérêt majeur selon moi de ce roman, Colin Niel nous prend la main, nous fait entrer dans cet univers de la Guyane, nous offre quelques clefs de compréhension pour entrer sur ce territoire, connaître sa vie, sa sociologie, ses douleurs, ses passions aussi.
Très vite les gendarmes chargés de l'enquête découvrent le fossé culturel avec lequel ils vont devoir composer. Composer avec les habitants, composer avec un fleuve, avec la canopée, avec les rêves fous et désespérés qui s'installent dans les trajectoires des personnages.
Le fleuve Maroni et ses pirogues traversent les pages de ce livre.
Plus tard ce seront les rites funéraires...
Des orpailleurs sont à l'affût... Clandestins pour beaucoup. D'autres qui ne le sont pas, ne sont pas pour autant des êtres recommandables.
J'ai adoré ce polar, son univers totalement dépaysant, son prétexte pour dire la douleur totalement inhibée au début, celle d'un capitaine en quête de ses origines. On voit poindre cette douleur à mesure que le roman se déroule.
Ce récit qui dit le déracinement est merveilleusement écrit, à tel point qu'on peut se demander si le propos n'est pas autre chose qu'une intrigue policière.
Oui, bien sûr il est autre chose aussi...
J'ai aimé l'itinéraire du capitaine Anato, sa quête, son désir pour revenir aux siens, il y a quelque chose d'un chemin initiatique. Quelque chose aussi d'ordinaire, un retour aux sources si on peut appeler cela quelque chose d'ordinaire. Il est perdu et il se retrouve brusquement dans cette enquête, peut-être est-ce l'occasion pour lui de de se remettre dans le chemin qu'il cherchait, se reconstruire. À force de ne plus être ni d'ici, ni d'ailleurs, il ressemble à une pirogue à la dérive, ballotée par les flots.
Oui sans doute il y a autre chose aussi...
Des populations amérindiennes qui souffrent, leurs enfants perdus, parfois livrés à la drogue, à des songes démunis, regardant un fleuve qui traverse leurs rêves déjà abimés.
Ce récit dit ceci aussi et c'est cela que je voudrais retenir.
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Après la découverte de Colin Niel avec "Seules les bêtes" ,il me tardait de lire la trilogie guyanaise.
"Les hamacs de carton" est son premier livre, un ethno-polar, bien ficelé ,qui nous transporte en Amazonie ,sur les bords du Maroni, à St Laurent, à Cayenne ou au Suriname.
L'intrigue est le prétexte pour mettre en exergue l'identité culturelle de ce lointain département : une chronique sociale sur trame policière où plusieurs communautés se côtoient et se débattent, victimes du chômage, de la délinquance, de la misère, de la corruption. Un pays encore marqué par un passé lié à l'esclavage .

Le roman met en scène un enquêteur charismatique, mystérieux, un peu lunaire, le capitaine Anato un guyanais d'origine qui arrive de Paris où il a passé sa jeunesse : et même s' il est devenu un "métro " , son histoire personnelle permet d'aborder les croyances ancestrales et tribales ,venues du fond des âges car il va à la recherche de ses racines offrant ainsi un lien avec l'histoire du pays et les moeurs locales.
Sa personnalité pigmente souvent le récit sans pour autant porter ombrage aux autres protagonistes .

On sait que l'auteur a vécu quelques années en Guyane où il était ingénieur agronome et sa passion pour cette terre semble portée par ses personnages pour mieux nous la transmettre et c'est plutôt réussi !

L'ambiance de ce roman m'a paru presque envoûtante, servie par un style sobre, une analyse toute en finesse et un souci de précision.
Alors envoûtée ? sans doute car cette lecture terminée ,je me suis précipitée sur "Obia" qui est le troisième tome ,le second "Ce qui reste en forêt" ,n'étant pas dispo à la médiathèque . Aucun problème et là, c'est encore plus fouillé . Mais je vais peut-être le terminer avant d'en parler ...
Je voulais simplement préciser que je fais un beau voyage, offert par un auteur de talent.
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Le capitaine André Anato s'est fait muté à la Section de recherches en Guyane où ses parents sont décédés dans un accident. C'est un retour au son pays, mais le problème est que n'ayant jamais vraiment vécu en Guyane, il ne connaît ni le créole, ni la géographie du terrain, malgré son physique Ndjuka, une des trois ethnies locales. Il doit vite plonger dans le bain avec le meurtre d'une petite fille et surtout, la mort d'une mère de famille Ndjuka et ses deux enfants à Wetisoula sur la rive du Maroni. Ses deux lieutenants d'abord perplexes sur son manque de connaissance du terrain et sa communication assez parcellaire, doivent vite reconnaître qu'Anato fait preuve d'un flair et d'une curiosité qui fait avancer l'enquête d'autant plus qu'une nouvelle victime, une femme qui dirigeait le greffe du Tribunal d'instance, en charge des certificats de nationalité est retrouvée au bas d'une falaise alors qu'elle faisait son jogging.

Une première enquête qui permet de faire connaissance avec le capitaine Anato, nouvellement arrivé en Guyane et qui, malgré sa méconnaissance des codes et du terrain, va réussir à se faire apprécier de ses deux lieutenants Girbal et Vacaresse, deux metropolitains comme lui, mais bien intégrés dans la société guyanaise. C'est donc une enquête qui, au delà de l'investigation, va permettre au capitaine de faire connaissance avec ce territoire dont il est originaire et dont il souhaite faire partie, et de reprendre contact avec sa famille, notamment son cousin Paul Opoma, qui va lui permettre de décrypter les codes qu'il ignore encore. Une enquête qui installe l'équipe de police, le territoire et également l'équipe médicale et le légiste.
A suivre.
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C'est le mot découverte qui me vient à l'esprit pour évoquer ce roman.

Découverte d'un nouvel auteur : Colin Niel qui rejoint deux pointures du polar (Peter May et Dan Waddell) aux éditions du Rouergue.

Découverte d'une équipe d'enquêteurs : le capitaine André Anato, d'origine ndjuku qui revient en Guyane après un long séjour en métropole, ses deux adjoints métropolitains, les lieutenants Vacaresse et Girbal.

Découverte d'un territoire et de ses populations : la Guyane aux frontières du Suriname et du Brésil, aux populations d'origines diverses.

Il est intéressant aussi de voir le décalage entre les préoccupations des locaux et celles des institutions républicaines.

Colin Niel réussit ce tour de force à intégrer toutes ces variantes dans un roman prenant à l'écriture classique (un peu trop à mon goût). Mais sans en dévoiler trop, il donne envie au lecteur d'en apprendre plus sur l'histoire de chacun des membres de l'équipe, sur leur évolution et d'approfondir la découverte de la Guyane.

En ce qui me concerne, l'aventure se poursuivra à coup sûr.

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Les hamacs de carton est le premier tome d'une série relatant les enquêtes du capitaine Anato. C'est aux abords du fleuve Maroni que Colin Niel situe son intrigue et si nous prenons le temps d'examiner la carte des premières pages puis le glossaire de fin de livre, nous sommes déjà dans la touffeur humide et luxuriante de la forêt amazonienne, au coeur des traditions des noirs-marrons (anciens esclaves) de Guyane.
Colin Niel connait aussi bien les coutumes de ce peuple métissé que les arcanes des enquêtes policières. Sur fond d'orpaillage, de cultures de cannabis, de corruption et de faux papiers, l'auteur révèle tous les contrastes de ce département français.
J'ai apprécié ce premier voyage littéraire en Guyane au rythme de la pirogue qui remonte le fleuve Maroni. L'intrigue policière n'est pas le seul atout de ce roman : la personnalité tourmentée du capitaine Anato, la puissance et le maintien des rituels des noirs-marrons, le tableau social délétère et violent lié aux crises multiples dans lequel se débat ce département en font un récit réaliste et incisif.
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Puisque la période estivale est propice aux voyages, je viens de faire en chaise longue une escalade guyanaise très attachante.

Colin Niel, que j'ai découvert avec enthousiasme par la lecture de Seuls les Bêtes offre ici une immersion passionnante dans un département français bien méconnu des "métros".

Au-delà de l'enquête policière menée par un personnage originaire de la région, c'est une vraie visite guidée que le contexte social du livre propose, une découverte d'une histoire où se mêlent l'esclavage et les luttes des Noirs-Marrons révoltés, les origines des peuples vivant le long des grands fleuves, indifférents à la notion de frontières, avant que l'administration des pays ne viennent leur imposer une montagne de difficultés.

La carte postale touristique pâlit rapidement devant la pauvreté de la population autochtone, une région peu développée en infrastructures, une violence endémique, des trafics de tous genres, une disparité flagrante entre la population et la fonction publique. L'attente du sésame de la carte d'identité est un chemin de croix, à l'image de ces multiples petits dossiers de carton suspendus comme des hamacs dans les armoires des bureaux de la République.

Quant à l'instruction judiciaire, elle illustre toutes les problématiques de ce département. Son enquêteur s'annonce charismatique, attachant et intuitif, partie prenante d'une population écartelée entre modernité et superstitions.

Je continue, de ce pas et avec gourmandise, ma trilogie sur chaise longue.
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"Les hamacs de carton" peut être classé dans la catégorie des ethno-polars.
Première réalisation de l'auteur, il nous fais voyager dans le Guyane française et ses proches abords, ce qui est déjà une belle originalité en soi.
Colin Niel a vécu en Guyane et nous fait partager son expérience, dans un polar tout en ambiance, qui privilégie l'environnement à l'action (le récit n'en est pas mou pour autant).
Extraordinaire découverte que ce pays et que ces rites des peuples Noirs-marrons.
A la différence d'un Caryl Ferey, qui nous fait voyager dans ses polars en nous plongeant dans le pire des pays visités, Colin Niel nous fait vibrer par son amour de ce territoire difficile et peu commode.
L'histoire débute lentement, on pourrait durant un tiers du bouquin, penser qu'elle est anodine. Mais ce n'est pas le cas : le récit est intelligemment fondu dans les us et coutumes de la Guyane, avec les problèmes difficiles que rencontre la population, et propose quelques enchaînements inattendus.
En plus, c'est sobrement, mais agréablement écrit.
Un polar qui sort des sentiers battus, une jolie découverte à recommander à ceux qui veulent lire autre chose dans l'univers du polar.
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En bonus d'une intrigue policière parfaitement construite , l'auteur se fait géographe et ethnologue pour nous faire découvrir cette vaste partie de l'Amazonie rattachée à l'hexagone , la diversité de ses habitants originaires confrontés à des problèmes kafkaïens face une administration plus que tatillonne. Dépaysant!
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