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sur 354 notes
Fraichement débarqué de la métropole, le capitaine André Anato, de la Section de Recherche, retrouve ses terres natales, en Guyane, qu'il a quitté enfant. D'origine Ndjuka, une des trois communautés de Noirs-Marrons, il espère renouer avec les siens. Mais, pour l'heure, c'est la découverte de trois cadavres, une maman et ses deux enfants, qui occupe ses pensées. Comment une famille entière, qui vivait à l'écart du village, a-t-elle pu s'effacer en une nuit ? Les circonstances de la mort sont floues, pas de sang, pas de violence. Et c'est avec le lieutenant Vacaresse qui restera sur place, à Wetisoula, qu'Anato, qui lui retournera à Cayenne, va mener son enquête. Une autre affaire en cours, le meurtre d'une jeune fille assassinée d'un coup de couteau dans les rues de Kourou, serait-elle liée ?

Colin Niel, qui a vécu quelques années en Guyane, nous emmène sur ces terres, le long du fleuve Maroni. Une mère et ses deux enfants décédés dans d'étranges circonstances, une jeune fille assassinée, une femme que l'on retrouvera bientôt au fond d'un ravin. Autant d'enquêtes dont devront s'occuper le capitaine Anato et les lieutenants Vacaresse et Girbal. Outre ces affaires policières, c'est tout un territoire méconnu et peu exploité dans ce genre de littérature, avec ses croyances, ses rites et son histoire, que l'auteur nous dépeint. Nous sommes plongés au coeur du quotidien des Noirs-Marrons, notamment la communauté des Ndjukas. À travers cette enquête, l'on découvre leurs histoires d'identité et de territoire, leurs problèmes économiques et la difficile cohabitation entre communautés. Ce roman, à la fois policier et social, se révèle original et nous plonge dans une ambiance dépaysante et un brin envoûtante.
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Le commissaire Anato arrive de la métropole pour prendre un poste en Guyane. Originaire de la région, son retour n'est pas étranger à sa quête identitaire. Mais à peine débarqué, l'heure n'est pas à l'introspection, il a cinq morts dont celles deux enfants à élucider. Enquêtant sur les rives du Maroni, où sont encore bien vivantes les coutumes des Noirs-Marrons — sorcellerie, rituels funéraires, culte des ancêtres — et loin du fleuve, parmi les autres communautés guyanaises et les immigrés brésiliens, surinamiens, Haïtiens, dominicains, il va devoir dépatouiller le vrai du faux.

Roman policier, roman social aussi, Les hamacs de carton nous plonge dans un monde complexe. Les problèmes économiques, la cohabitation des différentes ethnies et nationalités, l'administration de la métropole qui applique les lois de la République sans nuances, sont parmi les nombreuses difficultés rencontrées par les Guyanais. Dans une ambiance envoûtante (même si l'écriture est parfois naïve), un contexte parfaitement restitué par Colin Niel qui sait de quoi il parle puisqu'il a vécu en Guyane. Une belle découverte.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Embarquement immédiat pour la Guyane avec le capitaine Anato, qui , après le décès de ses parents en métropole, décide de se faire muter dans ce département si lointain, afin de (re)découvrir ses origines.
Qui est-il ? , c'est la question lancinante qu'il se pose : élevé en France, trop "blanc" dans sa tête, trop " gendarme" pour sa famille ; et cette culture ndjuka qu'il ne connait pas mais qui est pourtant inscrite dans son ADN.
Comment s'insérer dans la gendarmerie, comment donner des ordres à ses subalternes qui connaissent mieux la région que lui qui est sensé la maitriser depuis le berceau ? …
A travers ce roman, c'est toute la problématique des " gens d'outremer " qui sont d'ici sans y avoir jamais vécu, juste à cause de leur couleur de peau . Car c'est où chez eux ?
Mais ce roman est encore plus que ça .. Un département ,sorte de carrefour du monde où se croisent des fonctionnaires métropolitains , différentes communautés Guyanaises, du Suriname, des brésiliens...; et toutes ces personnes essayant de vivre en harmonie avec toutes leurs différences , leurs croyances, essayant juste de s'en sortir, de subsister, d'exister… Véritable pochade sociale, ce roman nous emmène plus loin qu'un roman policier, là où coule le fleuve Maroni. Le titre sera magnifique lorsque vous en connaitrez la signification...

Complétement dépaysant , envoutant, laissez vous happer par la canopée, par l'écriture poétique de Colin Niel, qui laissait présager le sublime " Seules les bêtes" .
Bien sûr il y a des meurtres , du mystère, et trois enquêtes qui se recouperont à la fin, mais ce n'est pas le principal. Car au milieu de ces pages coule un fleuve , un ailleurs .

Merci Marina53 de l'avoir si gentiment ajouté à ma liste (Policiers & commissariats : le tour du monde .)

Challenge Mauvais Genres.


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C'est la première fois que je lis quelque chose se déroulant en Guyane, en Amazonie française, sur les rives du fleuve Maroni. J'adore que l'on titille mes sens avec les odeurs de cette flore et les bruits de cette faune, avec les marchés de fruits et d'épices de Cayenne ou de Saint Laurent. Belle découverte qui donne le goût de voyage. Étonnant paysage.
Troublant aussi lorsque l'on constate que ce fleuve, le Maroni, fait frontière entre le Suriname et la Guyane mais qu'en fait on n'y voit qu'une grande communauté de Noirs-Marrons, qu'ils soient Ndjukas, Alukus ou Paramakas, ils sont tous issus d'esclaves noirs déportés aux Amériques. Bien sûr avec chacun leurs rituels, leurs coutumes et leurs façons de faire mais pour qui le fleuve n'est qu'un moyen de se déplacer, de travailler, de vivre, d'une rive ou d'une autre . le capitaine de police Anato, lui-même Ndjuka mais élevé en France, en métropole, revient travailler dans son pays d'origine. Une mère et ses 2 fils établis sur les rives du Maroni sont retrouvés sans vie. Et là, notre capitaine s'aperçoit vite fait, que malgré ses origines Ndjuka, il ne connait rien aux rites, coutumes et même langue de son peuple d'origine. Il aura donc en plus de faire enquêter, à assimiler les façons de faire qui lui sont, somme toute, étrangères. Bref, oui une histoire de meurtre mais aussi de moeurs, de justice, de lois ou de règles administratives imposées par la métropole et bien souvent inadaptées et s'appliquant mal en Guyane. C'est le récit d'un choc culturel. Un polar mené par les voyages en pirogue sur ce fleuve , par le va et vient d'un pays à l'autre. C'est aussi le récit de tous ces soucis de naturalisation et de papiers d'immigration à régulariser.
Ce sont des problèmes bien particuliers dont nous fait part Colin Niel . Une lecture simple mais très intéressante et ne comptez pas sur moi pour vous dire ce que sont Les hamacs de carton.
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Nous voici en Guyane française et je crois bien que c'est la première fois que je mets les pieds sur ce territoire par le truchement d'un livre. Une amie Babelio, Caroline, habite en Guyane française et m'évoque de temps en temps sa région, j'espère qu'elle lira ma chronique et que je lui donnerai envie de lire ce roman, Les hamacs de carton, un récit policier écrit par Colin Niel, auteur que j'ai eu le plaisir de découvrir grâce à une précédente lecture totalement envoûtante, Seules les bêtes.
Nous voici sur la rive française du fleuve Maroni, au village de Wetisola. C'est à l'écart de ce village qu'un drame horrible est découvert.
Le capitaine Anato, un gendarme originaire de Guyane est dépêché sur les lieux, avec ses collègues, pour enquêter.
Le capitaine Anato a quelques signes particuliers qui vont marquer de leurs empreintes les pages de ce récit : il adore les femmes mais ces rencontres ne survivent pas au lendemain, ces yeux sont différents l'un marron clair et l'autre orange, il vient de la métropole mais il est originaire de Guyane, il est Ndjuka, une des communautés amérindiennes, il est coupé de ses racines depuis longtemps, il revient à la fois pour rebondir dans sa carrière professionnelle mais aussi pour remonter vers ses origines.
Il est Ndjuka, cela veut dire qu'il maîtrise la langue du fleuve. Chacun a sa manière maîtrise la langue du fleuve. D'autres communautés que la sienne aussi. Ils n'ont pas la même langue mais se comprennent et revendiquent leur différence.
Au prétexte d'une intrigue policière qui n'est sans doute pas l'intérêt majeur selon moi de ce roman, Colin Niel nous prend la main, nous fait entrer dans cet univers de la Guyane, nous offre quelques clefs de compréhension pour entrer sur ce territoire, connaître sa vie, sa sociologie, ses douleurs, ses passions aussi.
Très vite les gendarmes chargés de l'enquête découvrent le fossé culturel avec lequel ils vont devoir composer. Composer avec les habitants, composer avec un fleuve, avec la canopée, avec les rêves fous et désespérés qui s'installent dans les trajectoires des personnages.
Le fleuve Maroni et ses pirogues traversent les pages de ce livre.
Plus tard ce seront les rites funéraires...
Des orpailleurs sont à l'affût... Clandestins pour beaucoup. D'autres qui ne le sont pas, ne sont pas pour autant des êtres recommandables.
J'ai adoré ce polar, son univers totalement dépaysant, son prétexte pour dire la douleur totalement inhibée au début, celle d'un capitaine en quête de ses origines. On voit poindre cette douleur à mesure que le roman se déroule.
Ce récit qui dit le déracinement est merveilleusement écrit, à tel point qu'on peut se demander si le propos n'est pas autre chose qu'une intrigue policière.
Oui, bien sûr il est autre chose aussi...
J'ai aimé l'itinéraire du capitaine Anato, sa quête, son désir pour revenir aux siens, il y a quelque chose d'un chemin initiatique. Quelque chose aussi d'ordinaire, un retour aux sources si on peut appeler cela quelque chose d'ordinaire. Il est perdu et il se retrouve brusquement dans cette enquête, peut-être est-ce l'occasion pour lui de de se remettre dans le chemin qu'il cherchait, se reconstruire. À force de ne plus être ni d'ici, ni d'ailleurs, il ressemble à une pirogue à la dérive, ballotée par les flots.
Oui sans doute il y a autre chose aussi...
Des populations amérindiennes qui souffrent, leurs enfants perdus, parfois livrés à la drogue, à des songes démunis, regardant un fleuve qui traverse leurs rêves déjà abimés.
Ce récit dit ceci aussi et c'est cela que je voudrais retenir.
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Après la découverte de Colin Niel avec "Seules les bêtes" ,il me tardait de lire la trilogie guyanaise.
"Les hamacs de carton" est son premier livre, un ethno-polar, bien ficelé ,qui nous transporte en Amazonie ,sur les bords du Maroni, à St Laurent, à Cayenne ou au Suriname.
L'intrigue est le prétexte pour mettre en exergue l'identité culturelle de ce lointain département : une chronique sociale sur trame policière où plusieurs communautés se côtoient et se débattent, victimes du chômage, de la délinquance, de la misère, de la corruption. Un pays encore marqué par un passé lié à l'esclavage .

Le roman met en scène un enquêteur charismatique, mystérieux, un peu lunaire, le capitaine Anato un guyanais d'origine qui arrive de Paris où il a passé sa jeunesse : et même s' il est devenu un "métro " , son histoire personnelle permet d'aborder les croyances ancestrales et tribales ,venues du fond des âges car il va à la recherche de ses racines offrant ainsi un lien avec l'histoire du pays et les moeurs locales.
Sa personnalité pigmente souvent le récit sans pour autant porter ombrage aux autres protagonistes .

On sait que l'auteur a vécu quelques années en Guyane où il était ingénieur agronome et sa passion pour cette terre semble portée par ses personnages pour mieux nous la transmettre et c'est plutôt réussi !

L'ambiance de ce roman m'a paru presque envoûtante, servie par un style sobre, une analyse toute en finesse et un souci de précision.
Alors envoûtée ? sans doute car cette lecture terminée ,je me suis précipitée sur "Obia" qui est le troisième tome ,le second "Ce qui reste en forêt" ,n'étant pas dispo à la médiathèque . Aucun problème et là, c'est encore plus fouillé . Mais je vais peut-être le terminer avant d'en parler ...
Je voulais simplement préciser que je fais un beau voyage, offert par un auteur de talent.
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Le capitaine André Anato s'est fait muté à la Section de recherches en Guyane où ses parents sont décédés dans un accident. C'est un retour au son pays, mais le problème est que n'ayant jamais vraiment vécu en Guyane, il ne connaît ni le créole, ni la géographie du terrain, malgré son physique Ndjuka, une des trois ethnies locales. Il doit vite plonger dans le bain avec le meurtre d'une petite fille et surtout, la mort d'une mère de famille Ndjuka et ses deux enfants à Wetisoula sur la rive du Maroni. Ses deux lieutenants d'abord perplexes sur son manque de connaissance du terrain et sa communication assez parcellaire, doivent vite reconnaître qu'Anato fait preuve d'un flair et d'une curiosité qui fait avancer l'enquête d'autant plus qu'une nouvelle victime, une femme qui dirigeait le greffe du Tribunal d'instance, en charge des certificats de nationalité est retrouvée au bas d'une falaise alors qu'elle faisait son jogging.

Une première enquête qui permet de faire connaissance avec le capitaine Anato, nouvellement arrivé en Guyane et qui, malgré sa méconnaissance des codes et du terrain, va réussir à se faire apprécier de ses deux lieutenants Girbal et Vacaresse, deux metropolitains comme lui, mais bien intégrés dans la société guyanaise. C'est donc une enquête qui, au delà de l'investigation, va permettre au capitaine de faire connaissance avec ce territoire dont il est originaire et dont il souhaite faire partie, et de reprendre contact avec sa famille, notamment son cousin Paul Opoma, qui va lui permettre de décrypter les codes qu'il ignore encore. Une enquête qui installe l'équipe de police, le territoire et également l'équipe médicale et le légiste.
A suivre.
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C'est le mot découverte qui me vient à l'esprit pour évoquer ce roman.

Découverte d'un nouvel auteur : Colin Niel qui rejoint deux pointures du polar (Peter May et Dan Waddell) aux éditions du Rouergue.

Découverte d'une équipe d'enquêteurs : le capitaine André Anato, d'origine ndjuku qui revient en Guyane après un long séjour en métropole, ses deux adjoints métropolitains, les lieutenants Vacaresse et Girbal.

Découverte d'un territoire et de ses populations : la Guyane aux frontières du Suriname et du Brésil, aux populations d'origines diverses.

Il est intéressant aussi de voir le décalage entre les préoccupations des locaux et celles des institutions républicaines.

Colin Niel réussit ce tour de force à intégrer toutes ces variantes dans un roman prenant à l'écriture classique (un peu trop à mon goût). Mais sans en dévoiler trop, il donne envie au lecteur d'en apprendre plus sur l'histoire de chacun des membres de l'équipe, sur leur évolution et d'approfondir la découverte de la Guyane.

En ce qui me concerne, l'aventure se poursuivra à coup sûr.

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Les hamacs de carton est le premier tome d'une série relatant les enquêtes du capitaine Anato. C'est aux abords du fleuve Maroni que Colin Niel situe son intrigue et si nous prenons le temps d'examiner la carte des premières pages puis le glossaire de fin de livre, nous sommes déjà dans la touffeur humide et luxuriante de la forêt amazonienne, au coeur des traditions des noirs-marrons (anciens esclaves) de Guyane.
Colin Niel connait aussi bien les coutumes de ce peuple métissé que les arcanes des enquêtes policières. Sur fond d'orpaillage, de cultures de cannabis, de corruption et de faux papiers, l'auteur révèle tous les contrastes de ce département français.
J'ai apprécié ce premier voyage littéraire en Guyane au rythme de la pirogue qui remonte le fleuve Maroni. L'intrigue policière n'est pas le seul atout de ce roman : la personnalité tourmentée du capitaine Anato, la puissance et le maintien des rituels des noirs-marrons, le tableau social délétère et violent lié aux crises multiples dans lequel se débat ce département en font un récit réaliste et incisif.
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Dans ce récit la plume est un peu scolaire et le style mesuré et précis, mais ces faiblesses sont compensées par l'exploration d'un univers singulier, un pays, la Guyane, un peuple et sa culture.

L'approche est pleine de justesse et on ressent le vécu de l'intérieur, l'immersion d'un homme et pas les devoirs bien faits d'un auteur lors d'une recherche.

A mon humble avis il manque juste un peu d'audace, de débordement et d'intensité pour vraiment convaincre.




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