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La part des flammes » est un roman dense, passionnant, poignant, ayant pour toile de fond l'incendie du bazar de la charité en mai 1897 à Paris.
En cette fin de siècle, les femmes de la haute société parisienne se sont en effet entichées de charité, tant pour s'occuper que pour se donner bonne conscience, et le bazar de la charité, évènement de bienfaisance mais aussi mondain, constitue l'apogée de ces (relativement hypocrites) démonstrations de générosité envers les plus démunis (lesquels sont nombreux).
Mais, en ce mois de mai 1897, la manifestation va déboucher sur une terrible tragédie, un violent incendie causant la mort de plus d'une centaine de personnes, principalement des femmes issues des plus hautes sphères de la société. Cette catastrophe est racontée dans le roman de façon crue, poignante, le lecteur est remué.
Mais tout l'intérêt de ce roman est d'aller au-delà de la tragédie, et d'en décrire les conséquences : la culpabilité des proches des victimes, la souffrance des rescapés. Souffrance pas uniquement physique pour certaines femmes, dont on fuit la compagnie du fait de leur apparence désormais meurtrie. Outre bouleverser la vie de très nombreuses personnes, ce drame va également, et de façon plutôt inattendue, en rapprocher d'autres, au-delà d'ailleurs des conditions sociales. Il va malheureusement aussi conduire des esprits plus pervers à propager de fausses rumeurs, par vengeance ou simple volonté de nuire, engendrant ainsi de nouveaux drames. Comme si au final, la tragédie avait eu pour conséquence de révéler la véritable personnalité, bonne ou mauvaise, de chacun des protagonistes…
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La part des flammes » est une histoire vraiment forte, émouvante, marquante, pleine de beaux personnages, à découvrir de toute urgence.