Entre deux mondes

J'ai lu "Entre deux mondes" juste après "Au plaisir de Dieu" de Jean d'Ormesson, ce qui ne crée probablement pas les meilleurs conditions pour apprécier l'oeuvre d'Olivier Norek.
L'écriture est ici beaucoup plus simple et direct, mais elle fait très bien passer les émotions ressenties par les personnages, allant de la peur la plus violente, à d'intenses mais rares moments de joie.
L'histoire m'a paru crédible et bien documentée, presque vécue. Evidemment, les coïncidences qui font se rencontrer certains personnages (Adam retrouve par pur hasard dans la jungle de Calais l'enfant noir qui avait tenté de protéger son épouse sur le bateau de migrants...) sont improbables ; mais j'ai usé du même artifice dans un de mes textes, alors...
Surtout, Olivier Norek sait très bien faire vivre ses personnages : on peut se mettre dans leur peau, comprendre leurs tourments, pleurer ou rire (rarement) avec eux.
J'ai lu le livre en temps un peu contraint : j'avais cinq jours pour cela, un seul a suffit. Et ce fut un grand plaisir !

Calais 2016, les pelleteuses chargées de réduire à néant le camp de migrants mettent à jour sept cadavres.

Damas juin 2016, quand le prisonnier va parler, il donnera son nom, Adam deviendra une cible , sa femme Nora et sa fille Maya aussi. Elles doivent quitter immédiatement la Syrie, sans lui. Adam est un agent de l'armée Syrienne libre, infiltré dans la police du régime syrien..
La torture c'est aussi du répit, sinon ça ne fonctionne pas, les fils électriques, l'acide, les yeux arrachés, un abattoir rempli de cadavres humains, bienvenue chez Bachard-el-Assad.
Nora et Maya passent une nuit en Libye, puis c'est la traversée de la méditerranée en zodiaque surchargés de migrants

Bastien Miller nommé au commissariat de Calais va faire la connaissance d'Adam qui est à la recherche de sa femme et de sa fille dans la jungle calaisienne. Dix mille personnes qui n'ont rien à faire de leur journée qu'attendre le milieu de la nuit pour tenter de monter dans un camion vers l'Angleterre. Quand il pleut à Calais, c'est de la grosse grêle, cailloux, briques écrous de chantier. Les commerces fermes, les touristes se barrent. Réglements de comptes, punitions, viols et agressions. Deux mosqués dont l'une version intégrale et brutale sert de base aux recruteurs de l'état islamique. Soudanais et Afghans se disputent le leadership sur le camp à coups de machettes et de couteaux.

Après sa trilogie sur les banlieues, Olivier Norek nous propose un roman noir ayant pour fond la jungle de Calais.Une fois de plus il ne fait pas dans la dentelle, tout sonne juste, on est à la limite du reportage notamment pendant la traversée de la méditérranée, où lorsque des centaines de migrants partent à l'assaut des camions L'écriture sans fioriture de l'auteur nous décrit l'horreur du quotidien de la jungle où l'atrocité n'a pas de limite. Des personnages remplis d'humanité apportent un peu de lumière à ce roman sombre et dérangeant. Comment oublié Kilani l'enfant soldat devenu un homme du jour au lendemain une arme à la main. « Face à la violence de la réalité, je n'ai pas osé inventer, seule l'enquête de police, basée sur des faits réels, a été romancée », écrit Olivier Norek, voilà tout est dit.

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C'est peut-être triste à dire, mais on ne s'ennuie pas de Victor (voir les livres précédents de Norek).
Ce livre est beaucoup plus touchant.

Triste crise des migrants, qui viennent du Moyen-Orient ou d'Afrique. Tout laisser pour aller au UK (Youkké) en passant par la France.

Un problème insensé,... pour quelqu'un du Québec.

Norek le mentionne, tout est vrai.
Pour quelqu'un vivant en France, j'imagine que c'est évident.

un très bon roman réaliste qui entraîne le lecteur dans la "jungle", camp de migrants et réfugiés près de Calais. Cet endroit où la mort côtoie le désespoir et l'espoir de ceux qui tentent de rallier l'Angleterre sert de cadre dramatique à ce thriller. Des personnages forts aux destins tragiques, un flic fraîchement promu qui s'accroche à ses valeurs, des meurtres et disparitions...une histoire qui tient en haleine du début jusqu'au dénouement.
C'est le premier livre d'Olivier Norek que je lis, auteur que j'ai rencontré au salon du livre à Brive La Gaillarde et avec lequel j'ai eu plaisir à échanger.

Norek. Une écriture sans fioritures. À l'os. Efficace. Comme à son habitude.
Un récit qui prend aux tripes dès les premières lignes. Une réalité dérangeante. Une vérité qui fait mal.
La guerre et ses horreurs, la misère et ses conséquences, l'exil et ses déchirures, l'immigration et sa face cachée.
La souffrance du désespoir de milliers de gens réunis en un même lieu : la jungle de Calais.
La déshumanisation, la folie, la mort côtoient les rêves des nouveaux arrivants. Atteindre Youké et ses côtes qui se dessinent à l'horizon, par-delà la mer et les ferrys qui passent.
Des personnages auxquels on s'attache. Vrais, palpables. Bastien, le flic français nouvellement muté dont la famille part en lambeaux, mais qui s'accroche parce qu'il y croit encore, Adam, le flic syrien fraîchement débarqué à Calais où il espère retrouver sa femme et sa fille parties avant lui, un homme à la droiture chevillée au corps, et Kilani le petit black de 10 ans dont le silence est aussi profond que toutes les cicatrices qu'il porte, visibles et invisibles.
Trois vies, trois destins qui se croisent entre deux mondes, pour le meilleur et surtout le pire.
Ce roman est écrit avec pudeur, sans aucun parti pris. La sensibilité de chacun fait le reste.
J'ai été émue aux larmes.

Bastien, flic à Calais, une femme, une fille.
Adam, flic en Syrie, une femme , une fille.
Il n'y a aucune raison qu'ils se rencontrent sauf que la guerre contraint Adam a devenir un migrant.
Leur route va forcément se croiser.
La peinture de la jungle de Calais est un des fil conducteurs de ce roman.
Les rapports humains sont difficiles dans cet enfer et il n'y a rien de binaire dans la description faite par Norek des migrants mais aussi des Calaisiens, des douaniers ou des CRS qui surveillent cette jungle.
Cela reste un polar mais de ces polars qu'on referme en se disant "c'est raide quand même".
C'est d'une écriture facile mais parfaite pour nous tenir en haleine.
J'ai aimé même si j'ai fermé la dernière page avec un pincement au coeur.

Lire un Olivier Norek, c𠆞st l𠆚ssurance de lire un excellent policier haletant et addictif. « Entre deux mondes » ne déroge pas à cette règle.

Lire un Olivier Norek, c𠆞st également plonger dans un environnement inconnu et en comprendre ses rouages et ses ficelles. Ici, on apprend les règles de la Jungle de Calais, ses commerces internes, sa vie « intra-muros ».

Lecture rude et intransigeante, un excellent conseil d’un roman policier qui tient à haleine jusqu𠆚u bout.

Quel livre ! Cet auteur m'a tenu en haleine de la première à la dernière page. J'ai pleuré, j'ai été à la fois révulsé de certaines situations et pleine d'espoir devant le comportement de certains personnages. Cette plongée dans la jungle de Calais laissera des traces, c'est un des livres qu'on ne peut oublier, qui nous remue ... Les personnages principaux sont attachants et on espère avec eux. Un roman que je recommande même si ce n'est pas mon préféré de l'auteur, le sujet abordé mérite que nous nous y arrêtions et que nous partageons ce roman avec nos proches.

Un sujet qui m'a immédiatement interpellé ayant bien conscience de la situation des migrants habitant à proximité de la jungle.
On peut dire que l'auteur connaît bien son sujet à la fois concernant la jungle de Calais et concernant le difficile métier de flic dans ces conditions particulières.
Ce roman très réaliste sur la condition des migrants et où les passeurs font la loi de façon atroce va mettre en lumière le meilleur du héros lui même.
Entre son métier et obéir aux ordres, il sera confronté à sa propre humanité face à ce qui se déroule sous ses yeux. Il se découvrira peut être lui-même.
Ce roman me fait un penser à ce que nous ferions dans une situation où notre système de valeur se heurte à notre fonction et à l'autorité. Que ferions-nous?
Serions nous un robot qui obéit aux ordres où déciderions nous de désobéir mais d'être humain?
Un peu une expérience de Milgram...
Un superbe roman sur la tolérance.

Après ma première découverte de Norek avec Code 93, je me régale encore une fois en dévorant Entre deux mondes.
Sobre, efficace, d'actualité ; pas d'escalades dans d'inutiles effets de scènes pompeux propres aux romans policiers qui inondent les têtes de rayons.
Les personnages sont des gens ordinaires qui vivent des événements quotidiens (certes abjects) et cela sent le vécu ; ce vécu est livré tel quel, sans sombrer dans le pathos.
Bravo !