Territoires

C'est bien écrit, c'est perturbant mais celui ci a été moins ma tasse de thé ! Je suis moins passionnée quand le récit part un peu plus sur la politique ce qui a été le cas de Territoires .
L'histoire tourne autour de Victor, personnage central que j'adore , et de meurtres : un dealer assassiné en pleine rue, un dealer retrouvé genoux perforés dans une cave et enfin un autre assassiné dans un parking à l'arrière de sa voiture . Règlement de compte? C'est en tout cas l'équipe des stup qui reprennent l'affaire conjointement avec l'équipe de Victor qui va s'occuper des meurtres .
Mais la corruption politique est au centre des mystères et si tout n'était finalement que argent ?

Comme dans son livre précédent, Olivier Norek situe l'action de ce polar-ci dans le "neuf-trois", et recourt de nouveau à son équipe de policiers dirigée par le capitaine Coste, dont le sens moral est plus développé que l'obéissance aveugle aux directives de sa hiérarchie.
Les "territoires" du titre se comprennent de deux façons : ce sont les zones contrôlées par les pourvoyeurs de drogue, du vendeur de rue ou de troquet à la tête pensante et décisionnaire (acheteur en gros également) au sommet de la pyramide. Mais ce sont aussi ces quartiers, les mêmes grosso modo, que les municipalités concernées tentent de sédater, en quelque sorte, par l'intermédiaire de médiateurs acceptés des deux côtés, et aussi en fidélisant les plus actifs des meneurs potentiels par des avantages divers (logements pour les membres de la famille, contrats de travail...). Y compris au moyen d'un contrat oral passé entre le nouveau chef d'un réseau et une maire médiatique qui pense avant tout à sa réélection ? le roman d'Olivier Norek étant, semble-t-il, bien documenté et en tout cas très réaliste (voire gore quand il s'agit de décrire le traitement infligé par des petits chefs du réseau à des "nourrices", paisibles retraités chez qui est entreposée la drogue en attente de commercialisation), on est tenté de lui faire crédit quant aux dérives possibles. Quoi qu'il en soit, ce polar nous plonge à la fois au coeur des cités, y compris quand elles se révoltent, et au sein des antichambres du pouvoir municipal, sans oublier le microcosme que composent des brigades policières parfois presque rivales.

Malceny, dans le neuf-trois. Trois caïds de la drogue sont exécutés, à quelques jours d'intervalle. Quelqu'un d'autre veut prendre sa place. La brigade du capitaine Coste est chargée de l'enquête, alors que les émeutes se multiplient dans une ville gouvernée par une maire ambitieuse qui ne craint pas de s'entourer de malfrats, tant que cela lui permet de briguer un troisième mandat.

Olivier Norek est lieutenant de police dans le même département. Alors forcément, son récit n'est rien de moins que vraisemblable : les descentes de police dans des quartiers dits "sensibles" qui finissent par des caillassages en règle, l'escalade de la violence, la précarité sociale qui pousse des retraités à faire les "nourrices" ou des gamins de 12 ans à devenir de véritables tueurs, il n'ignore rien de cette réalité tristement mise en avant ponctuellement par les médias. La solution se fait souvent à coups de subventions de l'Etat que des élus peu scrupuleux détournent à des fins électoralistes : c'est aussi cet aspect, au-delà du travail de terrain de la police, que raconte Olivier Norek dans un roman noir qu'on lit d'une traite, effaré, alors que confortablement assis dans son fauteuil préféré on se dit qu'on a bien de la chance de n'avoir pas grandi dans la cité des Cosmonautes.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..

Olivier Norek reste fidèle à lui-même, il ne déçoit pas son lecteur : toujours aussi passionnant!

Ici, on rentre dans le mécanisme des citées, dans ces rouages invisibles qui lui permettent de fonctionner mais aussi d'éviter les débordement car dans "Territoires", vous allez être très surpris par le fonctionnement de ces "micro-villes" mais également par l'administration.

J'ai été littéralement scotchée et j'ai eu de la peine à reposer ce roman tellement il m'a captivé... Bon ok, je l'ai posé juste une fois pour dormir, mais c'est une bonne excuse, non?

On s'immerge dans la noirceur des caïds de la citée et de leurs méthodes expéditives pour récupérer un business ou tout simplement le pérenniser.


Ce bon vieux Costes, quel plaisir de le "revoir", lui et ses principes, lui qui incarne le métier de policier tel que je l'espère, tel que j'aimerais qu'il soit, tel que je le conçois. N'étant pas policière, je ne peux effectivement que faire des suppositions.

J'ai été surprise par des moments qui m'ont parus incongrus : cette manière de discuter en toute décontraction alors qu'ils sont en phase de se faire canarder m'a fait sourire car ayant un frère militaire (oui je raconte ma vie...), je sais que ce genre de discussion totalement détachée face à une situation qui va dégénérer est on ne peut plus réaliste et normale pour eux. Risquer leurs vies tous les jours et leur lot quotidien.

Les membres de la SDPJ 93 sont toujours aussi drôles et attachants et ressemblent à des gamins dont Costes serait la nounou. Ils se taquinent, se cherchent mais on les sent toujours dans une belle osmose qui est communicative.

L'auteur monte d'un cran avec ce roman que j'ai trouvé encore plus addictif et révélateur que le précédent. J'ai adoré en apprendre encore et encore sur la manière de fonctionner de la police et de la justice et de voir à quel point mener une enquête à bien sous le couvert de l'administration judiciaire est tout simplement un parcours du combattant.

Ces gardiens de la paix ne sont jamais libres de leurs gestes mais on leur demande malgré tout des résultats, comique? Aberrant ? Je vote pour la deuxième réponse...

Oui, c'est tout à fait le sentiment que j'ai eu face à une administration qui met des bâtons dans les roues de ses enquêteurs car elle même est tributaire d'autres règles.
Mille feuille administratif dites-vous? Oui mais un 9 parts...

Ce roman est comme une allumette, au départ froide, puis une étincelle, et là elle s'enflamme et plus la flamme monte en puissance, plus elle laisse de la cendre derrière elle et plus elle a des chances de se rapprocher de vos doigts et vous brûler...

La plume de l'auteur est toujours aussi agréable et reste fluide malgré les descriptions sur le mode de fonctionnement de la Justice et de la Police, ce qui en soit est un véritable exploit.

Olivier Norek nous embarque dans son univers sans qu'on s'en rende compte et c'est un déchirement lorsqu'on tourne la dernière page.

Il ne m'a jamais été donné la chance de lire un polar de ce genre (sauf Code 93, bien évidemment) qui irradie de réalisme mais aussi et surtout d'humanité, car avant d'être des gardiens de la paix, ce sont des êtres humains avec une famille, peut être des enfants.
Lien : http://cocounettecroquelesli..

Le deuxième tome de la série Victor Coste nous ramène à l'équipe du SDPJ 93 que nous avions laissée dans Code 93. Cette fois-ci, nous plongeons dans les profondeurs des cités du 93, au coeur du trafic de drogue et de la violence, mais aussi des manipulations politiques et des trafics d'influence.

Encore une fois, nous avons entre les mains un polar efficace, captivant, qui se dévore d'une traite ! Personnellement, bien que j'aie moins été séduite par celui-ci, je reste tout de même très agréablement surprise, et cela ne me démotive en rien pour poursuivre avec le prochain opus. Il m'a simplement un peu moins touchée.

Ce que j'apprécie particulièrement chez Olivier Norek, c'est sa capacité à nous offrir des polars sombres sans pour autant tomber dans les excès de violence ou de crudité que l'on trouve souvent chez d'autres auteurs du genre, parfois sans réel bénéfice pour le récit. Il parvient à nous immerger dans son univers sans nous retourner l'estomac, ce qui est extrêmement appréciable.

Retrouver le capitaine Coste et son équipe a été un plaisir, et je compte bien les retrouver dès ce soir avec Surtensions ! 😊

Retour au SDPJ du 93 en compagnie de Coste et toute son équipe qui vont être confrontés, cette fois, à une guerre de territoires.

L'auteur a su décrire avec justesse et précision la violence omniprésente ainsi que la vie au sein des cités.
Nous sommes directement confronté à la réalité du terrain. On sent là l'expérience !

Un polar classique mais efficace, qui nous donne matière à réfléchir car plusieurs choses sont dénoncées ici.

Les personnages sont toujours autant réalistes.

Les chapitres courts ainsi que les différents points de vue contribuent à donner du rythme au récit.
Cela couplé a une écriture entraînante, les pages défilent toutes seules !

J'ai hâte de lire les suivants !

Territoires (2014) est un roman policier d'Olivier Norek, deuxième tome consacré au capitaine Victor Coste. L'équipe Crime 1 du SDPJ 93 se retrouve en première ligne pour gérer une guerre de territoire autour du trafic de drogues et la gestion pour le moins particulière de la mairie. Un roman édifiant et réussi au coeur de la criminalité de la Seine-Saint-Denis.

C'est une roman bien écrit, sans fioriture.
Les politiques font face à une réalité de violence et de trafics, jonglent entre les magouilles, le chantage, la langue de bois et les compromis.
Les habitants des "quartiers ", cités ghettos où rien ne va bien, pour personne, avec des enfants qui font régner la terreur, les émeutes orchestrées parfois au gré des intérêts de quelques uns.
La police, qui ne peut parfois que constater les dégâts causés par les deux précédents, avec des effectifs réduits et qui vont la peur au ventre faire leur travail sachant que tout peut dégénérer très vite.
C'est un récit assez effrayant dans lequel on plonge mais qui semble très vraisemblable hélas.

Comment ne pas ressortir de ce livre épouvanté ? La banlieue du 93, les dealers en cheville avec la maire de Malceny. Laisser les trafics se faire pour garantir la « paix », laisser la ville avec son statut de zone à risque maximum pour toucher le plus de l'Etat etc, etc… Un gros écoeurement tout au long de ce livre qui bien sûr, ne fait que tracer de manière romancée la vérité des magouilles infinies pour que chacun garde son pouvoir. A centre, le capitaine Coste et son équipe, toujours justicier hors limite. le tout fait un texte qui se lit d'un trait, pas de qualité littéraire mais une utile dénonciation de ce qui ce fait en « vrai » et qui permet de relativiser toutes les images que l'on peut voir aux informations ou sur les réseaux.