AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,43

sur 1236 notes
Dans La nostalgie heureuse, Amélie Nothomb nous dit que ce sentiment mélancolique est méprisé en Occident. Est-ce bien vrai ? Certes, elle est souvent réduite à cela mais on ne peut pas généraliser. Sinon, comment expliquer le terme portugais de saudade qui ne trouve aucun équivalent dans une autre langue, ou alors juste des concepts qui s'en approchent. On reste tout de même assez loin de ce vocable nippon de natsukashii que l'auteure belge nous traduit par « nostalgie heureuse ».

C'est une fois de plus au Japon qu'Amélie Nothomb nous entraîne, en toute intimité et en toute simplicité. Loin de ses excentricités littéraires habituelles, elle revient ici sur les traces de son passé tout en découvrant le présent au pays du Soleil-Levant. Un style similaire mais assez déconcertant pour les amateurs de la dame au chapeau. Un livre que l'on ne raconte pas mais que l'on lit et que l'on vit alors.
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
Commenter  J’apprécie          90
Voilà enfin entamée ma rentrée littéraire, avec bonheur, sourire attendri aux lèvres et indulgence au coeur comme toujours avec le dernier ouvrage d'Amélie Nothomb. Je ne résiste pas, c'est le premier achat en librairie que je m'accorde d'emblée, sans même avoir lu les critiques à son sujet. Ce livre, je le veux tout neuf, tout beau, tout propre, immaculé, comme un nouveau pays à découvrir et je le lis d'une traite mais le plus lentement possible, car c'est encore une fois mon seul reproche : trop court, c'est toujours trop court!
Cette fois, c'est d'un voyage souvenir au Japon à l'occasion d'un reportage dont il s'agit . Elle y retourne après bien des années et y retrouve entre autres les deux êtres les plus marquants de ses séjours là-bas: sa très chère nourrice, Nishio-san, sa deuxième mère, seule et âgée désormais, et c'est un passage très réussi à l'émotion intense mais comme toujours, très maîtrisée. N'empêche la larme à l'oeil n'est pas loin quand elles se séparent définitivement cette fois, elles le savent bien.
L'autre belle rencontre, plus légère celle-là, pleine de crainte et d'humour, c' est celle de Rinri, le fiancé abandonné de ses vingt ans.
Après une crainte panique d'être en retard au rendez-vous, puis de ne pas le reconnaître, enfin de ne pas être en état de rencontrer (…) le premier garçon qui m'a donné confiance en moi, les retrouvailles sont idylliques et douces. Marié, avec enfants et à la tête d'une entreprise florissante, Rinri est un homme heureux et le dîner, une réussite – indicible mais Amélie est si troublée qu'elle en perd le nom de son poète préféré.
J'ai aimé aussi le portrait de sa traductrice: l'admirable Corinne Quentin, l'interprète français-japonais la plus connue de Tokyo ... qui déborde d'enthousiasme et lui apprend le vrai sens de nostalgie au Japon: l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit de douceur.
A la question de savoir si la madeleine de Proust est nostalgique ou natsukashii, elle penche pour la deuxième option. Proust est un auteur nippon.
J'ai aimé bien d'autres passages encore: la visite à son école, celle aux cerisiers en fleurs, le survol de l'Himalaya et toujours cet humour à ses dépens car elle ne s'aime pas, Amélie, elle voudrait être une autre.
C'est d'autant plus terrible que je cherche toujours à bien me conduire. Je ne suis pas quelqu'un qui se laisse aller ou qui s'en fiche.
Mais la voici dans le taxi, à Tokyo, en route vers son rendez-vous avec Rinri:
Sur la banquette arrière, il transporte une Occidentale aux yeux écarquillés qui ressemble à un volatile hypertendu et cela ne l'affecte pas le moins du monde.
Allons, ma rentrée ne commence pas si mal!
Commenter  J’apprécie          90
Je n'ai pas lu ce livre comme un roman mais bien plus comme un journal intime dans lequel la romancière nous confie ses états d'âme. Seize ans après avoir quitté le Japon, elle nous invite à un retour aux sources dans un pèlerinage émouvant au pays du soleil levant, un voyage organisé et médiatisé dans le cadre d'une promotion de ses publications littéraires, un aller-retour dans l'intimité du souvenir et de la mémoire qui ne doit laisser place à aucun regret.
Elle revient sur sa petite enfance, vingt-trois ans auparavant, auprès de sa gouvernante bien-aimée Nishios-san puis sur sa relation inconfortable et plutôt ambiguë de « fraternité intense » avec Mizuno Rinri, son fiancé qu'elle a volontairement quitté en 1991. Revoir ses deux êtres, chers à son coeur, est pour elle un véritable « tsunami », un événement émotionnel et bouleversant auquel elle s'est longuement préparée avant son voyage.

Dans cet examen de conscience rétrospectif dans lequel on devine une personnalité « écorchée vive » d'une extrême sensibilité, Amélie Nothomb nous fait partager ses doutes, ses appréhensions, ses questionnements, ses joies et ses peines, noyées dans l'immense océan d'une nostalgie exacerbée, d'un passé révolu dont elle parviendra, malgré tout, à faire le deuil. Un voyage nécessaire qui se révèlera également bénéfique pour refermer les blessures et retrouver la joie de vivre !
Commenter  J’apprécie          80
Autofiction, encore une de l'auteur. Amélie Nothomb revient au Japon où elle est née et a vécu ses cinq premières années. Elle retrouve sa nounou Nishio-San, les lieux de son enfance, revoit son ancien fiancé, se rend à Tokyo, Kobé, Kyoto, Fikushima.
Au-delà des souvenirs, il s'agit d'une chronique sur le Japon et une réflexion sur un sentiment méconnu en Occident la nostalgie heureuse, différente de la nôtre faite de tristesse et de deuil, une nostalgie positive qui mêle souvenirs, sensations, fragments de conscience, une nostalgie proustienne.
Commenter  J’apprécie          81
échappée Japonaise et rencontre avec des sensations, des souvenirs, des lieux , des évocations qui nous entraînent et nous font voyager dans l'univers d'Amélie Nothomb.
L'écriture est simple et belle , le spectre de Fukushima est présent bien que absorbé par les descriptions des paysages, de Tokyo, des cerisiers , du mouvement et des personnages.
Un bon moment à passer en compagnie d'un auteur de haut niveau.
Commenter  J’apprécie          80
« Tout ce que l'on aime devient une fiction », c'est pourquoi Amélie Nothomb parle de roman concernant ce texte. Ce n'est pas une obligation mais il est intéressant de lire Métaphysique des tubes – avant ou après, peu importe – car cela apporte un éclairage différent, une émotion bien plus forte à la lecture de son dernier ouvrage. de même qu'il me paraît indispensable de voir le documentaire sur son retour au Japon (le magazine Empreintes sur France 5) en complément de cette lecture. L'émotion est grande dans les deux cas. le film apporte des clefs à la compréhension de l'oeuvre de l'auteur dans son ensemble. En la voyant, ou en l'écoutant parler, surtout lors des grandes représentations de rentrée littéraire, on peut se faire une fausse impression, se dire qu'elle s'invente des manies, que Nothomb joue un rôle, mais c'est aussi faux, elle est tout le contraire, elle se met à nue avec une honnêteté, une franchise désarmante. Dans ce documentaire et dans le récit qui en est, en quelque sorte, le palimpseste, elle se montre à ses lecteurs comme elle ne l'avait jamais fait, même dans ses romans dits «autobiographiques », et en dépit du fait qu'elle montre toujours une partie d'elle-même dans chacun de ses romans.
« Au fil du temps, je m'étais laissé envahir d'un si profond sentiment d'irréalité que j'en étais arrivée à croire avoir inventé mon passé nippon ». Et donc, malgré les larmes versées après avoir retrouvé Nishio-san, elle doute, jusqu'au moment où, lors d'une visite de son ancienne école qui, contrairement à sa maison natale, n'a pas été détruite lors du terrible tremblement de terre de Kyoto, elle s'exclame « Watashi desu ! »
(C'est moi !), la vérité éclate à ses propres yeux.

« Si on tend l'oreille, on entend la splendeur des temples, mais elle est insérée comme les bulles d'un temps autre dans la résine d'un tissu urbain délirant ».

« Aujourd'hui est indicible » : C'est ce qu'on ne voit pas dans le documentaire, son rendez-vous avec Rinri-san, ancien amour qu'elle a quitté autrefois sans jamais pouvoir l'oublier, dans ces moments de retrouvailles « tout me transforme en personnage de Tchekhov ». Ils font ensemble une promenade du souvenir puis une rencontre avec l'équipe de
tournage où il fait un retour sur son expérience de Fukushima. Cette révélation du désastre, les maisons éventrées, et la vision de ces petites choses ou objets qui rappellent qu'il y a eu des gens bien vivants au moment de la catastrophe, « les restes du festin – ce que la mort n'a pas eu l'appétit de finir », nous l'avions dans un passage du film, mais le témoignage de Rinri est bouleversant d'intelligence : « Nous sommes hantés. Nous avons perdu l'insouciance. Nos existences nous pèsent ». Et Nothomb le quittant revient sur sa vie : « une succession d'adieux dont je ne sais jamais s'ils sont définitifs » et de la «solitude de l'émerveillement » lors de son voyage de retour vers Paris. Elle y fait l'expérience philosophique du Kensho : une « perception de l'imminence », elle évoque la fulgurance de cette sensation : un « commencement gigantesque qui n'en finit pas de débuter (…) ce qui est perpétuellement en train de s'ouvrir est immense (…) ». le passage près de l'Himalaya m'a fait frémir à sa lecture, elle parle de « colosses enneigées » (…) « de nuit, j'ai l'impression de rencontrer, lors d'une
expédition de plongée sous-marine, une famille de baleines bleues, nobles et immobiles, dans ces ténèbres imparfaits des fonds pénultièmes qui permettent d'y voir tellement mieux que les horribles éclairages des hommes ».

Pourquoi j'aime autant lire Amélie Nothomb ? Pour tous ces petits traits de caractère, défauts, manies, angoisses, dont elle parle, en toute franchise ou sous le masque d'un personnage, même si il est parfois monstrueux. Elle y fait référence en parlant des changements de masques dans le théâtre Nô. Parce peut-être, comme nombre de ses lecteurs, je m'y reconnais un peu moi-même : Boire du thé tôt le matin, l'anorexie, le mutisme dans sa petite enfance, le retard, dont elle parle comme d'un « crime inexpiable », un souvenir d'enfance en retrouvant un simple caniveau : « Moi qui ai tant joué au poisson ou au bateau le long de son parcours, je me rappelle ce sentiment mythologique d'atteindre la frontière du monde qui coïncide avec la vaste bouche des égouts, la gueule ouverte du néant ». Et elle cite aussi Flaubert : « La bêtise, c'est de conclure », et concernant ce livre ma critique restera sans fin, et mon plaisir à lire Nothomb toujours sans faim.
Commenter  J’apprécie          80
La Nostalgie Heureuse porte bien son nom, car c'est sur cette note que notre célèbre-écrivain-belge préférée finit son récit d'un voyage de retrouvailes avec le Japon organisé dans le cadre d'un reportage. Seize années se sont écoulées depuis le départ d'Amélie semblable à une fuite, et en seize ans si Amélie a changé, le Japon a changé sur qui sont passé les drames de Kobé et de Fukushima, les ravages de la crise économique et l'ordinaire tragédie du temps qui passe... Elle retrouve Nishio-san et Rinri, les lieux de son enfance; notre héroïne singulière parvient une fois encore à nous raconter la vie sous son regard unique.
Commenter  J’apprécie          80
Retour aux sources dans le dernier livre autobiographique d'Amélie Nothomb.
Son amour passion pour le Japon de son enfance, nous retrace une période de sa vie et notamment les retrouvailles avec sa nourrice Nishio-san.
Ce livre a été écrit suite à son voyage initié par France 5 qui désirait tourner un documentaire sur elle-même sur ses terres natales. le reportage s'appelle « Une vie entre deux eaux ».
On découvre la visite de la ville de Fukushima, détruite par un tsunami en 201.

Une écriture personnelle, prégnante pour raconter SON Japon.
Commenter  J’apprécie          80
Tout ce que j'aime chez cet auteur est là : le Japon, l'humour un brin cynique, la vivacité, l'autoflagellation.
C'est assez émouvant d'assister aux retrouvailles d'Amélie Nothomb avec le pays du soleil levant et ceux qu'elle y a rencontrés.
C'est encore une fois très court, seul bémol : si j'avais écrit la même chose, aurais-je eu autant de succès ? Bon reste à savoir si j'ai ce talent !
J'avais mis ce livre dans mon sac pour le trajet Londres-Johannesbourg en avion : dieu merci je n'avais pas que celui là ! Parce qu'il est clair que les neuf heures de vol viennent vite à bout de ces 150 pages !
A quand un pavé Nothomb ???
Pour le reste, je confirme une chose : c'est quand elle parle d'elle que Nothomb est la meilleure !!
Commenter  J’apprécie          81
J'ai beaucoup aimé ce livre qui me réconcilie un peu avec l'auteur. J'avais moins aimé ces deux derniers livres.

C'est un livre très touchant et j'avoue que j'y ai laissé quelques larmes surtout le moment des retrouvailles avec sa nourrice.
Je ne sais pas si c'est vraiment de la nostalgie heureuse mais c'est vraiment très agréable à lire.

Invitée par une équipe de télévision française à réaliser un reportage sur le Japon, terre de sa prime enfance, la narratrice sera percutée de plein fouet par un tsunami de souvenirs, de sensations, d'émotions difficiles à gérer.

Elle décortique avec brio ses souvenirs, ses sentiments contradictoires. Il y a de l'humour et de la dérision .

C'est un livre qui se lit facilement et rapidement Je le conseille à tous.
Commenter  J’apprécie          81




Lecteurs (2683) Voir plus



Quiz Voir plus

La Nostalgie heureuse, d'Amélie Nothomb

Dans quel pays se rend Amélie Nothomb dans ce récit ?

en Corée
au Japon
au Vietnam
en Thaïlande

12 questions
69 lecteurs ont répondu
Thème : La nostalgie heureuse de Amélie NothombCréer un quiz sur ce livre

{* *}