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3,25

sur 1119 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Psychopompe » est un livre autobiographique dans lequel Amélie Nothomb nous dévoile sa passion pour les oiseaux. Au gré des postes diplomatiques occupés par son père, elle a appris à faire son nid là où les migrations parentales la déposaient, développant progressivement une passion de plus en plus grande envers ces volatiles qu'elle s'amusait à observer du Japon au Bangladesh, en passant par la Chine ou les Etats-Unis.

C'est d'ailleurs à coups de métaphores que l'autrice nous délivre ce récit très personnel, permettant de se livrer tout en gardant une certaine distance. Évoquant « des mains de la mer », elle survole ainsi un traumatisme pourtant profond qui l'a à jamais marquée sur une plage du Bangladesh. Elle nous parle également de cette période anorexique qui a suivi, transformant son corps en celui d'un moineau, tellement léger qu'il aurait presque pu se soustraire à l'attraction terrestre. Mais elle nous parle surtout de cette véritable délivrance, de cette plume qu'elle manie dorénavant avec grande dextérité, de cette écriture qui lui a tout d'abord permis de ne pas sombrer avant de lui permettre de prendre son véritable envol, celui d'une écrivaine capable de parler aux morts, voire même de redonner vie à son père dans « Premier Sang ».

Un roman certes intime, qui permet de mieux la comprendre, mais probablement trop métaphorique pour véritablement pouvoir l'approcher, comme un oiseau qui survole des choses pourtant essentielles, mais que l'on ne peut mettre en cage… seulement le capturer d'un regard que j'ai trouvé un peu trop lointain.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Lu juste après « Premier sang » (et donc après avoir abandonné l'auteur pendant vingt ans...)
Dans « Psychopompe » (qui conduit les âmes des morts...), Amélie Nothomb nous entraîne de nouveau dans son enfance chahutée à cause des déplacements professionnels de son père, diplomate, entre le Japon, la Chine, le Bangladesh et les Etats-Unis.
Son fil rouge, ce sera les oiseaux, qu'elle apprend à connaître et pour lesquels elle se prend de passion, associant le plaisir d'écrire au plaisir de voler.

Moins construit que « Premier sang », ce récit qui part un peu dans tous les sens, vaut surtout par l'introspection de l'auteur et par le récit, en quelques lignes glaçantes, de ce qui va profondément la traumatiser et la rendre anorexique pendant plusieurs années.
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Dès la première page le blanc envahi l'espace: un vol de grues blanches… sa peau étincelait de blancheur … l'habit arborait le blanc rare… Pureté et virginité de cette jeune fille, grande beauté, mais aussi mystère, longs cheveux, bouche noble et rouge… En quelques lignes est brossé un portrait digne du Quattrocento, par un marchand dans sa boutique d'étoffes…
Ce sont les 13 premières lignes! du grand art! Bon d'accord la narratrice nous apprends un conte…Amélie Nothomb, j'ai lu tous ses livres, avec bonheur! Ils sont courts, l'écriture est riche et attractive, le style dense prenant et très personnel, les « histoires » étranges et originales avec une chute toujours inattendue… de petits bijoux chaque année - depuis 1992 avec « Hygiène de l'assassin » le premier - ciselés passionnément et chaque année un peu avant la fin de l'été apparaissant chez nos libraires avec une régularité suisse heu non… belge!
Psychopompe, 32 ème roman… 3ème biographie à 57 ans…Analyse complaisante de l'écriture et de l'écrivaine honorée se regardant écrire, bon je suis fan ok mais je me suis bien ennuyé surtout durant la 2ème partie après la scène du viol (mais pourquoi en parler en 2 lignes genre ce n'est pas si grave,ah bon? Pas compris… )
Psychopompe, concept gigantesque certes mais je suis passé à côté, je n'ai pas franchi Le Styx, je n'ai pas suivi les pas d'Orphée. En revanche je n'ai pas loupé les bras de Morphée!
J'ai quand même vraiment adoré la première page…
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Le cru 2023 du livre d'Amélie Nothomb ne fut pas mirobolant. Pourtant j'ai lu tous ses romans jusqu'au bout ou presque. Celui-ci a été lu intégralement mais ce fut un moment de solitude. A vrai dire je n'ai pas compris le mot "Psychopompe", le titre du livre. Seule la fin m'a beaucoup plu quand elle parle de son père. Mais cela fait peu pour un livre de 156 pages.
J'attends avec impatience le prochain.
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Etant donné que j'apprécie l'écriture et l'érudition d'Amélie Nothomb, je n'ai pas le coeur à douter des qualités de son dernier livre traitant de sa passion pour les oiseaux tout au long de sa vie.
J'ai préféré n'en conserver que deux citations qui, à mes yeux, sont de remarquables passages.

Citations :
- P 144-146 « Mon père était dans l'amour et l'amitié, il aimait les gens, tout le monde peut en témoigner… J'essaie de me mettre à sa place. Il avait déjà un pied dans la tombe et voilà que sa fille chérie lui dit : ‘'Je t'aime''. A l'évidence, il en avait été ému…
Bref, je me félicite de lui avoir dit ‘'je t'aime'' à temps. Ce sont des mots qu'il vaut mieux entendre de son vivant. Cela étant, si vous n'a eu cette audace ou cette possibilité , dites-le aussi à vos morts. Je suis persuadée qu'il n'est jamais trop tard. Ce sont des mots qui ont des propriétés particulières.
Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, dit le proverbe avec justesse. J'étendrais, pour ma part, son champ d'action. La mort n'est pas la limite des transformations. Ce serait d'autant plus absurde qu'elle en est une elle-même. Un lien raté dans la vie peut sinon se réparer, au moins se métamorphoser dans la mort. Non, ce n'est pas une tentative béate de consolation. C'est un constat. Je le répète, il vaut mieux régler ses problèmes avec un vivant qu'avec un mort, mais si vous ne l'avez pas fait, ce n'est pas irrémédiable.
Dans le cas de mon père, il ne s'agissait pas de problèmes à régler. Les nôtres étaient insignifiants, du moins, ils ne m'obsédaient pas. Il s'agissait de vivre enfin l'effusion de deux êtres qui, après tant d'années, s'étaient déclaré leur amour. Avis à tous ceux qui croient que les paroles sont inutiles quand on se sait aimé. Oui nous nous savions aimés l'un de l'autre. Il n'empêche, quelle ivresse de le dire et de l'entendre.
…Fusionner les êtres au point de ne plus savoir ni qui parle ni qui entend. Toucher une main sans pouvoir trancher si c'est à soi ou à l'autre. Je souhaite à tout le monde de découvrir cette indétermination. »

- P 83 « Au détour d'une version j'appris qu'Hermès, le dieu messager aux pieds ailés, pouvait être qualifié de psychopompe. le psychopompe était celui qui accompagnait les morts dans leur voyage. Ce nom formidable jouait également chrétienne, il y avait un oiseau psychopompe qui permettait d'illustrer le Saint-Esprit - la fameuse colombe qui rendait la Vierge enceinte de Jésus. »

Pas de critique car le reste du livre n'est qu'un ensemble de souvenirs de sa passion des oiseaux. Celle-ci est essentiellement liée aux circonstances de vie, à l'éducation dans la famille Nothomb, aux déménagements dans de multiples et différents pays et surtout à son aptitude à rêver, imaginer la vie et les choses.
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« Qu'est-ce que voler sinon s'adonner à l'ivresse du vide ? »

Souvent, au printemps, je sors de ma vieille bibliothèque aux rayons empoussiérés et encombrés de vieux livres dépareillés pour humer l'air du temps et m'imprégner des tendances du moment. C'est ainsi que je suis tombée sur le dernier ( ?) d'Amélie Nothomb. Je mets un point d'interrogation car l'auteure est plus prolifique que les lapins et je sais qu'elle n'hésiterait pas à deux fois pour publier un livre dans mon dos.

Or doncques Amélie Nothomb, celle-là même qui a comblé mes heures d'ennui d'adolescente solitaire et suscité mes premiers émois de lectrice. Amélie Nothomb, donc, que je retrouve comme on retrouve une vieille copine. Enfin, vieille si j'ose dire. Et copine, aussi, parce que nous avons eu des hauts et des bas, plus de bas que de hauts d'ailleurs, pour être honnête.

Ainsi donc me voilà en prise avec son dernier album, « Amélie et les oiseaux ». Une bien belle chose que les oiseaux, une chose presqu'aussi belle que les papillons et les fleurs, je trouve. Et puis aussi des petites bêtes tellement chargées de symbolisme qu'on en trouve la trace dans les plus beaux poèmes, je pense à Charles Albatros par exemple, mais aussi dans les contes. Et donc pas étonnant de trouver un conte en ouverture de ce roman : le conte de la femme oiseau, qui au Japon se déclinera en conte de la femme-grue, là où d'autres (en Irlande par exemple) parleront de la femme-oie ou encore de la femme-cygne. Pour l'anecdote j'informe mon aimable lecteur intéressé qu'il trouvera une version islandaise où il est question de la femme-phoque … Perso je n'avais jamais vu de phoque voler.

Mais ce qui est intéressant avec ce dernier album, c'est qu'il m'a semblé qu'Amélie se livre enfin, avec beaucoup de pudeur, et j'y ai perçu pour la première fois, sa fragilité, ses failles et ses doutes. Et cela m'a beaucoup touchée. Certes elle parle beaucoup d'elle, souvent sans aucune modestie, et ça va en agacer certaines et certains, mais néanmoins on devine l'oiseau blessé derrière ses fanfaronnades et ses méchancetés passées.

Je reviens ainsi donc au conte de l'ouverture du roman et me demande pourquoi Amélie a choisi celui-là dans la nuée de contes aviaires disponibles. Elle aurait tout aussi bien pu choisir le conte soufi du perroquet, qui je pense aurait tout aussi bien pu convenir. Alors quel message nous adresse-t-elle à travers le conte de la femme-grue ?
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Comme tous les ans en aout, je m'empresse d'acheter le dernier livre d'Amélie Nothomb. Mais depuis plusieurs années, je suis déçue par ses romans. J'ai donc attendu décembre pour ouvrir Psychopompe et oser débuter ma lecture. Et verdict, ce n'est pas le meilleur mais certainement pas le pire.

J'ai vraiment aimé la premier partir avec en ouverture ce conte japonais très beau. L'enfance d'Amélie m'a fait rêver (soyons honnête, elle vient d'une famille riche et privilégiée) avec toutes ses descriptions des pays ou elle a vécu. C'est un livre très plaisant, jusqu'au viol dont elle est victime.

Ensuite le livre change : trop de métaphores, trop d'ésotérisme, de Dieu et d'oiseaux pour moi. JE n'ai pas compris qu'elle était le message qu'elle souhaitait faire passer à ses lecteurs, tantôt on se sent désolée pour elle, tantôt le livre est clairement narcissique.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Amélie Nothomb commence en évoquant son enfance.
On imagine une petite fille originale, déterminée, curieuse, passionnée par les oiseaux
Au gré des nominations de son père, elle habitera plusieurs pays, toujours à l'affut des oiseaux ;
A douze ans , dans le golf du Bengale, alors qu'elle se baigne, quatre hommes l'agressent.
Traumatisme qu'elle ne surmontera pas, anorexie à l'adolescence.
Devenue adulte, l'écriture deviendra sa source de vie, sa manière de s'approcher des oiseaux.
Cette fois, ce n'est pas un roman, Amélie Nothomb se livre telle quelle.
On ne peut qu'éprouver de la sympathie pour elle.
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Avec ce récit autobiographique, l'autrice belge nous relate sa vie et évoque avec passion son engouement pour les oiseaux. Fille d'ambassadeur, elle a vécu dans de nombreux pays dans lesquels elle a pu observer les plus étonnants spécimens de la gente aviaire, à son grand émerveillement.

Le texte m'a beaucoup plu au début. J'ai trouvé cette première partie honnête et intime. de la douceur, de la naïveté, et le souhait irréaliste et tout enfantin de prendre son envol.

Plus tard, à l'adolescence, alors qu'elle nage, retrouvant ainsi dans son corps l'apesanteur propre aux oiseaux, elle est victime d'un drame en pleine mer. Cette scène d'agression est saisissante, me laissant sans voix.

Amélie grandit, elle évoque la mort de son père, pour qui elle a joué le rôle de psychopompe. Ce mot étrange évoque les personnages mythiques, comme Orphée ou l'Ankou, ayant pour mission d'accompagner les âmes vers l'au-delà. Après le décès de son père, ce dernier lui a parlé et elle l'a accompagné vers sa dernière destination.

A partir de là, le texte prend une autre direction. Il devient moins narratif, Amélie se détache de son parcours de vie et navigue dans des sphères plus conceptuelles. Et c'est là que j'ai moins accroché. J'ai été troublée par l'absence de nuances. Elle énonce des faits relevant de l'intuition ou de la subjectivité comme étant des vérités générales. du coup, si la sincérité du début m'a touchée, j'ai été barbée, peut-être comme son amie Tatiana, par le manque d'humilité de la seconde partie.

J'aurais dû le lire dans sa version papier, ce qui m'aurait permis quelques retours en arrière. La voix de Françoise Gillard est trop théâtrale à mon goût, même si l'intonation un peu peste fonctionne avec le personnage de la petite fille.

Bref ! Je suis passée à côté de ce roman-témoignage. Je préfère Amélie Nothomb dans le registre purement romanesque. de belles fulgurances poétiques cependant, et une grande originalité.
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Je ne sais que penser de ce dernier cru produit par la dame au grand chapeau. Si le début m'a emballée, avec ses contes, ses anecdotes ornithologiques ponctuant des anecdotes autobiographiques, la suite du récit l'a laissée pantoise…

« Il s'empara du morceau d'étoffe inachevée et constata avec satisfaction qu'elle était invendable. Pourquoi lui avait- il fallu en arriver à de telles extrémités pour se rendre compte que certaines choses étaient sans prix ? » Un conte japonais, raconté par la nourrice japonaise des enfants Nothomb, ouvre le récit. Un moment enchanteur !

« Une héroïne de George Sand racontait que les oiseaux l'adoraient. Les alouettes entraient dans sa chambre pour se poser sur son épaule. Elle ne pouvait pas tendre la main sans que ses doigts servent de perchoir aux mésanges. » L'auteure va lister quelques références d'auteurs ayant évoqué la place occupée par les oiseaux dans leur processus de création. Un passage au goût de dissertation littéraire, un peu trop lénifiant à mon goût…

« Nager, c'était voler sous l'eau. » Puis l'oiseau Amélie qui rêve de s'envoler va rester cloué au sol, détruite par un drame qui s'est déroulé dans l'eau. L'écriture, là encore, est déterminée comme un moyen de s'élever, de côtoyer les cieux, aux côtés d'êtres chers décédés.

Au final, un roman inégal. le début promet une aventure fictive enthousiasmante, puis le centre du roman s'alourdit par ses côtés scolaires, pour se terminer sur des aveux autobiographiques touchants. A chacun de se faire son avis.
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