AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,25

sur 1119 notes
« Psychopompe » est un livre autobiographique dans lequel Amélie Nothomb nous dévoile sa passion pour les oiseaux. Au gré des postes diplomatiques occupés par son père, elle a appris à faire son nid là où les migrations parentales la déposaient, développant progressivement une passion de plus en plus grande envers ces volatiles qu'elle s'amusait à observer du Japon au Bangladesh, en passant par la Chine ou les Etats-Unis.

C'est d'ailleurs à coups de métaphores que l'autrice nous délivre ce récit très personnel, permettant de se livrer tout en gardant une certaine distance. Évoquant « des mains de la mer », elle survole ainsi un traumatisme pourtant profond qui l'a à jamais marquée sur une plage du Bangladesh. Elle nous parle également de cette période anorexique qui a suivi, transformant son corps en celui d'un moineau, tellement léger qu'il aurait presque pu se soustraire à l'attraction terrestre. Mais elle nous parle surtout de cette véritable délivrance, de cette plume qu'elle manie dorénavant avec grande dextérité, de cette écriture qui lui a tout d'abord permis de ne pas sombrer avant de lui permettre de prendre son véritable envol, celui d'une écrivaine capable de parler aux morts, voire même de redonner vie à son père dans « Premier Sang ».

Un roman certes intime, qui permet de mieux la comprendre, mais probablement trop métaphorique pour véritablement pouvoir l'approcher, comme un oiseau qui survole des choses pourtant essentielles, mais que l'on ne peut mettre en cage… seulement le capturer d'un regard que j'ai trouvé un peu trop lointain.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          13614
Comme beaucoup de lecteurs et lectrices, la rentrée littéraire signifie l'arrivée du dernier roman d'Amelie Nothomb.

Je viens de le terminer. J'ai vécu un grand moment de solitude, je ne savais pas si j'avais aimé ou pas. J'ai mis un certain temps à me décider.

Je constate qu'il y a plus de points points négatifs que positifs.

En effet , nous sommes dans récit autobiographique , elle nous raconte , avec sa plume subtile, l'art d'utiliser , un vocabulaire riche, le triste sort qu'elle a vu il y a 40 ans. Une histoire de fiction et de réalité qui ne font qu'un, Cette métaphore entre elle et les oiseaux, un amour fort entre eux.

L'histoire avec un conte chinois , trés intéressant. A ce moment tout part en cacahuète, je me suis demandée pourquoi je continuais la lecture, proche de l'arrêter, mais ma conscience m'a dit de persévérer.

La deuxième partie est beaucoup plus touchante, elle raconte avec sobriété, le triste évènement qu'elle a vécu, sa descente dans l'anorexie. Pourquoi elle a cessé de s'alimenter, une sorte d' exutoire pour reprendre le cours de sa vie.

Nous retrouvons cette forte liaison qu'elle entretient avec sa soeur.

La troisièmes partie , dévoile sa relation avec son père, les multiples déplacements vécus en tant que fille de diplomate .

Le décès de ce dernier devient un psychopompe, la fonction est d'accompagner l'âme des morts vers leur dernière demeure.

En fait , après moultes réflexions ce roman est une triste déception, compliquer à lire , une lecture pêchue, qui ce lit comme un roman philosophique.

Attention cela reste mon ressenti.

Je vous laisse le plaisir de le découvrir.
Commenter  J’apprécie          10715
Amélie Nothomb médite la parabole évangélique « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n'amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? » - Matthieu (6:25-33)

Depuis sa plus tendre enfance, la romancière rêve et essaye de voler, d'imiter les oiseaux. Elle les a contemplés en Chine, à l'époque où les corbeaux déjouaient les gardes rouges, à New York, au Bangladesh, en Belgique.

Ses contemplations aviaires, et le décès de son père, précèdent une réflexion philosophique sur la mort et le devenir post mortem de l'âme qui rejoint la parole évangélique « Qui d'entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? ».

Amélie, pétrie de spiritualité franciscaine, disserte sur l'art du romancier, la légèreté de l'écrivain, l'analogie entre le vol d'un oiseau et l'écriture.

On le constate, n'est pas psychopompe qui veut !

Mais chacun apprécie ce spirituel opus, aussi léger qu'une colombe, qui suscite la réflexion et atteste du lien très fort qui unit Amélie à son défunt père, à la nature et au ciel.
Commenter  J’apprécie          1013
Après Soif et Premier sang, consacrés l'un au Fils (le Christ), l'autre au Père (le sien), Amélie Nothomb clôt sa trilogie christique avec le Saint-Esprit, figuré par un oiseau psychopompe (elle-même), passeur d'âmes entre la vie et la mort.


Tout commence, sur un ton léger, par l'enfance cosmopolite de cette fille de diplomates qui, du Japon à la Thaïlande en passant par la Chine, le Bengladesh ou la Birmanie, se prendrait presque pour l'un de ces oiseaux qu'elle se plaît depuis toujours à observer. Ainsi le fabuleux engoulevent oreillard, aux oreilles pointues le faisant sembler, à ses yeux d'enfant, un dragon courroucé de devoir de temps à autre se poser. Mais l'oeuf qu'est encore la narratrice est brisé par un viol, à ses douze ans, lors d'un bain de mer au Bengladesh. La fulgurance de la scène, tout entière contenue dans « Les mains de la mer s'emparèrent de moi », s'éteint dans un quasi non-dit, une ellipse refermée par sa mère en moins de mots encore : « pauvre petite ».


« Quelque chose s'éteignit en moi. On ne me vit plus dans aucune eau. » « La violence des mains de la mer avait arraché la coquille, je n'étais plus l'oeuf que j'avais été. Oisillon dépourvu de plumes, il me faudrait accéder au statut d'oiseau. Cela serait monstrueusement difficile. » A cet exact mitan du livre, le ton s'est fait plus grave mais, concis jusqu'à l‘épure, conserve la grâce d'un vol en apesanteur. Pour sortir, tel Orphée psychopompe, des Enfers de l'anorexie, la jeune Amélie Nothomb doit trouver la force de déployer ses ailes d'adulte, et cet envol, c'est l'écriture qui le lui permet. Dès lors, le récit autobiographique se fait exégèse, dégageant rétrospectivement la cohérence de l'oeuvre de l'auteur et s'attachant à une réflexion, elle aussi à l'aune de la métaphore aviaire, sur l'acte d'écrire.


Question pour elle de « vie ou de mort », l'écriture est un vol libre qui « comporte l'énorme péril de la chute », mais « privilège absolu », « grâce » la plus élevée, elle doit, par son style, éviter « tout excédent de bagages », ne « s'embarrasser [que] d'un minimum de matière », pour « empêcher [ses] phrase[s] de sombrer ». Elle que l'écriture a fait revenir des morts - « la morte, c'était la moi d'avant » -, raconte comment son livre Premier sang lui a aussi permis de nouer un dialogue post-mortem avec son père.


Avec ce livre autobiographique qui, à la fois grave et léger, tout en élégance et en épure, s'enveloppe de la métaphore pour un récit à la fois intimiste et éclairant sur les vertus essentielles, salvatrices et psychopompes de l'écriture, c'est une clé ouvrant les espaces les plus secrets de son oeuvre que nous offre l'inimitable Amélie Nothomb.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          10014
Psychopompe, opus 2023 de l'oeuvre d'Amélie Nothomb, n'est pas un roman. On y retrouve la petite mélodie familière, au coeur de laquelle on ne peut manquer d'entendre la voix de l'autrice. On suit à nouveau les étapes d'une vie d'errance officielle, une vie d'expatriée au gré des nominations de son père. Pas de doute, on est bien chez la famille Nothomb.

Des oiseaux au désir, du désir à l'angoisse de la mort, le chemin est tracé.

Alors, Psychopompe ? L'amour des mots rares est tout entier exprimé dans ce choix. Et celui-là tombe à pic pour parler des obsessions récurrentes de l'autrice, affectée par des deuils récents. le « conducteur des âmes vers la mort » est ici conducteur des pensées morbides qui hantent Amélie.

J'ai une préférence pour les premiers romans de l'autrice, qui utilisait la fiction pour transmettre ce qui constituait l'essentiel de sa personnalité. Un récit comme Psychopompe est plutôt un recueil de confidences, une confession, que l'on découvre sans surprise, puisque la récurrence annuelle de ses publications a déjà levé beaucoup de voiles sur son intimité.
On y lit aussi le rapport passionnel à l'écriture, véritable thérapeutique et indispensable pour survivre

« Quand Rilke dit que l'écriture doit être une question de vie ou de mort , je n'y vois aucune métaphore"

Mais la lecture n'est pas désagréable, l'érudition transparaît ans la recherche des mots et des mythes, l'universel pour éclairer le trivial.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          882
C'est une amie qui m'a prêté cet ouvrage afin que je puisse le lire durant mes vacances et avant d'en faire don à la médiathèque pour laquelle je travaille. Heureusement que je connais mon débit de lecture, surtout avec les livres d'Amélie Nothomb qui, pour moi, se lisent généralement en quelques heures (parfois même pas) et que j'ai été prévoyante en empruntant d'autres livres pour combler les quelques jours de repos qu'il me reste. C'est d'ailleurs la raison aussi pour laquelle j'ai fait traîner cette lecture afin de ne pas l'avoir lu trop vite, je tenais à la savourer et, encore une fois, je n'ai pas été déçue (cependant, je regrette de ne pas avoir relu juste avant son ouvrage "Premier sangs" puisqu'elle y fait souvent allusion, concernant sa relation avec son père.

Ici, l'auteure protagoniste nous raconte sa passion pour les oiseaux et tout ce qu'elle mit en place, depuis l'âge de l'enfance en passant par celle de l'adolescence pour tenter de devenir elle-même oiseau. Certes, vous l'aurez compris, c'est une métaphore car elle est bien consciente que même si elle ne pourra jamais voler, elle pourra néanmoins parvenir à cette fin qu'elle s'est fixée par d'autres moyens - à elle de trouver les moyens par lesquels y parvenir. Puis, autre chose qui passionne notre héroïne, le passage de l'état de vivant à celui de mort. Elle nous plonge alors dans la mythologie en se faisant elle-même psychopompe, d'où le titre de ce récit, en accompagnant le vivant dans son dernier voyage. Pour cette dernière mission qu'elle s'est fixée, cela a été une réussite mais pour celle d'oiseau, le lecteur, en lisant les dernières ligne de ce roman, peut espérer que l'histoire est encore en cours et qu'une suite viendra bientôt !

Un roman rempli de symboles dans lequel l'auteure nous donne une note d'espoir quant à la mort que nous redoutons tous tant puisqu'elle nous est inconnue ! Pour elle, ce n'est pas une fin mais une transformation et pour ma part, j'ose y croire ! Un roman autobiographique qui se lit très bien et très vite mais un conseil, ne lisez cet ouvrage que si vous avez lu son dernier livre (avant celui-ci j'entends) au préalable ! A découvrir ! Amélie Notomb égale à elle-même ici et le lecteur (moi j'entends) s'en délecte !
Commenter  J’apprécie          640
Un livre étrange, pas un roman, plutôt une conversation (même si à sens unique) faite des confidences de la plus célèbre des Amélie.
Madame Nothomb reprend le récit de sa vie que nous connaissons tous plus ou moins à la lecture de ses romans, mais cette fois, elle redéroule le fil de son histoire au travers du prisme aviaire.
Car Amélie ne nous l'avait jamais dit, mais elle est folle des oiseaux qui sont pour elle un guide, une vision de la vie, qui l'attirent tantôt vers l'aube dorée, tantôt vers la mort.
Au milieu du livre surgit une scène monstrueuse, rapidement survolée et noyée sous d'autres lignes, celle d'une agression sexuelle collective qu'elle subit de la part de quatre hommes à l'âge de douze ans lors d'un bain de mer. Cette violence va faire éclater la vie d'Amélie ; à la douleur physique et psychologique s'ajoute la douleur de l'anorexie pour reprendre le contrôle de ce corps perdu. C'est abordé avec tristesse et pudeur, sans s'attarder, le traumatisme étant encore trop présent pour complétement libérer la parole. Cette évocation passée, Améline reprend le cours de sa narration.
Bien sûr, il est impossible de résumer une conversation, j'en aurai probablement oublié la plus grande partie dans quelques semaines, mais celle-ci s'est avérée agréable, comme si une vieille amie perdue de vue me racontait ses souvenirs.
Comme à chaque fois, le livre est court, ne manque pas de piquant ni d'un humour acide bien caractéristique.
Une lecture pas inoubliable cette fois, j'espère que l'année prochaine un roman un peu plus consistant sera au rendez-vous…
Commenter  J’apprécie          615
Lu juste après « Premier sang » (et donc après avoir abandonné l'auteur pendant vingt ans...)
Dans « Psychopompe » (qui conduit les âmes des morts...), Amélie Nothomb nous entraîne de nouveau dans son enfance chahutée à cause des déplacements professionnels de son père, diplomate, entre le Japon, la Chine, le Bangladesh et les Etats-Unis.
Son fil rouge, ce sera les oiseaux, qu'elle apprend à connaître et pour lesquels elle se prend de passion, associant le plaisir d'écrire au plaisir de voler.

Moins construit que « Premier sang », ce récit qui part un peu dans tous les sens, vaut surtout par l'introspection de l'auteur et par le récit, en quelques lignes glaçantes, de ce qui va profondément la traumatiser et la rendre anorexique pendant plusieurs années.
Commenter  J’apprécie          592
Dès la première page le blanc envahi l'espace: un vol de grues blanches… sa peau étincelait de blancheur … l'habit arborait le blanc rare… Pureté et virginité de cette jeune fille, grande beauté, mais aussi mystère, longs cheveux, bouche noble et rouge… En quelques lignes est brossé un portrait digne du Quattrocento, par un marchand dans sa boutique d'étoffes…
Ce sont les 13 premières lignes! du grand art! Bon d'accord la narratrice nous apprends un conte…Amélie Nothomb, j'ai lu tous ses livres, avec bonheur! Ils sont courts, l'écriture est riche et attractive, le style dense prenant et très personnel, les « histoires » étranges et originales avec une chute toujours inattendue… de petits bijoux chaque année - depuis 1992 avec « Hygiène de l'assassin » le premier - ciselés passionnément et chaque année un peu avant la fin de l'été apparaissant chez nos libraires avec une régularité suisse heu non… belge!
Psychopompe, 32 ème roman… 3ème biographie à 57 ans…Analyse complaisante de l'écriture et de l'écrivaine honorée se regardant écrire, bon je suis fan ok mais je me suis bien ennuyé surtout durant la 2ème partie après la scène du viol (mais pourquoi en parler en 2 lignes genre ce n'est pas si grave,ah bon? Pas compris… )
Psychopompe, concept gigantesque certes mais je suis passé à côté, je n'ai pas franchi Le Styx, je n'ai pas suivi les pas d'Orphée. En revanche je n'ai pas loupé les bras de Morphée!
J'ai quand même vraiment adoré la première page…
Commenter  J’apprécie          5926
* AMELIE #2023 vol et viol *

Amélie, c'est comme le beaujolais nouveau. Ca revient tous les ans à la même période. C'est un peu une fête, on critique entre copines. Parfois ça a le goût de banane, parfois c'est bon. C'est rarement exceptionnel.
L'Amélie cru 2023 est correct, voire bon. Ca se laisse bien déguster.

Il ne s'agit pas ici d'un roman à proprement parler, mais plutôt d'une autobiographie. Amélie nous parle et nous raconte sa passion des oiseaux depuis sa petite enfance. Passion qui se développe et se métamorphose au gré des affectations de son père. Les oiseaux deviennent le miroir de sa vie. Elle nous raconte quelques épisodes douloureux de sa vie aussi : viol, anorexie, mort de son père. Elle revient aussi sur l'écriture de ses anciens romans dont "Soif" et "Premier sang".

Magicienne des mots, plume incomparable, Amélie Nothomb nous accompagne sur son cheminement telle la psychopompe qu'elle est. Sa vie d'écrivaine, sa vie d'oiseau. C'est beau, souvent poétique.
On ne ressent pas ce livre comme étant de papier, mais bien comme une conversation à sens unique avec l'autrice qui l'est tout autant.

Amélie reste Amélie... et moi je serai au rendez-vous l'an prochain !


Commenter  J’apprécie          555





Lecteurs (1935) Voir plus



Quiz Voir plus

Psychopompe (Amélie Nothomb)

Où a vécu Amélie Nothomb avant d’arriver à New-York ?

Au Japon puis en Chine
En Chine puis au Japon

18 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Psychopompe de Créer un quiz sur ce livre

{* *} .._..