AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226485618
162 pages
Albin Michel (23/08/2023)
3.26/5   1105 notes
Résumé :
"Ecrire, c'est voler."
Que lire après PsychopompeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (237) Voir plus Ajouter une critique
3,26

sur 1105 notes
« Psychopompe » est un livre autobiographique dans lequel Amélie Nothomb nous dévoile sa passion pour les oiseaux. Au gré des postes diplomatiques occupés par son père, elle a appris à faire son nid là où les migrations parentales la déposaient, développant progressivement une passion de plus en plus grande envers ces volatiles qu'elle s'amusait à observer du Japon au Bangladesh, en passant par la Chine ou les Etats-Unis.

C'est d'ailleurs à coups de métaphores que l'autrice nous délivre ce récit très personnel, permettant de se livrer tout en gardant une certaine distance. Évoquant « des mains de la mer », elle survole ainsi un traumatisme pourtant profond qui l'a à jamais marquée sur une plage du Bangladesh. Elle nous parle également de cette période anorexique qui a suivi, transformant son corps en celui d'un moineau, tellement léger qu'il aurait presque pu se soustraire à l'attraction terrestre. Mais elle nous parle surtout de cette véritable délivrance, de cette plume qu'elle manie dorénavant avec grande dextérité, de cette écriture qui lui a tout d'abord permis de ne pas sombrer avant de lui permettre de prendre son véritable envol, celui d'une écrivaine capable de parler aux morts, voire même de redonner vie à son père dans « Premier Sang ».

Un roman certes intime, qui permet de mieux la comprendre, mais probablement trop métaphorique pour véritablement pouvoir l'approcher, comme un oiseau qui survole des choses pourtant essentielles, mais que l'on ne peut mettre en cage… seulement le capturer d'un regard que j'ai trouvé un peu trop lointain.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          13614
Comme beaucoup de lecteurs et lectrices, la rentrée littéraire signifie l'arrivée du dernier roman d'Amelie Nothomb.

Je viens de le terminer. J'ai vécu un grand moment de solitude, je ne savais pas si j'avais aimé ou pas. J'ai mis un certain temps à me décider.

Je constate qu'il y a plus de points points négatifs que positifs.

En effet , nous sommes dans récit autobiographique , elle nous raconte , avec sa plume subtile, l'art d'utiliser , un vocabulaire riche, le triste sort qu'elle a vu il y a 40 ans. Une histoire de fiction et de réalité qui ne font qu'un, Cette métaphore entre elle et les oiseaux, un amour fort entre eux.

L'histoire avec un conte chinois , trés intéressant. A ce moment tout part en cacahuète, je me suis demandée pourquoi je continuais la lecture, proche de l'arrêter, mais ma conscience m'a dit de persévérer.

La deuxième partie est beaucoup plus touchante, elle raconte avec sobriété, le triste évènement qu'elle a vécu, sa descente dans l'anorexie. Pourquoi elle a cessé de s'alimenter, une sorte d' exutoire pour reprendre le cours de sa vie.

Nous retrouvons cette forte liaison qu'elle entretient avec sa soeur.

La troisièmes partie , dévoile sa relation avec son père, les multiples déplacements vécus en tant que fille de diplomate .

Le décès de ce dernier devient un psychopompe, la fonction est d'accompagner l'âme des morts vers leur dernière demeure.

En fait , après moultes réflexions ce roman est une triste déception, compliquer à lire , une lecture pêchue, qui ce lit comme un roman philosophique.

Attention cela reste mon ressenti.

Je vous laisse le plaisir de le découvrir.
Commenter  J’apprécie          10615
Amélie Nothomb médite la parabole évangélique « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n'amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? » - Matthieu (6:25-33)

Depuis sa plus tendre enfance, la romancière rêve et essaye de voler, d'imiter les oiseaux. Elle les a contemplés en Chine, à l'époque où les corbeaux déjouaient les gardes rouges, à New York, au Bangladesh, en Belgique.

Ses contemplations aviaires, et le décès de son père, précèdent une réflexion philosophique sur la mort et le devenir post mortem de l'âme qui rejoint la parole évangélique « Qui d'entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? ».

Amélie, pétrie de spiritualité franciscaine, disserte sur l'art du romancier, la légèreté de l'écrivain, l'analogie entre le vol d'un oiseau et l'écriture.

On le constate, n'est pas psychopompe qui veut !

Mais chacun apprécie ce spirituel opus, aussi léger qu'une colombe, qui suscite la réflexion et atteste du lien très fort qui unit Amélie à son défunt père, à la nature et au ciel.
Commenter  J’apprécie          1013
Après Soif et Premier sang, consacrés l'un au Fils (le Christ), l'autre au Père (le sien), Amélie Nothomb clôt sa trilogie christique avec le Saint-Esprit, figuré par un oiseau psychopompe (elle-même), passeur d'âmes entre la vie et la mort.


Tout commence, sur un ton léger, par l'enfance cosmopolite de cette fille de diplomates qui, du Japon à la Thaïlande en passant par la Chine, le Bengladesh ou la Birmanie, se prendrait presque pour l'un de ces oiseaux qu'elle se plaît depuis toujours à observer. Ainsi le fabuleux engoulevent oreillard, aux oreilles pointues le faisant sembler, à ses yeux d'enfant, un dragon courroucé de devoir de temps à autre se poser. Mais l'oeuf qu'est encore la narratrice est brisé par un viol, à ses douze ans, lors d'un bain de mer au Bengladesh. La fulgurance de la scène, tout entière contenue dans « Les mains de la mer s'emparèrent de moi », s'éteint dans un quasi non-dit, une ellipse refermée par sa mère en moins de mots encore : « pauvre petite ».


« Quelque chose s'éteignit en moi. On ne me vit plus dans aucune eau. » « La violence des mains de la mer avait arraché la coquille, je n'étais plus l'oeuf que j'avais été. Oisillon dépourvu de plumes, il me faudrait accéder au statut d'oiseau. Cela serait monstrueusement difficile. » A cet exact mitan du livre, le ton s'est fait plus grave mais, concis jusqu'à l‘épure, conserve la grâce d'un vol en apesanteur. Pour sortir, tel Orphée psychopompe, des Enfers de l'anorexie, la jeune Amélie Nothomb doit trouver la force de déployer ses ailes d'adulte, et cet envol, c'est l'écriture qui le lui permet. Dès lors, le récit autobiographique se fait exégèse, dégageant rétrospectivement la cohérence de l'oeuvre de l'auteur et s'attachant à une réflexion, elle aussi à l'aune de la métaphore aviaire, sur l'acte d'écrire.


Question pour elle de « vie ou de mort », l'écriture est un vol libre qui « comporte l'énorme péril de la chute », mais « privilège absolu », « grâce » la plus élevée, elle doit, par son style, éviter « tout excédent de bagages », ne « s'embarrasser [que] d'un minimum de matière », pour « empêcher [ses] phrase[s] de sombrer ». Elle que l'écriture a fait revenir des morts - « la morte, c'était la moi d'avant » -, raconte comment son livre Premier sang lui a aussi permis de nouer un dialogue post-mortem avec son père.


Avec ce livre autobiographique qui, à la fois grave et léger, tout en élégance et en épure, s'enveloppe de la métaphore pour un récit à la fois intimiste et éclairant sur les vertus essentielles, salvatrices et psychopompes de l'écriture, c'est une clé ouvrant les espaces les plus secrets de son oeuvre que nous offre l'inimitable Amélie Nothomb.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          9714
Psychopompe, opus 2023 de l'oeuvre d'Amélie Nothomb, n'est pas un roman. On y retrouve la petite mélodie familière, au coeur de laquelle on ne peut manquer d'entendre la voix de l'autrice. On suit à nouveau les étapes d'une vie d'errance officielle, une vie d'expatriée au gré des nominations de son père. Pas de doute, on est bien chez la famille Nothomb.

Des oiseaux au désir, du désir à l'angoisse de la mort, le chemin est tracé.

Alors, Psychopompe ? L'amour des mots rares est tout entier exprimé dans ce choix. Et celui-là tombe à pic pour parler des obsessions récurrentes de l'autrice, affectée par des deuils récents. le « conducteur des âmes vers la mort » est ici conducteur des pensées morbides qui hantent Amélie.

J'ai une préférence pour les premiers romans de l'autrice, qui utilisait la fiction pour transmettre ce qui constituait l'essentiel de sa personnalité. Un récit comme Psychopompe est plutôt un recueil de confidences, une confession, que l'on découvre sans surprise, puisque la récurrence annuelle de ses publications a déjà levé beaucoup de voiles sur son intimité.
On y lit aussi le rapport passionnel à l'écriture, véritable thérapeutique et indispensable pour survivre

« Quand Rilke dit que l'écriture doit être une question de vie ou de mort , je n'y vois aucune métaphore"

Mais la lecture n'est pas désagréable, l'érudition transparaît ans la recherche des mots et des mythes, l'universel pour éclairer le trivial.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          882


critiques presse (10)
Actualitte
21 novembre 2023
Discours de la méthode Amélie Nothomb, fragments de vie et de mort, distance parfaite avec son sujet, aucun dolorisme comme un lecteur du Hagakure, et, à la fin, même une réflexion sur l’Amour qui doit savoir précéder un départ.
Lire la critique sur le site : Actualitte
SudOuestPresse
20 novembre 2023
Avec « Psychopompe », Amélie Nothomb déploie un pêle-mêle brillant, plus grave qu’il n’y paraît, sur la mort et ce qui reste de soi et de ceux qu’on a aimés.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaPresse
02 octobre 2023
"Psychopompe" (terme désignant l’entité escortant les défunts d’un monde à l’autre, s’incarnant dans certaines mythologies sous la forme d’une colombe, d’un moineau ou d’un corbeau) décortique avant tout le rapport de Nothomb à l’écriture, outil idéal pour prendre de la hauteur .
Lire la critique sur le site : LaPresse
Liberation
25 septembre 2023
Parce qu’elle permet de faire un pas de côté vital face aux catastrophes, parce qu’elle est élégante, qu’elle accueille l’humour les bras ouverts, la métaphore est la figure de style qui enveloppe "Psychopompe".
Lire la critique sur le site : Liberation
LaCroix
15 septembre 2023
Dans un roman intime et grave, Amélie Nothomb raconte sa passion pour les oiseaux et dialogue avec les morts.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LaLibreBelgique
08 septembre 2023
Le livre de l'autrice belge "Psychopompe" est différent de tous ses précédents et à la fois les éclaire tous.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
01 septembre 2023
S’inscrivant dans une riche tradition littéraire (et spirituelle), Amélie Nothomb célèbre ici les altitudes qui permettent non seulement de mieux percevoir le monde, mais de lire autrement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Culturebox
30 août 2023
"Psychopompe" est un roman, mais il est construit comme le conte de la Grue Blanche, que Nishio-San, sa gouvernante japonaise devenue amie, lui racontait à l'âge de quatre ans.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeJournaldeQuebec
28 août 2023
Dans "Psychopompe", Amélie Nothomb décrit des passages à vide, un trauma survenu au Bangladesh, l’apparition de l’anorexie, les affres d’une longue maladie qui a failli lui ôter la vie et les clefs qui lui ont permis de remonter à la surface.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
24 août 2023
"Psychopompe", aux éditions Albin Michel, est le 32e titre de la célèbre Belge. La routine ? Non, un moment délicat au contraire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (207) Voir plus Ajouter une citation
Ecrire est le désir le plus haut, à l'égal de voler.
Commenter  J’apprécie          60
Pouvoir différencier le détail qui compte de celui qui leste, le mot puissant du mot encombrant: un art qui prend des années.
Commenter  J’apprécie          00
Chaque nuit, dans mon lit, je constatais que mon squelette gagnait en visibilité: je le sentais de mieux en mieux.
Commenter  J’apprécie          00
Pour s'envoler, l'oiseau sait ce qu'il ne faut pas emporter: tout ce qui pèse.
Commenter  J’apprécie          00
Désormais, écrire, ce serait voler. Je ne suggère pas que me lire soit un exercice d’altitude, je sais que quand j’atteins mon écriture, je vole. Mon rêve prit sens. Oui, j’avais découvert la gymnastique qui permettait de s’envoler : il s’agit de se positionner d’une manière particulière à l’intérieur de soi, de saisir le bon angle et la juste distance et de se précipiter.
Se précipiter au sens propre : se lancer, tête la première, dans le précipice. Voir le sol se rapprocher et battre des ailes, non pas par fantaisie mais afin de ne pas s’écraser.
Cocteau, dans La Difficulté d’être, définit ce qu’il nomme la ligne de l’écrivain : l’art précis avec lequel, sur la corde raide de l’écriture, il se rattrape au moment de chuter. Le style, c’est exactement cela : l’ensemble des techniques que développe chaque auteur véritable pour empêcher sa phrase de sombrer.
C’est aussi pour cela que je ne crois pas aux ratures. Dans mon cas, tomber, c’est mourir. S’il m’arrive parfois de raturer, c’est sous l’effet d’un faux battement d’ailes, j’ai pu me rattraper à une branche au passage. Si je m’effondre, c’est que le manuscrit est raté. La résurrection s’effectuera dans un manuscrit ultérieur, pas dans le texte qui a donné lieu à ma chute.
Quand Rilke dit que l’écriture doit être une question de vie ou de mort, je n’y vois aucune métaphore.
Commenter  J’apprécie          140

Videos de Amélie Nothomb (186) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amélie Nothomb
Sur France Inter, Amélie Nothomb a choisi de dénoncer une injustice à ses yeux : les musées qui obligent trop souvent leurs visiteurs à réserver en ligne.
autres livres classés : anorexieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus



Lecteurs (1917) Voir plus



Quiz Voir plus

Psychopompe (Amélie Nothomb)

Où a vécu Amélie Nothomb avant d’arriver à New-York ?

Au Japon puis en Chine
En Chine puis au Japon

18 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Psychopompe de Créer un quiz sur ce livre

{* *} .._..