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3,45

sur 1343 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il me semble que cette fois-ci, Amélie Nothomb nous propose une oeuvre assez engagée et également très personnelle.

Au-delà de cet échange entre l'auteur et un soldat basé en Irak, il est question d'analyser le monde de la correspondance et je suis sûre que certaines situations décrites sont du vécu.

"Une forme de vie" ne m'a pas vraiment déçue mais je me suis moins régalée que d'habitude au niveau des échanges entre les personnages, qui manquaient de piquant. du reste, j'aime toujours autant son style d'écriture.
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« Ce matin-là, je reçus une lettre d'un genre nouveau ». Melvin Mapple est un soldat de deuxième classe dans l'armée américaine. Il est posté à Bagdad depuis le début de la guerre et en ce 18 décembre 2008, il envoie une lettre « d'un genre nouveau » à Amélie Nothomb. Au départ, la romancière s'avère dubitative : est-ce un canular ? Quel est le sens de la missive ? Puis elle se prend au jeu et une correspondance s'établit, une correspondance « d'un genre nouveau », centrée sur une souffrance nodale du soldat : son obésité.

Une nouvelle rentrée littéraire : un nouveau Nothomb. Quelle allait être mon impression cette année ? L'an passé, je n'avais guère aimé « le voyage d'hiver » : une histoire d'amour que j'avais trouvée très fade et très banale. « Une forme de vie » est un peu meilleur sans être, à mon sens, le meilleur des Nothomb.

Un soldat écrit à la romancière Amélie Nothomb : l'idée de départ peut sembler originale. Cependant, son traitement et un des messages sous-jacents de l'oeuvre me gênent. le soldat obèse tire grand profit de cette correspondance : à ses yeux Amélie Nothomb l'a parfaitement compris en lui proposant l'idée de faire de sa pathologie du body art. C'est ainsi qu'elle fait appel à un galeriste bruxellois. A travers la narration d'une correspondance réussie, l'auteure s'adresse un bouquet de louanges, réalise sa propre apologie : une forme de publicité pour son oeuvre, son écriture aux vertus thérapeutiques sur l'autre ?

D'ailleurs, et cela constitue plutôt un point positif à mon sens, elle s'interroge sur le genre épistolaire qui interpelle directement l'autre et vise à le révéler :
La nature du genre épistolaire m'apparut : c'était un écrit voué à l'autre. Les romans, les poèmes, etc. étaient des écrits dans lesquels l'autre pouvait entrer. La lettre, elle n'existait pas sans l'autre et avait pour sens et pour mission l'épiphanie du destinataire. (p.92)

L'écriture est un autre point positif de ce roman qui interroge le genre épistolaire : elle est travaillée et précise, en témoigne ce passage qui m'apparaît comme la reformulation romanesque et très bien écrite d'un concept mis à jour par l'anthropologue américain Hall :
Les gens sont des pays. Il est merveilleux qu'il en existe tant et qu'une perpétuelle dérive des continents fasse se rencontrer des îles si neuves. Mais si cette tectonique des plaques colle le territoire inconnu contre votre rivage, l'hostilité apparaît aussitôt. Il n'y a que deux solutions : la guerre ou la diplomatie. (p. 73)
Cela me renvoie au concept de « proxémie » : Hall a montré que la distance physique qui s'établit entre des interlocuteurs au cours d'une interaction dépendait de règles culturelles.

Enfin, on peut s'interroger sur le sens du titre : « Une forme de vie ». Il nous apparaît vers la fin, dans une confession de Melvin :
Savez-vous comment j'ai intitulé ce classeur ? « Une forme de vie ». ça m'est venu instinctivement. Quand je repense à cette dizaine de mois pendant lesquels j'ai correspondu avec vous, moi qui ne vivais plus depuis près de dix ans, cette expression s'est imposée : grâce à vous, j'ai eu accès à une forme de vie. (p. 156-157)
Une des questions de l'auteure précédemment était la suivante : le corps obèse du soldat doublé d'un esprit est-il encore vivant ? Melvin y répond ici : la correspondance avec Amélie Nothomb lui a permis de retrouver non une vie au sens propre, mais une forme de vie, un succédané d'existence grâce au regard de l'autre. On retrouve là à mon sens la dimension assez nombriliste de l'auteure, qui finit par agacer.

Une oeuvre entre autobiographie et autofiction où l'auteure aborde un thème qui lui est cher, celui du rapport à l'alimentation déjà traité par exemple dans « Biographie de la faim ». Une fin qui n'est pas sans rappeler son roman de l'an passé : « le voyage d'hiver ». Une intéressante réflexion sur le genre épistolaire doublée d'un agaçant discours laudatif.
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Une forme de vie (2010) est un court roman épistolaire qui m'a bien plu. Quelle imagination que celle de l'écrivaine ! Car le sujet tout en étant loufoque, paraît vraisemblable et le mélange entre autobiographie et fiction est démoniaque.

C'est le 19è roman publié par cette prolifique auteure belge.

L'idée en serait venue à Amélie lors d'un déplacement aux EEUU en février 2009, lorsqu'elle a lu un article de presse à USA Today, à Philadelphie où l'on parlait d'une épidémie d'obésité chez les soldats américains en Irak.

Amélie Nothomb est la protagoniste d'un échange épistolaire nourri avec Melvin Mapple, un soldat 2è classe basé en Irak. C'est lui qui l'a contacté ayant besoin d'une confidente/empathique car il a un problème d'obésité morbide et il le vit mal. Il est loin d'être le seul au sein de l'armée. Ce seront les 10 mois d'échanges avec Melvin qui vont donner naissance à "une forme de vie".

Ce sont des soldats qui se sont mis à dévorer pour se constituer une carapace de graisse qui les isole des autres et du monde atroce de la guerre. C'est rien de moins qu'un mode de protestation contre cette sale guerre d'Irak.

Le problème est que le 2è classe Mapple prend un kilo par semaine et qu'il avoisine les 180 kilos au moment des faits !

(J'étais terrorisée par cette prise de poids permanente, je sentais venir la crise cardiaque fulgurante du soldat ou alors son éclatement en me demandant comment Amélie allait se débrouiller avec toute cette barbaque répandue...)

Cela dit, l'écrivaine aborde le sujet avec pas mal d'humour et de pertinence, je dois avouer que je n'ai pas arrêté de sourire malgré mes frayeurs.

Cet échange épistolaire avec le soldat fictif Mapple alterne avec des pensées d'Amélie Nothomb sur l'écriture épistolaire à laquelle elle sacrifie une bonne partie de son temps (elle aurait env. 2000 correspondants). Elle explique aussi comment elle trie sa correspondance et donne le détail d'une partie des échanges avec ses lecteurs : ce n'est pas toujours très glorieux, cela peut s'avérer opportuniste de la part de certains.

Cet échange épistolaire a servi à l'écrivaine pour traiter ou re-traiter des thèmes que lui sont chers : l'alimentation, le corps et ses déviances, l'empathie.

Lecture surprenante, originale, avec une fin inattendue et un mélange entre fiction et autobiographie poussé avec une telle perfection, que le lecteur perd pied. La qualité de l'écriture de Nothomb est là avec son petit cortège de mots recherchés, sans oublier le mot fétiche "pneu" que j'ai retrouvé trônant au bon endroit.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Ce livre m'a été prêté par une amie ... je ne suis pas une lectrice régulière d'Amélie Nothomb mais je me suis lancée dans cette correspondance entre un soldat américain engagé dans la guerre en Irak et elle-même. Ce soldat développe une forme d'obésité comme protection contre tous les horreurs qu'il vit et .... je n'en dirai pas plus !!! ce livre par la morale qu'il apporte devrait être étudié dans les collèges et lycées en ce qui concerne l'apparence et les réseaux sociaux ...
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Prometteur et finalement décevant...
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Mince, je l'ai lu plus vite que mon ombre. Cela dit, cela ne constitue pas un critère d'appréciation. Il n'y a bien que Biographie de la faim sur lequel j'ai passé plus de deux jours. Bref. Qu'en ai-je pensé? A chaud, difficile de répondre. A froid aussi.
Les relations épistolaires, voilà ce dont il s'agit. Préalables ou préférables à une rencontre, calculées ou désintéressées, elles viennent éclairer une correspondance en particulier : l'appel (au secours?) d'un GI envoyé en Irak, dont le cri de révolte s'est traduit par un féroce coup de fourchette. Pris au piège de l'addiction alimentaire, son interlocutrice l'aidera d'une façon bien singulière. Vous découvrirez la suite. de mon côté, je me demande lequel des deux protagonistes le titre évoque.
Je me suis un peu retrouvée dans les ingestions gargantuesques de ce GI et dans les considérations que l'on peut en faire, du coup je suis très vite rentrée dans le sujet. La lecture et les mots choisis sont, du fait probablement du prêt de sa plume à un protagoniste, extrêmement simples. Mais Amélie Nothomb nous gratifie toujours de ses petites réflexions toujours surprenantes et bien pensées qui me régalent immanquablement.
Lien : http://readviewed.skyrock.co..
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J'adore Amélie Nothomb,seulement son dernier roman qui se veut épistolaire ne m'a pas emballé.Je n'ai pas réussi à m'insérer dans l'intimité de l'échange entre l'auteur et "l'admirateur".On se fait quand même bien avoir vers la fin,lors de la chute.C'est,pour moi,le seul point fort.Ca reste,malgré cela,un agréable roman sans pour autant se jeter sur chaque page.
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Une correspondance atypique mais où chacun se laisse entraîner par la qualité épistolaire des échanges même si elle n'est pas très fournie. le dénouement est surprenant mais j'ai beaucoup aimé cette histoire.
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Impressions mitigées: le début fut difficile, la suite agréable et la fin abrupte. Reste néanmoins le style fluide et précis que l'on savoure même si les excusions auto-biographiques sont parfois dérangeantes et le sujet burlesque.
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L'écrivain et auteur célèbre Amélie Nothomb reçoit un jour une lettre déconcertante : un GI, originaire de la banlieue de Baltimore, basé en Irak depuis le début de la guerre a lu tous ses livres et souhaite correspondre avec elle. Il mène une rébellion particulière contre cette guerre injuste et pense qu'elle est la seule à pouvoir le comprendre...
Une bouteille à la mer dont on ne peut que présager l'authenticité et à laquelle l'auteur va répondre, entamant ainsi une correspondance de plusieurs mois...

Une nouvelle rentrée littéraire, un nouveau Nothomb.
Et j'ai encore craqué...


Depuis deux ans déjà, je me jure de ne pas acheter le prochain, mais le souvenir de ses premiers romans et la curiosité ont habituellement raison de moi. Cette année je dois ma faiblesse à l'auteur elle-même, que j'ai aperçu sur France 5 lors de son passage à La Grande Librairie ; ses réflexions sur la correspondance, le genre épistolaire en général ont fini de m'achever, j'étais en librairie le lendemain, son dernier roman dans les mains.

C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai ouvert Une forme de vie, celle de la déception des années précédentes et celle, nouvelle, d'en savoir déjà trop sur ce roman (parce qu'à défaut d'avoir craqué dès sa sortie, j'ai tout de même déjà lu pas mal de critiques à son sujet).
Et pourtant, dès les premières pages, la magie Nothomb fonctionne. Cette femme possède un rare génie des mots il faut l'avouer. Quand elle parle en son nom (romancé, romancé nous sommes d'accord), quand elle parle d'elle et de l'écriture elle m'enchante tout simplement.

Mon avis dans la suite...
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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