Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse et l'archiduc

Ayant perdu très tôt sa maman, Charlotte est élevée par son père, le roi Léopold Ier de Belgique, et ses deux frères. Devenue une très belle jeune femme délicate, les courtisans ne manquent pas, notamment le futur roi Pierre V de Portugal et l'archiduc Maximilien d'Autriche, frère cadet de l'empereur François Joseph de Habsbourg-Lorraine. Ce dernier, pensant n'avoir que peu de chances, n'ose lui faire la cour. Mais lorsqu'il comprend que Charlotte n'a pas fait son choix, il tente de la séduire et de la faire sourire. Et ce, au nez et à la barbe des hommes de main du roi Léopold. Maximilien multipliant les intentions délicates, la jeune femme en tombe amoureuse. Un mariage en grandes pompes est organisé, malgré la désapprobation de sa famille. Bien que des tensions existent entre Maximilien et son frère, ce dernier le nomme gouverneur de Lombardie-Vénitie. C'est alors que le véritable caractère de l'archiduc se dévoile...

Dans une Europe impériale, Fabien Nury dépeint, non sans quelques libertés historiques, le destin hors du commun de Charlotte, princesse de Belgique, duchesse de Saxe, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha puis archiduchesse d'Autriche et enfin impératrice du Mexique. Mariée à Ferdinand Maximilien d'Autriche, elle devra faire face non seulement à l'oisiveté, l'indélicatesse et la frivolité de son mari mais aussi aux divers complots des Habsbourg et de Napoléon III. de la jeune fille innocente, protégée par son père et son rang, il n'en restera que peu de choses face aux désillusions et aux épreuves qui l'endurciront, la première étant son mariage avec Maximilien. Ce premier volet se révèle très intéressant, le personnage de Charlotte fouillé et le contexte historique bien relaté. Au crayon, Matthieu Bonhomme nous offre de très belles planches au trait précis et élégant. Les couleurs d'Isabelle Merlet sont de toute beauté.

Charlotte impératrice … quand j'ai eu la chance de participer à cette opération masse critique grâce à Babelio et aux Editions Dargaud, (encore merci à eux), je savais tout de suite à quelle genre d'histoire je devais m'attendre.
En effet, ayant lu dans ma jeunesse plusieurs biographies de Sissi, j'avais quelques connaissances au sujet du destin particulier de Charlotte et Maximilien, souverains éphémères du Mexique. Retrouver cette histoire racontée sous la forme de bande-dessinée avait de quoi m'intriguer, je dois le reconnaitre.
Nous découvrons donc Charlotte, jeune princesse belge, sur le point d'épouser Maximilien, le frère de l'empereur François-Joseph. le début de l'histoire ressemble presque à un conte de fées…Mais la réalité va vite rattraper le jeune couple. Maximilien, qui est bien conscient de n'être qu'un jouet politique entre les mains de son frère, va se révéler inconstant. Il est facilement manipulable et ce n'est pas son meilleur ami qui s'en plaindra .A force de le côtoyer et de comprendre qu'ils vivent dans une cage dorée, Charlotte va perdre peu à peu ses illusions de jeune fille, et petit à petit, elle va essayer d'influencer son mari pour qu'il accepte la couronne du Mexique.
Même si elle est peu présente dans cette histoire, je trouve que l'impératrice Elisabeth est plutôt bien restituée et bien loin de l'image mièvre véhiculée par les films Sissi. L'anecdote avec les chiens, je la connaissais, il paraitrait même que Elisabeth aurait dit en conclusion« je n'aime pas les petits chiens « …
J'ai beaucoup aimé cette BD. Sa couverture, pour commencer est vraiment très jolie. le dessin et les couleurs sont magnifiques. L'intérieur vaut l'extérieur, et je trouve que c'est vraiment un bel album. Les couleurs sont parfois un peu désuètes, mais elles mettent merveilleusement bien en valeur la qualité des dessins et de l'histoire.
Affaire à suivre, car j'aimerais vraiment lire la suite dans cette histoire quand elle paraitra…

Fabien Nury, Mathieu Bonhomme et Isabelle Merlet, trio intéressant (respectivement scénariste, dessinateur et coloriste) pour cette nouvelle série chez Dargaud (tome reçu par le biais de la Masse Critique de Babelio, merci à eux) !

Mariage princier à la bruxelloise

La princesse Charlotte de Belgique (ou plutôt Marie Charlotte Amélie Auguste Victoire Clémentine Léopoldine de Saxe-Cobourg-Gotha), fille du roi Léopold Ier, se fait courtiser par l'archiduc Maximilien (enfin, Ferdinand Maximilien Joseph de Habsbourg-Lorraine), frère de l'empereur d'Autriche-Hongrie, François-Joseph : la Saxe-Cobourg-Gotha accepte les avances du Habsbourg. Même si ce mariage n'était pas prévu au départ, ce n'est pas trop un hasard non plus : ils sont cousins au troisième degré, elle-même descend de la célèbre branche saxonne des Wettin et les mariages entre Wettin et Habsbourg sont on-ne-peut-plus nombreux ; il se trouve juste ici qu'elle est un parti très prisé et qu'il n'est destiné à aucune couronne. Finalement, contre toutes ses attentes, l'archiduc Maximilien commence à obtenir certains titres, ce qui donne à sa nouvelle épouse Charlotte une importance diplomatique de plus en plus marquée : d'abord gouverneur de Lombardie-Vénétie (dernière province italienne encore dominée au XIXe siècle par une puissance étrangère), sa position de frère de l'empereur austro-hongrois le place en situation d'être le jouet de « coups diplomatiques ». En effet, l'Autriche est en lutte avec d'autres puissances européennes, notamment la France, pour conserver son propre statut de puissance. Dans ce cadre, le duo Maximilien-Charlotte n'a pas forcément une vie facile ; le protocole, le protocole, le protocole, il n'y a que ça de vrai.

Harry & Meghan sont sur un radeau

Au début, le lecteur peut clairement douter de la finesse de l'intrigue qui lui est proposée : la princesse est gentille, le prince est drôle, ils se marient et veulent le bonheur pour tout le monde, alors que l'existence même de leurs dynasties et de leurs fortunes devrait poser des questions autrement plus gênantes. Ils vivent une vie désincarnée, bien loin de la dureté de la vie quotidienne à cette époque-là, façon « Sissi impératrice » : on imagine très bien une Romy Schneider du XXIe siècle prendre le rôle. Autre référence, imaginez donc Guillaume Gallienne mimant l'archiduchesse Sophie enseignant l'étiquette de la cour d'Autriche à Sissi (celle-ci ne supporte plus cette étiquette : « oh, mon Papili, emmène-moi dans la forêt !), c'est tout à fait l'atmosphère du début de ce volume. Et bam ! page 30, retour à la réalité pour nos tourtereaux : malgré tous les bienfaits de l'aristocratie, de la richesse et du mariage princier, Maximilien et Charlotte rencontrent quand même quelques revers de la médaille, ce qui va (enfin !) déclencher chez eux, certes de graves problèmes de couple, mais surtout leur apporter une destinée particulière.

Itinéraire d'un prince à la dérive

Graphiquement, le dessin de Mathieu Bonhomme et la colorisation d'Isabelle Merlet peuvent tout à fait paraître vieillots au premier abord ; par contre, la construction scénaristique des planches est très intéressante : on pourrait parfois y voir un pastiche de tabloïds et certaines planches de pleine page sont pleines d'emphase, propre forcément à ce milieu si particulier que les têtes couronnées à une époque où la presse commence à se développer. Les dessins alternent entre des intérieurs parfois très détaillés dans certaines scènes et des décors quasi absents dans d'autres. Au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire, on ressent davantage dans les dialogues l'incroyable condescendance de ces princes vis-à-vis des peuples qu'ils sont censés représenter. Bientôt, leur légèreté fait place à la fausseté de leurs convictions morales : leur propre intérêt économique passe avant tout autre chose. Bref, le récit se délite avec les événements racontés et même quelques couacs apparaissent dans les transitions quand on s'approche de la fin du volume (on imagine qu'il faut se tenir dans le nombre de pages accordé – pourtant conséquent, 70). Malgré le fait qu'elle occupe le titre de cette série, on peut craindre que la place de Charlotte soit finalement devancée par le destin de Maximilien ; qu'en sera-t-il dans le deuxième tome ? toute la question est là. Il est d'ailleurs évident que l'acte II sera encore plus tragique que le premier.

En somme, ce premier tome de Charlotte impératrice est générateur d'une certaine curiosité, l'arrière-goût peut être un peu amer si on prend le récit et le dessin au premier degré, une deuxième lecture s'impose alors.

Merci à Babelio et aux éditions Dargaud, pour l'envoi de cet album intitulé Charlotte Impératrice. Assurément, sans cette édition spéciale de Masse critique je serai passé à côté de cette sortie, les auteurs (Fabien Nury au scénario et Mathieu Bonhomme au dessin) m'étaient inconnus et le thème n'aurait pas forcément retenu mon attention.

A priori, nous voici donc partis pour une histoire en deux parties. La princesse et l'archiduc est un premier tome est assez volumineux avec ses 70 pages en couleurs. L'éditeur à porté une attention particulière à ce volume qui bénéficie d'une couverture renforcée. L'usage du bleu et d'autres nuances sombres, une quatrième de couverture sobre, ne promettant nulle merveille mais présentant simplement une citation, et du papier de grande qualité, confèrent à cet album une crédibilité certaine et en fera un bel objet de collection.

Le scénario évolue de manière assez classique. Nous découvrons Charlotte à une étape clé de sa vie avant de la voir devenir une princesse courtisée, avec un père lui laissant le choix de son époux. La voilà rapidement mariée. Après une séquence idyllique, les zones d'ombre deviennent de plus en plus nombreuses, alors que la destinée de l'époux subit des revers de fortune. Et voilà que les choses se gâtent.

C'est à partir de ce moment-là que l'histoire décolle vraiment lorsque Charlotte décide de prendre son destin en main. La voilà qui joue un rôle important (à son échelle) dans le contexte politique de son époque. L'album s'achèvera d'ailleurs peut de temps après, lorsqu'il s'agira de couvrir l'expédition mexicaine qui devrait être traitée dans un deuxième volume.

Tout cela est sympathique, bien écrit et se laisse lire d'une laisse traite. Pourtant l'histoire n'est pas franchement nouvelle, ni particulièrement percutante. Nous voilà sensibilisés au destin de Charlotte dont les malheurs ne peuvent que susciter la sympathie. Certains retournements de situation viendront également renfoncer l'intérêt de la lecture au fil de l'eau. La première partie sera bien vite oubliée.

C'est bien l'émotion qui joue un rôle important dans cette lecture et de ce côté-là, les auteurs ont un savoir faire qui saute aux yeux. Les personnages principaux comme secondaires parviennent à susciter des sentiments de sympathie, de pitié, de compréhension, de rejet de détestation et même de surprise. Une mention spéciale doit être décernée à Bombelles et une autre à l'impératrice Elisabeth, présentée ici de manière différente de ce qui est habituellement attendu.

Les dessins sont assez particuliers. Il faudra, dans un premier temps, s'adapter aux traits carrés des personnages, à leurs postures. Les couleurs sont ici omniprésentes, un rien criard, ce qui rend l'ensemble quelque peu déroutant, sans pour autant être désagréable. Très rapidement, l'on s'adapte et apprécie à sa juste valeur l'ambiance chaleureuse et colorée de l'ensemble. Assurément ce style particulier fait beaucoup pour mobiliser les émotions du lecteur.

Au final, si l'histoire est somme toute assez classique et s'achève sur un point d'orgue qui ne peut que donner envie de lire la suite, La princesse et l'archiduc se révèle être une belle surprise, tant parce qu'elle s'intéresse à des figures plutôt méconnues (si l'on excepte bien sûr les figures impériales) mais aussi par l'importance laissée au femmes. Qu'il s'agisse du quotidien où des moments clés de la vie de Charlotte, voici un album qui mérite d'être connu. Et c'est avec curiosité que l'on attendra la suite !

De cette Bd, je ne connaissais que l'excellent scénariste d' « Il était une fois en France » et de « Katanga » deux histoires sombres et violentes.

Qu'elle ne fut donc ma surprise de voir son nom attaché à celui d'une princesse ! Je ne connaissais pas forcément la vie de Charlotte, princesse de Belgique, devenue impératrice du Mexique mais j'avais en tête sa romantique belle-soeur Sissi... ( qui montre d'ailleurs un tout autre visage dans cette BD!)

Lorsqu'on se penche un peu plus sur la vie de cette fameuse princesse, on comprend mieux l'engouement de Nury. Plutôt qu'à un conte de fées, la vie de Charlotte va peu à peu s'apparenter à un véritable cauchemar...
Mais, cette dernière, au visage pourtant angélique, cache une personnalité fort intéressante pour un scénariste comme Nury. Tourmentée mais néanmoins ambitieuse, repliée sur elle-même mais néanmoins forte tête, ce personnage ambivalent crée bien sûr la surprise.

Le ton impitoyable mais juste de Fabien Nury fait à nouveau mouche et les choix graphiques de Matthieu Bonhomme, notamment le choix des couleurs, se marient admirablement aux différents moments de la vie de Charlotte.
J'ai également beaucoup apprécié le regard de Charlotte aux différentes périodes de sa vie. C'est un regard fort expressif qui en dit autant qu'un long discours.

Les personnages historiques secondaires ne sont pas en reste. Profonds et bien travaillés, ils participent à la qualité indéniable de cet album.

Même si cette période de l'histoire n'est pas forcément ma période de prédilection, je lirai la suite de Charlotte impératrice avec plaisir.

Je remercie chaleureusement les éditions Dargaud pour l'envoi de cette Bd et Babelio, bien sûr !

Charlotte est une princesse de Belgique, elle va épouser pour le meilleur et pour le pire l'archiduc Maximilien. Après une rencontre romantique qui séduit la jeune femme, Charlotte va découvrir que la vie de femme est beaucoup moins drôle que celle de l'enfant.

Nous suivons avec bienveillance le parcours de Charlotte, la jeune princesse de Belgique qui épousa Maximilien d'Autriche et dont le destin la poussera à devenir impératrice du Mexique.
On commence par une page de son enfance, que l'on découvre heureuse malgré le décès de sa mère alors qu'elle était jeune. On sent l'amour de son père et de ses frères même si ceux-ci ont aussi à coeur les intérêts politiques. Charlotte a deux prétendants : le roi du Portugal et l'archiduc Maximilien. Charmé par ce dernier, c'est son choix qui va primer et voici donc Charlotte qui rentre dans la prestigieuse famille des Habsbourg.
On a tout de suite de l'empathie pour Charlotte, une jeune fille intelligente et dynamique, qui ne va malheureusement pas avoir la vie rêvée. Et si Maximilien nous parait d'abord charmant, on désenchante vite, tout comme son épouse, devant son caractère feignant et débauché.
Tout au long de ce bel album de 70 pages nous voyons Charlotte et Maximilien évoluer et changer. Les malheurs de la vie conjugale et les défaites politiques les séparent mais font de Charlotte une femme déterminée qui n'hésite pas à influencer son mari pour aller dans le chemin qu'elle aura choisi. Et à la fin de l'album cela nous amène au Mexique... affaire à suivre!

J'aime beaucoup le trait de Matthieu Bonhomme, une ligne claire et efficace que je trouve ravissante. Les aplats de couleur sont un peu désuets mais ajoutés à ce beau papier mat l'effet est rétro et charmant;

Poussée par les critiques dithyrambique des mes "collègues" du challenge BD, je me suis plongée dans cette lecture… mais j'aurais peut-être dû attendre que les tomes suivants soient disponibles : je tourne la dernière page un peu frustrée ! J'ai tellement envie de connaitre la suite.
Mes compétences en histoire du XIXème siècle sont très limitées concernant la France, sont proche du néant pour l'Europe et inexistante pour le reste du Monde. Alors évidemment je n'avais jamais entendu parlé de Charlotte princesse de Belgique, qui est loin d'être bête et particulièrement ambitieuse. Je vais devoir me documenter un peu sur cette personne.
J'ai bien aimé ce récit qui apporte les éléments clés pour comprendre l'évolution de sa situation sans pour autant tomber dans le cours d'histoire. Mais j'ai tout de même un petit soucis avec les repères chronologiques inexistants

En toute humilité, je dois avouer ne pas avoir possédé les bases historiques suffisantes pour apprécier ce récit à sa juste valeur.

J'ai toutefois bien aimé le dessin un peu rétro, et surtout le personnage de Charlotte de Belgique, jeune femme moderne, au caractère affirmé, mais dont l'union avec l'archiduc Maximilien d'Autriche ne vas pas se révéler heureuse, du fait notamment de la personnalité à la fois faible et frivole de Maximilien. Ils vont en outre se retrouver ballotés au gré d'enjeux politiques qui les dépassent, manipulés par des dirigeants (l'empereur François Joseph et Napoléon III) bien plus cyniques qu'eux. Une destinée guère brillante donc...

A 16 ans, Charlotte, fille du roi Léopold 1er de Belgique, doit choisir son futur mari. Entre un roi et un archiduc, Charlotte fera la choix inverse de celui attendu, ce sera Maximilien d'Autriche, frère cadet de l'empereur François Joseph de Habsbourg-Lorraine. Tombé sous le charme de cet homme qui a su la faire rire, le mariage a lieu à Bruxelles. Malheureusement les rapports entre frères ne sont pas au beau fixe, Charlotte conçoit que sa vie ne sera pas celle rêvée, son mari n'étant point celui qu'elle avait imaginé: bon à rien et volage.
BD historique avec quelques libertés romanesques sur le destin de la princesse Charlotte de Belgique qui n'a pas pris la direction qu'elle souhaitait. Elle ne sera jamais mère puisque une maladie transmise par son époux l'en empêchera, elle ne sera pas cette impératrice tant désirée en débarquant au Mexique, pourtant elle tient son rang et son sang-froid. Mais nous n'en sommes pas encore là puisque le premier tome s'achève lors de l'arrivée des époux royaux au Mexique.

Le dessin est à la fois joyeux dans les premières planches alors que l'insouciance de Charlotte la préserve encore, mais s'assombrit au fur et à mesure qu'elle se confronte à la dure réalité.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..

Une seule image est souvent porteuse de bien des sens. Ici, on y voit Charlotte de Belgique et son époux Maximilien dans une loge, ils sont accompagnés de l'empereur Napoléon III et se son épouse Eugénie. Charlotte tient dans sa main le livret de "La force du destin"...

Un destin entre les mains duquel nous n'avons guère plus que la valeur d'un plume portée au vent ou d'un papillon crucifié pour sa beauté...

Etrangement une sorte de distanciation se crée à la lecture de ce remarquable album de Matthieu Bonhomme et Fabien Nury. On entre dans l'univers de Charlotte tout en sachant qu'elle a existé mais pleinement pris par les dessins et oubliant que ces êtres furent de chair. Puis parfois, la réalité ressurgit pour nous interroger sur l'impitoyable fait politique, la soif de pouvoir, la fatuité de ceux qui nous gouvernent.
On craint l'effet glamour, il n'est que furtif dans un découpage et une mise en scène brillante d'intelligence et de subtilité. Les couleurs d'Isabelle Merlet suivent l'univers mental de Charlotte où n'apparaissent que de rares éclaircies de bonheur.
Une belle et grande réussite à chaudement recommander aux amoureux de l'histoire dessinée (et aux autres bien sûr)
Un grand merci pour cette belle découverte offerte par les Editions Dargaud et Babelio qui ne manqueront de nous dire très vite quand sort la suite de cet album.