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3,91

sur 240 notes
Une superbe bande dessinée au plus proche de la réalité des faits, tant au niveau de la biographie de Chris Kyle que de celle de son assassin, Eddy Ray Routh.

Les interviews des différents intervenants sont bien rapportés.

Un seul "malaise" : s'il est normal de rappeler le score mortel de Chris Kyle qui peut choquer...il me semble anormal que le récit ne rappelle pas que ceux sur qui tire Chris Kyle organisent des massacres de civils innocents dans leur région et sur d'autres continents...
Un sniper caché qui tire peut paraître lâche, mais des organisations terroristes qui posent des bombes ou mitraillent des civils désarmés ne font pas montre d'un grand courage...

En conséquence une bande dessinée réussie, mais un désagréable sentiment de parti pris.
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Entre BD et documentaire, on suit les dernières années de la vie de Chris Kyle, sniper le plus prolifique de l'histoire de l'armée américaine, en passant par la fin de son mandat dans l'armée, son nouvelle vie, sa légende grandissante et son procès pour diffamation avec Jesse Ventura. le livre traite légèrement du tueur et de son procès pour meutre. Les thèmes de la violence, de la famille, de la rédemption et de la gloire ont été abordés.

C'est une des meilleures BD documentaire que j'ai lu. le seul point faible est pour moi la constante éloge des armes à feu. Même après sa mort, on ne critique aucunement les armes à feu mais ceux qui ont des mauvaises intentions avec ces armes.
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L'homme qui tua Chris Kyle - Fabien Nury, Brüno
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Après le visionnage d'American Sniper, j'ai pensé que le film avait manqué sa cible. Dans les dernières minutes pour être exacte, à l'instant où le personnage principal rencontre le personnage anonyme qui singera sa mort. À cet instant, je me suis dit qu'il aurait été bien plus intéressant d'assister au parcours croisé de ces deux hommes, tout deux militaires engagés en Irak, dont l'un deviendra un héros et l'autre sombrera dans la déchéance. Cette opposition aurait eu à mon sens un impact bien plus fort que celle, artificielle, du sniper américain et de sa contrepartie irakienne. Bien étendu, le film étant l'adaptation de la biographie de Chris Kyle, un tel scénario n'avait aucune chance de voir le jour.

C'est tout d'abord ce qui m'a attiré dans ce roman graphique : son titre, clin d'oeil volontaire à une oeuvre majeure du western. Cependant, le récit n'est ici pas centré sur Eddie Ray Routh, le meurtrier en question. Il ne s'agit pas non plus de la mise en opposition que j'évoquais ci-dessus. Certes, on suit bien le parcours des deux militaires, mais ces éléments ne constituent qu'une partie de l'histoire qui se veut bien plus globale. On se situe ici loin de l'idolâtrie du héros qu'ont pu véhiculer les médias américains : Chris Kyle y apparaît sous un jour plus humain, pas toujours nécessairement sympathique (il apparaît souvent comme l'archétype du redneck texan), mais sachant faire preuve d'une certaine empathie, le tout contrebalancé par un côté plus sombre et inquiétant d'un mythomane aux accents presque psychopathes. le récit évite toutefois de tomber dans l'excès inverse et la même nuance sera apportée au personnage de Routh : si on découvre les traumatismes qui ont pu le mener à commettre son acte, le personnage n'est pas pour autant représenté comme une victime, possédant lui aussi ses défauts et sa part d'ombre.

Finalement, ces deux personnages apparaissent presque comme des pions, des figurants de cette histoire. Car le vrai personnage central de ce livre, c'est la légende ou plutôt sa construction. Ainsi, le traitement médiatique puis l'exploitation marketing du héros tiennent une grande place dans le livre (plusieurs passages sont des retranscriptions d'interviews télévisées), donnant l'occasion à des scènes d'un fort cynisme. Cet entrecroisement des passages de récits, d'interviews, de talk-shows et de publicités donne un certain dynamisme au récit et surtout renforce cet aspect télévisuel à grand spectacle de la chose.

Le tout est servi par un dessin très épuré avec ses fonds unis donnant la tonalité d'une scène ou ses visages aux lignes minimalistes, mais dont on perçoit toujours l'émotion, le tout donnant un rendu très pop-art très agréable à lire, en particulier lorsqu'il s'étale dans de larges cases.

Une BD presque documentaire qui peut s'avérer dérangeante par les travers qu'elle met en lumière, mais reste très agréable à lire et ne laisse pas indifférente. Plus que sur cette simple affaire, le livre nous invite en effet à réfléchir sur les traitements plus émotionnels que factuels des événements et ne sera pas sans nous évoquer l'actualité de ces dernières années.
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Chris Kyle est une légende typiquement américaine : célébré à son retour de la seconde guerre d'Irak comme le plus grand sniper de tous les temps, il s'engagera pour venir en aide aux vétérans qui, comme lui, ont subi ou subissent un Stress Post Traumatique. Jusqu'où jour où il viendra en aide à l'un d'entre eux, Eddie Ray Booth, qui, très ironiquement, le tuera, ainsi que Chad Littlefield, un ami accompagnant Chris, sur un champ de tir. C'est, dans cette BD documentaire – même si le parti pris finit par pointer le bout de son nez au fil des pages, et c'est tant mieux -, ce que présentent Fabien Nury et Brüno, et plus encore les conséquences de ce fait divers.

Ainsi, l'on remonte l'histoire de Kyle, dans le même temps que celle d'Eddie, jusqu'à leur rencontre fatale du 2 février 2013, qui mènera ensuite Taya, la femme de Chris, à entrer dans la danse des médias en lieu et place de son mari, et pour promouvoir les mémoires de celui-ci, et pour présenter les siens, tout en prenant le temps de faire des publicités apologétiques sur les armes à feu, par l'intermédiaire des champs et des concours de tirs. Incroyable cynisme à mon sens, éminemment américain, sur lequel insistent particulièrement les auteurs, en revenant notamment sur des extraits d'interviews télé faites par la veuve, ou encore sur la genèse du tournage d'American Sniper de Clint Eastwood – d'ailleurs mis en exergue de chaque partie par une citation provenant de divers rôles -. Insistance qui permet une critique, plutôt juste, extrêmement subtile, de la mainmise des lobbies des armes à feu aux Etats-Unis, ainsi que de l'image qui s'est faite, ici, d'un « héros » martyr, grâce aux médias et à un storytelling parfaitement huilée.

Cependant, autant j'ai été plutôt convaincue par le fond, autant la forme m'a laissée de marbre : je n'ai en effet pas trouvé que ce style graphique, au plus proche pour moi des comics « noirs », se mariait particulièrement bien au sujet. A mon goût, trop d'appui et de manque de détails, surtout quant aux personnages, dans le trait ; le décalage n'a pas fait mouche, et c'est bien dommage.

Il n'en reste pas moins que j'ai apprécié la découverte, surtout le travail journalistique qu'a demandé un tel projet, notamment pour parvenir à porter, le plus subtilement et précisément possible, une image différente, plus nuancée, de l'engouement pour Chris Kyle – et dans le même temps, une image également plus nuancée de son assassin, Eddie Ray Booth.
Lien : http://lartetletreblog.com/2..
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Comme beaucoup, j'ai vu le film "American sniper", une histoire vraie, celle du skipper ayant officiellement tué le plus d'ennemis dans l'armée américaine. On apprend qu'il s'est fait tuer par un déséquilibré quelques années après, et puis on ne se pose pas trop de questions, juste que c'est un peu con de mourir comme ça. J'ai aimé la démarche du roman graphique qui fouille les faits, en fait il s'agit d'une enquête. J'ignorais que Chris Kyle avait tué des civils pillards après l'ouragan Katrina. L'auteur s'intéresse donc à Eddie Ray Rough et à son parcours. Il explique bien le lien entre les deux hommes. Il appuie également sur le coté business autour du "héros" militaire, sociétés, livre, et les procès liés. le tout avec une bonne publicité pro arme. La moralité de cette histoire très américaine est assez décevante.
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Vous avez tous entendu parlé de Chris Kyle, ce nom ne vous dit rien ?
Et pourtant, le film American Sniper sorti il y a quelques années raconte son histoire.

En effet, Chris Kyle est le sniper américain des Navy Seals qui comptabilise le plus de morts confirmés (cible exécuté avec un témoin pour confirmé la réussite) avec un nombre de 160 morts, 95 de plus si l'on compte les non confirmés.

Si le film American Sniper ne fait pas trop état de ce nombre pour se concentrer sur une partie en particulier de l'histoire de Chris Kyle, au Etats Unis où l'usage d'arme à feu est considéré comme normal, il est considéré comme une légende.

Cette BD ne raconte néanmoins pas la même histoire que le film.
Dans la BD, la mort de Chris intervient très tôt dans le récit et se concentre d'avantage sur d'autres points comme par exemple :
- Sur Eddy Ray Routh, l'homme qui a tué Chris (qui avait volontairement peu mis en lumière dans le film), le fait qu'il buvait et se droguait et son éventuel PTSD.
- Sur Taya Kyle la femme de Chris, comment elle à vécu la mort de son mari et les évènements qui ont pu suivre comme par exemple un procès fait à son défunt mari.
- Ou encore sur Bradley Cooper qui à interprété Chris au cinéma (le tournage ayant démarré avant la mort de Chris, Chris était content de choix de Bradley Cooper pour le représenté même s'il disait qu'il allait devoir "se rouler un peu dans la poussière pour lui ressembler"). La préparation physique de Bradley Cooper sera d'ailleurs impressionnante, ce dernier prenant 20 kg de muscle en 10 semaines et apprenant à devenir redoutable avec un fusil de précision.

Si les dessins ne sont pas aguicheur et très souvent copié / coller d'une case à l'autre, le récit est vraiment très intéressant.
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Il fallait bien que ça arrive un jour, je suis déçue par une B.D du duo Nury et Bruno. En effet, « L'homme qui tua Chris Kyle » ne m'a pas convaincue. Je n'ai pas envie de m'attarder trop longuement sur cette déception, ma critique sera donc brève.
Le dessin de Bruno est toujours aussi chouette mais je trouve qu'il n'est pas mis en valeur par le scénario. le style de l'illustrateur se marie particulièrement bien avec les polars épurés et taiseux. Ce n'est pas le cas de « l'homme qui tua Chris Kyle » que j'ai trouvé extrêmement bavard. J'ai trouvé les pages d'interviews télévisées assez assommantes à la longue. Et je ne parle même pas du passage sur le film, franchement qu'est-ce que je m'en fous de la prise de muscles de Bradley Cooper ! Je me suis souvent ennuyée au cours de ma lecture.

Cette déception ne m'empêchera pas de lire d'autres titres de Nury et Bruno, que ce soit en duo ou séparément.
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J'ai découvert la bd par hasard. Après avoir lu le livre de Chris Kyle, vu le film de Clint Eastwood. Cette bd continue l'histoire de la légende Kyle. J'ai découvert l'après et surtout l'homme qui le tua. On plonge dans une Amérique pro-NRA..mais toujours avec beaucoup de respect. J'ai adoré et je recommande ce livre surtout si vous avez été conquis par le film...
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Ça pourrait être un fait divers aux États-Unis d'Amérique : un homme vient d'être tué. Un homme ? Une légende : Chris Kyle, texan, vétéran de la guerre du Golfe, des Navy Seals notamment, mais pas que. Il est au livre des US records pour être le Contemporain ayant le plus de morts à son actif, et cette distinction n'est pas négative... Il vient d'être tué par un type, c'est injuste assurément, c'est une fracture de plus. Chris Kyle était mari, père de famille, vétéran à respecter, ayant souffert de troubles posttraumatiques comme tant d'autres, reconverti dans une société privée de sécurité comme tant d'autres, voulant aider ses anciens camarades blessés physiquement ou/ou psychiquement à se soigner par le maniement des armes....
Ce récit porté en image nous plonge au fond d'un marécage contemporain de défiance, de haine, de gloire et de patriotisme lugubre. C'est édifiant car brillamment mené.

C'est à la fois un documentaire sur un procès, sur un fait divers, mais aussi comme veut l'identifier le sous-titre, sur la fabrique d'une légende dans l'Amérique d'aujourd'hui.

Le dessin est incisif, les aplats de noir mangent souvent les cases.
Les auteurs n'avancent pas masqués mais par cet ouvrage, ce documentaire, cette quasi enquête journalistique, ils ne parlent pas que de Chris Kyle mais aussi d'un dispositif plus vaste, de son entourage, de sa femme - qui, veuve, prendra sans effort le rôle de madone promotrice des armes à feu nouvelle génération -, de la NRA, des éditeurs, de Donald Trump et des rivaux de Chris Kyle. Pour qu'une légende se construise, il faut que sa mort accompagne le mythe, il faut la raconter, il faut qu'elle soit héroïque, brave, génératrice de haine et porteuse de désir de vengeance.
La légende s'inscrit aussi dans l'histoire cinématographique, et ce sont autant de références visuelles dans la manière des auteurs d'aborder le récit. Clint Eastwood a remporté les droits pour porter l'histoire à l'écran, avec American sniper, énorme succès outre Atlantique, tourné en 2013 avant la mort du héros.
En contre champ, les auteurs suivent et s'attardent sur la trajectoire d'un autre vétéran, d'autres symptômes de souffrance, dont celle de l'abandon et du regard non héroïsant de ses pairs, celle d'Eddie Ray Routh. Pourquoi est-on considéré ? Comment entre-t-on dans la Légende des Etats-Unis ? Beaucoup de questions sont soulevées et le lecteur est invité à regarder d'ailleurs.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Chris Kyle est La Légende, le tireur le plus prolifique des Navy Seals. American Sniper porté à l'écran par Clint Eastwood sous les traits de Bradley Cooper, c'est l'incarnation du mythe de la virilité américaine.
Fabien Nury et Brüno, le duo aux manettes de la Tyler Cross, nous offrent une plongée dans la culture U.S. (armée, culte des armes, place des médias et des marques, religion).
Les auteurs prennent un angle d'attaque particulier, en opposant la victime (mâle alpha à la réussite provocante) à son tueur (malingre et toxicomane). Une manière d'illustrer deux faces d'une même pièce : le difficile retour au pays après avoir vécu les théâtres d'opérations extérieures. Que l'on ait descendu plusieurs centaines de cibles de sang froid, ou que l'on soit resté derrière les murs protecteurs du camp de base, personne n'en sort indemne.
J'adhère toujours autant au style du dessinateur, allant à l'essentiel avec son trait rond et épais et ses aplats de couleur.
Un album documentaire fouillé et percutant.
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