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3,44

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle violence dans ces lycées privés huppés ! Rien à envier aux quartiers plus populaires.
Merissa, Tink, Nadia et leurs amies sont des jeunes filles très privilégiées d'un point de vue financier, mais pour le confort psychologique, on repassera, messieurs dames.
Tink, ancienne enfant star, fille d'une vedette de la télévision, s'est suicidée. Elle est m****e, disent ses amies. Sa présence plane encore autour d'elles. Par de multiples flashs back parfois assez complexes à suivre, le lecteur suit son passage de météorite charismatique dans l'univers clos du lycée.
Elle a profondément influé sur Merissa, fifille parfaite à son papa. Mais papa est exigeant avec les autres comme il ne l'est pas avec lui-même. Se délivrer de papa.
Elle a aussi profondément influé sur Diana, la grosse Diana (au début, c'est trop bien fait, j'y croyais, et puis quand j'ai lu que c'était 53 kg pour 1.64 mètres...)Bref, l'énorme Diana, privée de sa mère, doit faire un sacré chemin pour comprendre, elle aussi, qu'elle doit se délivrer de son horrible papa.
Donc, des familles toxiques, des camarades atroces, qui ne cessent de se harceler par internet, des rumeurs, des pressions incroyables sur les corps et sur les esprits. Une vraie jungle, cruelle, où la seule lueur d'espoir, d'authenticité, est la difficile création de liens amicaux dans un milieu ennemi de la confiance et de la spontanéité...Les liens sincères, si fragiles, si compliqués dans le règne absolu des apparences.
JCO mime si bien l'esprit à la fois immature, fluide, naïf et cruel de ces jeunes louves qui apprennent à survivre en milieu hostile. C'est beau et effrayant, du grand art moderne.
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Trois cents pages, trois points de vue, celui de trois adolescentes qui auraient tout pour être heureuses, et qui pourtant, ne le sont pas. Merissa, c'est la fille à qui tout réussit, et qui pourtant cache une vie de famille qui se déglingue jour après jour. Il est nécessaire pour elle, toujours, de faire bonne figure, au lycée, à la maison. Lâcher prise ? Impossible. Se laisser aller ? Impossible. Alors elle a trouvé un moyen pour tenir. Non, pas la drogue, pas l'alcool : l'auto-mutilation. Ses parents sont trop occupés par leur propre souci (sa mère) ou leur vie personnelle (son père) pour se rendre compte de quoi que ce soir. Pas dupe, Mérissa décrypte bien la réalité que cache le langage tout fait de son père. Mérissa est la fille parfaite au lycée, et pourtant, elle est loin d'être la pimbêche inaccessible que d'autres ne se priveraient pas d'être, et elle le prouvera en agissant au cours de cette dernière année de lycée, particulièrement marquante.
Nadia, elle, c'est la fille qui n'a pas vraiment un physique de rêve, contrairement à sa belle-mère. Ni elle ni son père ne se préoccupe d'elle. Comme Mérissa, elle a des secrets, et elle sera amenée à faire face, au milieu de son extraordinaire solitude.
Puis, il y a Tink. Au début du récit, elle est déjà morte. Elle aura pourtant fortement marqué de son emprunte ses camarades de classe, par sa personnalité hors-norme, par son refus des convenances scolaires – et peu importe son passé d'enfant star, peu importe la profession de sa mère. Elle bouscule tout sur son passage, n'ayant strictement rien à faire des codes, des règles. Comme si elle n'avait strictement rien à perdre, aucun moule dans lequel rentrer, aucun code auquel se conformer.
Oui, la vie de Mérissa et de Nadia a été bouleversée. Surtout, elles ont, toutes les deux, eu la force, chacune à leur manière, d'aller de l'avant, de dépasser ce qui leur arrivait. Joyce Carol Oates, une autrice que j'apprécie énormément, dresse un portrait tout en finesse de ses adolescentes livrées à elles-mêmes, ces petites filles riches qui vivent leur vie avec le regard des autres braquées sur elles, et qui doivent faire avec. Il faut une grande force de caractère pour aller de l'avant, et les héroïnes de Joyce Carol Oates l'ont.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Dernière année de lycée pour Merissa et Nadia. Mais pour l'une comme pour l'autre, l'année risque d'être difficile et elles ont plus que besoin de leur meilleure amie. Mais voilà, l'étrange et singulière Tink s'est suicidée six mois plus tôt. Chacune se retrouve seule, avec ses petits secrets qu'elles ne pouvaient partager qu'avec Tink… Mais Tink avait aussi un secret, très lourd à qui jamais elle n'a pu confier! Comment continuer à vivre alors que la seule personne qui vous comprenne est mort ?

Joyce Carol Oates brosse avec réalise et noirceur les pensées de ces jeunes filles et nous plonge avec justesse dans leur quotidien. Intimité, solitude, failles de l'adolescence, non-dits mais surtout rumeurs et réseaux sociaux … A travers ces trois jeunes filles, l'auteur nous fait rentrer dans l'univers mystérieux des adolescentes. L'écriture, rédigé au scalpel nous met mal à l'aise, nous incite à réfléchir autour de nombreuses pistes : anorexie, suicide, harcèlement, angoisse. Des thèmes importantes et récurrents, qui semble impacter la plupart des jeunes aujourd'hui. Un roman qui nous ouvre les yeux !
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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je pense que c'est un livre fort et prenant, même si j'ai l'air stupide en disant ça. C'est à la fois le livre le plus affreux et le plus merveilleux que j'ai lu ces derniers temps. C' en est même troublant
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S'il y a bien un roman paru en catégorie Jeunesse chez Albin Michel et qui n'y a rien à y faire, c'est bien Ce que j'ai oublié de te dire de Joyce Carol Oates.

Dans ce merveilleux roman, JCO aborde un thème d'actualité : le mal-être des adolescents.

Harcèlement comme dans le cas de Nadia, être une enfant star fille d'une actrice indifférente dans le cas de Tink ou encore souffrir de troubles du comportement et d'une séparation difficile dans le cas de Mérissa, autant de facteurs qui rendent les enfants malheureux, développant des troubles psychiatriques, parfois soignés à coup de psychotropes divers et variés. Des facteurs qui peuvent amener des enfants à abandonner et préférer mettre fin à leurs jours.

Tink est morte à 17 ans, laissant Mérissa, 16 ans, comme orpheline de sa meilleure amie, son modèle. Mérissa non seulement s'affame pour répondre aux dictats de « la mode » mais aussi commence à sombrer dans l'automutilation, ne supportant pas le fait que son père quitte sa mère. Une mère dont elle ne supporte rien, qu'elle croit détester.

Nadia, elle, est amoureuse de son professeur de science et fait l'erreur de se confier à une de ses amies. Sans compter qu'au cours d'une soirée, elle est victime d'un « trou noir ». le lendemain, elle est la cible d'injures de la part de tous les garçons du lycée.

Comme dans Hudson River, Joyce Carol Oates prend le prétexte d'un personnage qui n'a d'existence propre à aucun moment dans le roman. Tink est déjà morte quand l'histoire commence. Mérissa raconte puis quelqu'un d'autre que le lecteur n'arrive pas à déterminer. Tink est morte mais elle est partout, dans chaque page de ce roman poignant, tragique avec, comme souvent, une fin inattendue parce que Joyce Carol Oates s'est bien appliquée à nous faire adhérer aux façons de voir et d'interpréter les faits par des adolescentes de 17 ans complètement traumatisées par la mort de leur meneuse, leur « chef de bande ».

Comme tous les romans de l'auteure, c'est incroyablement intelligent, terriblement bien mené.

Chaque roman que je lis de JCO me ferait dire qu'il est mon préféré. Celui-ci c'est bien le cas, à égalité avec Hudson River.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Voilà un roman qui m'avait attiré dès sa sortie. Bien que je ne m'attendais pas à ça, j'ai été très satisfaite de cette lecture, qui sortait un peu de mon genre de livres habituel.
Le résumé, plutôt cachottier n'expliquant pas très bien l'affaire, je préfère vous parler moi-même du déroulement de l'histoire. 

Ce livre se découpé en trois parties, dont une avec Merissa pour héroïne et l'autre avec Nadia, raconte une histoire d'amitié et de de vies d'adolescentes particulièrement touchantes et approfondies.

Le récit est raconté à la troisième personne du singulier, ce à quoi je ne m'attendais pas, mais cela ne m'a pas empêcher de me sentir plutôt proche du personnage, Merissa et de tout les autres. 
Merissa est une jeune fille studieuse, que beaucoup de monde qualifie de "fille parfaite". 
En effet, elle multiplie les bonnes actions et collectionne les bonnes notes et les félicitations, tout en étant belle et mince ; ce qui peu exaspérer certaines personnes mais qui, dans l'ensemble, reste supportable.
Pourtant, Merissa n'est pas heureuse. Enfin (et là est le talent de l'auteur), elle parait aller parfaitement bien (ou presque) mais elle souffre intérieurement. 
Tout le long de la première et deuxième partie, l'adolescente se fais souffrir et est assaillie de sombres pensées, notamment par rapport à la mort de sa meilleure amie, Tink, retrouvée morte dans son lit le jour de son anniversaire suite à son suicide.
Personnellement, je m'attendais à quelque chose à la limite du fantastique, mais il c'est révélé que ce livre s'épanouissait dans un univers totalement normal, sans la moindre fantaisie. Mais, le seul petit élément surnaturel (qui n'en est pas vraiment un) est placé judicieusement si bien qu'il s'accorde parfaitement avec l'univers réel de l'histoire. 
Cet "élément fantastique"n'est autre que l'apparition de Tink, (ou plutôt des onces d'apparition) qui communique avec ses amies à travers leurs rêves et d'autres moments privilégiés.

« - Tink n'a pas besoin de parler, vous ne pensez pas ? Elle est juste... là.
Les filles étaient d'accord. Tink était juste... là. »

De fait, tout au long du bouquin, on nous raconte des petites anecdotes ou des histoires entières sur Tink, ce qui permet de nous la présenter bien qu'elle soit décédée sans plombée le fil de l'histoire. Et grâce ces anecdotes et récits, on apprend également plus sur tout les autres personnages qui entouraient Tink, et entourent toujours Merissa et Nadia. En tout cas Tink a un caractère bien à elle !

« Pourquoi pas ? En quoi est-ce si dur de demander un service à quelqu'un qui vous aime ?
 Peut-être que tu vivrais toujours à l'heure qu'il est, Tink, si tu nous avait demandé. »

En parlant de personnages, j'ai trouvé les amitiés un peu spéciales. En effet, Merissa a son petit groupe d'amies fidèles, les filles de Tink & Co mais il y a aussi plein d'autres amis autour, qu'elle semble traiter avec pas mal de mépris, ce que j'ai trouvé particulièrement désagréable, d'autant plus que je ne suis pas sure que l'auteur l'ai fait exprès.

« Je veux bien être ton amie, mais seulement si tu me promets de ne jamais, jamais compter sur moi. »

Bref, par rapport à Merissa, rien à dire de bien particulier, mis à part que je l'ai trouvé quelque peu méprisante et capricieuse (envers sa mère surtout). J'ai eu l'impression qu'elle rejetait beaucoup la faute sur les autres, sans vraiment réfléchir à ses problèmes.
Par rapport à SPOILER ses mutilations, car, oui, elle se scarifie, j'aurais aimé que l'auteur explique un peu plus pourquoi elle faisait ça, car ça reste un peu vague et légèrement excessif. /
Enfin, Merissa n'est pas quelqu'un que j'irais plaindre, car mis à part l'attitude plutôt bizarre de son père elle a une vie plus que bien et envieuse.

Nadia à présent. J'ai eu moins de mal à m'attacher à Nadia, car j'ai trouvé qu'elle avait de quoi se plaindre et d' être malheureuse, elle. Je l'ai trouvé faible et naïve, mais étant donné que c'est ce que voulait l'auteur, je n'ai rien à redire là-dessus, d'autant qu'elle s'améliore de page en page et devient une jeune fille responsable à la fin du roman.

« Mlle Svala était impressionnée, elle aussi. Mais elle savait qu'il valait mieux éviter d'encourager Tink ; quiconque attendant quoi que ce soit de sa part était déçu. »

L'écriture quant à elle était différente de ce à quoi je m'attendais, il est clair que Joyce Carol Oates à son style bien à elle, que j'ai beaucoup aimé.
L'histoire aurait pu être longue et inintéressante mais je l'ai trouvé captivante et je le conseille :)

Note : 9/10
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Une histoire tellement touchante qui fait ressentir toutes sortes d'émotions. le suicide est quelque chose d'assez tabou et ce livre montre que tout le monde peut être touché, même ceux qui prétendent être invincible. Et la partie sur l'auto destruction nous fait ressentir les répercussions du passage à l'acte sur notre entourage. Livre extrêmement poignant avec des personnages géniaux.
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