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3,44

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Une école privée très très chère dans la ville de Quaker Heights où les enfants qui y sont scolarisés doivent avoir des vies enviables à l'abri de tout souci hors celui d'être admis dans une des meilleures universités. Hors leur vie est loin d'être aussi idyllique.

La première partie porte sur Merissa Carmichael. Il y a déjà eu à la fin de l'année scolaire précédente le suicide de Tink, jeune fille qui a déjà été actrice et maitenant Merissa “la fille parfaite” qui vient d'apprendre son admissibilité à Brown et cache sous ses vêtements des scarifications, se désinterèsse de ses obligations scolaires comme sportives où théatrales.
Il faut dire que sa famille n'est pas si irréprochable qu'apparemment. Son père qu'elle idolâtre bien qu'il ne le mérite absolument pas, décide d'aller vivre seul, les laissant Merissa et sa mère qu'elle méprise.
La seconde partie porte sur Tink.
La troisième partie sur Nadia et ses idées burlesques m'a franchement ennuyée. Quoiqu'elle se rattrape dans les dernières pages.

Au fur et à mesure que j'avance dans le livre, il m'intéresse de moins en moins.

Joyce Carol Oates écrit des livres que je juge passionnants comme “Nous étions les Mulvaney” et d'autres que je considère comme des pensums, tel “Mudwoman”. Il faut dire qu'elle est très productive.
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Avec Ce que j'ai oublié de te dire, Joyce Carol Oates revient à l'un de ses thèmes fétiches : explorer les fêlures sous le vernis de la société américaine. En l'occurrence ici, les traumas et tourments intérieurs de jeunes filles de l'élite. La thématique en soi est déjà lourde : pression scolaire, compétition entre élèves pour accéder aux meilleures universités, parents sous tension, vie toute prédestinée dès la naissance à une carrière importante. Merissa, Nadia, Chloé, Hannah et d'autres sont élèves à Quaker Heights, une école privée très sélect. Leurs vies ont brutalement basculé après le suicide de leur amie, Tink. Tink était arrivée dans le lycée, il y a six mois de cela, débarquant auréolée d'un écho de mystère : la jeune fille était une ancienne actrice, enfant star, qui à l'âge de douze ans, abandonna sa carrière. Rousse mystérieuse, désabusée, au physique à la fois ingrat et charismatique, tenant tête aux professeurs, dotée d'un sens de l'humour décapant, Tink va rapidement fasciner les jeunes filles, devenant alors l'une des leurs, à tel point qu'elles se rebaptiseront « Tink&Co ». A la mort de cette dernière, les amies vont se retrouver désarmées face au geste de Tink.

L'auteure s'attache à deux de ces jeunes filles : Merissa et Nadia. Chacune vit une période dure, scarification pour l'une, dépression pour l'autre. Chacune possède un lien privilégié avec Tink, au delà de la mort, lien qui va intervenir aux instants les plus critiques du récit. de par sa présence fantomatique (ou plutôt le souvenir qu'ont les jeunes filles d'elle, le faisant revivre intérieurement ?), Tink va les aider et les extraire des peurs qui les étouffent.

Le geste de Tink conditionne entièrement la vie des deux adolescentes, leurs voix intimes sont décrites avec beaucoup de pudeur, de naturel par l'auteure, avec parfois des introspections que l'on sent difficiles pour les héroïnes. Une partie est dédiée à Tink, sans toutefois percer le mystère de cette fille décidément pas comme les autres, ce qui renforce l'impression de fascination qu'elle dégage auprès de ses amies. Son personnage m'a fait penser à celui de Legs dans Confessions d'un gang de filles : même force exhalant de son physique pourtant menu, même ascendance sur les autres, même charme étrangement singulier. Outre l'aspect psychologique, le roman est également un tableau critique de la haute société américaine et surtout des adultes qui la composent : les parents sont décrits comme étant absolument détestables et/ou pitoyables, le père de Nadia, celui de Merissa, la mère de Tink... Malgré leurs richesses, ces personnages ne savent absolument pas comment aimer leurs enfants, les laissant alors seuls face à la dureté du monde qui les entoure, entre isolement, rumeurs cruelles, harcèlement et surtout absence d'amour.

Le roman est sombre, noir, idées suicidaires, anorexies, mal-être ponctuent sans cesse le récit. Les voix des héroïnes manifestent la difficulté d'être au monde, de devenir adultes, de répondre aux exigences des adultes. Si le geste de Tink apparaît aux yeux des autres comme incompréhensible au début du roman, peu à peu s'immisce l'idée qu'il fut une libération, et il devient alors douloureux de lire les sentiments de désarroi et de perte totale de ces jeunes filles. Même leur rapport au corps est pensé selon la société, la façon dont elles devraient être plus mince, plus jolies etc. C'est désarmant et dérangeant comme bien souvent dans l'oeuvre de Oates. Pourtant l'écriture, le style de Oates, fluide, subtil, très « vrai » et fouillé psychologiquement, fait que l'on ne peut lâcher le roman. Toutefois ce n'est pas, pour moi, une oeuvre majeure de l'auteure, car il manque un peu de souffle et j'ai eu le sentiment d'un inachèvement dans son récit. Il en demeure une fine analyse de la société américaines, du côté des riches, tableau qui bouscule son lecteur par sa description incisive et crue.
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Un groupe de filles, une école privée pour enfants de familles aisées, des études de prestige, des histoires d'amitiés et de rivalités, bref l'adolescence dans toute sa splendeur pour les héroïnes de ce roman. Une ombre au tableau : la perte de leur meilleure amie Tink...Tink la marginale, la rebelle, la différence assumée. Tink n'est plus là alors que c'est le moment où elles auraient tant besoin d'elle !
Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à me plonger dans le roman...La première partie ne m'a pas intéressée plus que cela et m'a même plutôt déplu.
Heureusement, le texte prend un nouvel élan dans la seconde partie et là j'ai enfin réussi à accrocher et à devenir curieuse de la suite de l'histoire (alors que je pensais abandonner !).
Le sujet est pour le coup finalement très intéressant et original. le point de vue abordé dans la première partie m'a gêné mais tout s'est arrangé pour moi ensuite...et vous ? Qu'en avez-vous pensé ?
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Ce livre me laisse perplexe. J'admire énormément Joyce Carol Oates, mais là, je me sens prise au dépourvu. J'ai l'impression d'avoir lu un brouillon de roman. Il y a 3 récits qui s'enchevêtrent, ce sont des histoires de filles et j'ai adoré retrouver ce "chuchotis" propre à l'auteur dès qu'il est question de féminité et d'identité. Mais... à mon regret , l'ensemble me semble inabouti et décousu.
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On n'est rarement déçu par un Joyce Carol Oates. Cette auteure à la fois prolifique et prolixe, à la fois simple et érudite, sait chausser n'importe quelle botte pour nous emmener dans n'importe quelle situation. Ici, de nouveau, un roman sur l'adolescence. La plume de Joyce Carol Oates est extrêmement empathique, sachant s'infiltrer dans l'esprit de collégiennes complexées. Pourtant quelque chose a cloché dans ce roman extrêmement pudique.

L'auteure américaine sait décrire l'Amérique comme personne. Elle sait passer du roman initiatique, en passant par le roman fleuve gothique et romanesque, au roman classique, à l'enquête ou au drame familial. Tous les personnages sont affublés de caractère juste et subtile. Par conséquent l'histoire est crédible, sensible et émouvante. Les collégiennes sont à fleur de peau, chaque situation frole le drame et la mélancolie exhale de chaque page.

Cependant, j'ai trouvé malgré tout un certain décalage : comme quelque chose de désuet dans l'écriture. Cette histoire se déroule en 2010 et 2011, pour autant les réseaux sociaux ne sont pas extrêmement présent dans le roman. Tout juste Facebook y est cité une fois ou deux. Les collégiennes discutent par sms. Mais l'aspect du roman semble se figer dans quelque chose d'immobile et d'assez conservateur par sa nostalgie. L'intrigue aurait pu se passer il y a vingt ans : c'est la capacité de décrire l'universel de Joyce Carol Oates.

Le roman, qui commence avec un drame, finit dans l'ennui. On tourne les pages sans véritablement vouloir en savoir plus. Ceux qui attendent de l'action seront déçus. La principale caractéristique de ce roman étant qu'il repose sur un seul et unique suspense : les trois héroïnes dépeintes vont-elles céder comme des branches brisées face au vent ? Vont-elles finir par exécuter ce geste sans retour qu'est celui de se donner la mort ?

Certes le sujet n'est pas gai mais le roman n'est pas non plus vraiment déprimant. Il est assez poétique, lent, la gestuelle y est importante, les situations familiales oppressantes et angoissantes.

A lire si le sujet vous intéresse. Sinon passez votre chemin.
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Joyce Carol Oates est un de mes auteurs préférés pour évoquer le mal être de notre société contemporaine.

C'est encore le cas avec ce roman qui met en scène un groupe d'adolescentes élèves d'un prestigieux lycée privé.
Pression familiale et scolaire pour intégrer les meilleures universités, pour participer à toutes les activités du lycée, familles dysfonctionnelles ou en voie de désagrégation, diktat de la minceur, harcèlement : ces jeunes filles souffrent et ce n'est ni auprès de leurs parents (plutôt sources de leurs maux) ou de leurs éducateurs qu'elles trouvent le réconfort mais dans la présence encore ressentie d'une amie disparue.
Tink, jeune fille fantasque et charismatique s'est donnée la mort pour de mystérieuses raisons mais ses paroles résonnent toujours pour ses amies et les guident.
On suit particulièrement Mérissa et Nadia qui chacune de leur côté vont chercher la force de sortir de leur détresse.

Le talent de l'auteure nous permet de comprendre le désarroi de ces jeunes filles, d'entrer dans leur cheminement psychologique et les rend particulièrement attachantes.

Encore un beau roman de cette auteure sur les failles et les désordres de l'adolescence.
Avec en prime, une descente en règles d'"Orgueil et préjugés" ordinairement grandement apprécié par les adolescentes.

A partir de 14- 15 ans
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