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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tiens, tiens ! Un énième Joyce Carol Oates.
Tiens ! Tiens ! La couverture me rappelle des peintures figées d'un peintre dont j'aime beaucoup le travail.
Tiens ! Tiens ! J'ai bientôt un voyage à New York, ça tombe bien finalement.
Tiens, tiens ! Des nouvelles.

Parfait. Un genre à part.

C'est quoi le genre de la nouvelle ? Et c'est quoi le genre de la nouvelle chez Miss Oates ?
Je ne passe pas le Grand Oral du baccalauréat. Je ne soutiens rien à l'université.
J'ai lu un livre. Sur six ou sept nouvelles (voyez, j'ai oublié) ; j'ai été marquée. Oates est comme ça, c'est un peu sa marque de fabrique de marquer. Elle laisse quelque chose sur ou à l'intérieur du lecteur (c'est à ça que l'on reconnaît les grands). Ici, il y a finalement un grand thème qui lie paradoxalement les personnages, ces narrateurs imparfaits (souvent chez cette auteure virtuose qui joue avec eux comme le ferait une fillette avec ses poupées) : la solitude.
Qui sont-ils ?

Une femme à la fenêtre vivant au coeur de Manhattan (oui, vous l'aviez deviné, tout droit sortie d'un tableau d'Edward Hopper) ; un assistant de laboratoire complice d'un savant fou qui doit inséminer du sperme de chimpanzé dans "le sujet expérimental" ; Lovecraft enfant sous la plume Oatienne ; une femme avilie, trompée, ratée, seule (!) ; un jeune garçon victime (?) d'une énigmatique professeure de catéchisme ; et cet écrivain à un tournant de sa vie de retour dans la maison familiale, seul (!).

La solitude donc. Toujours. Traversante. Nous sommes bien seuls avec ces différents personnages seulement accompagnés de leurs tourments. Seuls avec l'angoisse de nous dire comment va se parachever cette solitude !
Seuls ? Oui, nous le sommes nous lecteurs, chacun dans nos lectures, à vivre l'expérience des nouvelles de Joyce Carol Oates qui se rapprochent de certains de ses romans. A la seule différence du format peut-être ?
L'écrivaine nous raconte des histoires, c'est bien l'essentiel.
Elle nous sauve de la solitude par le principe de l'écriture :
"Hey, les gars, je suis là ! Mes nouvelles sont étranges, à la limite du supportable. Venez-voir...ce sera une expérience, mais je serai toujours là, au fond de la pièce."

J'ai d'abord voulu voir ce qui se cachait derrière la solitude de cette femme à la fenêtre. Peut-être pour me sentir, l'espace d'un instant, moins seule.
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C'est mon premier Oates de l'année !

Je me rends compte en prenant connaissance du titre anglais "Night-gaunts" que l'on perd forcément en évocation avec le titre français "Femme à la fenêtre" qui part d'un postulat différent (et du titre de la première nouvelle).

"Night-Gaunts" faisant clairement référence aux créatures décharnées du monde de H.P. Lovecraft (qui ont en premier lieu hanté ses cauchemars lorsqu'il était enfant).

La dernière nouvelle de ce volume "Les maigres bêtes de la nuit" s'inspire en effet de la vie du maître du fantastique (et du poème éponyme qui figure ici en épigraphe), elle contient même certains passages de ses oeuvres comme c'est le cas pour Les montagnes Hallucinées.

De fait, ce qui a retenu mon attention dans la couverture de l'ouvrage, ce n'est donc pas la référence à Lovecraft (puisqu'il n'y en avait pas !) mais plutôt la référence au peintre Edward Hopper qui avait l'habitude de peindre ce genre de scènes : des femmes en attente. Artiste qui a inspiré la première nouvelle de ce recueil.

C'est un peintre que nous aimons beaucoup à la maison, je possède encore l'affiche de l'exposition 2012 au Grand Palais (et quelle expo !).
Hopper a beaucoup travaillé sur la notion de regard et surtout celui du spectateur, ses peintures sont en cela à la fois très intimistes et cinématographiques. Ces scènes figées contiennent en elle-même une intention, une puissance, une attente forte.
Assurément, il y a dans ces 6 nouvelles de Joyce Carol Oates un jeu de regards intense et fiévreux autour du personnage de la femme.

L'amour et la haine, la puissance du féminin, la violence du masculin, l'attente, le dégoût, la folie… Autant de thématiques développées entre ces pages qui ne vous laisseront de toute façon pas indifférent…
Lien : https://www.xn--rdactrice-b4..
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Des femmes : des femmes en colère, des femmes malheureuses, des femmes prédatrices et quelques hommes dont un très spécial : HP Lovecraft, le "martien" de l'écriture, le "bro" de Philip K. Dick, le chat de Schrodinger de la littérature, ni mort, ni vivant.
JCO nous raconte des histoires, des nouvelles et dans chacune d'entre elles, nous rencontrons des femmes : une qui attend son amant et commence à en avoir marre de l'entendre, une femme au foyer, auteur de livre de recettes culinaires (dont le mari est un musicologue), et qui s'enfonce dans l'alcool et le soupçonne de liaisons extra-conjugales, une jeune fille issue d'une famille redneck, victime d'une expérience non autorisée au sein de l'université qu'elle fréquente, une femme enseignante abusive au sein d'une classe de catéchisme.
Mon auteur préféré a toujours l'esprit aussi affûté, sensible à l'air du temps, aux mouvements qui agitent son pays et le monde. J'aime particulièrement que ce recueil de nouvelles finissent par Lovecraft, cet auteur à l'esprit si sensitif, hanté par les fantômes de son histoire famiiale.
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Six nouvelles qui traitent des abus physiques comme morales avec la plume de JCO.Ca commence toujours bien et petit à petit ça se gatte.6 nouvelles a lire absolument.
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