La fille du fossoyeur

Toute cette fin d'été 1941 et une bonne partie de l'automne, maman les passa au lit. Maman dormait, ou bien elle restait couchée sans dormir les yeux fermés, ou bien elle restait couchée sans dormir les yeux ouverts mais dans le vague, couverts d'une espèce de voile qui, en séchant, collait à ses cils. Si Rebecca murmurait : Maman ?..., elle n'obtenait généralement pas de réponse. Un battement des paupières, peut-être, comme si une mouche s'était approchée trop près.

Les doigts de Zack tâtonnaient, massacraient une mélodie. Il cherchait une mélodie. Bizarrement, une fois qu'on l'avait perdue, elle vous échappait entièrement, alors que quand on l'avait, rien ne semblait plus facile et plus naturel.

(...) son père s'interposa, l'empoigna. "J'ai dit non !".
Rebecca le regarda, et vit qu'il la haïssait.
Elle se demanderai ce que Jacob Schwartz voyait en elle, ce qu'il pouvait mépriser à ce point en elle, une enfant de cinq ans.
Elle serait longtemps trop jeune pour comprendre. C'est lui qu'il hait en moi. Et surtout C'est la vie qu'il hait, dans tous ces enfants.

Chaque religion a un ensemble de réponses différentes,prescrit par une caste sacerdotale autoproclamée,et chaque religion,bien sur,enseigne qu'elle est la seule a avoir été sanctifiée par Dieu.Mais cela ne signifie pas que l'une d'elle n'est pas vraie

Chaque religion a un ensemble de reponses different,prescrit par une caste sacerdotale autoproclamee,et chaque religion,bien sur,enseigne qu'elle est la seule a avoir été sanctifiee par Dieu.Mais cela ne signifie pas que l'une d'elle n'est pas vraie

L'histoire n'a pas d'existence.Tout ce qui existe,ce sont des individus et,de ces individus,uniquement des moments individuels aussi coupes les uns des autres que des vertebres fracassees

Au fond de lui, Gallagher avait en horreur l'idée même du mariage. L'intrusion de l'Etat dans la vie privée des individus. Il était entièrement d'accord avec Marx [...] car Marx avait eu raison sur presque tout : les masses se vendent pour un salaire ; les capitalistes sont des fils de pute prêts à vous trancher la gorge, à recueillir votre sang dans des fioles et à le vendre au plus offrant ; la religion est l'opium des masses, et les églises des entreprises capitalistes organisées pour gagner de l'argent, s'assurer pouvoir et influence. Naturellement, les lois favorisent les riches et les puissants, le pouvoir ne cherche qu'à générer davantage de pouvoir, et le capital à générer davantage de capital. Naturellement, le monde industriel mène à la folie, Première Guerre mondiale, Deuxième Guerre mondiale, toujours le spectre d'une guerre mondiale, les conflits permanents entre nations. Marx avait eu raison sur presque tout, et Freud sur le reste : la civilisation est le prix à payer pour ne pas se faire trancher la gorge, mais c'est un prix sacrément trop élevé.

Souvent, seuls ensemble, mère et fils ne se parlaient pas. Ce qu'il y avait entre eux, noués ensemble comme un amas de viscères, ils n'avaient nul besoin de le dire.

Des gens intelligents se disputent sur ces questions depuis des milliers d’années. Lorsqu’ils s’entendent, c’est par besoin affectif de s’entendre et non parce qu’il y a quoi que ce soit d’authentique sur lequel «s’entendre».

Plus les années passaient, plus Willie Judd se rendait compte qu’il n’y avait pas vraiment de logique à la façon dont les choses se passaient. Elles auraient aussi bien pu se passer autrement.