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4,14

sur 380 notes
C'est avec appréhension que j'entame cette critique, comme quand j'ai ouvert ce roman pour la première fois. de Joyce Carol Oates je ne connaissais rien; ni son style ni son univers, juste une auteure américaine très prolixe.
La petite Rebecca Schwart née sur le bateau qui emmène sa famille au Etats-Unis. le père, Jacob, la maman Anna et les deux frères Herschel et Gus ont fuit le nazisme.
Issu d'un milieu culturel plutôt élevé, lui professeur de mathématique citant Schopenhauer, la maman mélomane et pianiste vont se retrouver dans un lieu sordide, Milburn petite ville de l'état de New-York.
La petite Rebecca va devenir la fille du fossoyeur. Nous allons la suivre pas à pas sur ce chemin tortueux qu'est sa vie. Les parents sombrant peux à peux dans la folie, les enfants que l'on maltraitent. On continue on s'enfonce dans le gris puis dans le noir, de temps en temps, une petite éclaircie vient adoucir le récit comme cette sonate n°23 écouté à la radio. On ne sait pas où J.C.Oates nous emmène, pourtant je continue, les pages défilent :le premier travail de Rebecca, son mariage, son enfant; l'écriture est fluide, ces descriptions ces petits cailloux que la romancière laisse pour ne pas la perdre; des indices comme la sonate n°23 "appassionata".
Le personnage de Rebecca est magnifique, c'est une femme forte devant l'adversité.
Malgré la noirceur de ces parents j'ai eu de l'empathie pour eux. Seul Tignor, manipulateur, violent tout ce que je hais chez un homme m'a donné la nausée.
Nul besoin de dire que j'ai adoré ce livre, et madame Oates a rendu un lecteur de plus heureux. Pour les inconditionnels de musique je vous conseille la fameuse sonate n°23 de ce grand monsieur Beethoven.
Merci à Latina et aux lectrices qui se reconnaitront pour leurs conseils.
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En 1936, Ils ont quitté l'Allemagne pour les Etats-Unis parce qu'ils étaient juifs. Mais le père, ancien professeur devenu fossoyeur, y connait avec sa famille une déchéance intellectuelle et matérielle telle, qu'il se suicide devant sa fille après avoir tué sa femme.

Toute la vie de Rebecca, née sur le bateau qui les a conduits en Amérique, va être déterminée par ce drame initial. La haine de son père et son mariage avec un homme violent qui lui ressemble, ses changements d'identité pour se reconstruire après, les hommes nombreux et les métiers multiples et finalement le renvoi à son passé de fille de fossoyeur dans la quête de ses origines juives.

Cette histoire, inspirée à Joyce Carol Oates par celle de sa grand-mère, a une construction époustouflante. A l'inverse d'un récit linéaire, on découvre le combat et la survie d'une femme, blessée et malmenée par la vie, à travers les fluctuations de ses pensées intimes. C'est dense, historiquement passionnant, poignant et inoubliable.
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Rebecca porte en elle une tumeur : la tumeur de son enfance dévastée…par son père, lui-même dévasté par son statut d'immigré allemand aux USA. Ancien professeur de mathématiques, il n'a trouvé qu'un emploi de fossoyeur et fait payer le prix fort à sa famille. Les 2 frères aînés fuient cette maison délabrée, ce père taciturne et violent, cette mère à moitié folle. Rebecca survit, tant bien que mal, à cette ambiance mortifère, pour finir par assister à l'horreur absolue : le meurtre de sa mère et le suicide de son père.
La tumeur que Rebecca a enfouie en elle continue à se développer, lentement, pendant son adolescence puis le début de sa vie adulte, car la violence se retrouvera encore sur son chemin...
J'attribue à JC Oates le titre de « docteur ès psychologie » pour sa maîtrise absolue de l'âme humaine, autant masculine que féminine. Deux pas en avant, trois pas en arrière, c'est comme ça qu'on avance dans ce roman. Tout comportement, toute pensée, est décortiqué, mais de manière tellement sensible, tellement juste, tellement bouleversante, que je ne peux que balbutier et m'incliner.

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La fille du fossoyeur est le second livre que je lis de l'autrice américaine Joyce Carol Oates.
Comment vous parler de ce roman de plus de sept cents pages que j'ai lu presque d'une traite en l'espace de deux jours ? Comment vous en parler sans trop en dire, rien que mon ressenti, un ressenti à fleur de peau, une histoire qui pourrait continuer à se promener dans mes jours et mes nuits.
Ici le bonheur n'est jamais loin de l'appréhension, comme s'il fallait s'en méfier, le tenir à distance, se dire que si le bonheur est là, le malheur lui se tient en embuscade, jamais loin pour dévorer les jeunes filles innocentes...
Survivre est le mot qui m'est venu souvent dans cette lecture addictive. Survivre aux démons de son enfance...
Ce roman est une comète qui m'a traversé de part en part. La fulgurance de l'histoire, la manière de l'écrire, de me la raconter, ses personnages écrits de manière si fouillée, jusqu'à entendre les battements de leur coeur. J'ai aimé tout cela. J'ai été dévoré par cela...
Tout au long de ma lecture, je me suis demandé où Joyce Carol Oates était allée chercher ce sujet, dans quel puits sans fond. Plus tard je l'ai su, toujours fouillant à droite et à gauche, elle ne s'en cache pas d'ailleurs, c'est l'histoire de sa grand-mère qui l'a inspirée.
C'est vrai que son écriture paraît habitée par un sentiment douloureux, cette écriture fine et aiguisée, féroce, capable d'aller fouiller les tréfonds de l'âme humaine.
J'aime qu'un écrivain m'enlève de mon territoire ordinaire pour me rincer dans tous les sens comme dans une vague frénétique.
J'ai l'impression que le souvenir de cette fulgurance qui a traversé deux jours de cette lecture estivale, va rester à jamais dans ma mémoire, je me souviendrai toujours de la fille du fossoyeur.
J'ai été troublé par ce texte d'une fluidité impressionnante malgré le sujet, j'ai été troublé comme on peut l'être en regardant une eau saumâtre, se dire qu'il y a peut-être de la vie là-dedans.
J'ai rendu grâce à Chopin et Beethoven de venir apporter quelques respirations à l'étouffement du texte. La sonate 23 Appassionata continue de vibrer en moi. J'ai rendu grâce aussi aux doigts agiles de Thelonious Monk...
En dehors de la musique, pourtant il y a de la lumière de temps en temps, une lumière comme la lame d'un couteau, blanche et tranchante. Comme le regard d'une jeune femme aussi qui regarde froidement devant elle.
La violence et le malheur courent sans cesse après cette petite fille pour tenter de la rattraper, cette petite fille captive de ses rêves d'enfance, mais les fuyant en même temps du moins ceux qui ressemblent à des cauchemars et qui reviennent, parce qu'on sait que les cauchemars ont justement cette fâcheuse tendance à agir ainsi...
Ce drame de l'enfance, comment l'évoquer sans rien dire ? Ne lisez aucune chronique avant de vous emparer de ce livre envoûtant car certains ont déjà fâcheusement tout raconté ou presque et c'est fort dommage.
Où trouve-t-elle la force de se relever parmi les décombres de cette enfance broyée où il y avait malgré tout quelques rais de lumière ? Peut-être dans cette phrase que lui a un jour dit son père, oui vous savez celui qui est devenu le fossoyeur : « Cache ce que tu sais. Comme tu cacherais une faiblesse. Parce que c'est une faiblesse d'en savoir trop parmi des gens qui en savent trop peu. » Est-ce à ce compromis qu'elle pourrait survivre ?
S'extraire d'où elle vient... Mais d'où vient-elle au juste, puisqu'elle vient de presque nulle part ?
Renoncer à ce destin qui la pourchasse de manière implacable.
Changer de nom, se teindre les cheveux... Cela peut-il suffire pour qu'un prédateur renonce à vous pourchasser ? Cela suffit-il à arrêter la malédiction qui pèse comme un anathème, inverser le cours des choses ?
D'ailleurs, le sait-elle, qui elle est vraiment ? D'où elle vient ?
Rebecca est fille d'une famille juive allemande, ayant fui en 1936 l'Allemagne nazie vers les États-Unis. Elle est née à bord d'un paquebot dans le port de New-York, devant Long Island.
Le mythe du Nouveau Monde était alors à la portée de leurs rêves.
Son père était professeur de mathématiques à Munich, passionné par la philosophie de Hegel et d Schopenhauer, sa mère pianiste, passionnée elle par Chopin et Beethoven.
Ils vont découvrir un autre monde, ce monde mythique qu'ils imaginaient autrement, le Nouveau Monde, loin de l'effroi, loin de l'horreur.
Le père va devenir fossoyeur dans une petite ville américaine de l'État de New-York. C'est la seule chance trouvée pour s'intégrer. La mère sombre très vite dans une sorte de dépression, attendant vainement l'arrivée du reste de sa famille ?
Ils vivent dans la vie ordinaire d'une Amérique hostile qui ne les acceptera pas. Est-ce ainsi l'explication de cet abime qu'ils ont construit chaque jour dans cet exil où ils n'ont jamais su trouver leur place ?
Cette chronique intime d'une famille en exil croise ici la douleur de l'histoire et ses hontes, la honte des États-Unis, celle du silence sourd du Président Roosevelt.
Le 13 mai 1939, le Saint-Louis, paquebot transatlantique allemand, quitte le port de Hambourg. À son bord, il y avait 937 passagers. La grande majorité d'entre eux sont des juifs allemands fuyant le Troisième Reich, qui ont réuni l'argent nécessaire pour un visa et un aller simple sur le Saint-Louis dans l'espoir de trouver refuge en Amérique. Refusé d'escale à la Havane, puis à New-York, le Saint-Louis a dû faire demi-tour pour l'Europe, alors sous la botte nazie. Beaucoup de ses passagers furent victimes des camps et exterminés...
Peut-être dans ce paquebot, y avait-il des membres de leur famille, qui sait, qui peut le dire... ?
Comment ces deux-êtres-là vont-ils alors sombrer dans une sorte de folie emportant le décor, tentant d'emporter les êtres qu'ils leur sont chers avec eux, par quel miracle Rebecca s'accrochera-t-elle pour ne pas tomber dans cette fosse béante ? A quels interstices du paysage saura-elle poser ses mains pour ne pas être emportée dans le vide ?
C'est comme cela qu'elle va devenir la fille du fossoyeur, qu'on l'appellera ainsi.
Elle a grandi dans la misère, la déchéance, une sorte de terreur qui faisait semblant de ne pas y ressembler. C'est l'horreur qui conduit à un drame familial d'une rare violence, achevant l'enfance, mais sont les stigmates seront des éléments fondateurs pour le reste de sa vie.
Comment survivre aux démons de son enfance qui n'en finiront jamais de la hanter ?
Elle va grandir, se relever, marcher, avancer, rencontrer des hommes et puis celui qui sera le premier homme de sa vie, ce ne sera pas la bonne pioche, comme on dit.
Tous les hommes sont-ils comme cela ? Les hommes seraient-ils tous des pervers, des prédateurs ? Aurait-elle tiré à jamais la mauvaise carte de la vie ?
Elle cherche, cherchera durant ces années, à percer le mystère et la violence de certains hommes sur les femmes, comme des millions de femmes depuis la nuit des temps sur toute la planète, depuis que l'humanité existe, cherchent aussi la réponse à cette question. À l'inverse de tant d'autres femmes qui ont tenté sans retour de faire entendre leur douleur auprès d'un commissariat de police ici ou ailleurs avec la vaine illusion même encore en 2023 d'y trouver un possible écho, ou là-bas encore pire dans l'État de New-York en 1959 chez le shérif homologué du coin qui dira que ces faits font partie des choses normales, elle sait par avance que cela ne servirait à rien et elle ne fera jamais le pas, acceptera les coups sans frémir, sans broncher, sans même à la fin cacher son visage avec ses mains... À quoi cela servirait-il de redoubler la violence ? Espérant seulement que son fils ne voit pas cela...
Rarement, j'ai lu ces mots, ces coups venir avec tant de douleur au ventre comme si c'était à moi que cet homme les assenait.
J'ai l'impression que le regard éperdu de cette enfant restera à jamais inoubliable pour moi.
Sans doute comme tant d'autres femmes, elle a peut-être pensé que cette violence était justifiée, que c'étaient eux qui détenaient la vérité, les hommes qui cognent, celui qui frappe sa femme, comme si c'était elle la coupable, comme si les choses étaient irrémédiablement inscrites ainsi.
J'ai craint pour Rebecca. Pour sa vie, pour son fils.
Peut-être y a-t-elle pensé, à son fils justement, plus qu'à elle, lorsqu'elle s'est convaincue que survivre était plus important que mourir ?
Le chemin pour sortir de cette violence, n'est-ce pas acquiescer en silence ? Mais est-ce que cela suffira pour survivre, à faire abdiquer cette incompréhension qui sommeille comme une colère sourde ?
L'écriture de Joyce Carol Oates est là à chaque instant, précise, ample, généreuse aussi.
C'est l'écriture qui dessine un très beau personnage de femme dans une métamorphose attendue, une fille, une femme, une amante, une mère et sa tendresse ainsi que sa férocité pour tenter de tenir debout.
C'est une manière de raconter une histoire, avec des flux de conscience qui vont et viennent, reviennent, ramènent de l'émotion à chaque vague qui revient, à chaque pas de Rebecca qui revient...
Qu'a-t-elle vécu, Joyce Carol Oates, pour décrire à ce point la dureté des hommes avec autant d'acuité ? Dire l'ordinaire sordide et poisseux de l'Amérique profonde...
Rebecca peut-elle échapper à ce destin d'avoir été la fille du fossoyeur ?
Derrière la noirceur, ce roman n'est-il pas au contraire le récit de la résilience, la métamorphose et la reconstruction d'une femme ?
L'épilogue que j'ai trouvé légèrement long m'a perdu un peu en chemin, mais je crois deviner qu'il était indispensable pour l'autrice, afin de fermer définitivement une porte essentielle à cette histoire. Son histoire peut-être, ou celle de sa grand-mère.
Il n'empêche que c'est un livre autant magistral que dérangeant.
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Ce roman de Joyce Carol Oates est conforme aux romans de Joyce Carol Oates que j'ai déjà eu l'avantage de lire ; c'est un coup de poing en pleine face.

On peut compter sur Joyce Carol Oates pour ne pas prendre de gants et son style brut et brutal peut déconcerter plus d'un lecteur. Question d'habitude ou d'apprivoisement. Une chose est sûre : on ne sort pas indemne d'un roman de Joyce Carol Oates.

Rebecca Schwart est née en 1936 sur le paquebot dont les cales bondées d'immigrés a transporté sa famille, son père, sa mère et ses deux frères, au pays où tout semble possible, aux Etats-Unis d'Amérique. Fuyant le fascisme nazi, les Schwart peineront à s'intégrer à une société qui les rejette et l'enfance de Rebecca sera marquée par une extrême violence sociale et physique. Une violence qui draine le drame dans son sillage.

Sur les 700 pages que compte le roman, j'ai passé un bon quart à me demander où l'auteure voulait m'emmener. le rythme du récit est plutôt lent, la narration s'éparpille tout au long d'une chronologie dense qui s'étale de 1936 à 1998. Et pourtant, on s'accroche, on se laisse aimanter.

Ne croyez pas suivre une chronique familiale, c'est d'abord le destin de Rebecca qui intéresse l'auteure et le lecteur. Un destin complexe, bouleversé et bouleversant, marqué par les erreurs, le sang, les coups, la fuite, la quête et la survie.

Un portrait au vitriol de la société américaine comme Joyce Carol Oates sait si bien en peindre ; un spectacle qui fait grincer des dents, donne envie de vomir ou de jouer des poings. Au final un roman rude et fascinant que j'aurai mis de longues semaines à lire mais dont je garderai longtemps la trace.


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Ce livre ne m'a pas quittée , j'ai oublié le temps, j'ai oublié la nuit , en fait je n'ai fait que lire depuis la veille, puis tard dans la nuit, et dès que j'ai pu abandonner quelques obligations sociales et domestiques, je suis retournée avec bonheur dans ces pages. Un vrai pavé, qui vous happe et absorbe vos pensées, un réel univers tout en nuances ! Bref je n'ai pas été de bonne compagnie depuis 24 heures.
C’est l'effet produit par les grands romans émouvants qui mêlent destins individuels et histoire du monde. C'est sûrement une expérience partagée par nombre de lecteurs passionnés, car elle sait raconter une histoire, cette auteure qui aime les personnages ambigüs, profonds, humains.
C'est l'histoire d'une petite juive allemande qui naît en 1936 dans le port de New York dans la cale d'un navire transportant des migrants fuyant les persécutions en Europe. Joyce Carol Oates raconte la vie de Rebecca/Hazel, faite de tragédies, de changements d'identité, de renoncements, de secrets et mensonges. C'est un très beau destin de femme, une histoire de survie, au-delà de la violence des hommes, au-delà de l'holocauste, qui nous est comptée là, quelque chose de profondément humain.
Elle nous emmène dans l'esprit de Rebecca pour voir et ressentir avec elle, jusqu'à sa manière d'enfant de percevoir les mots entendus dans les conversations des adultes. Elle réussit à nous faire partager ses pensées, ses regrets, ses peurs, ses contradictions en utilisant l'italique qui se mêle habilement à la narration.
Elle réussit à nous troubler avec ses réflexions sur l'histoire, sa prétendue linéarité, et son sens du présent, son rapport à la vérité qui n'est pas forcément positive. Cette complexité n’est pas la seule qualité de ce grand roman ...
La correspondance du dernier chapitre m'a émue aux larmes…

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Des mois que je l'ai sous le coude. Pas facile d'attaquer un pavé quand il y a tant de livres à lire et la facilité quand ils sont minces. Pourtant avec ‘les gros' l'immersion est tellement plus forte ! Je suis admirative de cette écrivaine pour la façon dont elle maîtrise un sujet d'aussi longue haleine. le lecteur va vite s'attacher à cette fille du fossoyeur née sur un bateau à New-York parce que ses parents fuient l'Allemagne nazi. Ancien professeur et éditeur, il se retrouvera à s'occuper du cimetière. Rebecca y vit entre ses parents et ses deux frères. On va suivre son enfance, sa vie d'épouse de truand, comment elle va s'en sortir avec son fils. Une grande fresque d'une femme forte, ballottée par la vie avec, en toile de fond le piano. Bouleversant et inoubliable !
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1936 , la famille Schwart , juifs allemands fuyant l' Allemagne nazie arrivent dans une petite ville du comté de New -York .
Rebecca l'héroïne du livre va naître sur le bateau qui emmène sa famille .
Le père n'arrivera jamais à s'intégrer dans son nouveau pays , lui qui était enseignant , devra se résigner à être fossoyeur .
Ce roman est un très beau portrait de femme qui n'oubliera jamais ses origines modestes , l'humiliation subie par sa famille mais qui saura toujours surmonter les obstacles .
En lisant d'autres critiques , j'ai appris que l'auteur s'était inspirée de la vie de sa grand -mère paternelle .
Un des meilleurs livres de Joyce Carol Oates .
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Il n'y a pas bien longtemps, j'ai eu l'occasion de croiser le chemin d'une grande dame, inconnue pour vous, mais une très grande dame quand même. Cette femme aujourd'hui âgée de 93 ans est le souvenir vivant de la seconde guerre mondiale. Cette grande dame montre son immatriculation tatouée sur son avant bras gauche avec "fierté" afin que nous et nos descendants n'oublions jamais les horreurs faites à Auschwitz. Elle fait des conférences dans les collèges pour que l'histoire ne se reproduise jamais.
Mais en dehors de son passé tragique, c'est une femme qui a une incroyable joie de vivre et elle force le respect.

Alors bien évidemment, en lisant la fille du fossoyeur, je n'ai pu que penser à cette femme et au fait que chaque personne vit les choses et réagit différemment face à l'adversité.

Les parents de Jessica ont vécu dans la peur, même lorsqu'ils sont arrivés et vécu aux USA. Une peur lancinante qui les a suivi toute leur vie.
Jessica n'a pas eu la vie facile non plus, entre une enfance difficile et un mariage raté. Elle a pris, elle, contrairement à ses parents, son destin en main.

L'auteure a réussi un véritable exploit en faisant à la fois un roman "historique" et psychologique, ou chaque personnage est travaillé.
Un livre qui fait mal par son histoire mais qui arrive à nous montrer qu'il faut se battre et que rien n'est jamais perdu.

Un livre qui fait réfléchir et qui devrait être lu par le plus grand nombre.
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Rebecca est née en 1933 dans le port de New-York : sa mère a accouché sur le bateau, littéralement à l'instant de l'arrivée, au moment où tous les émigrants descendent à terre. La famille reste donc seule, la mère en travail, le père avec ses deux petits garçons.
Le vide s'est fait autour d'eux.
Lorsque le père trouve un emploi de fossoyeur (lui le professeur de mathématiques, Juif érudit et socialiste) le vide se fait également autour d'eux du fait de leur pauvreté : leur maison n'est qu'une masure où la mère, autrefois musicienne renommée, sombre dans la dépression.
Un espoir naît quand la famille restée en Europe annonce son arrivée.
Ici l'épisode est historique : à bord du Saint-Louis en provenance de Hambourg se trouvaient 937 passagers, Juifs allemands fuyant le nazisme dans l'espoir de trouver un refuge en Amérique. Mais l'Acte d'immigration de 1924 limitait le nombre de réfugiés chaque année, et en 1939 à l'arrivée du St-Louis le quota était atteint. le navire a dû faire demi-tour pour l'Europe, et la plupart des passagers moururent dans les camps d'extermination.
L'espoir pour Rebecca d'une vie nouvelle, d'une famille plus chaleureuse, d'une petite cousine de son âge, s'éteint donc avec ces nouvelles.
Ce ne sera pas le seul drame dans la vie de Rebecca.
Privée de sa famille, elle devient l'épouse d'un homme violent ; là aussi, le vide se fait autour d'elle et de son bébé, tant son mari les isole du monde.
En Mère Courage elle va fuir et élever son fils de son mieux, jusqu'à renouer avec la tradition familiale : la musique.
Tout le reste du roman est une sorte de happy end que j'ai trouvé un peu superficiel, un peu longuet. Pourquoi étirer sur près de 700 pages une intrigue qui perd de son intérêt à être ainsi délayée ?
Elle écrit très bien et avec sensibilité, JCO, elle raconte bien les histoires mais, comme les personnes qui s'écoutent parler, peut-être qu'elle se regarde écrire… ?

Merci en tout cas à Sandrine et aux copines de la lecture commune, et puis bien sûr à Berni qui m'a passé son exemplaire… !

Traduction parfaite de Claude Seban.

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