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4,14

sur 384 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis entrée dans ce récit sans aucune appréhension, et ai découvert la vie de Rebecca avec des émotions très partagées: le dégoût, la pitié, l'horreur, la compassion, l'admiration, la haine...L'ouvrage de Joyce Carol Oates est si dense que je me suis parfois un peu perdue, mais toujours retrouvée! Ce portrait de femme hors du commun mais tellement humaine m'a vraiment beaucoup touchée. Certaines pages sont magnifiques, grandioses, symphoniques comme la musique dont il est souvent question!
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Rebecca Esther Schwart naîtra sur le bateau amenant sa famille aux « You Esse » , ce qui en fera une citoyenne américaine.
Son père lui fera remarquer : «  tu n'es pas comme nous, tu est né ici, il ne t'arrivera rien ». Ils fuient le nazisme et vont trouvez une autre forme d'intolérance dans le « nouveau-monde ». Ils vivront à Milburn, petite localité dans l'état de New-York. le père qui était professeur en Europe, doit se contenter d'un emploi de fossoyeur et la famille devra loger dans le vieux cottage de pierre décrépit, à l'entrée du cimetière.
Les personnages de Joyce Carol Oates sont torturés, ils vivent avec le fardeau de leurs passé. Ce sera le cas de Rebecca, « l'américaine », « l'épargnée », dans une société d'homme elle devra s'affirmer en tant que femme. Pour que la chrysalide « Rebecca « devienne le papillon «  Hazel Jones ».
Une histoire d'abnégation et de courage au féminin.
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Depuis des années je lis des avis dithyrambiques sur JOC. Certain.e.s se sont étranglé.e.s quand Annie Ernaux a reçu le prix Nobel de littérature et pas JOC… Bref il s'agirait d'une très grande écrivaine. Alors j'ai voulu découvrir et j'ai lu « J'ai réussi à rester en vie » que j'ai failli jeter par la fenêtre plusieurs fois. Mais bon comme il s'agissait de ma liseuse, j'ai résisté à la tentation et j'ai même refait un essai en lisant la fille du fossoyeur.

Ce roman est très particulier dans le sens où l'on passe très vite de très grandes périodes de vie de l'héroïne (que l'on nommera ici Rebecca)… et à d'autres moments, les longueurs s'accumulent. le moins que l'on puisse dire est que Rebecca n'a pas été épargnée par la vie. Rebecca est née dans les soutes d'un bateau en provenance de l'Europe à la veille de la seconde guerre mondiale, de parents qui ont fui l'Allemagne et qui ne retrouveront jamais leurs statuts d'antan. Des parents qui vont s'enfoncer dans la folie destructrice pour le père et auto destructive pour la mère. Mais alors qu'une personne tente de l'aider à s'en sortir, Rebecca va s'enfoncer et suivre un destin de femme battue. Ici commence les premières incohérences. Alors qu'elle décrit son « mari » comme alcoolique, violent, manipulateur, contrôleur, elle annonce qu'il lui apprend à conduire sa voiture… Dans les années 50 c'est un détail peu probable… mais il faut bien expliquer la suite. Car un jour (et cela arrive un peu comme cela) alors que ce mari est imbuvable depuis longtemps, et qu'elle se dit toujours amoureuse (ou du moins dépendante affectivement) hop elle se réveille et elle décide que c'est trop, c'est trop….

Bref Rebecca s'enfuit. On va la suivre dans sa fuite et la reconstruction de sa nouvelle vie. Mais Rebecca dans son malheur a la chance d'être très belle (malgré une enfance de malnutrition, des coups, du travail à l'usine et 2 grossesses)… Et elle fait craquer les hommes.

Cela lui permettra de trouver une nouvelle identité, de garantir à son fils unique un héritage fabuleux… Tout cela en croisant le chemin d'un tueur en série…

Je ne vous parle pas du dernier chapitre qui est franchement de trop si ce n'est quelques réflexions philosophiques que je vous livre car elles sont intéressantes. Surtout dans le contexte actuel. Je ne sais si JOC pourrait encore écrire ceci aujourd'hui.

« Cette sacralisation de l'Holocauste ! Dans une de vos lettres, vous avez employé ce mot avec une révérence qui m'a fait rire. Je n'emploie plus jamais ce mot qui glisse sur les langues américaines comme de la graisse. L'un des critiques qui m'ont démolie a traité Morgenstern de traite qui réconfortait l'ennemi (quel ennemi ? ils sont nombreux.) en déclarant et re-déclarant (ce que je continuerai de faire chaque fois que l'on me posera la question) que l'«Holocauste» était un accident de l'histoire, comme tous les événements de l'histoire sont des accidents. L'Histoire n'a pas plus de but que l'évolution, il n'y a ni objectif ni progrès. « Evolution » est le terme appliqué à ce qui est. Les pieux rêveurs souhaitent prétendre que le génocide nazi était un événement unique qui nous a élevé au-dessus de l'histoire. Ce sont des foutaises. Je l'ai dit et je continuerai de le dire. Les génocides sont aussi vieux que l'humanité. L'Histoire est une invention des livres. »

Bref vous l'aurez compris… Les aventures de Rebecca sont un peu trop nombreuses pour m'avoir réconciliées complétement avec JOC. Même si j'ai préféré de loin ce roman à « J'ai réussi à rester en vie ».

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Dès le premier chapitre on est conquis : le rythme est rapide (on essaie d'échapper à la situation, avec Rebecca on s'essouffle…), le style est parfait, l'histoire est « lancée »… quel bel ouvrage ! J'ai découvert Joyce Carol Oates avec ce superbe roman dans lequel on va suivre toute la vie de Rebecca/Hazel, superbe personnage résilient féminin. Que d'émotions ! J'en suis sorti bouleversé. À lire d'urgence.
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Étrange roman où - comme dans un roman policier - il faut attendre les dernières pages pour comprendre les 600 pages de lecture précédentes.
On suit une famille d'émigrés ayant fui l'Allemagne en 1936 pour les "You Esse". le père ne trouve qu'un emploi de fossoyeur dans un cimetière.
En quelques années la famille Schwart va basculer dans l'horreur. Seule Rebecca, la fille, sera épargnée. Dans la seconde partie du roman elle parviendra à fuir pour tenter de se reconstruire.
Joyce Carol Oates une fois encore nous emmène là où elle veut. Elle multiplie les angles de vue, brouille les pistes, vraies ou fausses, bouleverse les chronologies et infuse des vérités contredites par la suite. La difficulté de la famille Schwart - mais est-ce même son nom? - à verbaliser ses ressentis se heurtera à une mauvaise maîtrise de la langue anglaise, à une peur face à l'autre. Les paroles prononcées d'une voix blanche par Rebecca sont déconnectées de sa pensée profonde. Ambivalence, confusion, trouble pour Rebecca et le lecteur. Lumineuse et fiévreuse à la fois Rebecca traîne avec elle une part d'opacité. Un drame imminent plombe son quotidien.
Trop rugueux d'un prime abord ce roman va basculer dans une success story à l'américaine. le début et la fin sont particulièrement réussis. Qui n'est pas pris de panique lors de la scène initiale de poursuite le long du canal? La pression est à son comble. On en sort lessivé. Brillant moment.
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Rebecca est la fille de juifs allemands immigrés lors de la seconde guerre mondiale. Son père, ancien professeur va exercer le travail de fossoyeur. de maltraitances en maltraitances, Rebecca va finalement changer de nom, et fuir d'état en état..Un très beau livre aux personnages mythologiques. Beau portrait de femme.
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A travers les pérégrinations de Rebecca, c'est l'Amérique rurale que nous découvrons. Il ne fait pas bon être émigrant en 1936. Rebecca et sa famille, fuyant l'Allemagne nazie, échouent dans une petite ville de l'Etat de New-York. Ils ne s'intégreront pas et se sentirons humiliés er rejetés. Malgré une enfance épouvantable, Rebecca pourra se reconstruire, grâce à son instinct de survie. Un roman bouleversant, inédit, plein de rebondissements inattendus qui subjuguent le lecteur. M.B.
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Ce roman est difficile à lire, d'abord parce qu'il est difficile pour le lecteur de comprendre où l'auteur veut nous emmener, le récit n'étant pas linéaire. Cela commence à une époque non déterminée : une jeune femme rentre chez elle après sa journée d'usine, elle se sent suivie, et nous nous retrouvons immergés dans ses émotions, ses pensées… flash back… le récit enchaîne sur l'enfance de Rebecca Schwart, la fille du fossoyeur. La construction est époustouflante, déstabilisante, même s'il y a, en gros trois parties, centrées, tour à tour, sur le père, sur le mari, puis sur le fils. Mais il ne s'agit nullement d'une saga familiale, le sujet du livre c'est Rebecca et son destin. C'est aussi difficile à lire parce qu'on se demande sans cesse ce qui va arriver, jusqu'où va aller le sordide, le glauque, on sent que Rebecca n'en a pas fini d'être malmenée par la vie : enfance dans une ambiance toxique et mortifère, auprès d'un père dévasté par sa déchéance, enfance qui s'achève dans l'horreur absolue, mariage raté auprès d'un homme manipulateur, toxique et finalement violent, puis la fuite, le changement d'identité, …, l'instinct de survie, quasi animal… Les personnages sont fouillés, la société américaine passée au vitriol, les destins s'inscrivent, s'imbriquent dans les événements historiques avec naturel. le style est remarquable et assez différent de mes précédentes lectures de l'auteur. En particulier, J. C. Oates utilise l'italique pour reprendre des mots entendus par Rebecca dans son enfance, et sait remarquablement nous immerger dans l'esprit, les émotions, le ressenti de son personnage. Ce n'est pas un roman qui se lit vite, d'une seule traite, en tout cas, pour ma part, j'ai éprouvé le besoin de faire des pauses, de sortir de cet univers. Mais il est loin le temps où je n'appréciais pas trop cet auteur : en un an, j'ai quand même lu trois livres d'elle, dont deux pavés !
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Rebecca Schwart, puis Rebecca Tignor, puis Hazel Jones, enfin Hazel Gallagher. La vie du personnage principal de ce roman se modifie en même temps que son nom. Enfant, elle est la fille du fossoyeur dans une petite ville de l'état de New-York, une famille miséreuse émigrée d'Allemagne, d'origine juive dont le père tyrannique a été autrefois professeur de mathématiques et correcteur dans une imprimerie et qui s'enferme dans une paranoïa vis-à-vis des américains de naissance (seule Rebecca fait partie de cette catégorie puisqu'elle est née sur le bateau dans le port de New-York), et qui n'aura de cesse de détruire sa famille. Jeune femme, Rebecca se réfugiera dans les bras d'un homme aux activités mafieuses qui la battra et cherchera à la tuer. Suite à une rencontre et un qui pro quo, elle devra changer d'identité pour fuir et construire une autre vie avec son enfant. Mais Hazel Jones n'est pas Rebecca, et le personnage qu'elle s'est créé aura bien du mal à survivre et à trouver le bonheur. Si la richesse arrive en la personne de Chet Gallagher, elle n'aura de cesse de cacher voire de nier son passé. Une faille qui pourrait l'amener à la folie.
De 1936 à la fin des années 80, nous suivons donc un personnage complexe qui malgré les masques restera à jamais « la fille du fossoyeur », cette enfant maltraitée et peureuse, aux origines incertaines, avec une rage de vivre qui lui permettra de surpasser les épreuves de la vie d'une femme américaine durant la seconde moitié du XXe siècle. Mais son bonheur lui semblera toujours inaccessible, à l'image de la dernière partie où Hazel cherchera à panser une blessure dans l'enfance de Rebecca, semble-t-il en vain. Un roman éblouissant sur la résilience. Un des grands romans de Joyce Carol Oates.
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La fille du fossoyeur est un livre dur, difficile parce que l'autrice raconte l'histoire de Rebecca d'une façon qui peut paraître passionnante pour les uns ou ennuyeuse pour les autres. Chose certaine c'est que cette histoire est celle d'une femme résistante et qui a bien retenu la leçon que lui à répétée son père, à savoir que seul les plus forts survivent

Normalement j'aurais lu ce genre de pavé en une dizaine de jours max, cette fois j'y ai mis trois semaines parce que j'interrompais souvent ma lecture pour me laisser vivre ce que la lecture m'inspirait. Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre c'est le refus de sensiblerie de la part de Rebecca et à la fin celui de Freyda. J'ai un peu moins compris l'antagonisme de Zach envers sa mère. Il n'y a si longtemps que je lis les livres de Joyce Carol Oates et chaque fois je sens une certaine dureté dans ses romans, peut-être est-elle influencée par Schopenhauer ce philosophe pessimiste qui trouve que la vie n'est que souffrance.
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