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4,14

sur 386 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle virtuosité. le personnage d'Hazel Jones m'a beaucoup marquée.
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Il y a toutes sortes de livres. Et l'opinion que l'on en a est finalement subjective. Mais il y a les grands livres. Quoi qu'on en pense, qu'on ait aimé ou pas. Et ce qui est sûr, c'est que "la fille du fossoyeur" est un grand livre.
Bien sûr, avec Joyce Carol Ouates, le risque est modéré...
Le récit de la vie de Rebecca, petite fille juive née sur le bateau à bord duquel sa famille a fuit l'Allemagne nazie. de son enfance difficile à son épanouissement de femme adulte, en passant par une jeunesse chaotique, on assiste à la métamorphose d'une enfant rebelle et souillon en une femme accomplie.
Un récit émouvant, des personnages qui ne laissent pas indifférent en font un livre passionnant et riche.
De la très belle littérature.
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Très belle histoire, poignante, avec des moments de pure grâce venant alléger des souffrances indicibles. La trame prend de l'ampleur au fur et à mesure que les pages s'égrènent, les émotions se font de plus en plus intenses. On y suit le parcours étonnant d'une jeune fille courageuse, qui aurait pu être désabusée par les épreuves qu'elle traverse tout au long d'une existence pour le moins éprouvante, jalonnée par des plaisirs furtifs et des désillusions profondes. Et pourtant, pourtant... quelle force, quelle détermination chez cette enfant fragile devenue une femme que tous les hommes désirent, qui s'accroche à tout prix à ce que la vie peut lui apporter de bénéfique afin d'offrir à son fils une destinée hors du commun. Fille non désirée, qui grandit dans un univers hostile et paranoïaque, dont la famille s'effondre sous les coups de butoir d'un destin peu avare en expériences douloureuses, cette fille de fossoyeur expose à la face du lecteur toute la complexité de la psyché humaine, dans toutes ses contradictions. Pleine de vie et de vigueur, indépendante et obstinée, Rebecca nous inonde de son amour, de sa beauté, de son énergie vitale, pour nous emmener très loin dans les rouages de relations humaines complexes fort réalistes. Les personnages secondaires, non manichéens, nourrissent eux-aussi ce roman où les hommes fautent souvent mais cherchent aussi parfois la rédemption. Je ne peux que vous recommander la découverte de ce magnifique texte, qui aura laissé une empreinte profonde dans mon coeur.
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Publié en 2007 aux USA et en 2008 en France.
Dans chaque livre de l'auteur, on retrouve inlassablement un rappel du drame de la Shoah, de l'extermination des juifs. Ce thème est le point de départ de ce livre, et le terminera.
Ils vivent, avancent dans leur vie, portés par le hasard, connaissent de grandes difficultés. Quand un possible bonheur approche, ils pensent qu’il n’est pas pour eux. Ils ne communiquent pas, ou un minimum. Eux, ce sont Rebecca et Niles, qui deviendront Hazel et Zach, et peut-être avaient- ils un autre nom de famille, quand, juifs, les parents ont fui l'Allemagne. L’histoire commence donc avec le père, Jacob Schwart, mais peut-être n’est-ce pas son vrai nom, qui s’embarque pour les Usa avec femme et enfants. Il était professeur de mathématique à Munich, il sera fossoyeur, Rebecca est la seule de la famille à être née sur sol américain. On est en 1936.
Ce livre est fait de non-dit, de silences, de secrets, de frustrations qui entrainent des drames, c’est un roman d’apprentissage qui nous embarque immédiatement dans l’histoire. La peur est présente depuis le début, elle restera permanente, dans les 2 premières parties. La 3ème partie est une conclusion originale. Rebecca, Hazel vers la fin de sa vie aura une bonne nouvelle.
Je relis les 2 petites phrases finement ciseléées du début de ce livre, elles annoncent et résument parfaitement ce qui suivra :
* "C’est lui qu’il hait en moi. Et surtout C’est la vie qu’il hait, dans tous ses enfants. "
* "- Le piano reprit. Mère et fille écoutèrent ensemble. Rebecca s’accrochait à la main de sa mère comme si elle risquait de tomber d’une grande hauteur.
- Cette beauté, et l’intimité de cette beauté, Rebecca en chérirait le souvenir toute sa vie."
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Du grand Oates ! Quelle profondeur dans ce roman, ce roman d'une résistance acharnée à toutes les épreuves, à tous les chocs, à tous les accidents qui font l'histoire. Rebecca Schwart, née dans la crasse d'une cale de bateau dans le port de New-York, de parents allemands fuyant le régime nazi. Rebecca Schwart qui va supporter de grandir dans la maison en pierre du cimetière dont son père est le fossoyeur. Rebecca qui va résister à tout, les humiliations et les violences de toutes sortes. Des violences sociales dans cette Amérique qui ne voit pas d'un très bon oeuil l'installation de ces familles de miséreux arrivant d'Allemagne. Des violences physiques et morales quand jeune adulte elle va s'engager dans une liaison amoureuse toxique.

Et si tout cela ne forge pas le caractère ! Et pourtant, jamais elle ne perd espoir. Son fils sous le bras, elle reconstruira tout, pas à pas, pierre après pierre ... La survie à tout prix. Comme ces autres restés en Europe (ou renvoyés parce qu'indésirables aux USA) et qui furent enfermés dans des camps.

L'écriture dense, intense, profonde de l'auteure nous entraîne complètement, nous bouleverse parfois, nous malmène souvent. C'est de l'art en 650 pages, dont aucune n'est à jeter. Un roman qui brille d'intelligence dans un propos accessible à tous mais qui joue en permanence avec notre propre capacité de résistance.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Pour moi, commencer un livre de Oates c'est comme monter dans le grand 8 ... j'apprehende,je recule et je prends ma respiration pour y aller. ... cela fait donc 8 ans que j'ai Achèté ce livre... et là ça y est... fini, littéralement happée, hypnotisée, comme une drogue il est addictif et très réussi, du niveau de Blonde ou des Chutes. Moins caricatural que certains, moins noir et glauque même si on retrouve les marottes de Oates et de façon plus subtile sur chez d’autres auteurs, les fantômes du passé sans cesse présents. On tend le dos à chaque instant de bout en bout s’attendant à des drames permanents. Allez osez le grand 8!!
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Etoiles Notabénistes : ******

The Gravedigger's Daughter
Traduction : Claude Seban
Préface : Véronique Ovaldé

ISBN : 9782757812143

Alors là, il faut le proclamer haut et fort : c'est du grand, de l'excellent Oates. Nous sommes pourtant loin des vastes fresques comme "Maudits" ou" Bellefleur" qui prouvèrent, avec "Nous Etions Les Mulvaney" ou encore "Blonde", que Joyce Carol Oates était l'un des plus grands auteurs états-uniens du XXème siècle et du début du XXIème. A la limite, on pourrait même juger l'intrigue minimaliste. Mais la technique utilisée ici l'est de façon remarquablement habile.

L'ouvrage se divise en trois parties et l'auteur nous donne, çà et là, quelques indices sur la période sur laquelle s'étend l'action. Ce qui remet tout en question (à moins qu'on ne prenne le parti d'une fin réaliste), c'est la chute, ces quelques lettres échangées entre les deux cousines, Rebecca et Freyda, la dernière demeurant sans réponse ... A part cela, je le répète, tout est précis, on est même tenté d'écrire "carré." Il n'y a pas de ces fantasmes, de ces délires poétiques, oniriques, magiques même, auxquels Oates nous a habitués et que nous aimons tant dans son oeuvre.

La première partie a pour héroïne Rebecca Schwart, de son enfance jusqu'au moment où, pour des raisons bien précises, elle choisit de disparaître avec son fils et de prendre le nom de Hazel Jones. Tout n'est pas linéaire mais les flash-backs ne dérangent guère car l'action reste cohérente. Rebecca est née sur un bateau de migrants allemands (d'origine juive ou opposants à Hitler) qui venait d'entrer dans le port de New-York. Officiellement, ainsi que cela se passe en pareilles circonstances, elle sera déclarée étant née à New-York. Son père est professeur de mathématiques, sa mère, femme au foyer et elle a deux frères. Son père, homme poli et cultivé, espère évidemment trouver un emploi conforme à celui qu'il occupait en Allemagne. Malheureusement, dans ce nouveau pays, les choses sont différentes et M. Schwart se décide, pour nourrir sa famille, à accepter le poste de fossoyeur - et l'horrible petite maison allant avec - à Milburn, dans la vallée de la Chautauqua. On imagine la déchéance. D'autant que, au départ, pour faire tenir sa femme, Hannah, Jacob Schwart assure que ce ne sera que pour un an, puis pour deux, puis pour ...

Cette première partie est hantée par le cimetière, le statut de semi-indigents qui s'attache à celui qui s'en occupe et aux membres de toute sa famille, et aussi l'effrayante rapidité avec laquelle sont susceptibles de déchoir les membres d'une famille. Très touchée par sa dernière grossesse, qui fut très difficile, Hannah la musicienne sombre peu à peu ... Jacob Schwart met plus de temps, en apparence, car lui, il a la haine. le problème, c'est qu'il se met à haïr à peu près tout le monde. Cet homme débonnaire, gentil, éduqué, bascule dans l'alcool, le tabac et se transforme en véritable déchet, qui se lave à peine et porte toujours des vêtements en piteux état. L'un après l'autre, les deux frères de Rebecca quittent la maison. La petite reste seule pour assumer la maladie de sa mère, la tyrannie de son père et la sournoiserie méchante des habitants du coin.

C'est dur, très dur, une enfance pareille. Surtout pour un être intelligent. Or, Rebecca est très intelligente.

Et c'est encore plus dur de survivre à une enfance de ce type. Mais l'on peut y parvenir.

Rebecca y parviendra parce que le Destin, cruel certes mais salvateur, se met de son côté. Dans la foulée, elle rencontre un bel homme de vingt ans son aîné, Niles Tignor, dont elle tombe éperdument amoureuse, et qu'elle finit par épouser (du moins le croit-elle : en fait, ce sont les ombres de sa sinistre enfance qu'elle épouse) avant d'avoir de lui un enfant, nommé Niles et, plus simplement, Niley.

Dans la deuxième partie, Rebecca, devenue Hazel Jones et ayant réussi à leur procurer, à elle et à son fils, deux extraits de naissance tout ce qu'il y a de plus légaux, entreprend de mettre toute la distance possible entre ces ombres et la petite famille qu'elle forme avec Niley, rebaptisé Zacharias, un enfant qui a hérité son intelligence et le talent qu'avait sa grand-mère pour la musique. de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, d'année en année, Hazel fuit ses souvenirs et les Ombres. Elle a pour rêve de faire de Zack un grand pianiste. Et le plus étonnant, c'est que, non sans se remarier avec un pianiste de jazz, Chet Gallagher, contraire absolu de son premier mari comme de son père, et en outre héritier d'une grande famille, elle y parvient.

Mais, si elle est aimée par Chet - ou plutôt adorée - elle perd peu à peu l'affection de son fils, hanté par les propres ombres et les souvenirs hachés de son enfance cahotique. Alors même qu'il atteint au statut de plus jeune virtuose dans l'un des concours les plus célèbres des Etats-Unis, il se détache de Rebecca-Hazel et rêve de déployer ses ailes dans une vie nouvelle où sa mère, devenue belle-mère, ne tiendra plus que le second rôle.

Evidemment, je passe les détails. Sauf celui-ci car il recèle la clef de la correspondance finale : alors que les USA s'apprêtaient à entrer en guerre avec l'Axe, les Schwart avaient reçu des nouvelles de cousins allemands qui leur demandaient asile lorsqu'ils arriveraient à leur tour aux Etats-Unis. Hélas ! Pour des raisons diverses, le bateau n'a pu accoster et il a sombré. Avec tous ses passagers. Je vous laisse imaginer l'horreur de la petite Rebecca apprenant que sa cousine, Freyda, du même âge qu'elle et en qui elle voyait déjà une soeur, ne la connaîtra jamais ...

Mais un jour, bien plus tard, Freyda, devenue professeur dans une université californienne, publie ses mémoires. Et Hazel, qui ne se tient pas de joie de la savoir toujours en vie, ose lui écrire en signant, bien sûr, de son vrai nom. Au début, Freyda ne croit guère en cette parenté inattendue. Et puis, elle s'adoucit. En outre, précisons que Hazel-Rebecca a conservé précieusement la vieille photo que, en 1940, avait envoyée à sa famille celle de leurs cousins allemands.

Quand s'achève le roman - Oates est toujours très subtile - le lecteur doit se faire tout seul son opinion :

1) ou presque tout est faux et Rebecca-Hazel a "rêvé" sa vie dans quelque obscur centre psychiatrique où on l'aurait placée après le drame qui marqua son enfance et dont je ne vous ai rien dit.

2) ou tout est vrai et Rebecca-Hazel ne répond plus à sa cousine tout simplement parce que la maladie l'a emportée.

3) ou alors, fantasmant toujours, Rebecca-Hazel a fini par s'écrire à elle-même avant de mourir (suicide ou maladie).

Quoi qu'il en soit, "La Fille du Fossoyeur" est un roman superbe, digne, fier, une merveille de construction et d'analyse psychologique. On s'attache à Rebecca, malgré ses raideurs, ses préjugés, ses craintes et son entêtement : c'est que, de quelque façon que ce soit, elle a réussi à survivre dans un monde qui n'admet que les Forts. En conséquence, au contraire de ce qu'elle croit et de ce que croyait son père, elle appartient elle-même à l'espèce de ces Forts que rien ne peut abattre. Attention cependant et Oates nous le rappelle plus d'une fois : être un Fort, ce n'est pas forcément être heureux.

Mais qu'importe puisque l'on a survécu aux coups du Destin, aux cartes et / ou aux dés pipés qu'il s'était complu à nous distribuer. Survivre, telle est la seule satisfaction, la seule grâce que le Destin accorde aux Forts mais c'est une distinction rare et durement acquise. Une distinction d'une telle valeur que, le Jour venu, elle permettra à votre esprit de quitter ce monde dans l'envol, splendide et gracieux, du Phoenix que vous n'avez jamais cessé d'être. ,o)
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Ce livre ne m'a pas quittée , j'ai oublié le temps, j'ai oublié la nuit , en fait je n'ai fait que lire depuis la veille, puis tard dans la nuit, et dès que j'ai pu abandonner quelques obligations sociales et domestiques, je suis retournée avec bonheur dans ces pages. Un vrai pavé, qui vous happe et absorbe vos pensées, un réel univers tout en nuances ! Bref je n'ai pas été de bonne compagnie depuis 24 heures.
C’est l'effet produit par les grands romans émouvants qui mêlent destins individuels et histoire du monde. C'est sûrement une expérience partagée par nombre de lecteurs passionnés, car elle sait raconter une histoire, cette auteure qui aime les personnages ambigüs, profonds, humains.
C'est l'histoire d'une petite juive allemande qui naît en 1936 dans le port de New York dans la cale d'un navire transportant des migrants fuyant les persécutions en Europe. Joyce Carol Oates raconte la vie de Rebecca/Hazel, faite de tragédies, de changements d'identité, de renoncements, de secrets et mensonges. C'est un très beau destin de femme, une histoire de survie, au-delà de la violence des hommes, au-delà de l'holocauste, qui nous est comptée là, quelque chose de profondément humain.
Elle nous emmène dans l'esprit de Rebecca pour voir et ressentir avec elle, jusqu'à sa manière d'enfant de percevoir les mots entendus dans les conversations des adultes. Elle réussit à nous faire partager ses pensées, ses regrets, ses peurs, ses contradictions en utilisant l'italique qui se mêle habilement à la narration.
Elle réussit à nous troubler avec ses réflexions sur l'histoire, sa prétendue linéarité, et son sens du présent, son rapport à la vérité qui n'est pas forcément positive. Cette complexité n’est pas la seule qualité de ce grand roman ...
La correspondance du dernier chapitre m'a émue aux larmes…

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En 1936, la famille Schwart quitte l'Allemagne pour les États-Unis. Elle s'installe dans la vallée de Chautauqua. le père, qui était professeur dans un lycée allemand, est contraint d'accepter un emploi de fossoyeur. le rêve américain ne se réalise jamais pour lui et son épouse. Jacob Schwart est un père odieux, violent et mauvais, haï par tous ses enfants. « Il était un homme brisé. Un homme dont les rats avaient mangé les tripes. Mais il était aussi têtu. Retors. » (p. 87) Rebecca, la cadette, échappe de peu au drame qui anéantit sa famille. Désormais sans racines, elle fait de son mieux pour survivre et oublier d'où elle vient. « Elle avait un air têtu, une dignité raide. Elle ne se laissait marcher sur les pieds par personne. » (p. 43) Elle croit trouver le bonheur avec son époux, Tignor, mais ne l'attendent encore que danger, violences et désillusions. Rebecca doit se sauver et sauver son enfant. Elle s'enfuit à nouveau et devient une autre. Mais le passé n'a de cesse de la rattraper de différentes façons. Quelle que soit sa nouvelle identité, elle sera toujours la fille du fossoyeur.

Joyce Carol Oates sait écrire de très beaux destins féminins et des personnages puissants. Ce roman est la fabuleuse histoire de la résilience et de la survie d'une femme courageuse, solide et déterminée. de 1936 à la veille des années 2000, Rebecca Schwart gagne son indépendance et sa place. La fin du roman est une question lancée aux vents mauvais et au spectre hideux des génocides. La fille du fossoyeur est une claque littéraire qui interroge l'histoire, l'identité et la société.
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Et bien ça y est, je viens de terminer ce roman qui, une fois encore, me laisse un goût de trop peu malgré les 690 pages de ce presque chef d'oeuvre.
Diable que j'aime Oates ! Presqu'une passion.
C'est un bien grand et bien beau livre que voici.
Triste de l'avoir terminé, de quitter Rébecca (Hazel) et tous les autres...
Des références aux Chutes, un de ses plus beaux romans, quoique celui-ci est également magnifique...
C'est le destin de Rebecca, et c'est tout car on ne peut réellement résumer ce roman.
Un destin qu'aurait pu écrire Douglas Kennedy, mais dans ses meilleurs livres, ceux d'il y a fort longtemps car malheureusement cet auteur, pour moi, ne possède plus le talent des ces premiers romans. (Mais revenons à nos moutons, c'est de la fille du fossoyeur dont je fais la critique et non Kennedy !).
A partir d'un fait divers sordide, un atroce drame familial que Rebecca a vécu en direct si je puis dire, à 13 ans, c'est le point de départ de la reconstruction de cette jeune fille. Cette résilience est quasi miraculeuse, et d'ailleurs ce livre est l'histoire même de cette magnifique résilience. Un livre plein d'espoir donc.
Et oui, elle devient même une très bonne mère avec son fils unique, elle a réussi le pari de "casser la chaîne" du malheur familial, sans thérapie, bravo ! (On pourrait penser donc avec ironie qu'Oates est tout de même un peu optimiste, mais bon...).
C'est le livre d'une mère avant tout, qui aime son enfant d'un amour incroyable, de cet amour si rare qui est un don de soi total et inconditionnel. Elle encouragera son fils dans la voie musicale, et effectivement, il devientdra un grand pianiste (encore une petite goutte d'optimisme...).
Quelle ascension fulgurante, surtout lorsque l'on pense aux origines plus que modestes de Rebecca.
C'est vivant, vivifiant, entraînant, comme une danse, oui c'est cela, ce livre est une danse dans laquelle on se perd, mais les yeux émerveillés, et l'on tourne tourne, jusqu'à la fin, étourdis mais heureux.
Justement, cette fin incroyable, un échange de lettres où transpire la culture de cette femme d'une soixantaine d'années, Rebecca, étonnante culture quand on connaît sa Vie.
A chaque fois que je termine un roman de Oates, immanquablement, je me pose toujours une question qui me taraude : mais comment fait-elle, cette magicienne, ce génie qu'est cette grande dame américaine ? Mystère...

Merci.
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