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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une auteure que j'ai encore très peu lue… une erreur à corriger !
J'aime son écriture aux mots choisis, précisément irremplaçables,
une écriture de l'intime qui sait faire résonner en moi les émotions des personnages.
On découvre ici sur une année la chronique d'une famille en deuil où tout bascule et s'effrite,
où les certitudes sont ébranlées,
et où chacune des vies s'entremêle aux autres dans des sentiments inextricables :
Combien un père, un époux pèse-t-il sur le destin de chacun ?
Comment se défaire de ce qu'on lui doit ?
Comment accepter les révélations qui surgissent ?
En quoi doit-on lui rester fidèle ?
Que doit-on honorer ou désavouer ?
Les personnages sont denses, riches de pensées complexes, des portraits qui nous mènent au-delà des apparences.
J'ai apprécié ces héros, aussi attachants qu'irritants, toujours portés par un regard d'indulgence.
Leur quotidien banal est traversé des plaies américaines : les agissements policiers, le racisme comme une norme, seul angle que j'ai trouvé trop caricatural… mais je connais peu les US…
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Lorsque John Earle McLaren - l'époux, le père, le patriarche, l'idole, la référence, le fondateur, Whitey pour les intimes - meurt a l'hôpital après avoir été passé a tabac par la police d'Hammond, il laisse derrière lui une famille abasourdie, qui doit tenter de se reconstruire, malgré tout. Sa femme, Jessalyn, doit faire face a l'onde de choc qui l'assaille. D'une violence dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. Quant à ses cinq enfants, ils gèrent leur deuil chacun à leur manière.

Cette histoire, c'est l'histoire de leur reconstruction et de leur envol. Car si chacun aimait profondément Whitey, nul doute qu'il jouissait d'une ascendance sur tous ses proches, même de façon inconsciente. À commencer par sa femme qui, bien que profondément amoureuse, se rend compte à soixante ans, que cela fait des années qu'elle ne vivait qu'à travers la dévotion qu'elle portait à son mari. Aujourd'hui, alors qu'elle ne rêve que de solitude et de temps pour elle, les cartes sont redistribuées et elle se retrouve, bien malgré elle, le nouveau pilier de cette famille endeuillée.

Cela va sans dire, JCO explore la psychologie de chacun des personnages avec une grande finesse. Sa façon de décrire les relations au sein de la fratrie, les jalousies et conflits qui s'y jouent sont incroyables de justesse. Elle maîtrise l'art de dire beaucoup en peu de mots à la perfection.

Pourtant, à mon sens, le roman souffre de quelques longueurs et redondances qui desservent le récit, notamment sur la fin. Étalée sur plus d'une année, la reconstruction de la famille McLaren s'essouffle peu à peu… et la dernière partie du roman est, à mon sens, de trop.

Cependant, JCO décrit avec beaucoup de justesse les douleurs psychologiques d'une famille face à la perte brutale et injuste de leur pilier et dresse un portrait sans concession d'une génération qui se veut bien sous tous rapports et qui, pourtant, accumule les préjugés sans gêne.

Une lecture intense, bien qu'un peu prolixe par certains côtés. J'en garde, cependant, un très bon souvenir.
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Ouvrir un roman de Joyce Carol Oates augure toujours de belles promesses. Sous ce titre étrange, ce cache un grand roman de famille. Même si il fait plus de neuf cent pages, ce roman ne déçoit pas. L'autrice y raconte l'onde de choc provoquée par la mort du père au sein d'une famille de cinq enfants. Un roman intime mais traversé par les grands débats qui déchirent les États-Unis.

John Earle McClaren, l'ancien maire de Hammond, dans l'état de New York, est un homme respecté. Père de cinq enfants, il est admiré par sa famille dont il est le pilier. En octobre 2010, alors qu'il revient d'une soirée municipale, il est témoin d'une agression faite par deux policiers contre un jeune homme à la peau foncé. Il tente de s'interposer mais reçoit des coups de taser qui l'envoient au sol. Son AVC, puis son décès, sont un choc pour sa famille. Il était ce qui les reliait tous les uns aux autres. Jessalyn, sa femme, se retrouve seule. Les cinq enfants accusent les coup chacun à leur manière. Pendant plus d'un an nous les suivons dans les étapes de leur deuil et dans leurs tentatives de renaître après une perte si terrible. Progressivement la dislocation de la famille se met en oeuvre, peut-etre pour recomposer un nouveau schéma.

Jessalyn a toujours vécue dévouée à son marie. Dans son ombre, chéri par celui-ci, elle n'avait pas de decision à prendre. Mise presque sous cloche, la chère épouse, demeurait en retrait. La mort de son mari laisse donc un vide immense. Elle peine à trouver comment rebondir et ses enfants, préoccupés, ne cesse de lui dire quoi faire. Elle devient une petite chose à protéger. Jessalyn est le personnage central du roman. L'absence redéfini la place de chacun et elle devient le noyau de la famille bien malgré elle. Alors qu'elle aspire à la solitude pour mieux se reconstruire, ces enfants ne cessent de vouloir lui dicter sa conduite afin qu'elle demeure la femme que leur père aimait et uniquement cela. Ses errances, ses hésitations et ses angoisses sont finement traduites. Malgré quelques longueurs dans les chapitres la concernant, nous découvrons une femme qui progressivement tente une émancipation. La mort détruit tous les schémas prédéfinis et l'oblige à penser pour elle et à elle.


Les cinq enfants, adultes et préoccupés par leurs propres vies, peinent à s'entendre. Ils sont tous très differents et vivent leur deuil chacun de leur coté. Chacun à dans la famille a une place défini et tous vouent une admiration sans borne pour leur père. L'équilibre qu'ils s'étaient construit s'effondre avec la mort de ce dernier. Ils doivent faire face à eux même. L'autrice, dans son écriture arrive à nous retranscrire leur état d'esprit. La colère, le désespoir ou l'angoisse passe au travers de ses mots et viennent percuter le lecteur. La plume de Joyce Carol Oates s'adapte à l'état d'esprit de ses personnages et nous entraîne dans leur intimité la plus profonde.

Le roman alterne entre les divers personnages sans logique apparente. Progressivement nous en apprenons plus sur chacun d'entre eux et des révélations se font jour. Les points d'orgues du romans sont les moments où toute la famille se retrouve, comme lors de l'ouverture du testament ou pour Thanksgiving. Ces scènes sont saisissantes, elle mettent à jour certains mécanismes et certaines habitudes qui structurent la famille.

Le roman est globalement pessimisme car on assiste au délitement d'une famille incapable de partager une peine commune. Unis en apparence, ils n'arrivent pas à faire bloc dans l'intimité. Mais l'espoir ce fait jour par moment grâce à des quelques épiphanies. L'autrice, qui nous a habitué à des romans bien plus noirs, ménage une issue à ses personnages. En toile de fond on trouve également la question des violences policières. A travers le parcours des enfants, Joyce Carol Oates questionne aussi la notion de réussite et l'hypocrisie qui entoure ce concept. le sexisme et l'homophobie jalonnent aussi son récit et l'ancre dans une société pleine de contradictions.

Les McLaren m'ont accompagnée pendant dix jour et refermer ce lourd roman a presque été un déchirement. Je suis encore une fois impressionnée par le talent de Joyce Carol Oates pour disséquer les dysfonctionnements des relations entre les humains. Elle nous offre un portrait de famille crédible où tous ont de l'épaisseur et de la chair. Encore un incroyable moment vécu grâce aux mots de la grande Joyce.
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John Earle McLaren, 67 ans, voit deux policiers brutaliser un homme de couleur sur l'autoroute. Il se porte à sa défense mais est bientôt tabassé à son tour. Cette bienveillance aura des répercussions sur sa vie, sa femme et ses cinq enfants. Moi qui suis incapable de lire un roman de plus de trois cents pages à cause des longueurs, j'ai lu avec plaisir cette brique de 694 pages. Cela tient je crois à la belle variété de personnages et de situations et aux petits suspenses présents dans chaque chapitre. Les êtres évoluent à mesure que l'on avance dans l'oeuvre. C'est dire à quel point un événement et l'amour d'un mari et d'un père peut influer sur le cours d'une existence. C'est mon premier Joyce Carol Oates et je crois que ce ne sera pas le dernier. Lu en deux jours.
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