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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bon, ce livre, je l'ai lu pour le challenge Solidaire, et j'ai choisi le plus court livre de Joyce Carol Oates que j'ai pu trouver parce que je n'avais pas, mais alors pas du tout envie de lire cet auteur en ce moment, j'en avais lu trois en deux ans et je voulais m'arrêter de la lire, au moins pour un temps. Tous les romans qu'elle écrit sont d'excellentes peintures de la société américaine, mais justement c'est trop typiquement américain, j'ai souvent beaucoup de mal à rentrer dedans et au final, même si je trouve cela intéressant, même si c'est très bien écrit, cela ne m'apporte pas grand-chose, c'est trop loin de moi, de ma vie, ... et guère réjouissant. J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à rentrer dans ce récit : écriture plutôt hachée, beaucoup de noms propres, de personnes comme de lieux. En plus je n'ai pas réalisé tout de suite que ça se passait le jour de la fête nationale. J'ai continué parce que le titre était plus qu'étonnant : associer le mot viol et le mot amour, il fallait oser. Et ça commence par la scène du viol, collectif, bestial, sordide. On se dit qu'ensuite il est difficile de faire pire, que tout va aller mieux, mais finalement non, comme elle a l'habitude Oates dresse un portrait sans concession d'une société dure avec les victimes et les faibles, une société intolérante et injuste, où on en viendrait à trouver normal de se faire justice soit même. le personnage de la fille de Tina Maguire est remarquable, celui de Tina est tout à fait crédible aussi dans sa descente aux enfers. le sujet aurait mérité peut-être un peu plus de développement sur l'évolution de Bethie entre le viol de sa mère et la fin du récit et tout de même ça me gêne que ce livre, aussi bien écrit soit-il, justifie la vengeance, le fait de se faire justice soi-même (et le fait que le justicier soit flic de profession n'y change absolument rien).
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Dans le cadre du challenge Solidaires, pour cette édition 2022, Joyce Carol Oates est une des auteures sélectionnées. J'avais déjà fait connaissance avec elle avec "Nous étions les Mulvaney", que je n'avais pas réellement aimé. du coup, pour cette seconde tentative, j'ai choisi "Viol, une histoire d'amour", parce que d'une part, il est très court, et que d'autre part, j'avoue avoir été intriguée, séduite par l'oxymore du titre...

Alors déjà, avec le style, j'ai eu du mal. C'est rapide et haché, mais surtout, Joyce Carol Oates s'adresse à la fille de la victime et utilise le futur. Déconcertant. Des romans à la première personne, c'est monnaie courante, et à la troisième davantage encore, mais à la seconde, c'est une grande première pour moi, et je n'ai pas vraiment été emballée par le procédé. "Tu feras ci, tu diras ça" ... Ceci dit, c'est ce qui confère au roman son ambiance assez particulière...

Pour ce qui est du sujet, eh bien c'est l'Amérique dans tout ce qu'elle a de plus haïssable ! La victime montrée du doigt par l'opinion publique et une parodie de justice à vomir... Et le poor lonesome cowboy redresseur de torts qui fait justice lui-même. Mouais.

Du coup, j'ai été mise en porte à faux par rapport au drame, le viol collectif dont Tina a été victime, je n'ai pas pu éprouver la compassion et l'empathie auxquelles ce personnage par ailleurs fort sympathique avait pleinement droit, agacée que j'étais par les effets de style et cette histoire de vendetta. Et pourtant, sincèrement, objectivement, le roman est plutôt bon !

Bon, en conclusion, je ne crois pas que je relirai à l'avenir de bon coeur cette auteure. de mon plein gré sans aucun doute, qui peut résister à l'appel des challenges ?! Mais de bon coeur, ça m'étonnerait fort...
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Je continue dans ma découverte de cette auteur déconcertante: ces récits sont très durs, cruels, et pourtant j'y reviens. J'avoue avoir été ici un peu déçu, par la brièveté du livre (mais c'est aussi ce qui m'a fait le lire, paradoxe ...). Peu de place pour creuser les sentiments, pour porter les idées. C'est donc un récit presque clinique du viol d'une femme en présence de sa fille de 12 ans, Bethie, de l'enquête et du premier passage au tribunal, puis de la suite donnée à cette terrible histoire. On suit plus particulièrement la jeune fille, qui entend le viol sans le voir, puis tombe amoureuse sans l'avouer du policier qui l'a en premier découverte. le récit se terminant sur Bethie vieillie, mariée. Un livre glaçant comme sait les écrire si bien Oates. On est à Niagara Falls, lieu du tout premier livre lu de ma part "Les chutes", que j'avais adoré. Ici, je suis resté spectateur, sans réussir à rentrer dans ce récit terrible.
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Viol/Rape 2003
Une histoire d'amour/ A love story
Joyce Carol Oates
roman
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claude Seban
Editions Philippe Rey, 2006, 177p



Ce roman m'a finalement déçue, à cause de sa brièveté. Il est construit en trois parties ; la première est consacrée au viol, qu'on devine mais qu'on ne voit pas. On est comme la petite fille de 12 ans, sans fesses, sans hanches, elle, qui entend les cris cachée dans un recoin du hangar où la violence s'exerce collectivement contre sa mère. Cette nuit du viol marque la fin de son enfance. Ce qui domine dans cette partie, c'est moins le viol proprement dit que les rumeurs lancées déjà selon lesquelles la femme violée l'a bien cherché, du reste ne veut-elle pas être libre et affirmer cette liberté ? le lecteur constate quels petits faits auraient évité la destruction de deux êtres et de ceux qui leur sont proches.
Beaucoup de phrases nominales dans cette partie, l'écriture est nerveuse, il y a comme une urgence dans l'expression, un long cri dans lequel on entend la violence, la souffrance, l'indignation contre le crime, et le fait que les choses ne changent pas. Car le viol n'est pas l'incident d'un soir mais « la définition même de ce qu'avait été la vie de ta mère et de toi, sa fille. de plus, quand une femme est attaquée comme ta mère l'a été, toutes les femmes sont attaquées. On remarquera l'adresse à la fille, qui est en fin de compte le personnage principal. le lecteur n'aura pas le point de vue de la victime.
Cette partie introduit un troisième personnage, un jeune flic taiseux, amoureux des armes et qui a perdu son âme, ce qui l' attristé puis il n'y a plus songé, et qui a beaucoup d'amitié tue pour la mère. La fillette sera aussi amoureuse de cet homme qui propose de les aider sans condition. Voilà le sous-titre de l'oeuvre, Une histoire d'amour, expliqué.
Les rumeurs annoncent comment se déroulera le procès.
La deuxième partie est celle de ce procès, et le jeune flic, qui y assiste contre les principes de la profession, a le pressentiment que les choses se passeront mal pour la victime, le président fait rire la foule, il y a une nette complicité entre celui-ci et l'avocat de la défense des coupables, le président reprend un flic sur sa grammaire. Alors que la victime a failli mourir et que son corps, ses yeux, son esprit sont dévastés, le président ose dire qu'il n'y a pas eu viol, et s'il y a eu agression, ce sont d'autres gens qui l'ont commise. La procureure, dans ce procès le plus médiatisé depuis des années, veut montrer à ses collègues masculins sceptiques de quoi elle est capable. le roman est délibérément féministe. S'il en est ainsi, à « se faire justice soi-même, qu' y a-t-il de mal, bordel ? »
La troisième partie est très brève, qui montre l'ex-fillette mariée, quand son coeur a été donné à un autre.
le roman se passe à Niagara Falls, le même lieu que celui du magnifique roman, Les Chutes. Il a le mérite de parler du viol. Il est très bien écrit : L'eau était couverte d'une mousse fine qui se ridait et frissonnait comme la peau d'un animal nerveux ; un ciel comme un pansement sale. La couverture du livre est bien choisie, avec un dessin d'Egon Schiele, un corps crispé, des doigts contractés. Mais il est décidément trop court.









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A partir de l'histoire d'une femme violée en présence de sa fille de 12 ans, par une bande de 5 individus, JC Oates développe 3 idées forces:
- La justice ne peut être rendue par le système judiciaire. Celui-ci est entièrement tenu par les hommes et les rares femmes présentes ne peuvent influer véritablement (cf. procureure). L'homme utilise sexe et pouvoir pour asseoir sa domination et la femme sera toujours en partie suspect d'avoir été consentante. La victime se met même à culpabiliser. Certains croient encore au système (la grand-mère) : les idéalistes.
- Seules les personnes qui vous aiment (Une histoire d'amour) peuvent vous venger. La fille de la victime met tout en oeuvre pour cela. Naît alors un sentiment amoureux de l'adolescente pour "L'ami", son bras armé… Pour cette partie de l'histoire, JC Oates utilise les interprétations semi-ouvertes comme dans d'autres de ses romans. Rien n'est véritablement affirmé concernant le sort des violeurs, mais suggéré (bien que dans ce roman le doute soit moins grand …)
- le seul moyen de continuer à vivre est de tout quitter ; même si le souvenir demeure (Quitter…ou ils avaient trop de mauvais souvenirs…j'aime cette nouvelle vie..). Comme dans « fille noire, fille blanche » (autre de roman du même auteur) « ici » c'est partout et « maintenant » c'est « le reste de la vie ».

JC Oates met son talent littéraire au service de cette histoire racontée sous différents angles de vue : la victime, sa fille et son ami. En procédant par flashs à la manière d'un cinéaste (phrases courtes, nombreux chapitres, narration non chronologique), JC Oates rend le récit prenant et nous fait partager les sentiments des personnages principaux.
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Très bien, douloureux, écrit de manière fine et acérée.
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Un roman fort, éprouvant et dur.
Une écriture incisive, directe, qui ne laisse pas de doute.
Des personnages bien campés, chacun avec leur rôle propre.
Une montée en pression progressive qui étouffe le lecteur, par la colère qui monte en nous suite à la présentation du procès.
La deuxième partie, nous permet de relâcher prise, et de deviner à des distillations de détails, qui effectue le justicier afin de libérer Tina de ses démons et des ses violeurs, et d'aider Bethie à panser ses blessures pour envisager sa vie d'adulte.
C'est un roman court mais éprouvant par le sujet abordé, par le déroulement du procés, par la justice effectuée, par le style de narration : court et incisif. Cela tient en haleine le lecteur, et tient la pression, pour continuer la lecture et comprendre l'"après" et regretter l"'avant".
En conclusion, une lecture faisant l'effet d'une bombe qu'on aimerait bien trouver avant son explosion.

Lien : http://carnetslecturesophie7..
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