Dans ce deuxième tome très attendu, Poppo, notre écrivaine publique préférée, est maintenant mariée à Mitsuro et maman de la petite QP.
L'écriture est toujours aussi douce et agréable à lire, les lignes propres et épurées; c'est avec plaisir qu'on retourne à Kamakura, dans ce quartier où la culture japonaise prospère. En revanche, j'ai trouvé que certains aspects ont rendu le livre beaucoup moins intéressant et authentique que le premier.
En effet, Poppo perd de sa personne maintenant qu'elle est mariée.
Son homme, Mitsuro, semble particulièrement en retrait et distant par rapport à la place qu'il est censé occuper dans sa vie, par rapport à la place qu'il occupe dans les lignes et dans les pensées de notre protagoniste; sans que ce ne soit forcément le but du roman, j'ai regretté voir que poppo soit devenue une figure assez triste de la femme moderne. Certes indépendante, travailleuse et encrée dans ses habitudes et ses principes, elle doit en plus endosser le rôle de jeune maman ainsi que de celui du pilier émotionnel de Mitsuro, qui lui ne semble rien offrir en retour. Oui, Poppo a accepté ce rôle avec grand plaisir, mais que reçoit-elle en échange? Est-ce équitable? Est-ce même une question que se posent l'auteure et la protagoniste?
Leur relation est basée sur quelques miettes de bonheur décrites dans le tome précédent et ne semble ni solide, ni pertinente. C'est dommage, car on ne retrouve plus la Poppo qu'on a appris à connaître dans
la Papeterie Tsubaki… son mari aspire un peu sa personnalité et son essence: fini l'amour incommensurable du papier et de la profession d'écrivain publique, finie l'immersion dans la vie des clients, finie la description détaillée des stylos et pinceaux utilisés pour les lettres.
J'ai quand même beaucoup apprécié la relation entre Poppo et la petite QP. Notre protagoniste, bien que profondément blessée par l'éducation à la dure de sa grand mère, décide de briser les traumatismes générationnels en devenant une personne fiable, aimante et de confiance pour l'enfant. Voir naître un lien fort entre les deux, alors que Poppo est tiraillée dans toutes les directions par les autres femmes de sa vie (toute ayant endossé le même rôle qu'elle à présent), est un vrai plaisir.
En conclusion, c'est un joli roman appréciable, mais ce n'est pas une suite nécessaire à l'histoire de Poppo.