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3,62

sur 712 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le 31 décembre, tremblement de terre, un vent de cendres souffle sur Maria, le sol se dérobe sous ses pieds: Floki, son époux, lui annonce après onze ans de mariage qu'il la quitte ... pour un homme.

Dès lors elle n'a de cesse de recouvrer la lumière, et se débat dans les plis et replis du voile obscurci du temps: de ses scories et de l'instant.

Maman de jumeaux, Bjorn et Bergthora, elle reprend son quotidien au premier janvier.
"LE PREMIER BRUIT
DU MATIN,
LONGTEMPS AVANT
LE CHANT DES OISEAUX, est celui de deux petits pieds nus qui courent sur le plancher, d'une chambre à l'autre, suivis de deux autres dans leur sillage, jusqu'à ce que petit frère et petite soeur se tiennent en pyjama à mon chevet."

A-t-elle rêvée? Son mari est-il vraiment parti? Son coming out est-il irrévocable?
Entre flash-backs et souvenirs imaginés, notre héroïne tente de se rapprocher de la vérité, de retrouver ses repères pour envisager la vie sans Floki.
Cela tombe bien, Perla, sa voisine naine, conseillère conjugale et romancière en devenir, jouant le rôle du troll bienveillant, l'écoute et l'épaule pour la sortir de son chaos.

De "Floki et Floki" à "Albert et Albert", Maria est-elle l'exception qui confirme la règle dans ce jeu placé sous le signe de la gémellité, du chiffre deux, des doubles vies qui se déploient sous nos yeux.
La bague sertie d'une pierre rouge vif, objet magique, que lui transmet sa mère, lui ouvrira-t-il le passage vers l'embellie?
"- Albert me l'a laissé pour toi. Il voulait que je te la remette. C'est une variété de calcite, une pierre qui polarise la lumière et permet de voir le soleil même à travers une épaisse couche de nuages."

Audur Ava Olafsdottir m'a transporté dans un vagabondage poétique, une farandole savamment réfléchie.
Des rencontres avec des personnages hauts en couleur, mais aussi avec des animaux (corbeau, renard, hibou...) tour à tour spectateur, témoin, ou médiateur.
Des tourbillons de poésie dans une Islande hivernale, avec sa blancheur virginale et purificatrice.

Une lecture très agréable.
Une réflexion sur la filiation, l'écriture, et bien sûr la construction de soi.
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J'ai de nouveau été embarqué dans cette lecture, j'avais déjà beaucoup apprécié Rosa Candida du même auteur et j'ai lu cet opus en une journée.

On suit ici l'histoire de Maria qui est quitté le soir du réveillon par son mari Floki qui part vivre avec un homme qui se prénomme Floki également. Maria et Floki sont parents de deux faux jumeaux de 2 ans et demi.

Il y a également d'autres personnages Perla la voisine psychologue et nègre d'un auteur de polars qui cherchent de nouvelles pistes originales pour la construction de son dernier roman, mais également le voisin de Maria, les parents de celle-ci et son père biologique qu'elle rencontre peu après être séparé de Floki. Ce qui lui fait pas mal de changement en peu de temps sans compter ce qu'il va se passer plus tard.

Le genre de roman ou j'aurais pu facilement tourner 100 à 200 pages de plus tant cela se lit bien, le ton sonne juste tout au long de l'histoire.
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J'aime bien les éditions de poche Zulma, aux couvertures cartonnées et aux littératures du monde entier. Après Miss Islande, je découvre de l'auteure L'Exception, une autre histoire de femmes confrontées à l'homosexualité de l'homme. Mais contrairement à Miss Islande, ici, il y a bien confrontation puisque le mari de Maria lui annonce son départ définitif pour vivre avec son amant, Floki. Et ceci, lors du réveillon de Nouvel An, alors qu'ils s'apprêtent à regarder les feux d'artifice. Il n'a pas trouvé meilleur moment... Mais y a-t-il un bon moment pour dévoiler à sa belle épouse son penchant pour la gent masculine, après quinze ans de mariage et deux enfants ?
La digestion ne passe pas, on peut le comprendre. Heureusement, les visites de plus en plus fréquentes de l'énigmatique voisine, Perla, l'aideront à vivre sa douleur, à surpasser sa stupéfaction, à répondre à ses questionnements. Car Perla, psychologue du couple la journée, et nègre pour un grand auteur de romans policiers la nuit, en connaît un rayon sur la nature humaine !
Quant à l'homme, étant parti, son point de vue nous est rapporté succinctement, lors des rares conversations entre les deux protagonistes. Dommage, j'aurai aimé en savoir un peu plus à son niveau.

La plume y est moins poétique que dans Miss Islande. Plus ancré dans la réalité, on suit les événements avec avidité et une lectrice s'identifiera plus facilement à Maria, se demandant ce qu'elle ferait à sa place, comment seraient ses réactions.
Un chouette roman, au sujet rarement traité (enfin, je crois), avec une pointe de suspens.

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Le roman s'ouvre sur la séparation d'un couple modèle. Une séparation voulue unilatéralement par Floki, qui choisit l'heure de bascule dans la nouvelle année pour annoncer à Maria médusée et incrédule qu'il la quitte pour son collègue de travail avec lequel il entretient une relation depuis plusieurs années.
Le choc est rude pour l'épouse délaissée, avec deux jeunes enfants.
Dieu Merci, Maria a une voisine étrange, étouffante, envahissante et pourtant rassurante.
A la fois nègre pour un auteur de polar et conseillère conjugale, elle surgit à tout moment chez Maria, en quête d'un ustensile de cuisine ou alléchée par l'odeur d'un plat tout juste sorti du four. Mais surtout pour lui dispenser ses considérations sur la vie conjugale et sur l'écriture. Elle s'attelle justement à la rédaction d'un traité sur le mariage, en même temps qu'elle écrit un roman policier, et tout cela fait étrangement écho à la mésaventure conjugale de Maria.
Avec ce roman, j'ai retrouvé certains des ingrédients qui m'avaient séduite dans Rosa Candida, le premier livre traduit en français de Audur Ava Olafsdottir : l'humour, la loufoquerie, le ton distancié qui évite tout pathos, l'empathie de l'auteur pour ses personnages.
J'ai passé un agréable moment grâce à cette lecture même si je ne suis pas persuadée de la garder longtemps en mémoire.

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Bien que son mari l'ait quittée le soir de la Saint Sylvestre pour un homme, Maria vit comme d'habitude ou presque. Sans cris, ni pleurs pour exprimer une douleur bien réelle, elle accomplit les gestes du quotidien dont plus tard un voyage avec ses enfants lui dira si elle veut continuer à le vivre. Mais avant, Maria se retourne sur son passé pour essayer de comprendre pourquoi elle n'a rien vu de ce mari qui préfère les hommes.

L'exception est un roman d'amour au ton juste, une très belle balade, douce et amère, dans le monde des nouveaux rapports amoureux de l'orientation sexuelle assumée.

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L'humour islandais a ceci de particulier qu'il revêt souvent une part de mélancolie et de tristesse. C'est ce que j'ai d'abord pensé en lisant ce roman dont la narratrice, Maria, nous raconte ses états d'âme après le coming-out et le départ de son mari. A chaque fin de chapitre, on croit qu'elle va en finir, et puis non. Hop, début du chapitre suivant, elle rebondit, grâce notamment aux visites impromptues de sa voisine Perla, une personne de petite taille qui se dit conseillère matrimoniale et écrivain mais paraît aussi un peu mythomane, un peu opportuniste mais tellement attachante dans sa manie d'asséner à Maria des vérités sur la vie et le mariage parfois très profondes, parfois très drôles. J'ai autant ri que je me suis émue à la lecture de ce roman qui aborde avec beaucoup de finesse et d'humanité les étapes de l'acceptation, du deuil et de la reconstruction.
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Premier chapitre : magistral. Magnifique. Je ne connaissais pas l'histoire de ce roman ; je m'y suis donc jetée sans a priori, sans savoir ce que l'auteur allait me raconter.
Le premier chapitre m'a donc tellement surprise. Dès lors que les noms des personnages apparaissent, dès lors que la description physique de la voisine survient, il y a un aspect comique à une situation tragique, un côté complètement décalé.
J'ai aimé l'héroïne, sa voisine surprenante, son voisin, ses parents. Son mari m'a plutôt agacée à certains moments.
J'ai apprécié que tout au long du roman on ait un tiroir qui s'ouvre avec une nouvelle qui arrive. L'histoire ne se résume pas au seul contenu du premier chapitre. Je suis tellement restée concentrée sur ce qui se passe que je serais incapble de décrire les personnages, de m'en faire une représentation mentale. C'est comme s'ils n'avaient pas de visage et tout juste un corps.

J'ai adoré ce roman.
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J'aime décidément beaucoup cette romancière islandaise.
Des trois que j'ai lu d'elle, ce livre-ci est mon préféré.

Un réveillon de Nouvel An vécu comme un cataclysme par Maria: son mari la quitte pour un homme, collègue travaillant comme lui sur la théorie du chaos.Le chaos, c'est Maria qui le vit alors, laissée seule avec ses jumeaux de deux ans et demi ! Après le départ de son mari, Maria, toujours amoureuse de lui, vit d'abord dans le déni d'une orientation sexuelle qui existait pourtant depuis longtemps.

C'est un personnage pour lequel on éprouve tout de suite de la tendresse et de la compassion.Mais le roman ne traite pas ce sujet douloureux de façon lourde et grave.Il adopte un ton souvent cocasse, l'humour allège le désarroi intérieur de Maria.

Perla, sa voisine , naine- romancière déjantée, avec sa dose de folie, est là, à sa façon, pour la soutenir, dans cette crise , cette disparition des repères sentimentaux.

Les diverses réactions de l'entourage, l'amour que Maria porte à ses jumeaux, sa désespérance, sa tentation du vide mais aussi son goût pour la vie et son sens de l'auto-dérision, tout est prenant dans cette histoire.De même qu'une présence nouvelle et inattendue pour Maria...Et l'hiver islandais qui, au départ, était vécu dans le gel et l'obscurité, finit par irradier une blancheur lumineuse, qui réchauffe les coeurs.

Je retrouve ce qui me plait chez cette auteure: l'originalité, l'extravagance, alliées à de la douceur, de la poésie, de la finesse.
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Après 11 ans de mariage sans histoire et des jumeaux,une femme apprend que son mari la quitte pour un autre homme!elle tombe des nues quand elle apprend que son mari a toujours préféré les hommes et qu'elle a été L'Exception!Dans ce très beau roman on suit Maria qui essaie de comprendre et gérer cette nouvelle vie de mère célibataire ,tout en gardant l'espérance que le mari reviendra.Sa voisine ,une naine,femme assez spéciale,psychanalyste,conseillère conjugale va lui donner un coup de main.Ces personnages ouverts,honnêtes et sincères avec la vie et ses problèmes,apportent une extrême douceur et beaucoup d'optimisme à cette histoire.J'ai adoré aussi le décor nordique,le froid,la neige,les journées courtes d'hiver,et les oiseaux et la nourriture...j'ai adoré!
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Le soir de la Saint-Sylvestre, quelques minutes avant que l'on bascule dans la nouvelles année: c'est le moment que choisit Floki pour annoncer à sa femme son homosexualité et son intention d'aller vivre avec son collègue et amant, prénommé également Floki, après onze années de mariage et la naissance de jumeaux. Pourtant, le couple semblait vivre un bonheur sans nuages. Alors pourquoi?
Désireuse de comprendre si elle a raté un épisode dans leur vie conjugale, Maria procède à une "enquête" en prospectant parmi ses souvenirs de leur vie commune afin de déterrer d'éventuels indices de l'homosexualité de son mari. Les questions envahissent son esprit: "Comment cela a-t-il pu arriver, c'est incompréhensible, j'étais heureuse en ménage, mère de deux enfants, Floki était mon meilleur ami, tout le temps à me dire des mots gentils..." (Page 23)..."Ai-je été aveugle? Ai-je été trop crédule?(...) Je ne soupçonnais rien." (Page 41)
Tout le roman montre les différentes phases par lesquelles Maria passe: d'abord l'incrédulité; ensuite, l'attente: il va se rendre compte de son erreur et revenir; toute cette histoire n'est qu'un affreux malentendu: "Il se tiendrait là, sur les marches déneigées, dans le vent du nord, un coeur sanguinolent offert dans sa main tendue et il dirait: -Pardon, Maria, c'était un malentendu. Pouvons-nous oublier tout ça?" (Page 53). Puis, tout en laissant l'opportunité à son mari de réintégrer le domicile conjugal à une date indéterminée, elle maintient le dialogue avec lui et lui pose de nombreuses questions sur son passé, sur leur passé.
Elle en arrive au constat qu'il est rare que l'on connaisse vraiment les personnes qu'on aime et avec lesquelles on vit; son père biologique, qui sait de quoi il parle, déclare: "Les gens ne correspondent pas toujours à leur apparence(...) On a tous un secret quelque part." (Page 163).
Malgré un mari qui fait son "coming out" la laissant se débrouiller avec leurs jumeaux âgés de 2 ans 1/2; un père biologique qui débarque de l'étranger sans crier gare pour mourir inopinément dans sa chambre d'hôtel, lui laissant le soin de rapatrier ses cendres dans son pays d'origine, Maria prend du recul et relativise sa situation en la considérant avec une froide et brutale lucidité qui remet les choses à leur juste place : "Par comparaison avec les souffrances auxquelles je suis confrontée lors de mes pérégrinations à l'étranger -tous ces enfants martyrs, assis sur le drap sale d'un pauvre lit d'hôpital, contemplant leur moignon de jambe au pansement taché de sang-, un mari qui "sort du placard" (expression islandaise pour "coming out") au bout de onze ans de mariage est d'une insignifiance au moins égale à ma douleur". (Page 147). Tout est dit !!

Dans L'exception, Maria, personnage principal du récit, confrontée au "coming out" de son mari, prend sur elle avec beaucoup de dignité, d'esprit et aussi d'humour, pour ne pas sombrer, même si on perçoit parfois combien il est difficile pour elle d'accepter le mauvais sort qui semble s'acharner sur elle. 
Outre le ton optimiste et magnanime, sa justesse de vue parfois grinçante ( comme dans la conversation entre Floki et Maria qui lui pose de nombreuses questions sur ses relations extra-conjugales d'un ton neutre, exempt de toute émotion) mais jamais méchante, ce roman comporte de nombreuses qualités, au nombre desquelles les moments de tendresse et le cocon de douceur dans lequel Maria enveloppe ses enfants; ainsi que l'amitié qui l'unit à Perla qui veille sur elle de son amitié douce et respectueuse; aucune acrimonie ni désir de vengeance. J'aime cette façon de relativiser, de ne pas tout détruire sous prétexte qu'on éprouve une grande souffrance .
On se laisse peu à peu prendre par la douce monotonie et le rythme faussement banal des heures et des jours qui s'écoulent au rythme du quotidien, sans doute le meilleur moyen de ne pas sombrer dans le néant.
Lien : https://legereimaginarepereg..
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