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4,15

sur 787 notes
Je n'avais jamais entendu parler de Nellie Bly avant de lire cette bande dessinée. Et elle mérite d'être connue. En se faisant passer pour folle, elle s'est immergée volontairement dans un hôpital psychiatrique pour femmes à la fin de XIXe siècle au Etats-Unis, féministe avant l'heure, journaliste d'investigation avant l'heure, c'est une femme en avance sur son temps, un caractère fort et bien trempé. La bande dessinée la met bien en valeur, le récit tourne autour de son séjour dans cet établissement, entrecoupé de quelques flashbacks permettant de découvrir son parcours professionnel. On est immergé dans cette expérience, et dans cette époque, c'est assez réussi. le graphisme est élégant, servi par une colorisation finement nuancée. Cependant, je ne suis pas vraiment fan de cette façon de représenter les personnages avec leurs grands yeux, elle a tendance à idéaliser un peu trop les traits de caractère par une surenchère dans les expressions, forçant notre empathie comme un chat qui réclame sa pâtée. Malgré ça, j'ai aimé cette lecture qui m'a fait découvrir une sacré personnalité, une grande femme.
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J'ai découvert l'existence et le parcours exceptionnel de Nelly Bly, il y a quelques jours en lisant la BD "les Culottées 2". Quel ne fut pas mon plaisir de trouver dns ma médiathèque ce roman graphique cette semaine qui m'a ainsi permis de mieux connaitre son parcours et donc d'approfondir mes connaissances sur cette femme, journaliste, qui a inventé le journalisme d'investigation en allant jusqu'à se faire interner pour mieux dénoncer les conditions de vie des alienées, à la fin du XIXe siècle à New York.
Souvent ces femmes sont d'ailleurs plus pauvres que folles, mais les traitements qu'elles subissent, eux, peuvent les entraîner vers la folie.
Cela rappelle ce qui se passait aussi en France et décrit notamment récemment dans le Bal des folles par exemple.
C'est ici le portrait d'une femme révoltée par les injustices, mais qui a su créer, s'adapter au monde très misogyne de l'époque pour faire changer les choses tant dans la pratique du journalisme que pour la cause des femmes. Servi par de belles illustrations, ce roman est une instructive lecture tres accessible.
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Les éditions Glénat nous proposent avec la collection Karma des portraits de personnes plutôt méconnues dont les actes ont contribué à changer la société.
Après Radium Girls, je découvre un peu plus en détails Nellie Bly. Pénélope Bagieu l'avait présentée dans Culottées dans une courte biographie que j'avais déjà beaucoup aimée.
Là c'est Virginie Ollagnier et Carole Maurel qui présentent une partie de la vie de cette femme exceptionnelle.
Nellie Bly, pionnière du journalisme d'investigation, s'est battue avec beaucoup de détermination contre les injustices, et pour les femmes pauvres principalement. Avec beaucoup de courage, elle s'est fait interner dans un asile afin de pouvoir dénoncer les conditions de placement et les sordides conditions de vie de ces patientes.
Les illustrations de ce roman graphique sont vraiment superbes. Beaucoup de personnages sont présents et ils sont tous magnifiquement dessinés, avec des expressions justes.
Encore une pépite que j'ai adorée !

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Une BD mettant en scène une des enquêtes journalistique de Nellie Bly, une des premières femmes journalistes.
Elle se fait interner 10 jours dans un hôpital psychiatrique et raconte les atrocités qu'elle voit et qu'elle vie.
D'autres pages racontent sa vie et comment elle a réussie a faire ce métier.
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J'avais découvert le récit d'enquête en immersion écrit par Nellie Bly après son internement dans un asile pour femme ( 10 jours dans un asile) que j'avais trouvé aussi édifiant que révoltant. Aussi j'étais ravie de voir qu'une bande dessinée complète lui avait été consacrée car cette femme et son culot extraordinaire méritent d'être connus bien plus qu'ils ne le sont actuellement.

Contrairement à ce que peux laisser penser le sous-titre, cette oeuvre graphique n'est pas une simple retranscription de l'ouvrage qu'elle a écrit à sa sortie de l'asile mais est habillement complété par des flashbacks qui nous montrent son enfance mais aussi avec des planches qui font état de son parcours professionnel (journalistique mais pas seulement) et de son fameux voyage au Mexique.

Une lecture qui devrait être incontournable non seulement parce qu'elle est magnifiquement illustrée (avec un grand soin apporté aux expressions des visages) mais aussi très richement documentée avec un dossier très intéressant en fin d'ouvrage pour les lecteurs qui ne seraient pas familier de Nellie Bly et de son engagement à une époque où les femmes étaient des citoyens d'apparat pour les hommes.
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En 1887, la jeune journaliste Nellie Bly se fait passer pour folle et manoeuvre pour être envoyée sur l'île de Blackwell afin d'étudier les conditions d'internement des femmes et dénoncer des pratiques inhumaines. Traitée comme les autres pensionnaires, elle endure l'insalubrité, la faim, la cruauté, voire la torture et le sadisme du personnel soignant. Aucune guérison possible entre les murs de l'asile, aucune compassion à espérer. « La folie qu'on attribuait aux femmes était souvent l'expression des violences qui leur avaient été faites. » (p. 128) Nellie se lie d'amitié avec des femmes aussi peu folles qu'elle-même, mais envoyées là pour des raisons fallacieuses. « Sans leur avoir donné la moindre chance de s'expliquer, le médecin condamna ces pauvres femmes à rester probablement jusqu'à la fin de leurs jours chez les fous. Tout cela parce qu'elles n'étaient pas parvenues à remplir ce rôle assigné aux filles. » (p. 43) Et de fait, c'est Blackwell qui fait naître la folie, qui anéantit tout espoir et qui pousse à la démence, seul refuge des âmes meurtries.

Quand elle quitte les lieux, Nellie tente d'alerter le grand public et d'obtenir de meilleures conditions de vie pour toutes les femmes recluses à Blackwell. « Folle d'impuissance face à l'institution qui ne l'écoute pas. Folle de rage d'être considérée comme démente. Folle d'angoisse à l'idée de rester enfermée toute sa vie ici. » (p. 88) le scandale fait les gros titres, mais les mesures correctives sont lentes et insuffisantes. La jeune femme ne renonce pas et donne au journalisme d'investigation ses lettres d'humanité. « La charité n'autorise pas la maltraitance. » (p. 46)

L'ouvrage s'achève par des interviews des deux autrices. Elles expliquent comment elles ont découvert le travail et l'engagement de Nellie Bly. Il est hautement symbolique et indéniablement puissant que ce livre ait été produit par des femmes. Je salue notamment les illustrations de la folie, entre spectres et tentacules infernaux qui s'insinuent partout.
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Cette très belle BD nous entraine sur les traces des premiers pas comme journaliste d'investigation de Nelly Bly, figure incontournable du journalisme et du féminisme.
A travers ce récit double, nous suivons la jeune femme déterminée et attachante dans son enquête maitresse et dans ses déboires antérieurs pour trouver un emploi à sa mesure.
Mais venons en à l'enquête...Nelly Bly a vent du faite que les femmes son maltraitées dans l'asile pour aliénés de Blackwell. Elle se fait donc interner pour pouvoir investiguer incognito. Et force est de constater qu'il est bien facile d'être considérée comme folle dans l'univers machiste de la fin du XIXe siècle. Bien vite, la journaliste se rend compte que les motivations qui poussent le citoyen lambda à faire interner sa femme ou sa mère sont rarement le souci du bien être de la personne qui, régulièrement, n'est pas malade. Et ce n'est que la première d'une longue série de découvertes odieuses dont, par exemple, les privations ou les violences sont les internées sont victimes.
Un récit édifiant, tragique et troublant d'une société qui n'est, pas finalement, pas très lointaine.
Le dessin de Carole Maurel est parfait, comme toujours.
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Elizabeth Cochrane, cachée derrière Nellie Bly, journaliste d'investigation , est une personne remplie de multiples talents qui s'insurge des inégalités faites aux femmes et tente de faire bouger les choses par ses écrits.

L'album Dans l'antre de la folie, de Virginie Ollagier au scénario et Carole Maurel aux dessins présente magnifiquement une enquête commandée par le New York World en 1867 et son propriétaire Joseph Pulitzer. Celui-ci demande à Nellie de se faire passer pour folle et d'infiltrer un asile pour femmes le Blackwell's Island Hospital à Roosevelt Island.

Les autrices alternent les moments à l'asile avec le passé de Nellie et ses travaux précédents, ce qui permet de bien saisir les raisons de son acharnement à se démarquer et mener des dossiers qui feront changer la cause des femmes. C'est réellement fascinant et inquiétant de voir les mauvaises conditions dont sont victimes les femmes des années décrites, dans les États-Unis d'Amérique. Des droits bafoués, des traitements horribles, le quotidien des femmes est une lutte contre la misogynie et le sadisme des hommes. le pire et le plus triste de cette histoire c'est que l'actualité démontre que ce patriarcat est toujours présent et que la cause des femmes doit encore être défendue.

Revenons à l'album. Les dessins sont superbes, les couleurs bien dosées. Un travail d'artiste pour les costumes et la représentation de l'asile. Même la folie a une forme et on la reconnaît bien. Les textes sont de grande qualité, Nellie aurait apprécié. Cette enquête révèle un univers glacial et des traitements inhumains. Les dix jours que Nellie passera avec ces femmes rejetées fera oeuvre utile pour un mouvement dans les institutions de l'état.
« La folie qu'on attribuait aux femmes était souvent l'expression des violences qui leur avaient été faites. »
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En 1887, la journaliste Nellie Bly accepte pour le compte du New York World de se faire passer pour folle afin d'être internée incognito au Blackwell's Island Hospital, un institut public mais géré par un administrateur privé. Abritant près de 6000 pensionnaires, l'asile est alors situé sur une petite île à proximité de New York à laquelle personne n'accède et sur lequel plane des rumeurs effrayantes concernant les conditions de vie des internées. Ce n'est pas la première fois que la jeune journaliste se livre à une enquête de terrain : on l'avait déjà vu intégrer une fabrique de conserves afin de rendre compte des difficiles conditions de travail des ouvrières, ou encore s'installer au Mexique d'où elle fut expulsée au bout de six mois pour avoir levé le voile sur le traitement réservé aux opposants politiques et aux journalistes par le gouvernement républicain. de toutes ces expériences (à laquelle s'ajoute un voyage autour du monde réalisé en 72 jours dans les pas de Phileas Fogg), elle tirera plusieurs livres, dont le célèbre « Dix jours dans un asile » qui constitue ici le coeur de l'album de Virginie Ollagnier et de Carole Maurel. L'ouvrage alterne en effet entre deux lignes temporelles : la première permet de revisiter l'ensemble de la vie et de la carrière de Nellie Bly jusqu'à la fin des années 1880 ; la seconde retrace les détails de son enquête dans l'asile de Blackwell. Et les révélations de la journaliste sont accablantes. La première surprise arrive au tout début de son reportage clandestin lorsque la jeune femme est déclarée folle et bonne à interner en un temps record par plusieurs praticiens différents, visiblement incapables de percer à jour son jeu d'actrice. Nellie Bly n'est toutefois pas au bout de ses peines car, une fois internée, elle va découvrir de l'intérieur le fonctionnement de l'institut et le sort réservé à ses malheureuses pensionnaires. Tortures, maltraitances physiques et psychologiques de la part des infirmière, agressions sexuelles, conditions d'hygiène déplorables, sous-alimentation… : les preuves réunies pendant ces dix jours par la journaliste d'investigation sont implacables.

Impuissante, Nellie Bly assiste à la descente aux Enfers de ses compagnes, des femmes que leurs proches ont demandé à faire interner pour des raisons n'ayant la plupart du temps aucun rapport avec leur santé mentale mais tenant à des considérations financières (une bouche de moins à nourrir) ou à une volonté de brider ou punir un esprit trop libre. La plupart des pensionnaires sont donc tout à fait saines d'esprit en arrivant à Blackwell mais, et c'est là tout l'horreur de la situation, la plupart finissent par sombrer dans la folie pour échapper à l'horreur de leur nouveau quotidien. Certes, certaines s'en sortent mieux que d'autres et, parce que plus dociles et calmes, se trouvent transférer dans le Hall 7, zone dans laquelle les conditions de vie s'améliorent quelque peu, mais beaucoup rejoignent le rang de « la Retraite » ou de la « Loge » où elles seront maltraitées, voire torturées, parfois jusqu'à la mort. L'album repose sur une solide documentation qui nous permet, en peu de pages, de rendre compte de l'horreur des conditions de vie des pensionnaires de l'institut Blackwell et de la qualité du travail d'investigation réalisé par Nellie Bly. Bien ficelé, le scénario de Virginie Ollagnier permet de revenir sur les principales révélations de la journaliste mais aussi de donner un visage et une histoire à ces aliénées d'ordinaire invisibilisées. Difficile de ne pas s'émouvoir du sort réservé aux pensionnaires de l'asile ni d'éprouver une saine colère face au traitement réservé à l'ensemble des femmes de l'époque, considérées comme d'inutiles bouches à nourrir et sans arrêt renvoyées à leur genre et aux limites auxquelles il est censé les contraindre. Les épisodes de la jeunesse et du début de carrière de Nellie Bly qui s'intercalent entre les différentes scènes consacrées à l'asile insistent elles aussi sur cette injustice dont la journaliste a souvent été victime, y compris de la part de ses confrères ou des rédacteurs des journaux pour lesquels elle a pu travailler.

Après avoir fait le récit de ces dix jours éprouvants passés à Blackwell, la bande dessinée entend également évoquer les conséquences des révélations de la journaliste dans la presse américaine, mettant ainsi en lumière une problématique que nous connaissons bien aujourd'hui encore et qui, déjà en 1880 (et même en 1840 selon le témoignage de Dickens), se trouve à la source de la gestion catastrophique de l'institut : la mutualisation des dépenses et la privatisation des bénéfices. Cet aspect là est parfaitement évoqué lors du procès qui eut lieu suite à la parution du travail de Nellie Bly et permet de donner une dimension politique à son action. Outre la qualité du scénario, on peut également saluer celle des graphismes de Carole Maurel. La dessinatrice possède un trait agréable, qu'il s'agisse de représenter des décors propres à cette fin de XIXe siècle, ou de donner vie à des visages particulièrement expressifs qui viennent renforcer l'émotion du lecteur. le parti pris de faire basculer légèrement le récit dans le fantastique dès lors que Nellie Bly arrive à Blackwell est également très intéressant, certaines scènes se parant à l'arrière plan de créatures sombres et tentaculaires à la Lovecraft ou d'ombres et de fantômes dignes d'une nouvelle de Poe ou De Maupassant. Cette petite touche fantastique participe à créer une atmosphère lourde et oppressante, tout en matérialisant efficacement le désespoir dans lequel sombrent certaines des pensionnaires. L'artiste intègre aussi de courts mais magnifiques moments de grâce (généralement une chanson chantée par l'une des compagnes d'infortune de l'héroïne) qui viennent rompre avec les couleurs sombres et plombantes servant à décrire le quotidien de l'institut et qui font figure de véritables respirations pleines de couleurs au cours desquelles les prisonnières retrouvent un semblant de joie et de vie.

« Nellie Bly – Dans l'antre de la folie » est une bande dessinée très réussie qui rend hommage à l'une des premières journalistes d'investigation et met en lumière l'une de ses enquêtes les plus célèbres, celle consacrée à l'asile de Blackwell. Éprouvante en raison de la détresse communicative des internées que l'album met en exergue, la lecture n'en demeure pas moins captivante, d'autant que le scénario de Virginie Ollagnier permet en parallèle d'avoir un aperçu du parcours peu commun de cette femme décidément inspirante. La petite touche fantastique introduite par la dessinatrice Carole Maurel est également bienvenue et ajoute à l'émotion déjà très forte éprouvée à la lecture de ces conditions de vie atroces. Une bande dessinée instructive donc, et qui peut être lu aussi bien par un lectorat adulte qu'un public plus jeune à qui on souhaiterait faire découvrir cette figure historique encore trop méconnue.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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En conclusion, j'ai beaucoup aimé cette adaptation de Dix jours dans un asile de Nellie Bly en bande dessinée. le récit partagé en deux arcs narratifs permet non seulement de comprendre l'engagement de la célèbre du journaliste américaine mais aussi d'expliciter le contexte socio-culturel de l'époque. Féministe (peut-être plus que ne l'était Nellie Bly au final), la bande dessinée dénonce également les travers de la société américaine de cette fin du XIXème siècle (bien que les choses aient évolué depuis, notre société d'aujourd'hui conserve encore quelques traits de cet héritage patriarcal). Enfin, la bande dessinée est servie par des dessins bien travaillés et documentés qui permettent au lecteur de se plonger dans la New York de cette époque. Bref, un bon moyen de découvrir par la suite le texte original qui est passionnant et facile à lire.

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