De multiples prix pour un court roman mené à toute vitesse par un auteur qui aime les récits "à l'os". Je peux le comprendre, surtout si le jury est composé de jeunes lecteurs, qui vont préférer les choses efficaces et concrètes aux belles envolées stylistiques.
Le sujet est simple. Martin a 14 ans et son frère est accusé de 5 meurtres. C'est quasiment comme cela que commence le récit, lorsque la police débarque alors que la famille est rassemblée pour le repas du soir. le lecteur est projeté immédiatement dans le vif, dans la chair. Immersion garantie. Convaincu de l'innocence de son frère, et doutant de la police, Martin va mener son enquête.
Mikael Ollivier nous fait un polar à l'ancienne. On va à l'essentiel. Et j'ai trouvé cela un peu dommage. Entre le récit très bref d'Ollivier et les polars scandinaves qui nous pondent 700 pages pour une intrigue diaphane, il y avait sans doute moyen de viser entre les deux. C'est un avis d'adulte, alors que mon aîné (14 ans) a adoré le roman, imposé par la prof de français. La longueur est sans doute pour quelque chose, même s'il sait lire de plus longs romans... mais on peut admettre que
Mikael Ollivier arrive bien à nous mettre dans la peau de Martin essayant de disculper son frère.
Fatalement, on a une abondance de dialogues, de scènes courtes, avec des chapitres qui font parfois 1 ou 2 pages. Pas de descriptions superflues, de sentiments, de paysages... juste quelques mises en situation. C'est très visuel, ce qui explique l'adaptation au cinéma.
On ne va pas bouder son plaisir quand même. La lecture est brève mais elle est plus que sympa, même si j'aurais bien vu 100 pages de plus, histoire d'ajouter un peu de corps à l'ensemble, et un peu de suspense.