AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 2539 notes
Très beau livre,un personnage guidé par une main divine qui lui permet de survivre à l'indescriptible.Le style magnifique de madame Olmi atténue un peu l'insupportable.Et puis,en Italie,l'action se ralentit et,comme Bakhita,nous avons envie d'en finir.J'ai eu le privilège d'en parler avec l'auteure,l'histoire traîne un peu en longueur,ce qui n'enlève rien au talent de madame Olmi.N'hesitez pas à faire la connaissance de ce personnage d'exception,malgré mon ennui vers la fin,ce livre mérite des louanges.
Commenter  J’apprécie          304
Un gros coup de coeur pour ce roman qui relate le destin d'une petite fille enlevée dans son village du Darfour. Elle va au fil des années subir des humiliations, les souffrances de l'esclavage, la peur, la faim,…
Véronique Olmi s'est inspirée de l'authentique parcours d'une esclave devenue religieuse.
Il y a un vrai contraste avec la belle écriture de Véronique Olmi et l'atrocité absolue du parcours de cette femme. Elle nous embarque vers l'espoir, la lumière. On ne peut qu'être touché par la force et la grandeur d'âme de cette femme.
Ce roman ne vous laissera pas indifférent.
Commenter  J’apprécie          301
Voilà bien longtemps que je n'avais pleuré à chaudes larmes en refermant un livre. La dernière fois c'était pour "Si c'est un homme" de Primo Levi. C'est toujours la même chose qui me retourne les tripes. Comment un humain peut-il infliger de telles horreurs à un autre être humain? En entrant dans l'histoire de Bakhita, je suis allée patauger dans le fin fond des enfers. J'ai même failli abandonner ma lecture tant c'était insoutenable. mais face au courage de Bakhita, je me devais de continuer.
Elle est née au Soudan en 1869, dans la tribu des Dadjo. A cinq ans, elle assiste au rapt de sa grande soeur par des razzieurs, qui volent jeunes garçons et jeunes filles pour les vendre aux négriers. Deux ans plus tard, c'est elle-même qui est kidnappée par deux voisins, violée, maltraitée, puis vendue. Elle en perd la mémoire de son propre nom. Ils la surnomme "Bakhita", la chanceuse. La chanceuse....Après plusieurs transferts, elle atterrit chez un riche arabe, avec Binah, autre petite fille enlevée en même temps qu'elle. Achetées pour distraire les filles du maître, puis son fils...Encore frappée, violée, exploitée. Trois ans plus tard, c'est un général turc qui l'acquiert, pour être la servante de sa femme. Apogée de violence, torture. Les guerres approchent, Bakhita est vendue à la va-vite au consul italien de Khartoum. Sa vie prend un autre tournant. Emmenée en Italie, offerte à des amis du consul, c'est un autre tourment qui s'annonce, celui d'être la seule noire dans un pays de blancs. Laissée par ses maîtres dans un couvent pour une courte période, elle refuse d'en ressortir. Elle trouve au milieu de cette congrégation une forme d'apaisement, se convertit à la foi chrétienne, et après bien des années passées à s'occuper des jeunes enfants et des pauvres, s'y éteint à l'âge de 78 ans. Son histoire sera écrite par les soeurs:" Storia Meravigliosa"! Elle sera enfin béatifiée en 1992 puis canonisée en 2000 par Jean-Paul 2.
Alors oui, elle aura eu un destin "extraordinaire", mais quelle vie terrible, dépossédée d'elle-même, toujours soumise à la volonté des autres... Qu'est-ce qui a bien pu la faire tenir, lui donner cette "force de vie et d'amour inimaginable"? Avoir vécu tant de souffrances a développé son instinct et son intuition, la rendant capable de comprendre instantanément la souffrance d'autrui. Curieusement, elle a développé une humanité hors du commun, avec pour seuls repères la Terre, le ciel, le vent, les étoiles, et les quelques souvenirs de sa mère et de sa soeur.
Quelle puissance dans ce récit! Quel talent que celui de l'autrice qui, dans cette biographie romancée, nous expose la relation personnelle qu'elle a ressentie avec Bakhita en découvrant son histoire.
Que dire de plus que "Merci", Véronique Olmi.
Commenter  J’apprécie          294
Bakhita de Véronique Olmi. Qu'ajouter à toutes les critiques déjà publiées? Bakhita, petite fille enlevée à l'âge de 7 ans dans son village du Darfour, réduite à l'esclavage , abimée, meurtrie physiquement et moralement,sera ramenée en 1885 en Italie dans les bagages du consul d'Italie rentré précipitamment de Khartoum. Elle décidera d'entrer dans les ordres et se consacrera sa vie durant aux pauvres, surtout aux enfants. La couleur de sa peau fera d'elle un objet de curiosité et de crainte, il faudra la parution du récit de sa vie pour qu'elle devienne l'objet d'une véritable dévotion. servant à son coeur défendant la cause de l'impérialisme colonial de Mussolini. Jean Paul II signe sa béatification le 1er octobre 2000 .
Cette biographie romancée écrite de main maitre par Véronique Olmi nous fait découvrir le parcours chaotique vécue par un enfant au coeur de l'Afrique noire, séparée de sa famille, asservie , ballotée de maitre en maitresse. Pourquoi faut il toujours que celui qui conquiert militairement ou financièrement un territoire se comporte comme un prédateur? Colonialisme et esclavagisme ont à priori le plus souvent cohabité à la plus grande honte de l'humanité. J'aimerais croire que cela n'existe plus et n'existera plus jamais mais à lire les informations et les témoignages de par le monde j'en arrive à douter ...
Une lecture coup de poing et coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          296
« Bakhita », de Véronique OLMI aux Editions Albin Michel (2017) est un livre qui ne peut laisser indifférent. Il dit l'indicible et rend tangible l'impensable. Et pourtant, le lecteur que je suis s'est-il révélé apte à le comprendre ?
En effet, même après lecture, peut-on vraiment imaginer la vie de cette enfant ‘ébène' enlevée à l'âge de sept ans, razziée dans son Darfour natal, pour être plongée dans toutes les horreurs et les négations de l'être dont l'Homme est capable envers l'Homme et plus encore envers la Femme, l'Enfant ?
Peut-on mettre, derrière les mots utilisés par l'auteur, une image qui soit proche de la réalité endurée ? Qui permette de comprendre le parcours de l'enfant trop tôt devenu usé ? de l'adulte qui s'enracine dans l'amour, la foi, la sainteté alors que son corps a été forgé par des monstres pour la haine, la rancoeur, la destruction et la négation de tout à-venir et donc de tout pardon ?

Dans une écriture tantôt hachée, violente mais pudique, tantôt quasi silencieuse, dans l'évocation plus que la déclaration, souvent poétique et tendre dans un monde de brutes, Veronique OLMI nous conte la vie de Bakhita, son parcours, l'enlèvement brutal à la vie, les viols, l'esclavage et, malgré tout, chez elle, une résilience, une capacité à affronter le Mal pour vivre le Bien et ce, jusqu'à sa mort, en 1947 à l'âge de 78 ans.
Tout au long de ce livre, le lecteur se demande comment elle a pu tenir. Comment, mille fois promise à la mort, violente de surcroît, elle garde au coeur l'oiseau qui chante et la vie en main pour la plier en faveur de sa propre croissance qui passe bien souvent par la protection de plus faibles qu'elle.
Bakhita, un livre qui, à juste titre s'est retrouvé susceptible d'obtenir le Goncourt. Véronique OLMI ne l'a pas obtenu. Son livre était peut-être trop dérangeant à l'heure où le racisme, la ghettoïsation légitiment bien des appels au repli sur soi en justifiant la peur outrancière de toute différence.
L'Homme est-il prêt à entendre un tel discours et à se refuser d'oublier que nos sociétés ont été construites – et le sont encore trop largement – sur base de l'appropriation des richesses et des personnes, volées, soustraites à leurs destinées, au droit fondamental pour chacun de régir sa vie et non d'être assujetti.
Bakhita, un livre désarçonnant qui bouscule, renverse les attendus, taraude les convictions.
Un livre qui fait du bien !
Commenter  J’apprécie          292
L'histoire est prenante.
C'est celle d'une petite africaine de 7 ans enlevée à son village et vendue comme esclave.
De maîtres en maîtres, elle se retrouve finalement en Italie où elle deviendra religieuse.
L'histoire est réelle et connue puisque Bahkita fut canonisée en 2000 par Jean-Paul II.
Le témoignage de Bakhita a été retranscrit par une religieuse en 1930 et imprimé en livre sous le titre « Histoire merveilleuse »
Elle est connue aussi par un film sorti en 2009.
Je me souviens de ce film qui m'avait émue
Oui l'histoire est prenante.
Mais l'écriture de Véronique Olmi est pesante, surtout dans la première partie du livre.
Oui, pesante, c'est ça. J'ai trouvé tout ça plutôt lourd est l'émotion n'est pas passée.
Des redites, des répétitions qui appuient trop sur les évènements.
Dans l'ensemble, ça m'a paru impersonnel, ennuyeux et froid.
Pourtant ce destin est tragique, et si j'ai un souvenir ému du film, ça ne sera pas le cas pour ce livre et je ne rejoindrai pas la cohorte des 5 étoiles.
Commenter  J’apprécie          280
Cette histoire est bouleversante. Impossible de rester sourd aux cris silencieux de cette petite fille arrachée à sa famille, et qui, sa vie durant, ressent le manque , appelle sa maman perdue , cherche sa soeur aînée.... La foi l'aide plus tard à se reconstruire et c'est tant mieux pour cette femme exemplaire, toujours dans l'oubli de soi. Sous la plume de Véronique Olmi renaissent les pensées les plus secrètes, les émotions profondes de Bakhita mais aussi les pires souffrances. Cependant j'avoue m'être un peu ennuyée.
Commenter  J’apprécie          280
[1869]
...
Une petite fille vivant innocemment.
Une esclave encaissant moult sévices par instinct de survie.
Une religieuse s'apaisant dans la dévotion.
Une icône acceptant la commercialisation de son histoire.
[1947]
...
Une Sainte.

Tout ça en une seule vie. Ce fut le lot de Bakhita.

J'imagine que pour un catholique, ce livre aura une belle résonance mystique.
Pour moi, ce fut un tel effarement de lire une esclave à la première personne, qu'elle avait dès lors largement gagné le droit de se raccrocher à n'importe quelle branche, sans que mon jugement puisse avoir la moindre valeur, même à mes yeux.
En revanche, la valeur de cette belle Bakhita n'échappera à personne, catholique ou pas. À travers l'écriture de Véronique Olmi, impossible de passer à côté de sa résilience, de son humilité et de sa bonté.

Ça ne peut pas faire de mal un livre comme celui-là, de temps en temps.
Commenter  J’apprécie          282
Je comprends l'engouement du lecteur. Véronique Olmi retrace le parcours de Soeur Bakhita. Avant de devenir une sainte, elle était esclave. L'auteur se penche en poésie et comme une fable la vie bouleversante de Bakhita.
Bakhita nom qu'on lui a donné à son enlèvement.
Bakhita femme soumise qui va endurer les pires souffrances sans broncher.
Bakhita qui va apprendre à s'affirmer pour se donner corps et âme à la religion.

Avec cette narration à la troisième personne, j'ai eu l'impression de lire un conte Andersen. Etait- ce pour mieux faire digérer la pilule des scènes atroces de l'esclavagisme. En tout cas les événements chocs sont passés plus facilement.
Mais malheureusement malgré cette magnifique histoire et plume, j'ai eu du mal à me concentrer. Pour m'imprégner de l'histoire la narration limite en fable me perdait. J'ai eu le coup de coeur mais cette lecture a été compliqué pour moi. J'ai du lire très doucement chose dont je n'ai pas l'habitude. Et surtout je n'ai pas pu le lire d'une traite. J'ai fais plusieurs lectures en même temps pour digérer les évènements.

L'histoire de cette soudanaise m'a touché et je me suis documentée pour lire d'autre roman historique sur l'esclavage.
Je félicite l'auteur pour sa merveilleuse plume et cette histoire bouleversante.
Commenter  J’apprécie          281

Bakhita... qui a oublié son nom de naissance le jour où des négriers l'ont enlevée quelque part dans le Darfour. Bakhita... qui a vécu mille vies et qui pourtant n'a pas vraiment vécu. Bakhita... qui n'a jamais perdu l'espoir de revoir sa soeur ou son village. Bakhita... torturée, tatouée, blessée, laissée pour morte plus d'une fois, enchaînée, entravée, fouettée. Bakhita... la seconde maman de Miminna, la femme que les italiens ont peur de toucher de crainte qu'elle ne déteigne, l'adolescente que les enfants vénitiens fuient.

C'est toute une vie que Véronique Olmi nous livre dans son roman. Pour ma part, j'ai écouté la version audio lue par l'autrice et je pense que cette lecture a apporté une couche d'émotion supplémentaire. Parce que le récit est entièrement raconté au présent, en écoutant sa vie, c'est comme si elle nous la racontait elle-même. Avec ses nombreuses interrogations, ses doutes, ses pensées alors même qu'à l'extérieur d'elle, les gens la prennent pour une demeurée, parce qu'elle est noire, parce qu'elle ne comprend pas leur langue, parce qu'elle parle peu.

Véronique Olmi a fait une travail de recherche immense pour parvenir à écrire l'histoire de celle qui a été canonisée en 2000 et qui a été mise à l'honneur la première semaine du mois de février de cette année en hommage à l'accueil des migrants. Parce que finalement, au-delà de l'esclave, Bakhita fut aussi migrante, vers l'Italie un peu avant la fin du 19e siècle. Elle aura vécu des moments forts de l'histoire, depuis le Djihad au Soudan jusqu'à la seconde guerre mondiale en Italie, en passant par l'avènement de Mussolini.

Le destin de Bakhita a touché Véronique Olmi à travers une photo entraperçue dans une église de Touraine. le destin de Bakhita m'a à son tour touchée, à l'heure où l'Europe semble classer les réfugiés en fonction de leur provenance, où des sans-papiers tentent désespérément de survivre, où l'esclavage existe encore même s'il a bien souvent changé de forme.
Commenter  J’apprécie          271




Lecteurs (5521) Voir plus



Quiz Voir plus

Véronique Olmi

Née à Nice en...

1942
1952
1962
1972

12 questions
24 lecteurs ont répondu
Thème : Véronique OlmiCréer un quiz sur ce livre

{* *}