Cette lecture nous plonge dans le XVII ème siècle, époque de la morale austère du Jansénisme. Ici ce n'est pas la princesse de Clèves qui renonce au bonheur mais Jacqueline, la soeur de
Blaise Pascal. Je n'ai pas vraiment été touchée par ce livre, pourtant extrêmement bien écrit et richement documenté, appuyé par une bibliographie pointue. C'est "une thèse" pas un roman. Je cite :" c'est une mise en forme des recherches très fouillées de l'auteure" Certes, il n'est pas nécessaire qu'une biographie soit romancée.
Christine Orban met l'accent sur un amour passionné, excessif entre
Blaise Pascal mathématicien de génie et sa soeur Jacqueline qui frise le fanatisme religieux puisqu'
elle suit la doctrine rigoriste des Jansénistes.
Pourtant le bonheur était présent dans la famille
Pascal "la ruche", la culture et le savoir étant essentiels pour ce père qui élevait seul ses trois enfants.
Jacqueline a un véritable don pour la poésie, ses vers séduisent Richelieu,
Corneille et la Reine.
Plus tard, ce talent de poétesse, elle le rejette tout comme
elle s'interdit la moindre parcelle de bonheur personnel.
Soumise ? Pas tant que cela! Elle refuse les deux propositions de mariage que son père souhaitait, elle tient tête à ce frère tant aimé qui ne veut pas la voir quitter la maison pour prendre le voile à Port Royal. Elle exige que son frère et sa soeur lui lèguent leur part d'héritage afin d'en faire profiter son Abbaye.
C'est à Dieu qu'elle est
soumise et aux préceptes exigeants des Jansénistes (qui furent ensuite interdits par louis XIV.) la jeune fille qui était si joyeuse s'est jetée dans l'austérité la plus totale et est devenue la plus radicale de toutes les religieuses.Elle entraîne son frère dans cette vie loin du monde, lui si passionné par les sciences, lui l'inventeur de la machine à calculer, du baromètre, lui qui a tant fait progresser la science,
Si Blaise l'aime autant qu'il le dit, il doit" la suivre dans une vie de piété et de sainteté". C 'est elle qui est forte.
Pascal en plus d'être "cet esprit insatiable de découvertes" ce génie, est aussi un brillant théologien partagé entre lumière et noirceur.
Souvent, l'auteure évoque son travail de recherche entre deux chapitres.
Ceux-ci sont ponctués de citations de
François Mauriac qui a écrit sur
Pascal, de
Bossuet, de
Virginia Wolf sur la condition des femmes.
La vie de Jacqueline est-elle admirable ? " au lecteur d'en juger" nous dit
Gilles Hertzog, dont je partage l'avis.
Amis lecteurs, c'est un ouvrage qui mérite un débat !