Ce tome contient les épisodes 50 à 54, parus en 2011 ; ce sont les derniers de la série, DC Comics ayant remis à zéro son univers partagé en septembre 2011 avec The new 52. Il fait suite à Supertown (épisodes 43 à 49) qu'il vaut mieux avoir lu avant.
Épisode 50 - Il s'agit d'un numéro anniversaire qui se décompose en 4 parties. Première partie (10 pages dessinées par George Perez) :
Marc Guggenheim résume la genèse de Flash (Barry Allen), Batman (Bruce Wayne), Superman (Clark Kent), Green Lantern (Hal Jordan), et quelques autres pour rappeler qu'ils n'étaient pas les premiers et que leur carrière a été inspirée par leurs aînés. Les dessins de Perez sont minutieux et à croquer comme d'habitude. Suivent 6 pages consacrées à Per Degaton, un supercriminel obsédé par les voyages dans le temps, ennemi historique de la JSA (dessins sympathiques de
Freddie Williams II). La séquence suivante se déroule pendant les années 1950, alors que les membres de la JSA doivent déposer devant le House Un-American Activities Committee (HUAC). Cette partie est illustrée par
Howard Chaykin qui réussit à rendre plausible des adultes costumés devant les membres de l'HUAC, tout en leur donnant des expressions adultes, désabusées et cyniques. 10 pages de délice à base d'ironie et de second degré. Cet épisode se termine par 18 pages mettant face à face la JSA et Per Degaton. Les dessins de
Tom Derenick sont embellis par la savante mise en couleurs de Mike Atiyeh.
Épisodes 51 à 54 (illustrations de
Tom Derenick pour 51 & 52, puis de
Jerry Ordway pour 53 & 54) - Jay Garrick (Flash) a été élu maire de Monument Point. La JSA a installé ses quartiers dans cette ville. Plusieurs tâches les attendent. Tout d'abord, Green Lantern (Alan Scott), Blue Devil (Daniel Cassidy) et Doctor Fate (Kent Nelson) vont essayer de sauver l'âme de Lightning (Jennifer Pierce), pendant que Dr. Mid-Nite et Ri tentent de sauver son corps. Mister Terrific va tenter de découvrir ce qui provoque la dégénérescence de son intelligence et la JSA va percer le mystère de ce qui repose sous Monument Valley, avec l'aide des Challengers of the Unknown (Kyle "Ace" Morgan, Matthew "Red" Ryan, Leslie "Rocky" Davis, Walter Mark "Prof" Haley et June Robbins).
Dans le tome précédent,
Marc Guggenheim a rapatrié l'autre moitié de la JSA qui avait été baguenauder dans une série dérivée, le temps de 2 tomes (Constellations & Glory days). Il y a donc pléthore de personnages. Il rajoute encore 3 de ses créations (Red Beetle, Ri et Darknight), et invite les Challengers of the Unknown. Place à l'action ! Avec autant d'individus, impossible de développer qui que ce soit.
Le sauvetage de Lightning est plus dicté par le simple souhait de ramener le personnage, plutôt que par une logique interne à la série. Mais c'est l'occasion d'apprécier les visuels élaborés et inventifs de
Tom Derenick. Dans la suite du récit, Guggenheim entremêle les conséquences de l'engagement de Jay Garrick en tant qu'élu, avec la découverte du mystère sous Monument Point. L'arrivée de
Jerry Ordway aux dessins pour les 2 derniers épisodes ramène le style graphique dans les années 1980, du comics de superhéros pour un public plus jeune (adolescent) avec des images claires et une violence moins graphique. le scénario revient lui aussi à un mode plus simple. En particulier il est difficile d'avaler que les superhéros sont idiots au point de finir par libérer ce que renferme les sous-sols de la ville. La coïncidence permettant aux Challengers de briller est également difficile à avaler.
Marc Guggenheim change donc son fusil d'épaule en cours de route (pour les 2 derniers épisodes). Il débute ce tome par continuer de développer la notion d'héritage et de mettre en avant les nouvelles responsabilités venant avec l'âge. S'il est familier des personnages de la JSA, le lecteur pourra se repaître des détails inclus par le scénariste (telle l'armure de Green Lantern, en provenance directe de Kingdom Come). L'activité de Jay Garrick en tant que maire reste brève, mais Guggenheim sait donner une idée assez juste et amusante des problématiques abordées lors d'un conseil municipal. La deuxième partie (épisodes 53 & 54) ressemble plus à un hommage aux comics d'antan, avec un rythme soutenu pour pouvoir clore l'intrigue dans les délais impartis par la cessation de la série. Pour le coup, Guggenheim joue plus sur le registre de la nostalgie. Curieusement, la narration ne souffre pas trop de passer d'un extrême (l'HUAC dessiné par Chaykin) à l'autre (l'accumulation de superhéros contre le gros méchant générique dessiné par Ordway). Tout se passe comme si Guggenheim avait souhaité passer en revue tout le spectre des aventures de la JSA au fil des décennies, un hommage mérité avant de clore la série.