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Peter Gross (Illustrateur)Ryan Kelly (Illustrateur)Dean Ormston (Illustrateur)David Hahn (Illustrateur)
EAN : 9781401202491
144 pages
Vertigo (01/10/2004)
5/5   1 notes
Résumé :
Spun from the pages of Neil Gaiman's multi award-winning book comes another epic fantasy of Biblical proportions, penned by acclaimed writer Mike Carey (Heltblazer, Inferno) and drawn by Peter Gross (Books of Magic) Ryan Kelly and Dean Ormston (Sandman, Invisibles). Lucifer is on a mission to locate the soul of a girl called Elaine who bears the distinction of being God's granddaughter. But it's certainly not going to be an easy journey, as Lucifer travels through d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à "Inferno" (épisodes 29 à 35). Il comprend les épisodes 36 à 41, initialement parus en 2003, tous écrits par Mike Carey, et illustrés par Peter Gross & Ryan Kelly, ainsi que par Dean Ormston, à l'exception de l'épisode 41 dessiné et encré par David Hahn. Il est indispensable d'avoir commencé la lecture de cette série par le premier tome : "Devil in the gateway".

Épisodes 36 à 40 "Naglfar" – Lucifer a réussi à obtenir un navire de Bergelmir, le demi-frère de Loki. L'équipage se compose de Bergelmir lui-même, Mazikeen, Cal (le demi-frère d'Elaine Belloc), Jill Presto (enceinte), David Easterman (décédé, père putatif d'Elaine Belloc), et Gaudium & Spera (2 chérubins déchus). Ils voyagent dans les demeures du silence (Mansions of silence) pour tenter de retrouver et de récupérer l'âme d'Elaine Belloc

De son côté, Lucifer a une sérieuse discussion avec l'archange Michael, où il est question de sa fille, du plan divin, et d'une excursion dangereuse qui permettrait d'enfin contempler ledit plan.

C'est tout bonnement incroyable ! Mike Carey poursuit la narration de son récit au long cours mettant en scène Lucifer. Rien que dans ces épisodes, il met en scène une vingtaine de personnages aux motivations différentes, gravitant autour de Lucifer, ou ayant croisé sa route. La première surprise est que le lecteur n'a besoin d'effectuer aucun effort de mémoire pour se souvenir de chacun de ces personnages, d'où il l'a vu pour la dernière fois, de quels sont ses liens avec les autres, de ses motivations, et de ce qui lui est arrivé. Dit comme cela, ça a l'air normal, mais en fait cela requiert une grande habileté narrative de la part du scénariste. Mike Carey le fait avec naturel, dosant au plus juste les rappels, en les incorporant avec naturel aux dialogues. du grand art.

Peter Gross, Ryan Kelly et Dean Ormston participent à l'aisance de l'identification des personnages, du point de vue visuel. Au fur et à mesure de l'augmentation de la distribution, le lecteur se rend compte qu'il les reconnait immédiatement rien qu'à leur allure (même des personnages secondaires laissés de côté depuis plusieurs épisodes, comme les 3 grands-mères ou Barry Pickford). À nouveau, cela semble la moindre des choses dans une bande dessinée, mais les artistes ont fort à faire, ne serait-ce que de créer des apparences différentes pour chacun des archanges ou chacun des chérubins.

Pour ces épisodes (à l'exception du 41 dessiné par David Hahn), l'affectation des artistes a été modifiée par rapport aux précédents. Dean Ormston ne dessine plus un épisode ou deux pour laisser respirer Gross & Kelly. Ici ils se répartissent les pages dans chaque épisode, séquence par séquence, sans que l'un ou l'autre ne soit affecté à un groupe de personnage ou à un autre. Curieusement, ce mode d'attribution ne crée pas de dissonance visuelle dans la narration. le lecteur passe de la ligne propre sur elle de Gross et Kelly, à la ligne plus torturée et plus grasse d'Ormston, sans ressentir d'hiatus. Cela provient sûrement du fait qu'il s'est habitué à l'un et à l'autre dans les épisodes précédents.

Le lecteur prend grand plaisir à embarquer à bord du Naglfar, aux côtés de cet équipage haut en couleur, de découvrir les rameurs à base de brindilles, et de voguer vers une destination impossible à deviner. Il prend un plaisir tout aussi grand à observer Lucifer et Michael se diriger vers une destination connue de Lucifer seul (et pourtant déjà vue dans les épisodes précédents).

D'épisode en épisode, Mike Carey ne ménage pas sa peine, et nourrit son récit de nombreux éléments enchanteurs, aussi divers que variés. le lecteur se régale de petits détails comme la nature de la coque du navire. Carey utilise un fait macabre bien connu pour le transformer en élément surnaturel qui prend tout son sens dans le cadre du récit. La coque est constituée de milliers d'ongles de morts, car tout le monde sait que les ongles continuent à pousser après la mort, et qu'ainsi ils recueillent une partie de l'âme. Il ne s'interdit aucun genre romanesque pour faire vivre ses personnages. Ainsi le lecteur suit avec gourmandise l'évolution de la relation entre Jill Presto et Bergelmir, jusque dans leurs premiers ébats.

À nouveau les artistes épatent par l'intelligence de leur mise en scène. En l'occurrence dans cette scène chaude, Peter Gross & Ryan Kelly parviennent à évoquer les talents très particuliers de Bergelmir, sans réduire le corps féminin à un simple objet, sans transformer le lecteur en voyeur plus ou moins consentant. À chaque séquence, les dessinateurs parviennent à rendre toute la dimension spectaculaire des aventures (miroirs gigantesques, naufrage brutal, vol de démons en formation serrée, etc.), sans rien perdre de la fragilité de chaque individu pris un par un.

Les auteurs ont créé une galerie de personnages étoffée, tous attachants. le lecteur se rend compte qu'il retrouve chacun avec un grand plaisir, même si ce n'est le temps que d'une courte scène. Il suffit de revoir Elaine Belloc et Mona Doyle côte à côte, pour se remémorer leur amitié sincère. Il suffit de revoir l'étrange silhouette de Zim'et pour que revienne en mémoire son comportement vis-à-vis de Sabah Al-Dabagh (dans l'épisode 33).

Les auteurs savent aussi intégrer des touches humoristiques organiques aussi bien que saugrenues, tant narratives que visuelles. Étrangement la robe de Spera continue à faire sens (humour visuel). La manière dont Lucifer entortille Michael relève d'une forme de comique un peu sadique où le lecteur éprouve un vrai plaisir à voir le pauvre archange plier devant la volonté de Lucifer, grâce à une rhétorique implacable.

En soi, la qualité de la narration et la richesse de l'intrigue suffisent à combler le lecteur le plus exigeant. C'est donc avec surprise qu'il s'aperçoit que Mike Carey ne s'arrête par là et qu'il n'hésite pas à s'aventurer sur un terrain encore plus risqué. le lecteur avait admis tacitement que l'existence de Dieu ne se ressentirait qu'indirectement au travers de sa présence, mais jamais de manière directe.

Avec une aisance défiant toute attente, Carey, Gross, Kelly et Ormston mettent en scène la présence de Yahweh avec perspicacité, habileté et intelligence, et sensibilité. Il est impossible de regimber devant cette apparition tellement elle évite les clichés habituels des comics, la naïveté visuelle et les raccourcis bas du front.

Après avoir terminé la lecture de ces 5 épisodes, le lecteur constate qu'il a vécu une expérience de lecture exceptionnelle d'intelligence et de sensibilité qui ne l'a jamais perdu en cours de route. Il se demande s'il aurait été possible de demander plus, s'il était possible d'envisager une amélioration. le constat est incroyable : rien ne manquait, tout était parfait, y compris les couvertures très expressives de Christopher Moeller.

-
- Épisode 41 – Il remplit la fonction d'épilogue pour les épisodes précédents. le lecteur regrette tout de suite qu'il ne soit pas dessiné par l'équipe habituelle. Les dessins de David Hahn ne sont pas désagréables, mais ils ne présentent ni le degré de détail et d'intelligence de conception graphique des Gross & Kelly, ni le sens de la dramatisation d'Ormston.

Mise à part cette petite baisse de qualité visuelle, le lecteur découvre un épilogue parfait pour l'histoire précédente, malicieux, sans nuire à la personnification des protagonistes, avec une importance inattendue accordée aux hérissons.

Avec ce tome, les auteurs réussissent une alchimie parfaite, mélangeant aventures grand spectacle, personnages attachants et inoubliables, sens du merveilleux dépourvu de niaiserie, thèmes ambitieux (sens du devoir, contraintes, prédestination, dessein divin, spiritualité dépourvue de religieux, valeurs générationnelles), avec une pointe d'humour délicat. Mike Carey a réussi avec maestria à faire oublier l'origine de cette série dérivée de la série Sandman, pour lui donner une identité propre, pour l'élever au rang de littérature, en évitant toute prétention, en la rendant aisément accessible, sans rien sacrifier à la distribution ou à l'ambition. Vraiment, que demander de plus ?
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Vidéo de Mike Carey
À l'occasion du festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac les 23 et 24 Septembre 2023, Mike Carey vous présente son ouvrage "La cité de soie et d'acier" aux éditions l'Attalante.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2931774/mike-carey-la-cite-de-soie-et-d-acier
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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