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Citations sur Petit précis de mondialisation, tome 4 : Géopolitique du .. (62)

(…) tous les Ougandais, sans exception, ont souffert un jour ou l’autre du paludisme. Figurez-vous qu’une maison, une seule maison, peut contenir jusqu’à dix mille moustiques.
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L’Institut Pasteur s’est ainsi constitué, depuis cinquante-cinq ans, l’une des plus formidables collections au monde de vecteurs et de leurs passagers clandestins : parasites, bactéries et virus : pas moins de deux cents espèces. Virus d’aujourd’hui et virus de demain puisque nombre d’entre eux, comme on le sait, se réveillent un beau jour et se mettent à nuire. Il y a fort à parier qu’ils soient déjà répertoriés dans les archives pasteuriennes. C’est pourquoi les chercheurs qui travaillent à PK10 l’appellent la « Silicon Valley des virus ».
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C’est ainsi que l’Orstom (Office de recherche scientifique et technique d’outre-mer, ancêtre de l’Institut de recherche et de développement) et l’Institut Pasteur installèrent une base en pleine forêt, à dix kilomètres de Kédougou, sur la route de Dakar. Pour cette raison, on appelle PK10 cet endroit devenu mythique. C’est là que sont collectés, depuis 1972, tous les moustiques possibles, en même temps que tout ce qu’ils transportent avec eux. Grâce à ceux que l’on nomme les « captureurs ». Hommage leur soit rendu ! Les pièges fonctionnant mal, on fait appel à des hommes et à des volontaires qui s’exposent à toutes les heures du jour et de la nuit, dans tous les lieux de la forêt.
Une fois le moustique posé sur son bras nu ou sur sa jambe, le courageux l’emprisonne prestement dans un tube. Parfois le geste n’est pas assez vif pour éviter la piqûre. Les « captureurs » sont donc vaccinés, et préventivement traités quand le vaccin n’existe pas, ce qui est le cas pour le paludisme. Avouons que ces précautions ne suffisent pas toujours…
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On dirait d’abord des fanions sombres, flottant dans le vent. Et puis l’œil s’habitue, il les distingue mieux, il voit des pattes qui s’accrochent aux branches, il voit des têtes pointées vers le sol. Julien frappe plusieurs fois dans ses mains. Peine perdue. Les chauves-souris restent accrochées à leurs perchoirs. Deux ou trois seulement s’envolent, juste pour changer d’arbre.
« Il faudrait attendre le soir. Toute la journée, elles dorment. Soudain, elles décident de s’en aller, toutes ensemble. Et le ciel devient noir. Même moi, j’ai peur.
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« Préparez-vous ! Le spectacle peut effrayer. »
C’est donc un peu tendus que nous nous glissons dans un coin du jardin.
« Et surtout restez sur le chemin, ne vous approchez pas du bois ! Danger ! »
Il a sorti son portable. Il nous montre une photo de lui en quasi-cosmonaute : « Je m’équipe avec soin, croyez-moi. Je ne tiens pas à attraper une saloperie. La technique est simple. Une fois sous leurs perchoirs, nous tendons une toile cirée… »
« Imbécilement, je lui demande ce qu’il attend.
« Eh bien… Vous n’avez pas deviné ? Les virus éventuels se retrouvent dans leurs déjections. Alors… quel beau métier que le nôtre ! Bac plus dix ou plus douze pour qu’un jour vous ayez l’honneur de vous faire pisser et chier dessus par des chauves-souris, si possible infectées. Certaines dépassent le mètre cinquante d’envergure. Mais celles que je vais vous présenter ne vont pas vous décevoir, déjà de beaux oiseaux, ou de jolis rats, comme vous voulez, des Pteropus : d’un bout de l’aile à l’autre, une bonne soixantaine de centimètres. N’ayez pas trop peur quand même, pas de vampires parmi elles, rien que des frugivores, aucune ne va vous sucer le sang.
– Et quelles sortes de virus portent-elles ?
– Oh, parmi les plus méchants, le SRAS, par exemple, ou de très désagréables coronavirus. Ce n’est pas une raison pour les détester. Elles mènent leur vie. Comme les moustiques. »
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Eh oui ! Personne n’y croit, mais nous en recevons vingt-deux mille chaque année.
– Qui sont ces gens ?
– Des mordus.
– La rage ? Mais depuis Pasteur et son premier petit patient Joseph Meister, depuis juillet 1885, je la croyais vaincue ! »
Retour brutal aux temps les plus anciens.
« Et, pardon, mais ces sacs qu’ils manient avec tant de précautions… ?
– Oh, ce sont les têtes des chiens qui les ont attaqués. Ça nous aide pour le diagnostic. Mais il faut d’abord attraper l’animal. Et si le voyage dure longtemps… vous imaginez les mouches. Et l’odeur ! »
Didier continue : « Huit cents morts, chaque année ! Huit cents qui n’auraient pas dû mourir… Et si vous saviez ce que signifie mourir de la rage…
– Parmi tous les souhaits, je n’ai pas celui-là.
– Allez sur YouTube. C’est sans doute la mort parmi toutes la plus horrible, on étouffe, on vomit, l’angoisse vous déchire… »
J’étais venu en Asie du Sud-Est pour les moustiques et c’étaient les chiens qui m’accueillaient.
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Qu’est-ce qu’une maladie émergente ? Une maladie qui commence à concerner les pays riches.
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(…) le nombre des bactéries dépasse l’entendement : un gramme de terre agricole peut en contenir un milliard, de dix mille espèces différentes.
Sur la Terre, elles seraient cent cinquante milliards de milliards de fois plus nombreuses que les êtres humains. Une autre caractéristique : elles s’adaptent avec facilité à tout nouvel environnement.
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Savez-vous que les galeries de tous les métros du monde abritent des colonies de grillons ? (…)
À Paris, la nuit, durant l’interruption des transports, les oreilles les plus sensibles peuvent s’enchanter de leur stridulation si caractéristique. Les yeux fermés, on pourrait se croire en Provence. Seuls les musiciens avertis savent distinguer l’appel à l’amour du grillon de celui de la cigale.
Hélas, le silence regagne du terrain. Chassés par les normes d’hygiène de leurs premières demeures favorites, les fournils des boulangers, les grillons avaient donc trouvé refuge dans nos réseaux de transport souterrains. Ils y trouvaient gîte, chaleur et couvert avec une prédilection pour… les mégots.
Or, la plupart n’ont pas survécu à l’interdiction formelle de fumer dans l’espace du métropolitain. Si l’on peut se permettre, l’interdiction d’en griller une fut fatale aux grillons.
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Les tiques, mouches, moucherons, puces, punaises nous font ainsi cadeau de très graves affections, parfois meurtrières (quatre cent mille trépas chaque année).(…)
Mais le moustique est, de loin, le vecteur le plus dangereux. Il porte le chikungunya, la dengue, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre jaune, le Zika, l’encéphalite japonaise, la fièvre du Nil occidental, la filariose lymphatique et, bien sûr, le paludisme. À lui seul, celui-ci tue plus de quatre cent mille fois par an, la plupart de ses victimes étant des enfants de moins de cinq ans. La dengue, quant à elle, menace plus du tiers de la population mondiale : 2,5 milliards de personnes, réparties dans plus de cent pays.
Bref, le moustique est bien l’ennemi public numéro un.
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