Dans
Cher Père Noël : vraies lettres inventées, le groupe littéraire
Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) s'adonne à un nouvel exercice de style : écrire des lettres au Père Noël de la part de personnalités ou personnages célèbres quand ceux-ci étaient enfants, mais pas seulement.
Le Père Noël reçoit ainsi un appel à la grève du Syndicat interpolaire des lutins, une lettre en colère de Saint Nicolas, un courrier de la CAF, un tweet de
Donald Trump, une chanson d'Édith Piaf...
Cher Père Noël, à l'instar des autres textes de l'
Oulipo, est un livre original qui joue avec la langue française et les références culturelles.
L'imitation du style d'autrices et d'auteurs célèbres est particulièrement talentueuse. J'ai savouré la délicieuse lettre de Madame de
Sévigné, celle d'un
Sherlock Holmes enfant qui déduit l'inexistence du Père Noël et celle d'un
Roland Barthes qui affirme qu' « on n'a jamais de cadeaux signifiants à l'état pur » ! La lettre d'
Italo Calvino, plus qu'une parodie, est un hommage émouvant.
Mes lettres préférées sont celles qui jouent avec la forme, comme la lettre entièrement écrite avec des proverbes ou celle composée de définitions de dictionnaire.
Les lettres au Père Noël faisant référence à notre époque sont savoureuses en raison d'un décalage qui frôle l'absurdité.
Toutefois, ce recueil m'a parfois paru inégal. Toutes les lettres ne m'ont pas fait rire. Certaines sont moins recherchées que d'autres et j'avoue préférer quand la personne qui écrit s'impose des contraintes de forme. C'est selon moins l'une des grandes forces de l'
Oulipo.
C'est un livre à feuilleter tout au long du mois de décembre pour rire, pour s'amuser et savourer le talent de l'
Oulipo.