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Marcel Bénabou (Éditeur scientifique)Paul Fournel (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070355679
928 pages
Gallimard (04/06/2009)
4.43/5   34 notes
Résumé :
L'Ouvroir de Littérature Potentielle oeuvre « sous contrainte », la chose est connue. Mais si beaucoup a été écrit sur son travail, jamais autant de textes, aussi divers, n'ont été rassemblés en un volume unique. Il y avait quelque gageure à oser tenter un tel tri : en près de cinq millénaires (car l'Oulipo compte chaque année d'activité pour un siècle), les trente-cinq membres du groupe, et non des moindres (d'ailleurs, il n'y a pas de moindre en son sein), ont cré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Oulipo, « Ouvroir de littérature potentiel ». Appellation qui sonne comme du Pérec ou du Queneau.
Eh bien, cela tombe très bien parce que de la lignée de ces deux mâcheurs de mots qu'il s'agit.
C'est d'un mouvement littéraire, une académie qu'il s'agit. Avec réunions, productions, et, (comme j'ai pu avec cette chance d'y participer), lectures publiques, ateliers) , etc.
Les deux « Oulipiens » les plus réputés sont donc nos deux auteurs pré cités.
Mais c'est quoi au juste cette littérature potentielle ?
C'est s'inventer des contraintes. Des contraintes nouvelles et anciennes, difficiles ou moins difficiles La Littérature Oulipienne est une LITTERATURE SOUS CONTRAINTES.
Vous voulez un exemple ?
Pérec a, pour exemple, écrit « La disparition. Normal a première vue, sauf que point de lettre E. Lipogramme en E que ça s'appelle.
S'adonner à la poésie devient un vrai bonheur. Mais attention vous risquez de devenir accro.
Vous l'avez compris…. J'adore l'Oulipo.

Un exemple de ce que l'on peut trouver dans cette anthologie. Un aïku. 17 pieds, 3 vers. Classique et un titre évocateur Aïku-ku la praline.
Mon petit garçon
Tu es mon petit garçon
Mon petit garçon
Désolé, moi, ce genre de truc me fait hurler de rire.
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Fan de l'Oulipo, je me devais d'acheter cette anthologie qui présente des travaux inédits. L'Oulipo nous offre ici une série de textes très ludiques, parfois mêmes interactifs. Certains écrits issus des contraintes Oulipiennes sont tout simplement géniaux à l'instar de ce poème monovocalique en "e".

Toutefois, par moment, on s'ennuie à la lecture. Quelques textes ne précisent pas leur contraintes et on a du mal à comprendre le sens, d'autres sont tout simplement rébarbatifs et ennuyeux.

Mais étant donné que l'oeuvre ne forme pas un tout mais un ensemble d'unité, libre au lecteur de passer les écrits qu'il n'apprécie pas. C'est là alors que l'anthologie se révèle savoureuse.
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Monsieur Queneau et ses amis sont sympathiques , aimables , bienveillants avec leurs pirouettes pseudo - stylistiques , histoire de masquer leur manque de profondeur analystique...non mais. Ces gens sont connus pour avoir fait ....des jeux de mots ? L'art , ce n'est pas ça . Voyons . Alors oui , j'aime feuilleter la littérature de ces 50 dernières annees , bien que celle ci soit plus pauvre qu'un ouvrier chinois à Shenzhen. L'aspect symboliste , profondément philosophique de l'art , autrefois tendant vers le mysticisme le plus absolu , ci -git botticellî ? À la poubelle ! Pas assez rentable , tout ça.
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Un mouvement litteraire jubilatoire à découvrir ou la contrainte est la muse de l'oeuvre
voir egalement sur le site de la BNF " les jeudis de l'oulipo" : des vidéos sur des thémes variables déclinés par les Oulipiens actuels
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Certains textes à se damner, d'autres à tourner la page très vite pour oublier. L'OuLiPo, c'est aussi ça. Un peu de tout, parfois du rien, souvent on s'attarde, on lit puis on relit, d'autres on décide de sauter parce que la règle n'a pas bien été présentée ce qui n'aide pas le lecteur. Cette anthologie est un essentiel pour toute personne voulant s'y plonger par sa diversité, son panel et parfois son génie. Dommage cela-dit que de plus amples explications ne soient pas données parfois, elles seraient nécessaires pour apprécier le travail des auteur.e.s.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
MELODIE EN SOUS-SOL

au sous-sol une héroïne de la chanson française
au septième un cadre dynamique si sûr de lui
au rez-de-chaussée une famille de bourges coincés
au sixième un bricoleur qui commence à s’agiter
au premier un monsieur tout seul regarde la télévision
au cinquième un vieux couple qui s’emmerde grave
au deuxième y a plus personne sauf la poussière
au quatrième une bande de jeune commence à décoller
au troisième une jeune maman couche ses trois enfants
au troisième elle chante une berceuse eux gueulent encore
au sous-sol elle s’assoit avec sa bouteille
au quatrième on ouvre enfin le pack de kro
au septième la dynamique épaule gauche commence à picoter
au deuxième la poussière s’accumule sur les meubles
au rez-de-chaussée on parle pas on prie
au cinquième le mari traite sa femme de connasse
au sixième le bricoleur commence à planter les clous
au premier la télévision raconte une histoire de fesses
au premier la télévision passe une musique de fesses
au troisième elle murmure doucement le petit s’enrage
au sixième le bricoleur continue à planter les clous
au sous-sol elle tousse puis allume une clope
au cinquième la femme traite son mari d’enculé
au quatrième on met un tube de Public Enemy
au rez-de-chaussée on écoute une messe radiophonique
au septième il met un disque de relaxation transcendantale
au deuxième la poussière fait swoosh dans le vent
au deuxième la poussière chatouille les narines des fantômes
au premier la télévision passe un claquement de fesses
au septième son épaule commence à creuser sa poitrine
au troisième elle murmure moins doucement le grand gueule
au rez-de-chaussée la messe vire plus musicale
au sixième le bricoleur cloue cloue cloue et cloue
au quatrième on remet un disque de Public Enemy
au sous-sol elle écrase sa clope puis recommence
au cinquième le mari exige que la salope suce
au cinquième la salope l’envoie branler la bite
au deuxième atchoum les fantômes éternuent un bon coup
au sous-sol elle reboit un coup puis soupire
au premier la télévision diffuse une pénétration de fesses
au quatrième on enlève le disque de Public Enemy
au septième son cœur s’emballe la musique stagne
au sixième les clous les clous les clous les
au troisième celui du milieu geint la mère pleure
au rez-de-chaussée la musique fond en sermon
au rez-de-chaussée le sermon fond en litanie
au cinquième l’enculé sort sa perceuse et perce
au troisième les trois maintenant gueulent comme putes pourries
au deuxième ratchoum les mouches elles aussi éternuent fort
au sixième le bricoleur arrête et cogne par terre
au sous-sol elle met le casque du walkman
au septième son cœur cogne maintenant entre ses orteils
au premier la télévision secoue la chair des fesses
au quatrième on danse chimiquement sur les Chemical Brothers
au quatrième entre morceaux on entend gens qui braillent
au rez-de chaussée la litanie fond en bénédiction
au premier la télévision montre les boutons des fesses
au cinquième la salope sort son moulin et mouline
au septième il entend ses tripes qui montent qui
au troisième elle commence à s’énerver mais grave
au sous-sol c’est cidre bouche à bouche
au deuxième les mouches redescendent sur leur pique-nique
au sixième le bricoleur va chercher sa perceuse aussi
au sixième il perce pour faire chier lui aussi
au quatrième on remet Public Enemy encore plus fort
au deuxième la poussière redescend swoosh sur les mouches
au rez-de-chaussée la bénédiction fond en ennui
au sous-sol la voix de Gainsbourg la remplit
au premier la télévision déclenche les boutons des fesses
au troisième elle crie ça suffit maintenant ça suffit
au cinquième on perce et on mouline encore encore
au septième le cœur réverbère dans l’appart entier
au septième Etienne Charon meurt d’une crise cardiaque
au sixième Jean-Louis Duparc perce un câble électrique
au cinquième Pierrette et Albert font lit à part
au quatrième Jean Virginie Claude resniffent de la colle
au troisième Caroline passe à l’acte et cogne
au deuxième Madame Dussolier régale encore mouches et asticots
au premier Claude Martin jouit dans des fesses imaginaires
au rez-de-chaussée les Dubreton refont un enfant
au sous-sol Mélodie Newton vide son dernier verre

IM
Plouk Town, 2007.
 


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Amoureux

Tu dis oui, tu dis non, tu dis n'importe quoi,
Et tu me ris au nez, et moi je reste coi
Comme un enfant de chœur qui, pris de court, bafouille,

Tant l'eau de tes regards trouble et glace mon sang.

Au pied des mots brûlants, ma pauvre voix se rouille,
Rengainant ses plus tendres traits en son carquois
De peur de faire naître un sourire narquois
Sur tes lèvres dorées que mon baiser ne mouille.

Mais l'eau de tes regards trouble et glace mon sang.

Je blâme le crétin morose et languissant
Que je suis devenu sans bien m'en rendre compte,
Le front glacé,la langue blanche et l'œil absent.
Comment pourrais-tu voir, en moi, plus qu'un passant ?
C'est ce qu'en gémissant, le soir, je me raconte.
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CAPRICIEUX
( sur quinze lignes célèbres de Musset) .

Nous sommes seuls, je suis jeune, vous êtes belle.
Si, contre un peu d'ennui, notre esprit se rebelle,
Malgré mille chagrins contre nous élevés,

Madame, accordez-nous la douceur d'un caprice.

Laissons-nous emporter, fascinés, captivés,
Par une heure d'oubli, parfum de mirabelle,
Pétales effeuillés, jasmin en ribambelle,
Jardins de ces plaisirs que nous avons rêvés.

Madame, accordez-vous la douceur d'un caprice.

Le plaisir ? Ce n'est pas le plaisir-sacrifice,
Aveugle et sans amour, que je vous offre ici.
C'est l'amour sans regret, sans peine, sans entrave,
Qui fait briller les yeux d'une lumière grave,
Et dont on garde au cœur le sourire adouci.
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ROMANTIQUE

J'ai cru, toute une nuit, que ma vie et la vôtre
Allaient n'en faire qu'une, et qu'on dirait « la nôtre ».
Je l'ai cru, sans raison, jusqu'au petit matin.

J'étais comme un enfant qu'un sourire ensorcelle.

J'avais tort, je le sais, de rêver ce destin.
Mais on donne au destin des airs de bon apôtre,
S'il vous prête la mer, une femme et un cotre :
Comment garder d'aplomb sa tête et son latin ?

Sont-ils toujours ainsi ceux que l'on ensorcelle ?

Peut-on voir dans leurs yeux monter une étincelle ?
Tremblent-ils en faisant grincer le gouvernail ?
Pleurent-ils des sanglots graves de violoncelle ?
Maudissent-ils, debout, vers les étoiles, Celle
Qui les renvoie penauds à la niche, au bercail ?
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Certains sont auteurs Gallimard
Du Seuil, de Minuit, de Fayard
Du Théâtre Typographique
- Mais qui édite Irambique ?

Le grand Fka, le sorcier qui lit dans le moka
Semble tout déconfit en buvant son coca
- Qu'a Fka?

Lundi, mardi et mercredi
Jeudi, vendredi, samedi,
Zourdi nous opprime, bandit !
- À bas Zourdi !

Le pauvre K. en geôle a raté - c'est un cas -
Sa vie ou seulement son procès? Quel tracas!
- Qu'a raté K.?

Noble Majesté, vos vilaines lutions
Devraient être traitées au moyen d'ablutions.
Il aurait bien fallu que nous, Docteurs, lussions
Des ouvrages d'onguents, baumes et dilutions.
- Sire qu'ont vos lutions ?

Eh bien Poulco pourquoi tous ces cocoricos?
Depuis le Pacifique entends-tu leurs échos?
- Ah, qu'a Poulco?


(extraits de "Sollicitudes") pp. 475-486
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Vidéo de  Oulipo
Rencontre avec Frédéric Forte autour de Transformation de la condition humaine dans toutes les branches de l'activité paru aux éditions P.O.L.
Frédéric Forte est né à Toulouse en 1973. Depuis 2005, il est membre de l'Oulipo. Il co-dirige actuellement le Master de création littéraire duHavre. Il a publié entre autres chez P.O.L: Nous allons perdre deux minutes de lumière (2021), Dire ouf (2016), et aux éditions de L'Attente: Discographie (2002), Banzuke (2002).
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15/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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