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sur 1484 notes
La destinée de trois générations de femmes sur une île imaginaire d'Amérique latine. Mélange de tragique et de merveilleux. La transmission des chaînes de la violence et du malheur entre mères et filles victimes d'hommes pervers et abuseurs est le fil directeur du livre qui se rompt pour laisser l'espoir d'un renouveau à la fin d'un cycle maudit.
J'ai repensé à Macunaima de Mario del ANDRADE lu il y a très longtemps qui développait une atmosphère comparable pleine de poésie, de magie, de vieilles légendes, dans la forêt brésilienne. La littérature de cette partie du monde est surtout connue par Garcia -Marquez et mérite de revenir en pleine lumière avec de jeunes auteurs même si le féminisme l'emporte ici sur les autres aspects du roman.
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Un roman qui couvre 4 générations de femmes. Aucune n'a choisi d'être mère mais chacune est libre et s'émancipe des hommes qui ont pu les dominer . S'émancipe ou bien fuit .
C'est très bien écrit , une écriture enveloppante, douce et pleine , qui vous pousse vers le coeur de ces femmes. Les chapitres sont de longueur variée . Parfois très courts, quelques phrases mais le rythme reste lent et vous prend vers la main. pas grand chose à dire d'autre à part que ça m'a plutôt plu . Et même si on suit chaque personnage au long de leur vie, on ne peut pas dire qu'on les connaisse véritablement, chacune garde une distance, une part d'ombre, même physiquement laissant place à notre imagination.
Clairement, ça m'a donné envie de lire plus de cette autrice .
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En bref, un roman-fleuve résumé en moins de 400 pages... Rapide et efficace ?
En commençant la lecture, il faut d'abord s'habituer au style de l'auteure : de longues phrases, pas de dialogues directs rendent l'ensemble un peu flou. Néanmoins, les chapitres, très courts, apportent un rythme et permettent de faire une pause agréable avant de replonger dans l'univers de Vatapuna.
J'ai retrouvé l'ambiance sud-américaine comme je me l'imagine : une atmosphère moite, pesante parfois avec un style de vie souvent précaire, mais avec un goût de dolce vita. Avec le contexte actuel, il en faut peu pour s'évader et les descriptions de la plage de Vatapuna ou des rues de Lahomeria sont vraiment une bouffée d'oxygène.
Concernant les personnages, leur évolution à travers la filiation est très intéressante. La situation de fille-mère semble monnaie courante dans l'univers créé par Véronique Ovaldé, mais reste en même temps quelque chose de honteux et de préjudiciable. J'aurais apprécié que l'auteure ne construise pas ces héroïnes uniquement en tant que victimes d'hommes supérieurs : elles vont malgré tout arriver à rebondir par elles-mêmes, mais le constat de base est cependant que les femmes se laissent abuser par la richesse ou l'influence du sexe masculin. L'histoire de Vera Candida est la plus développée, elle met en avant la force d'une femme et d'une mère pour arriver à survivre, les sacrifices qu'elle peut endurer, les regrets qu'elle peut avoir.
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Vera Candida revient sur l'ile de Vatapuna qu'elle a quittée à 15 ans enceinte de trois mois. Elle cherche sa grand-mère Rose Bustamente qu'elle a abandonnée ce jour-là. Mais sa grand-mère est morte.

Rose était de ces femmes qui se font seules; prostituée pour survivre, puis pêcheuse de poissons volants qu'elle vend au marché, elle se met en ménage avec un homme qui semble très riche, mais dont le passé est obscur.

Réticente à la vie qu'il lui offre, elle le quitte pour mettre au monde la petite Violette. Mais la petite grandit de travers. Très jeune elle tombe enceinte et donne naissance à la petite Vera Candida. Violette est violente avec sa fille et Rose la lui arrache.
Quand Verra Candida tombe enceinte à son tour, elle a bien trop honte pour dire à sa grand-mère comment elle en est arrivée là. Il est donc temps de fuir, de casser ce cycle de violence, de construire une vie ailleurs.
Sa petite Monica-Rose naitra dans un ailleurs peut-être meilleur.

Une histoire de femmes d'une violence inouïe dans une Amérique du Sud machiste, avec quelques ex-nazis qui trainent par là. Chacune doit construire sa vie à coups de poing ou creuser sa tombe.

J'ai adoré. C'est bien écrit, romanesque, haletant et émouvant. La narratrice est parfaite.
Huit heures de pur plaisir!

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Une histoire terrible racontée de façon légère pour un résultat assez agréable avec cependant un petit goût d'exercice de style. Ce que je sais de Véronique Ovaldé, c'est qu'elle essaie de s'inscrire dans une tradition littéraire latino-américaine d'écriture avec un mélange de merveilleux et de réalisme. le roman commence comme un conte avec l'histoire de Rose Bustamente, la grand-mère de Vera Candida, une histoire rapportée qui s'apparente à un récit de fondation d'une famille réunissant quatre destins de femmes, un récit des origines dans une ambiance de réalisme magique qui fait évidemment penser à García Márquez. Véronique Ovaldé y laisse libre cours à sa fantaisie en utilisant un langage très riche et varié entre ce qui est fantastique et ce qui est horrible, entre ce qui est abominable et ce qui est extrêmement pétillant. Même si j'ai trouvé que cette atmosphère de conte fonctionnait plutôt bien, j'y ai senti les effluves d'un exercice de style avec de nombreux poncifs de la littérature latino-américaine. Ensuite, le roman s'éloigne de cette dimension du conte pour raconter l'histoire de Vera Candida proprement dite de manière beaucoup plus réaliste et crue celle-là. Et à partir de là, j'ai trouvé que le récit devenait de plus en plus besogneux et le fond de l'histoire un peu creux quand bien même, pour avoir vécu dans des contrées proches du lieu de l'action, son environnement imaginaire est plutôt crédible et bien retranscrit. le charme du début disparait peu à peu avec une narration qui aborde de nombreux problèmes de nos sociétés contemporaines (en particulier celui de la condition féminine avec le sexisme, les violences sexuelles ou les mères célibataires). le texte dénonce par la même occasion la malveillance, la cruauté et la bassesse des hommes avec des personnages masculins malheureusement stéréotypés au point d'en devenir caricaturaux. le personnage de Vera Candida est par contre plus nuancé, mais malheureusement beaucoup moins flamboyant que celui de sa grand-mère. Elle tente d'échapper à la fatalité et à une trame de vie qui va de problèmes en problèmes et l'idée de cette chaîne du destin qu'elle souhaite briser est un bon moteur du récit. Bref un roman faisant la part belle aux femmes et dont j'ai apprécié certains aspects et moins d'autres, mais que je recommande tout de même si vous aimez les sagas familiales latino-américaines, mais que vous n'avez pas le courage de suivre sept générations d'une même famille.
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Une histoire et des personnages magnifiques, je ne l'ai pas lu d'une seule traite, faute de temps, mais j'avais à chaque fois hâte de m'y replonger , dans cet univers. L'histoire de ses trois femmes m'a bouleversé. C'est le meilleur livre que j'ai lu ses dernières semaines. Les descriptions sont tellement justes que je me sentais présente avec elles dans cette ambiance sud américaine, cette chaleur humide et cette dureté de la vie. le personnage d'Itxaga , je l'ai juste adoré, on en tomberai amoureuse vraiment. J'ai tout ressenti avec ce livre la tristesse, la mélancolie, la colère, la peur, l'enthousiasme et surtout l'envie à chaque page tournée de savoir ce que la vie leur a réservé encore. Sublime lecture.
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Une petite île d'Amérique du sud, le soleil, la chaleur, les hommes et trois femmes : Rosa, Violette et Vera Candida.
Rosa a été une prostituée très demandée, la meilleure du village, avant de devenir une excellente pêcheuse de poissons volants. Une existence tranquille, sans histoires, jusqu'au jour où elle croise la route de Jeronimo. Riche, sulfureux, mafieux sans doute, il se construit un palais à flanc de colline et la petite cabane de Rosa lui gâche la vue. Mais Rosa résiste, refuse toutes ses offres, ne souhaite même pas le rencontrer pour, finalement, tomber dans ses filets. de cette étrange histoire d'amour, lui restera une folle envie de liberté et une fille, Violette. Belle mais pas très futée, Violette se laisse séduire par tout homme qui la flatte ou lui fait un cadeau. Elle se laisse engrosser par un de ses prétendants et donne naissance à Vera Candida. Sa vie se finira tragiquement et c'est Rosa qui élèvera sa petite-fille privée de mère et née de père inconnu. Vera est intelligente, obéissante, c'est l'amour de la vie de Rosa. Et pourtant, Vera Candida quitte le village, quitte sa grand-mère, sans un mot, en cachette. C'est que Vera Candida a aussi croisé la route d'un homme violent, d'un porc qui a semé sa graine en elle. Trop honteuse pour se confier, elle a préféré rompre avec l'île et a atterri dans une maison pour mère célibataire sur le continent. L'adolescente est meurtrie mais loin d'être vaincue. Quand elle donne naissance à Monica-Rose, elle se jure de tout faire pour lui donner une belle et bonne vie. Seule, grâce à son opiniâtreté et sa rage. le beau journaliste Itxaga saura-t-il la convaincre de la pureté de son amour et de sa volonté de l'aider sans la blesser ?

Quand Véronique Ovaldé s'essaie au réalisme magique, cela donne un très beau roman avec de magnifiques figures féminines. Comparativement, les hommes sont pitoyables, jaloux, violents, violeurs. Sauf Itxaga, bien sûr. Mais il a dû faire ses preuves pour apprivoiser Vera Candida, issue d'une lignée de femmes qui ont souffert de la cruauté des hommes. A quinze ans, elle décide de se construire une nouvelle vie, loin de l'île qui a gardé ses aïeules enfermées dans le carcan des traditions patriarcales.
C'est un roman vif, violent, cruel, au style enlevé qui fait la part belle aux femmes. C'est aussi un roman coloré, exotique qui baigne dans une nature foisonnante, une chaleur tropicale qui exacerbe les sentiments et, sans avoir l'air d'y toucher, c'est un roman engagé qui dénonce les abus des hommes, pointe du doigt certains travers des sociétés d'Amérique latine. Une belle réussite.
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J'ai eu très envie de prendre ce livre, de le découvrir : l'histoire de trois femmes, trois générations, trois mères d'une fille, trois mères célibataires, trois femmes se transmettant la même fatalité en héritage...

J'ai très envie de lire ce roman, j'ai été ravie de le lire, et j'en ressors un peu interrogative : oui j'ai aimé mais ... et à ce « mais » je n'arrive pas à donner de suite ...

« Ce que je sais de Vera Candida » est en fait l'histoire d'un très très long chemin, « transgénérationnel », vers l'émancipation d'une femme (de sa lignée).
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Un vrai plaisir que ce conte assez envoûtant racontant le destin commun de 3 femmes de la même lignée . C'est drôle mais en le lisant j'ai pensé à « Cent ans de solitude « , sans aucune comparaison, je pense que c'est dû au côté fantastique du récit et de la fatalité qui plane au dessus des personnages.
J'ai aimé le style et le langage très imagé pour nous faire voir, ressentir ce que l'auteure nous raconte.
Un bon roman.
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Un conte réaliste, puissant et original.

Avec une écriture fine et imaginative, fantaisiste, l'auteure nous présente quatre générations de femmes vivant sur une île qui n'existe pas, dans une Amérique latine imaginaire.

Ces femmes ont des caractères et des trajectoires de vie très différents mais une chose se répète: chacune devra cacher le nom du père de leur fille.
Rose, Violette, Vera et Monica-Rose, vivront avec une sorte de malédiction au dessus de la tête, celle de voir leur vie ébranlée par des hommes horribles.
Vera Candida, après un événement tragique décide de quitter son île natale, elle arrive en ville, travaille, élève sa fille avant de rencontrer Ixtaga et de profiter enfin de la vie.
L'auteure nous offre alors un personnage masculin digne d'admiration: Ixtaga.
Un journaliste féministe qui tombera éperdument amoureux de Vera et lui redonnera confiance en les hommes.
Vera sera toutefois hantée par le souvenir de sa grand-mère et rongée par le remord d'être partie sans prévenir, des années plus tôt.
Quand, à la fin du roman, elle apprend que sa mort est proche, elle retourne chez elle, pour boucler la boucle, retrouver sa grand-mère et se venger.

Nous suivons donc l'évolution de ce personnage féminin fort, à travers un récit initiatique prenant place dans une Amérique latine certes imaginée mais qui reste confrontée aux mêmes problèmes que celle que nous connaissons: violence, sexisme, brimades de la liberté d'expression, réseaux mafieux, présence de réfugiés nazis.

Roman d'apprentissage, conte humaniste et fable fantastique, un roman unique qui fait penser.
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