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Citations sur Les Métamorphoses (180)

L'Âge d'or naquit le premier : sans peur du supplice, spontanément et sans lois, il garda la bonne foi et la justice ; le châtiment et la crainte étaient ignorés ; on ne lisait point encore de menaçantes paroles gravées sur l'airain ; et la foule suppliante ne tremblait pas en présence de son juge ; les humains vivaient tranquilles sans le secours de magistrats ; le pin n'avait pas encore été détaché par la hache des montagnes qui le virent naître, pour descendre sur la plaine liquide et visiter des terres étrangères ; les hommes ne connaissaient que leurs rivages ; des fossés profonds n'entouraient pas les villes ; la trompette, le clairon recourbé, le casque, l'épée, n'existaient pas encore, et, sans l'appui des armées, les peuples, au sein de la sécurité, coulaient d'heureux loisirs. La terre aussi, à l'abri de toute violence, sans être déchirée par le râteau ou sillonnée par la charrue prodiguait d'elle même tous les biens : contents des aliments qu'elle offrait sans contrainte, les mortels recueillaient le fruit de l'arbousier et du cornouiller, la fraise des montagnes, la mûre attachée aux buissons, et les glands tombés des larges branches de l'arbre de Jupiter. Alors régnait un printemps éternel, et de doux zéphyrs, de leurs tièdes haleines, caressaient les fleurs nées sans semence. Enfin la terre, sans culture, versait mille productions, et d'abondants épis blanchissaient les guérets qui ne réclamaient jamais de repos : alors serpentaient les fleuves de lait et de nectar ; et l'yeuse toujours verte distillait les rayons dorés du miel.
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Ci-gît Phaéthon, conducteur du char de son père; s'il ne réussit pas à le gouverner, du moins il est tombé victime d'une noble audace.
P47
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Daedalus ingenio fabrae celeberrimus artis
ponit opus turbatque notas et lumina flexu
ducit in errorem variarum ambage viarum .
Non secus ac liquidus Phrygius Meandrus in arvis
ludit et ambiguo lapsu refluitque fluitque
occurensque sibi venturas aspicit undas
et nunc ad fontes, nunc ad mare versus apertum
incertas exercet aquas, ita Daedalus implet
innumeras errore vias vixque ipse reverti
ad limen potuit; tanta est fallacia tecti .
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Et le flot maintenant pénètre, à travers la membrure, dans les flancs de la carène : comme un soldat, dont la valeur fait plus de prodiges que toute une troupe, après avoir à plusieurs reprises tenté l’escalade des murs d’une ville forte, atteint enfin le but convoité et, enflammé de l’amour de la gloire, entre mille guerriers prend enfin, seul, pied sur la muraille ; ainsi, quand à neuf reprises les flots ont battu les flancs élevés du navire, une dixième vague, se dressant plus énorme, se rue à l’assaut de la coque fatiguée et s’acharne contre elle jusqu’à ce qu’elle se soit abattue sur le pont du navire comme sur la muraille d’une ville prise.
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Dieux, vous qui faites les changements, inspirez
mon projet et du début du début du monde
jusqu'à mon temps faites courir un poème sans fin.

[La création]
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Narcisse se contemplant dans le reflet du lac : souvent même j’ai vu couler tes pleurs, quand je pleurais; tu réponds à mes signes en inclinant la tête et, autant que j’en puis juger par le mouvement de ta jolie bouche, tu me renvoies des paroles qui n’atteignent pas jusque mes oreilles. Mais cet enfant, c’est moi; je l’ai compris et mon image ne me trompe plus; je brûle d’amour pour moi-même, j’allume la flamme que je porte dans mon sein. Que faire ? Attendre d’être imploré ou implorer moi-même ? Et puis, quelle faveur implorer maintenant ?
Ce que je désire est en moi; ma richesse a causé les privations.
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(...) Et maintenant, fils d'Hypérion [le Soleil],
À quoi te servent ta beauté, ton éclat et ta radieuse lumière ?
Toi qui brûles de tes feux, n'est-ce pas, la terre entière,
Tu brûles d'un feu nouveau. Toi qui dois tout discerner,
Tu contemples Leucothoé, et les yeux que tu dois au monde,
Tu les fixes sur cette unique vierge. Soit tu te lèves trop tôt
À l'orient du ciel, soit tu te couches trop tard sur les eaux
Et, à force de la contempler, tu étires les heures d'hiver ;
Tu t'éclipses parfois et tes rayons laissent percer le dévoiement
De ton esprit : sombre, tu terrifies le cœur des mortels.
Et sans que l'image de la lune, plus proche de la terre,
Se soit placée devant toi, tu pâlis : ce teint est dû à ton amour.

(Traduction de Danièle Robert, Actes Sud)
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Puisque voiles dehors le vent m’emporte au large,
Sachez qu’en l’univers il n’est rien qui soit stable,
Tout coule, toute forme est errante et mouvante,
Le temps lui-même roule en un flux éternel,
Non moins qu’un fleuve. Un fleuve ne peut s’arrêter,
Non plus l’heure légère. Une vague en pousse une,
Que derrière une presse, une autre la pressant,
Ainsi fuient les instants, toujours égaux entre eux,
Et sans cesse nouveaux. Ce qui fut n’est plus rien,
Ce qui n’était pas est, le temps se renouvelle.
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les racines coupées dans la vallée d’Haémonie / les graines, les fleurs et le jus noir, elle les cuisine / elle ajoute des pierres du fin fond de l’’Orient, / des sables que le flux de l’Océan a lavés, / les rosées cueillies par une nuit de lune, / les ailes de l’horrible vampire, sa chair, / les entrailles du loup de double nature, / celui qui change en homme sa face féroce ; elle n’oublie pas / la peau d’écailles, fine, de la vipère de Cinyps, / le foie d’un cerf qui a beaucoup vécu, elle ajoute / des œufs et une tête de corneille qui a passé neuf siècles ».
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Minerve se rend à la demeure, toute souillée de noir venin, de l'Envie. Son séjour est caché au fond d'une vallée; on n'y voit jamais le soleil ; aucun vent ne la traverse ; la tristesse, le froid étourdissant y règnent ; là, jamais de feu, toujours d'épaisses ténèbres. Quand le redoutable vierge guerrière fût arrivée là, elle s'arrêta devant la maison, car il ne lui est pas permis d'entrer sous ce toit, et elle frappe la porte de l'extrémité de sa lance. Au choc, les battants s'ouvrent tout grands. Elle voit à l'intérieur, dévorant des chairs de vipère dont elle nourrit ses vices, l'Envie, et, à cette vue, elle détourne les yeux. Mais l'Envie se dresse paresseusement du sol, laisse là les corps des serpents à moitié dévorés, et s'avance d'Inde pas nonchalant. Quand elle vit la déesse imposante par sa beauté et ses armes, elle gémit et accorda ses traits grimaçants aux soupirs qu'elle poussait. La pâleur couvre son visage, son corps est décharné, son regard ne se porte droit nulle part, ses dents dont ternies par le tartre, son sein est Verdi par la bile, sa langue baigne dans le poison; elle ignore le sourire, sauf celui qu'excite la vue de la douleur; elle ne goûte pas le sommeil, toujours tenue en éveil par de vigilants soucis; mais elle assiste avec dépit et ce spectacle la ronge, aux succès des hommes; en déchirant les autres, elle se déchire elle-même, et c'est là son supplice.
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