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sur 10115 notes
Caroline du nord, 1952, chez les 'gens du marais', objets de mépris, la mère se barre, suivie par les fils, laissant la petite Kya, 7 ans, avec un père alcoolique et violent qui finit aussi par disparaître et c'est la débrouille, les moules ramassées à l'aube pour s'acheter un peu de gruau de maïs et le carburant du bateau.

J'ai malheureusement progressivement décroché des amourettes adolescentes, idées convenues des mecs lâches et menteurs, assassiné et dont on suit l'enquête en parallèle.

Platitudes des dialogues, invraissemblances de la sauvageonne toujours vierge à 20 ans, autodidacte s'offrant un doctorat en biologie, procès à l'américaine, le tout entrecoupé de vers de la poétesse Amanda Hamilton et de leçons naturalistes.


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À partir de maintenant, Kya sera bien plus qu'une marque de voiture.

Maintenant, Kya, ce sera, avant tout, une héroïne qui m'a apporté des émotions en pagailles.

Attention, pas des émotions livrées en vrac dans un camion benne et qu'on balance à tes pieds et démerde-toi pour les trier…

Non, des émotions qui vont et qui viennent, des temps forts, des émotions douces, des dures, des tendres, de celles qui font le même effet qu'éplucher 1 kilo d'oignons.

Kya a mal commencé dans la vie, elle qui, telle un personnage de Dickens, avait un père alcoolo avec la main lourde, qui a vu sa mère partir, puis ses soeurs et ses frères mettre les voiles, sans que jamais personne ne la prenne par la main et ne l'emmène avec… Puis le daron s'est barré.

C'est une gamine qui se retrouve seule et livrée à elle-même, dans les marais, sans que personne dans la paisible communauté bourrée de grenouilles de bénitiers ne s'en émeuve et ne fasse quelque chose pour l'aider. Pour eux, c'est une souillon, une sauvage et je vous passe le reste.

Nous sommes dans les années 50 et à cette époque-là, puisque l'on n'est pas capable de dire merde à la ségrégation raciale et de passer outre, faut pas trop espérer que ces braves WASP (White Anglo-Saxon Protestant) tendent la main à la gamine qui marche pied nus et qui a tout d'une sauvageonne illettrée et asociale.

Impossible de ne pas s'attacher à cette gamine lumineuse, débrouillarde, qui cafouille beaucoup au départ, pour se faire à manger, mais qui arrivera à survivre en utilisant les ressources du marais et la gentillesse de Jumping, Noir de son état et qui a un coeur plus gros que tous les biens pensants qui vont à l'Église (pour les Blancs) tous les dimanches.

Je citerai aussi Mabel, son épouse, qui est le genre de femme que l'on aimerait croiser dans sa vie, lorsque tout s'est effondré. Ils sont Noirs, n'ont pas de droit, mais eux au moins, ils tendent la main, ils aident. Bref, ils m'ont émus.

C'est un roman noir nature writing car si ses conditions de vie sont dignes de Dickens, en apprivoisant le marais, elle va réussir à survivre et à en tirer de belles choses car lorsqu'on tend la main à Kya, il n'en ressort que du magnifique, du beau, du lumineux.

Le marais est lui aussi utilisé comme personnage principal car durant tout le récit, qui alternera entre 1969 (le présent) et 1952 (le passé), le marais pèsera sur le récit, lui donnant une tonalité inattendue, belle, une ode à la préservation de la Nature nourricière et des animaux qui la peuplent.

On va doucement, sans pour autant se la couler douce, sans pour autant perdre du temps, mais le récit s'écoule à son rythme, celui des marais et si on tend bien l'oreille, là-bas, tout au fond, là où c'est le plus sauvage, on entendra chanter les écrevisses.

Sur la fin du récit, pendant les pages les plus angoissantes, j'ai eu envie de les passer afin de savoir « quoi », pour arrêter ce suspense horrible, cette attente détestable, pour diminuer les battement de mon coeur et éviter la crise cardiaque en plein coronavirus… Ce qui serait bête.

Un roman émouvant, beau, tendre, dur, qui met en avant des Humains magnifiques, des détestables, des manipulateurs, des racistes primaires, des lâches aussi car nous le sommes tous parfois et qui vous en apprend plus sur la nature des Hommes et celle au sens propre, notamment sur la vie sexuelle de certains insectes.

Méfiez-vous des lucioles…

Un roman à découvrir car c'est malgré tout une bulle de douceur, de bonheur, de silence, dans ce monde de brute et grâce à lui, je suis partie en voyage, à l'autre bout du monde, dans une autre époque et tout ça pour le prix d'un livre, sans sortir de chez moi.

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Là où chantent les écrevisses est un très beau roman. Il est sorti en France en janvier 2020 et son succès fait qu'il est quasiment impossible d'être passé à côté. Pour ma part, alors que je l'avais sagement gardé en réserve, c'est la sortie de l'adaptation cinématographique qui me l'a fait enfin lire en ce mois d'août 2022. Et je l'ai dévoré.
L'histoire est celle de Kya, une jeune femme que les habitants de Barkley Cove surnomment « la Fille des marais ». Ils ne connaissent rien d'elle mais cela ne les a pas empêchés, durant de longues années, de laisser libre cours à tout un tas de rumeurs au sujet de cette fille solitaire. La réalité est pourtant bien éloignée du mythe. Kya n'est pas la sauvageonne que l'on voudrait qu'elle soit : elle a certes grandi seule dans le marais, mais ses ailes ont poussé en harmonie avec la terre qui lui a servi de mère. Elle n'a certes pas été inscrite à l'école, mais elle a appris au contact de la faune et de la flore entourant sa maison. Elle a certes souffert de la solitude, mais elle s'est forgé une carapace et a appris à en faire une force. Et cette force s'est décuplée lorsque Tate, le jeune homme avec lequel elle a appris à lire et a connu ses premiers émois amoureux, l'a abandonnée, comme ses parents et ses frères et soeurs avant lui. En 1969 cependant, sa vie bascule : un jeune homme est retrouvé mort au pied d'une tour de guet, au coeur du marais où vit Kya, et l'enquête mène assez rapidement les policiers vers la mystérieuse et inaccessible « Fille des marais »…
Je disais donc que j'ai dévoré ce roman et, vraiment, je comprends le succès qu'il a eu. C'est un roman qui tire sa force des passages descriptifs, ceux au cours desquels l'autrice tisse le rapport fusionnel entre son personnage, Kya, et la nature. Ce sont des passages magnifiquement rédigés et, qui plus est, très instructifs. Delia Owens est zoologiste, ceci explique cela. le personnage de Kya est un personnage particulièrement fort car brillamment et progressivement construit, un personnage qui marque et qu'il sera difficile d'oublier. Ce n'est pas un personnage lisse : si elle a des pensées et des réactions qui font d'elle une jeune femme comme les autres, elle a aussi une profondeur et une sensibilité uniques, liées à son histoire personnelle. Elle est telle que la nature l'a forgée : multiple et, de fait, passionnante. C'est un merveilleux portrait de femme et ce, jusqu'aux dernières pages, qui offrent au lecteur une fin magistrale.

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J'imagine que je n'ai plus grand chose à dire pour vous convaincre de ne pas passer à côté de ce livre magnifique vu les nombreux commentaires.
En ce qui me concerne, j'ai aimé l'écriture de l'auteure qui retranscrit à merveille l'élan et la connexion de Kya vers la nature.
C'est un livre sensible avec des personnages attachants doublé d'une intrigue bien traitée.


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« Je veux des jours de vent,
nuages défilant,
embruns tourbillonnant,
jets d'écume fusant
et cris des goélands. »
Fièvre marine de John Masefield

Magnifique récit émouvant et fort.
Une aspiration à se focaliser sur l'essentiel, à se laisser aller au gré du vent, à contempler la nature environnante, à se rendre tout là-bas, là où on entend le chant des écrevisses, « là où les animaux sont encore sauvages, où ils se comportent comme de vrais animaux. »
J'ai arpenté les marais aux côtés de Kya, je suis allée de découvertes en découvertes sur la faune et flore de ces terres humides, nécessaires à la survie de tout un écosystème, vitale également pour l'Homme, notamment pour son rôle dans l'absorption des eaux. Certains ingénieurs ont dû oublier cette notion ; bétonner des marais, par exemple, ne leur a pas semblé être une aberration...
« Aldo Leopold lui apprit que les plaines inondables étaient des extensions vivantes des rivières, et qu'elles pouvaient les reprendre quand elles le voulaient. Toute personne qui vit sur une plaine dépend en fait des caprices d'une rivière. Elle apprit où vont les oies sauvages en hiver, et le sens de leur musique. Les jolies mots que l'auteur employait, presque de la poésie, lui enseignèrent que le limon est plein de vie et constitue l'une des plus grandes richesses de la terre [...] Certaines graines restent dormantes sous le sol desséché pendant des dizaines d'années, elles attendent, et quand l'eau les irrigue enfin, elles jaillissent et dévoilent leur face. Autant de merveilles et de leçons bien réelles sur la nature [...]. Des vérités que tout le monde devrait connaître, et pourtant, même si elles sont là sous nos yeux, à l'instar des graines, elles semblent enfouies, comme un secret. »
Il y a eu contact. Avec cette nature foisonnante. Avec les mots.
Avec le personnage de Kya. J'ai compris sa solitude. Comme une partie d'elle-même, accompagnée de pesantes douleurs que rien parfois n'apaisent. J'ai compris aussi la haine.
Surprenante, intrigante "fille des Marais" dont les secrets se cachent entre les pages de ce récit, et qui nous accompagnent jusqu'à la toute fin, éblouissants.
Un récit savamment construit, qui tient en haleine.
Une ode à la nature, une ode à la solitude, une ode à l'amour.
Une belle leçon de vie.

« Comment ferait-on sans la musique des oies sauvages ? »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Au moment où je referme ce roman, il a déjà conquis cinq millions de lecteurs.
Le journal « Le monde » titre qu'il s'agit d'un « superbe hymne à la nature. »
Ce n'est pas faux. Diplômée en zoologie et en biologie, Delia Owens nous instruit sur les marais. Et de façon magistrale, elle nous fait découvrir le monde animal qui peuple les marais, parfois lors de la découverte d'une simple plume. Avec, selon ma perception personnelle, certaines longueurs à certains moments.
Pour moi, ce roman est bien plus qu'un hymne à la nature.
C'est surtout un roman d'acceptation de la différence, un hymne à la tolérance. Et c'est ce qui m'a le plus touchée dans cette histoire.
Au début du roman, en 1952, en Caroline du Nord, on est encore en pleine période de ségrégation à l'égard des Noirs. Ceux-ci n'ont pas accès à certains endroits, strictement réservés aux Blancs. Et Kya, fillette blanche abandonnée par ses parents, fera elle aussi l'objet d'un rejet massif d'une partie de la population de Barkley Cove.
Kya c'est le personnage fort de ce roman, un personnage touchant, attachant et le plus meurtri. J'ai regretté à cet égard que le narrateur soit externe Mais c'était sans doute nécessaire au maintien de l'intrigue.
L'histoire est rythmée par l'alternance de l'histoire de vie de Kya et par l'enquête qui démarre en 1969, lors de la mort de Chase Andrews.
L'enquête et le procès vont créer un suspense et une tension qui m'ont tenue en haleine tout au long des 460 pages du roman.
C'est un roman que je vous recommande. C'est le premier de cette auteure qui avait d'abord écrit des ouvrages professionnels. Une auteure à suivre
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COUP DE COEUR !

Lu dans le cadre du prix du Meilleur Roman Points #pmr2022

Qu'ils sont rares les livres qui vous font pleurer, sourire, palpiter ! Ce roman de la zoologiste Delia Owens en fait partie et il faut en lire une bonne centaine pour ressentir autant d'empathie pour les personnages.

Années 1950-60. Kya vit dans les marais, à Barkley Cove, en Caroline du Nord. Dès les premières pages, ses proches partent les uns après les autres sans lui dire adieu, la laissant seule, à 7 ans, avec son père alcoolique qui ne s'occupe pas d'elle.

Elle va apprendre à vivre dans ce décor verdoyant et humide a priori hostile qui va finir par la nourrir, l'accueillir et lui tenir compagnie. Car la petite est bien seule. Heureusement, en grandissant, elle fait quelques belles rencontres, que ce soit Tate, un garçon gentil et doux, ou Jumping, son ami noir qui tient l'épicerie et qui lui aussi est persécuté.

Le reste du village la repousse. Sur la fille des marais, de nombreuses histoires courent, elle est considérée comme sauvage et analphabète par les blancs alors qu'elle a soif d'apprendre et qu'elle est d'une intelligence rare. Mais, elle trouve refuge auprès des oiseaux de mer, des plantes et des plumes qu'elle apprend à déchiffrer et identifier.

En parallèle, le corps d'un jeune homme, coqueluche du village, est retrouvé mort dans le marais au pied de la tour de guet. Autour de lui, aucune trace dans le sol vaseux, mais son collier orné d'un coquillage est manquant. le shérif et les flics enquêtent...

Un roman époustouflant qui nous parle de nature, de faune, de flore, de biologie, avec respect et tendresse.

Des personnages tous très attachants. J'ai vécu avec Kya pendant quelques jours et j'aurais aimé y rester encore. On assiste à son éclosion, de petite fille candide, elle devient femme et expérimente les déceptions et les drames, toujours dans la solitude.

Une intrigue bien menée jusqu'à la fin et une écriture naturaliste mais toute en finesse et poésie.

Un coup de coeur absolu. Ce roman touche droit au coeur et nous éblouit ! 💚
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Kya est très jeune lorsque sa mère part sans lui dire adieu, victime d'un mari alcoolique et violent. Tour à tour ses frères et soeurs fuient également ce père étrange et nocif et la laissent seule avec lui... Lorsque même le père l'abandonne, elle va survivre au milieu des oiseaux et en pleine nature telle une enfant sauvage... Entre préjugés et curiosité des habitants qui la croisent, la petite fille devient femme dans les marais, près d'une petite ville où peu de gens vont lui tendre la main.
Un livre merveilleux et émouvant qui rassemble tout ce que j'attends de la littérature: une histoire poignante et belle très bien écrite, bien amenée, une héroïne attachante et forte, beaucoup de solitude et de nature et de l'amour, immense au-dessus de tout et de tous. Un des plus beaux livres que j'ai lus!
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En lisant la quatrième de couverture, j'ai tout de suite été tenté par la lecture de ce livre même si la dernière phrase « Lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même... » me faisait craindre des horreurs. Ce qui ne fut absolument pas le cas.

Cette histoire est un hymne à la différence, à la vie à l'écoute de la nature. Les mentalités d'une Amérique profonde dans un état confédéré dans les années 50-60 y sont magnifiquement décrites ; tellement bien qu'on se rend compte que sur certains points ça n'a quasiment pas évolué jusqu'à nos jours.

Kya est un personnage extra-ordinaire (orthographe volontaire) avec un parcours de vie extra-ordinaire ; bien que toujours pieds nus, elle reste droite dans ses bottes. Cette histoire avance lentement, à la même vitesse que la barque de Kya quand elle la laisse dériver dans les courants des chenaux du marais.
Son très mauvais départ dans la vie sera en fait ce qui lui permettra plus tard de devenir QUELQU'UN, avec cependant deux coups de pouce d'un ami (bien plus ?) fidèle. Et même l'une des pire tempêtes de la vie que l'on puisse avoir à traverser et qui va lui tomber dessus ne fera que l'ébranler momentanément.

Cette histoire nous démontre que le mot « courage » pourrait être du genre féminin et le mot « lâcheté » du genre masculin.

C'est une histoire aux multiples facettes, difficilement définissable et qui réserve bien des surprises jusque dans les toutes dernières pages.

Cette histoire permet d'explorer quasiment toute la palette des émotions que peuvent susciter une lecture. À lire sans hésitation et sans modération.

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Que faire quand on a six ans et qu'on voit partir sa mère? Et que se sont déjà enfuis ses grands frères et sa grande soeur ? Et puis que même Jodie la laisse seule avec Pa, qui souvent boit trop et devient violent ?

Il n'y a qu'une chose à faire, survivre. Apprendre à faire la cuisine, à se cacher dans les marais, et trouver le bonheur dans la beauté des coquillages et dans le vol des oiseaux.

Jusqu'à ce qu'un ami lui apprenne à lire et lui ouvre une fenêtre sur la poésie et la science. Mais si un jour cet ami part lui aussi, elle souffrira trop, mieux vaut à l'avenir ne compter sur personne.

Pour les gens de la ville proche, elle faisait partie de la « racaille des marais » et personne ne lèverait le petit doigt pour l'aider. Mais il y a bien un Noir qui tient boutique sur le quai, qui lui vend de l'essence en échange des moules qu'elle cueille et sa femme Mabel qui prendra la petite en pitié et fera la collecte dans sa congrégation pour lui fournir des vêtements et un peu de superflu.

La jeune Kya vit seule, très seule, elle est forte et autonome, mais elle observe parfois les jeunes gens sur la plage, des groupes de copines qui ont l'air tellement complices, et elle rêve aussi d'avoir des amies.

Un magnifique roman de la nature, de la cruauté et la résilience humaine.
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