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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel plaisir de retrouver Mario Condé, ce flic déjà las d'une profession qu'il a choisit plus par défaut que par vocation.
Et double plaisir, avec l'écriture de Léonardo Padura qui donne vie à des personnages au combien attachants. Chez lui, on a souvent l'impression que l'enquête policière n'est qu'un prétexte, ce qui l'intéresse vraiment c'est l'instantané d'un pays, dont une majorité de ces habitants tente de survivre à un régime totalitaire. D'ailleurs Condé n'est pas dupe, il se méfie de sa hiérarchie et de l'âme humaine avec une forme de lassitude réjouissante. Heureusement, il y a les amis, notamment ce pauvre El Flaco, cloué dans un fauteuil roulant. le regard de Padura sur Cuba est désabusé, fataliste. « Vents de Carème » fait partie d'un cycle des quatre saisons envoutant. Laissez vous guider par ces vents (et par l'enquête policière tout de même), avec un peu de chance, vos narines sentiront les effluves du rhum. Et la nostalgie qui va avec, après plusieurs verres.
Santé.

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Un grand merci à Bookycooky pour m'avoir fait découvrir le versant « polar » du célèbre auteur cubain.

L'auteur de « Poussière dans le vent » ou de « l'homme qui aimait les chiens » a bâti un personnage de flic auquel on s'attache très vite, Mario Conde.

Dans « les vents de Carême », après une introduction de 15 pages qui rappelle que Leonardo Padura est d'abord un grand écrivain, on entre dans l'intrigue : une jeune femme – on découvrira bientôt qu'elle est professeure enseignante dans un lycée que Mario Conde connaît très bien – vient d'être découverte assassinée.
En parallèle Mario Conde rencontre une jeune femme dont il tombe raide amoureux en quelques minutes. Il ne sait pas grand-chose d'elle, si ce n'est que comme lui elle aime le jazz et joue du saxophone.

Commence alors un récit dans les ruses de Cuba où la drogue, les trafics en tout genre, et où le crime est roi. La vie au commissariat avec ses jalousies, ses bassesses, mais aussi ses coups de main entre collègues est rendue très palpable.

Mais ce n'est pas tout. Car contrairement à ses polars télévisuels dont on nous matraque à longueur de soirée, il s'agit ici aussi de nostalgie, et aussi de la force de l'amitié.

Autour de nombreuses bouteilles de rhum (bien sûr), avec une scène de sexe torride (bien sûr) l'auteur nous balade dans tous les sens du terme.
Et si on découvrira à la fin qui est l'auteur de ce meurtre stupide, ce n'est pas le principal.

On refermera « Vents de carême » avec une furieuse envie de lire une autre histoire de Mario Conde, un verre de rhum à la main, en écoutant un solo de Benny Carter, dont il est question dans ce livre, à moins qu'on ne préfère Charlie Parker ou John Coltrane – libre à vous – mais vite ! un nouveau Leonardo Padura sur ma table de chevet.
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Pour ceux qui ne connaissent pas Leonardo Padura, il faut présenter son personnage récurrent, Mario Conde, qui s'est rêvé écrivain mais a fini par entrer dans la police, situation dont il est déjà fatigué à 35 ans. Il cultive ses amitiés adolescentes en partageant des repas pantagruéliques et bien arrosés avec, entre autres, El Flaco dont la mère est une cuisinière hors pair… Hmmm, les délicieuses recettes évoquées dans chacun de ces ouvrages ! du côté des amours, c'est un incorrigible romantique qui tombe amoureux plus vite et plus souvent qu'il ne sort son arme de service. C'est dire que nous ne sommes pas dans un thriller plein de rebondissements et de d ‘action. L'enquête, ici sur la mort d'une jeune prof très appréciée dans son lycée, se déroule assez tranquillement, d'interrogatoires en visites plus ou moins fructueuses, ponctués de bons repas, de conversations tranquilles ou de rêveries amoureuses.
L'intérêt de cette série de romans est surtout de lever le voile sur le mode de vie des cubains, des habitants de la Havane en particulier, de la météo (les vents de carême du titre) à l'architecture, la topographie des quartiers ou l'ambiance musicale des cafés. La musique est d'ailleurs très présente dans le livre, du bon rock à la musique cubaine, sans parler du saxophone de la nouvelle conquête de Mario Conde.
Une très agréable promenade à La Havane, à savourer sans perdre de vue l'enquête qui n'est pas inintéressante pour autant !
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Une ballade à Cuba, au début du printemps ça vous dit ?
Plutôt agréable en ces temps de confinement.
(Pour ceux qui comme moi, ne savent plus ce qu'est le carême, petite précision, "c'est une période de dévotion à Dieu associée à une alternance de jours de jeûne complet et de jours d'abstinence d'une durée de quarante jours que le catholicisme a instituée au IVᵉ siècle en référence aux quarante jours de jeûne de Jésus-Christ dans le désert. Les dates références pour 2020 du 26 février au 9 avril.)

Accompagner cette lecture par de bons ingrédients, une proposition de Mario Conde, une bouteille de rhum Caney, deuxième producteur de rhum de Cuba, véritable institution. Cette distillerie est située dans le sud de l'île, tout près de la ville de Santiago, le domaine bénéficie des terres fertiles entourant les montagnes de la Sierra Maestra. En 1962, Ron Caney est devenu le rhum de la révolution.

Le premier tome de cette tétralogie, "Passé parfait" nous permettait de découvrir ce qu'est un lendemain de fête, la lutte acharnée pour sortir d' un état comateux, du brouillard ....
Nous retrouvons donc les mêmes personnages, et arrivent : "sexe, violence, drogue, crime, alcool, fraude, trafic de devises, faveurs sexuelles bien rétribuées...." ce n'est pas l'argument présenté par l'éditeur, c'est ce que nous révèle l'auteur.
La suite de l'histoire, nous permet de découvrir ce qu'est la naissance de l'amour, comment les sentiments apparaissent, comment s'écrit l'apparition du désir, l'attente délicieuse du bon moment où l'on s'offre à l'autre et où l'autre s'offre à vous ....

Voilà, c'est parti, je vous souhaite une bonne ballade dans le quartier la Vìbora, on s'y croit page après page !
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Leonardo Padura Fuentes, né en 1955 à La Havane (Cuba), et licencié en philologie, est auteur de romans policiers, scénariste, journaliste et critique littéraire, auteur d'essais et de livres de contes. Il amorce sa carrière de romancier en 1991 et devient l'auteur d'une série de romans policiers ayant pour héros le lieutenant-enquêteur Mario Conde. Vents de carême, date de 1994 mais n'a été traduit chez nous que dix ans plus tard.
1989 à La Havane. Une jeune enseignante, appréciée de ses élèves comme de son directeur de lycée, a été assassinée. Mario Conde est chargé de l'enquête et en parallèle il gère un coup de foudre pour une ravissante joueuse de saxophone amateur de jazz tout comme lui.
Second roman de Leonardo Padura que je lis et je suis définitivement convaincu de son talent d'écrivain. Je dis bien d'écrivain et non d'auteur de polars, car si je ne m'en tenais qu'à l'intrigue policière il n'y aurait pas de quoi casser quatre pattes à un canard (d'autant que cette pauvre bête n'y serait pour rien) : une jeune prof moins oie blanche qu'on ne le croit, des élèves et un directeur d'établissement qui cachent des choses, de la marijuana qui circule… Non, la vérité est ailleurs.
Il s'agit d'un roman très littéraire, ce qui nous évite la construction traditionnelle des polars qui tous, même ceux écrits par les cadors du genre, respectent des codes et des conventions nécessaires à la montée en intensité de leur dramaturgie. Ici, l'enquête étant secondaire, l'écrivain se consacre plus à son héros, le Conde, qui va replonger dans l'ambiance du lycée qu'il fréquenta jadis avec les amis qu'il fréquente toujours. Discussions entre vieux potes autour d'un frichti revigorant (dont l'auteur donne la recette) arrosé de rhum ou autres alcools. Les uns et les autres voient leur vie défiler, rêves d'hier, réalité d'aujourd'hui, « jamais je n'ai pu faire ce que j'avais envie de faire, parce qu'il y avait toujours ce qu'il était correct de faire, et je l'ai fait : étudier, me marier, être un bon fils et maintenant un bon père… »
Littérature qu'on retrouve aussi dans le texte proprement dit puisque Mario Conde qui se voulait écrivain jadis, n'est pas avare de références livresques, cassant sévèrement au passage quelques collègues cubains comme Senel Paz, Miguel Mejides, Arturo Arango… qui tous m'étaient inconnus, je l'avoue, et dont j'ai du vérifier l'authenticité.
Amitié nous l'avons vu ; amour des livres et de l'écriture mais aussi amour physique – voire érotisme torride - quand super Mario tombera amoureux, Leonardo Padura s'évitant les circonvolutions pour appeler un chat un chat. Nostalgie ou mélancolie pour envelopper le tout dans un léger voile tissé de toutes ces émotions qui touchent le coeur des hommes. Un excellent roman qui m'a incité à ralentir ma lecture pour en profiter le plus longtemps possible.
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Ce deuxième volet du cycle « Les quatre saisons », consacrées aux enquêtes du Lieutenant Mario Conde, débute sous les bourrasques des vents de carême, annonciateurs de l'infernal été cubain.
« Debout sous le porche de sa maison, Mario Conde observait les effets de cet ouragan apocalyptique : rues désertes, portes fermées, arbres abattus, le quartier paraissait dévasté par une guerre efficace et cruelle. Alors il sentit croître en lui, avivée par les bourrasques, une vague prévisible de soif et de mélancolie, et imagina que derrière les portes barricadées déferlaient des ouragans de passions aussi dévastateurs que le vent de la rue. Il percevait l'absence de toute perspective pour la nuit qui approchait et l'aridité de sa gorge comme l'oeuvre d'un pouvoir supérieur capable de modeler son destin entre une soif infinie et une solitude invincible. Face au vent, fouetté par la poussière qui lui rongeait la peau, il admit sans remords marxistes qu'il devait y avoir quelque chose de maudit dans ce souffle d'Armageddon qui se déchaînait chaque printemps pour rappeler aux mortels la montée du fils d'un homme vers le plus dramatique des holocaustes, là-bas à Jérusalem. »
Mario Conde, flic désabusé, sans femme ni enfant, (il vit seul avec un poisson solitaire reclus dans son bocal), traîne son mal être et sa dépression chronique. Sa vie sociale se limite aux rencontres avec ses amis d'enfance : Carlos le Maigre (maintenant obèse et en fauteuil roulant), El Conejo (le lapin) et Andres, autour d'une table bien garnie par Joséphine, la maman de Carlos.
Sur le chemin de son travail, Mario rencontre Karina, une belle jeune femme rousse, amatrice de jazz et joueuse de saxo. Mario tombe amoureux, selon ses propres mots, « comme un chien », et se prend à rêver d'un possible futur à deux.
Mais il est vite rappelé à la réalité quand le Major Ranguel, son patron, lui confie une affaire qui touche à de près des personnes de la haute société cubaine:
« Voilà l'histoire : une prof de lycée, vingt-quatre ans, militante de la Jeunesse communiste, célibataire. On l'a tuée, asphyxiée avec une serviette, mais avant on l'a cognée partout, on lui a cassé une côte et deux phalanges d'un doigt et deux hommes au moins l'ont violée. Apparemment ils n'ont rien volé, ni vêtements ni appareils électriques… Dans la cuvette des cabinets on a retrouvé des fibres d'un joint de marijuana. »
La victime, Lissette Nuñez Delgado, qui n'avait pas encore 25 ans, était une professeure de chimie au Lycée Préparatoire à la Vibora, un quartier populaire de la Havane.
Accompagné du sergent Palacios, Conde se rend à la Vibora, pour interroger les collègues et les élèves de la victime, dans ce même lycée où ses copains et lui avaient étudié au début des années 70. C'est pour lui l'occasion d'un retour dans le passé, au parfum doux-amer de nostalgie.

Conde est un fumeur invétéré, buveur compulsif qui frôle l'alcoolisme, vice suicidaire qu'il partage avec son ami Carlos le maigre, et auquel son destin semble inextricablement lié. Ses amis et lui sont d'un rare pessimisme devant l'évolution de la société cubaine, faisant le deuil de leurs aspirations de jeunesse déçues.
« — Ils se bousillent, dit la femme en ramassant la bouteille d'eau-de-vie. Et elle sortit promptement. Ces scènes lui serraient le coeur car elle savait que c'était la vérité : ils se suicidaient, lâchement mais résolument. À part l'amour et la fidélité, il ne restait rien de cette époque où le Flaco et le Conde passaient leurs soirées et leurs nuits dans cette même chambre à écouter de la musique à un volume surhumain tout en discutant de filles et de base-ball. »

Malgré les épisodes érotiques et culinaires, l'ironie ludique et la grivoiserie familière, l'impudence proverbiale de Mario Conde (qu'il partage avec ses copains de toujours, en particulier avec Carlos le Maigre), Vents de carême est un roman mélancolique, baigné d'un pessimisme existentiel.
En ce sens, c'est Andres, le médecin, le sage de la bande qui formule l'autocritique du groupe, un véritable aveu d'impuissance :
« — Ne crois pas ça ! Et toi, bordel, qu'est-ce qui t'est arrivé ? Ne me raconte pas d'histoires, Carlos : tu es baisé, tu t'es fait baiser. Et moi qui marche, je suis baisé aussi : je ne suis pas devenu joueur, je suis un médecin ordinaire dans un hôpital ordinaire, je me suis marié avec une femme elle aussi ordinaire et qui travaille dans un bureau de merde où on remplit des papiers de merde avec lesquels on se torche le cul dans d'autres bureaux de merde. Et j'ai deux fils qui veulent être médecin comme moi, parce que ma mère leur a fourré dans la tête qu'un médecin c'est “quelqu'un”. »

Plus qu'un polar, c'est un roman social, un témoignage sur Cuba « ce pays si chaud et hétérodoxe où il n'y a jamais rien eu de pur », en cette deuxième moitié de XXème siécle. Avec toujours en toile de fond la politique,comme un personnage à part entière du roman. Mais Padura ne tombe pas dans le piège de la servilité idéologique. Il parvient, avec le personnage de Conde, à humaniser une petite partie de ce pouvoir, et à parler de l'essence d'un système sans politiser le langage. La politique comme stratégie de fiction suppose savoir doser la part visible, et celle invisible du propos, laisser entrevoir un monde auquel nous n'avons pas accès.

Le style est particulièrement agréable, avec d'amples périodes descriptives, d'une grande poésie et en contrepoint, des propos plus ordinaires, voire triviaux.
Dans ce domaine, l'auteur fait preuve d'un machisme très latin, sa façon de parler de la femme est directe et purement physique. L'érotisme est un des meilleurs remèdes aux angoisses et aux questionnements de Conde. Certains passages sont splendides et éblouissants, non seulement dans leur écriture, mais aussi dans leur étude de la solitude humaine.

Il s'agit d'un roman méditatif sur l'existence, la nostalgie et le désamour. L'histoire d'un homme qui se rêvait écrivain et que son métier de policier ne satisfait plus, toujours tenaillé par la tentation de démissionner, pour pouvoir enfin écrire, et combler ce vide.
Et une fois refermé le livre, c'est cette sensation de vide et de nostalgie qui nous étreint encore.
Un excellent roman, qui m'a vraiment emballé, et que je recommande chaudement.
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Très réussie deuxième enquête du Conde, dans un décor maintenant bien installé.

Publiée en 1994, et traduite en 2004 chez Métailié par François Gaudry, la deuxième enquête du lieutenant de police cubain Mario Conde enchaîne directement quelques semaines après "Passé parfait", au début de 1989.

À nouveau, le passé personnel de l'enquêteur et le présent d'une société cubaine en voie de décomposition accélérée s'entrechoquent, puisqu'il doit résoudre en urgence l'affaire de l'assassinat particulièrement d'une jeune professeur de son ancien lycée.

Comme dans "Passé parfait", l'appui psychologique et moral de ses proches reste essentiel, tout particulièrement de son vieil ami le Flaco, qui n'est plus maigre, mais obèse depuis des années, cloué à son fauteuil roulant par une balle dans la moelle épinière reçue jadis en Angola, et de sa mère Josefina, cuisinière émérite dont le talent et l'astuce n'auraient rien à envier à un autre des modèles de l'auteur, à savoir le Pepe Carvalho de Manuel Vasquez Montalban.

Une belle aventure sentimentale et sexuelle avec une jeune saxophoniste de jazz viendra bien égayer quelque peu la noirceur ambiante, mais ne peut empêcher les doutes du Conde de croître de moins en moins sourdement, au fur et à mesure que la distance entre ses rêves de jeunesse et son présent désenchanté se matérialisent du fait des remugles de l'enquête...
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Un enquête empreinte de nostalgie, de musique et d'alcool, un bon cru ce polar.
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Mario Conde, lieutenant de police, personnage récurrent du cycle " les quatre saisons " du romancier cubain Léonardo Padura est de plus en plus en proie au doute, sur la vie dans son pays, beau mais sans illusion, sur la nature humaine qu'il espère meilleure dans cet opus, car il croît trouver l'amour sous les traits de Karina, une belle saxophoniste, qui l'entraîne dans les boîtes de jazz de la Havane. le doute, également sur sa propre existence, sur son métier qui le conduit à révéler tous les trafics qui gangrène la vie de l'île. Il trouve dans le rhum un moyen bien illusoire pour lutter contre son défaitisme, sa désillusion. La seule consolation qu'il trouve pour éclairer sa tristesse latente, c'est l'amitié, heureusement ses amis sont là. le vent qui souffle au moment du carême pousse " le Conde " comme le nomme régulièrement Padura, dans une enquête sur le décès d'une jeune enseignante de 24 ans. Mais ce n'est pas tellement l'intrigue policière qui est importante dans les romans de Padura, c'est sa peinture de la société cubaine des années 1980/90.
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