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EAN : 9782374250571
128 pages
Rue de l'échiquier (04/11/2016)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Dans ce livre plaidoyer, Niko Paech dessine les contours d’une société de « post-croissance » durable et moderne.

Il démontre que si les citoyens occidentaux jouissent d’un niveau de richesse en biens et en mobilité sans précédent dans l’histoire humaine, c’est au prix d’un saccage des ressources naturelles. Déboussolées, nos sociétés de consommation ont perdu toute notion des limites temporelles, géographiques et corporelles : elles amassent des bien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Niko Paech, économiste allemand, enseigne l'économie du développement durable. Dans son essai, se libérer du superflu : vers une économie de post-croissance, Niko évoque la surconsommation, le pillage des ressources naturelles ; l'utilisation massive des énergies fossiles et la croissance à outrance de notre monde aujourd'hui globalisé (village global). Une croissance mondialisée, surdimensionnée, qui détruit notre environnement. Il esquisse en fin de livre ses aspirations à une société post-croissance.
Niko propose le concept d'illimitation, la suppression des limites, le limité illimité. le concept est appliqué à l'offre et à la demande. Ici sont visés les entreprises et les consommateurs. L'illimitation de la délocalisation et l'illimitation du pouvoir d'achats. On travaille plus donc on veut toujours plus. "Assez n'est justement jamais assez : la croissance engendre des écarts dont la suppression - peu importe à quel niveau - impose une nouvelle croissance." Explique Niko Paech. Il n'hésite pas à critiquer la croissance verte et le greenwashing. Les efforts verts des grosses entreprises ne sont que des faux-semblants. Pour lui, " il n'existe pas de technologies ni d'objets durables en soi : seuls les modes de vie peuvent l'être. "

"En quoi une maison passive (écologique) contribue-t-elle au développement durable si son propriétaire prend l'avion chaque semaine ? Même chose pour le fidèle client d'un supermarché bio chauffeur de 4x4, ou pour la famille qui choisit l'électricité renouvelable après avoir équipé chaque chambre de la maison d'un écran plat, d'un ordinateur et d'un ensemble hi-fi stéréo"

On pourrait sortir maints exemples contradictoires du même acabit. Ce que souligne Niko Paech, c'est l'importance du comportement à changer, du mode de vie à adapter, pour espérer un avenir radieux.

Il évoque, dans le dernier chapitre, l'économie de proximité et la mise en avant des monnaies locales (je cite la géniale devise de toutes les monnaies locales allemandes : aussi local que possible, aussi global que nécessaire), et les principes de subsistance et de sobriété. Il souligne l'importance de l'autoproduction (les jardins partagés par exemple), le travail de maintenance pour allonger la durée de vie des objets et un allègement du temps de travail de 20h par semaine. le reste étant alloué à l'épanouissement personnel et aux relations sociales qui ont tendance à s'amenuiser dans nos sociétés contemporaines.

Ce court essai, très clair, va à l'essentiel et nous fait comprendre que les changements en direction d'une société post-croissance débutent au fond de nous-même. Et, parfois, il suffit juste de discuter avec son voisin pour se rendre compte qu'il est enthousiaste à l'idée de nous prêter sa tondeuse. Un service rendu pour un achat inutile et superficiel (économie de proximité).
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Niko Paech analyse notre modèle de croissance illimité, et par là mortifère, autant pour nous que pour l'environnement. Il prône une économie de post-croissance « qui suppose […] le démantèlement industriel et le développement des pratiques de subsistance ».

L'Homo consumens s'imagine qu'à force d'amasser toujours plus de biens, de cultiver sans cesse un hédonisme et un individualisme forcené, il parviendra à goûter au souverain bien. Grossière erreur : « Les études empiriques sur l'économie du bonheur, champ de recherche en plein développement, suggèrent que la hausse du revenu par tête ne garantit plus le bonheur à partir d'un certain niveau de richesse. » En outre, les solutions consistant à développer des énergies renouvelables ne résolvent pas le problème de la consommation illimitée et de la mobilité infinie mais le déplacent. L'auteur insiste sur de multiples « effets rebonds » comme le pillage de nouvelles ressources énergiques. Il dénonce le greenwashing et pointe nos contradictions : « En quoi une maison passive contribue-t-elle au développement durable si son propriétaire prend l'avion chaque semaine ? » Actuellement, les initiatives écologiques « perpétuent la schizophrénie d'une société dont les ambitions durables n'ont jamais été aussi affirmées, et dont les pratiques n'ont jamais été aussi éloignées ».
Ainsi, la solution au problème de la croissance ne réside pas dans le progrès mais dans une conversion intérieure : « […] il n'existe pas de technologies ni d'objets durables en soi : seuls les modes de vie peuvent l'être. » Il est urgent que nous – citoyens occidentaux – retrouvions le sens de nos limites, temporelles, géographiques et corporelles, redécouvrions l'esprit de service et le sens du partage, au risque de vivre de plus en plus dans la peur de la chute du système d'approvisionnement mondialisé et de finir « comme un hamster sur sa roue, en quête de lui-même, et finalement totalement désorienté ».

Voilà une réflexion claire, construite et émaillée d'exemples judicieux, qui, au-delà de la peinture des ravages de nos sociétés industrielles, offre des solutions concrètes au problème de la croissance. Malgré leur exigence, ces propositions nous apprennent que oui, « nous avons (encore) le choix » et nourrissent l'espoir d'un monde plus juste, libéré du superflu.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un bonheur qui n'est pas sincère parce qu'il exige le refoulement permanent de contradictions, n'est-ce pas un non-sens ? Le bonheur éclairé, par contraste, suppose autant de profiter de l'existence que d'être en paix avec soi-même. L'économie de post-croissance, en plus de tous ses autres avantages, offre pour cela un point de départ idéal. Alors, qu'attendons-nous ?
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