C'est le début des grandes vacances à La Treille avec un Marcel dont la passion pour la chasse s'est quelque peu affaiblie.
Joseph, la tondeuse à la main, s'improvise apprenti coiffeur, ce qui donne lieu à une scène très drôle.
Lili est beaucoup moins disponible. C'est la saison des moissons et il travaille désormais avec sa famille. Marcel décide de les aider un peu aux champs.
Lili charge son ami d'aller récupérer le matin les oiseaux pris aux pièges tandis qu'Augustine lui demande de ramener du thym frais pour l'assaisonnement de son civet de lapin.
En chemin il rencontre une fille de son âge aux yeux violets qui est perdue sur la colline. Une fille maniérée et bien prétentieuse. Cependant Marcel lui apporte son aide.
La gamine vaniteuse s'appelle Isabelle. Son père qui se fait appeler Loïs de Montmajour, poète à ses heures et grand buveur d'absinthe, travaille comme correcteur au journal le Petit Marseillais.
Marcel est " autorisé " par cette famille farfelue à venir s'amuser avec Isabelle qui l'envoûte en jouant du piano. Rien d'autre ne compte plus qu'Isabelle et leurs jeux de la princesse et du chevalier. Même si le jeune garçon ne voit pas qu'il se fait humilier par cette petite peste qui le transforme en esclave. Ne dit-on pas que le ridicule ne tue pas ?
C'est l'été de ses premiers émois amoureux. Il en délaisse le petit Paul et son ami Lili.
Il finit toutefois par s'apercevoir avant le départ d'Isabelle que les apparences sont souvent trompeuses et que par là même l'amour est aveugle et a embelli tout ce qui se trouvait autour de lui. Mais une fois sa reine Isabelle partie il connaît les affres de son premier chagrin d'amour.
Heureusement, Lili reste l'ami sincère. Celui qui console, qui est toujours là pour lui malgré que Marcel l'ait honteusement mis de côté.
Il retrouve donc l'amitié de Lili et leurs journées de bonheur à courir dans les collines jusqu'à ce que l'été s'achève et que Marcel n'intègre le Lycée Thiers de Marseille.
Souvenirs d'enfance, Tome 3 : le Temps des secrets est riche en anecnodes.
Marcel en raconte une qui se termine de façon cocasse entre son grand-père André et sa grand-mère Eugénie.
L'histoire du serpent gigantesque qu'ils vont terrasser avec Lili vers la fin de l'été est captivante en même temps qu'énigmatique.
Enfin, l'entrée en sixième de Marcel au lycée prend une place importante dans cette suite de son autobiographie. Ses souvenirs sont assez savoureux.
Le garçon qui à présent a de longues heures d'études doit se plier à la discipline, respecter des règles et essayer d'échapper aux punitions.
On voit que Marcel commence à quitter doucement l'enfance, à garder sa petite vie au lycée secrète. Il en dit moins à ses parents en rentrant chez lui le soir. Ses camarades de classe sont devenus le centre de son nouvel univers.
Il assiste non seulement à la terrible rivalité entre deux lycéens qui se disputent la place de meilleur élève, mais il découvre de près aussi la différence de classes entre les externes ( les riches ), et ceux qui, comme lui, sont de l'internat.
Marcel fait d'ailleurs preuve d'héroïsme en affrontant une grosse brute qui a battu un de ses camarades et insulté les boursiers. Pourtant terrorisé et pensant même se dégonfler il va jusqu'au bout dans son rôle de redresseur de torts quitte à se faire virer de son lycée.
Encore un récit de Marcel Pagnol qui met le sourire aux lèvres, qu'on croque à pleines dents comme on croque dans un fruit mûri sous le soleil de la Provence. Comme on croque la vie. Et on se régale une fois de plus jusqu'à la fin de cette lecture.